• CHAPITRE 25

     

    Les vacances se terminaient. Il nous fallait rentrer à Bothell. Nous étions reconnaissant à la grand-mère de Lize de nous avoir hébergé et supporté si longtemps. Nous l’avons aidé à tout ranger et tout nettoyer, c’était la moindre des choses.

    Lize était un peu préoccupé depuis que sa grand-mère lui avait dit qu’elle viendrait vivre quelques temps à Bothell. Elle voulait avoir une conversation avec les parents de Lize, leur dire certaines vérités. Tout du moins jusqu’à un certain point.

    J’avais apprécié ces jours de calme. Depuis que je suis libre nous n’avons pas revu les ombres. Et comme le disait Lize nous avions retrouvé l’insouciance de nos 17 ans. Je me demandais souvent si c’était bien. Si nous avions raison de prendre autant de légèreté avec notre avenir.

    Nous étions heureux et tous espiègles et bourrés d’énergie. Nous ne demandions qu’à rire et s’amuser. Lize appréciait ses vacances, elle n’était plus seule et triste comme avant. Tess et Soren étaient très amoureux et j’ai pu remarqué que le plan de Lize avait fonctionné à moins que les épreuves que nous avons tous traversé ont aidé à leur rapprochement. Ils empreintaient régulièrement la voiture de la grand-mère de Lize histoire d’être un peu seuls.

    J’étais content de voir qu’Edwald s’amusait lui aussi.

    Est-ce qu’il s’était fait une raison ? Est-ce que la mort d’Evguénia l’avait en fin de compte soulagé d’un énorme poids ? Je n’osais pas lui en parler, j’avais peur qu’il me dise que tout ça était de ma faute. Je ne voulais pas perdre son amitié.

    Lize et moi avions beaucoup de mal à être éloignés l’un de l’autre. Tous les matins nous partions tôt rien que nous deux, depuis que j’avais demandé à Lize de me montrer le vieil arbre qui lui avait permis de recevoir son énergie. Le vieux chêne était majestueux et l’endroit où il se trouvait était magnifique et avait quelque chose de magique. L’endroit était toujours désert ce qui ne me dérangeait pas mais je trouvais dommage que les humains ne fassent pas attention à un tel paysage.

    Je voulais remercier ce vieil arbre pour ce qu’il avait donné à Lize. Je partageais pour la première fois quelque chose de mon monde avec elle. Nous nous sommes approchés de son tronc et avons posé nos mains. A cet instant quelque chose d’incroyable s’est passée, une lumière puissante nous a entouré. Elle était bienfaitrice rien à voir avec ce qui s’était produit au manoir. Un vent léger tournait autour de nous alors que je n’avais pas fait appel à lui. Nous nous sommes alors regardés intensément et nous avons su que la nature bénissait notre union.

    Depuis nous y allons chaque matin et nous nous asseyons au pied du vieux chêne, Lize blottie dans mes bras sa tête non loin de mon cœur qui ne battait que pour elle.

    -          - Je suis tellement heureux d’avoir retrouvé ma liberté, lui dis-je un matin.

    -          - Je te comprends. Je me demande encore comment tu as pu résister à toutes ces souffrances. Je pouvais les ressentir, c’était atroce.

    -          - Je sais ma princesse. Mais tu vois nous sommes différents de vous. Nous supportons la douleur beaucoup plus que les simples humains. En tant normal si nous souffrons, si on nous torture ou si on nous attaque nous perdrons beaucoup d’énergie mais la nature nous ressource et notre faiblesse n’est que de courte durée. Dans mon cas je n’avais aucun moyen de me ressourcer étant donné que j’étais enfermé sous terre et donc je m’affaiblissais de plus en plus et les souffrances étaient de plus en plus puissantes. Ce n’est pas un moyen de nous tuer tu le sais déjà mais c’est le moyen de nous faire plier psychologiquement afin d’accepter de nous soumettre à un maître. Et c’est cela que l’on m’aurait fait subir jusqu’à l’arrivée de mon père. Mais tu m’as permis de tenir, d’espérer, et tu es venue me chercher au péril de vos vies.

    -          - Ma vie n’est rien sans toi. Il fallait que je te retrouve. Et puis j’ai été très entourée ça m’a énormément aidé. Max, est-ce qu’elle est vraiment morte Evguénia ?

    -          - Oui. Elle a été transpercé par une épée elfique, elle ne pouvait pas s’en sortir. De toute façon elle ne pouvait plus faire marche arrière, elle était du côté du mal.

    -          - Edwald doit beaucoup souffrir ?

    -          - Il a fait son choix. Il a prêté serment pour nous protéger. Et il t’a sauvé. Je ne le remercierai jamais comme il le mérite, il restera mon ami et non mon garde personnel.

    -          - Ta mère ne t’a rien dit de grave avant de partir ?

    -          - Ah ! Je savais que cette question te trottait dans la tête. Non ma princesse rien de grave. Juste des petits conseils pour être prudent jusqu’à son retour. Et puis elle veut que je te montre comment te défendre et que je t’apprenne tout ce qui concerne mes pouvoirs puisque tu as bénéficié des mêmes que moi. Elle veut que les chances soient de notre côté face à mon père et surtout le surprendre par notre lien.

    -          - Est-ce que tes pouvoirs peuvent détruire ?

    -          - Certains oui c’est pour ça que tu dois apprendre à les maitriser. Nous commencerons à notre retour à Bothell lorsque nous aurons un peu plus d’intimité.

    -          - Oui j’ai hâte.

    -          - Tu as hâte d’apprendre à te défendre ?

    -          - Non j’ai hâte de retrouver notre intimité, me dit-elle en m’embrassant.

    -          - Oh ! Cette intimité là ! Moi aussi j’ai hâte ma princesse.

    J’aurais aimé qu’elle vienne vivre avec moi. Comment accepter qu’elle rentre chaque soir chez ses parents ?

     


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  • CHAPITRE 24

     

     

    Je sentais de légers baisers sur mes lèvres. Ce goût m’était familier. Je n’avais pas encore envie de me réveiller mais cependant je répondais bien volontiers à ces lèvres qui m’embrassaient. L’odeur de café et de chocolat commençait à envahir mes narines. Je lisais dans les pensées de ma bien-aimée, elle était étonnée de retrouver une couverture posée sur nous et surtout elle était tellement heureuse de m’avoir retrouvé. J’appréciais pleinement ce doux réveil et je me suis dit que j’aimerais tellement me réveiller près d’elle chaque matin.

    Quelqu’un toussa dans la pièce. J’ai tout de suite su que c’était ma mère. Nous n’étions pas seuls et depuis un moment d’ailleurs. Nous étions gênés par la situation ce qui a fait rire ma mère.

    -          - Je suis vraiment désolée de vous déranger dans un moment pareil mais j’attends depuis un certain temps que vous sortiez de votre sommeil.

    -          - Un problème maman ? lui dis-je en me redressant.

    -          - Non. Reste tranquille. Il faut juste que je reparte chez nous, je voulais vous dire au revoir. Il faut que je mette mes affaires en ordre avant de revenir m’installer avec toi à Bothell. Comme tu le sais le jour de ton anniversaire arrive à grand pas et si nous voulons anéantir les projets de ton père il serait plus judicieux que je sois près de toi. Lize, je suis heureuse de te connaitre et j’espère pouvoir passer plus de temps avec toi mais dans de meilleures circonstances. Ne doute pas de l’amour réel que vous avez tous les deux, et malgré la situation et l’inquiétude qui pèse sur mon fils je sais qu’il t’aime et qu’il est heureux. Prenez soin l’un de l’autre. Maintenant si tu le veux bien est-ce que je pourrais parler seul à seul à mon fils ?

    -          - Bien sûr. Je vous souhaite un bon voyage. Et…. Moi aussi je suis contente de vous connaitre, rajouta Lize.

    Elle s’est alors dirigé vers la cuisine alors que ma mère me faisait signe de la suivre dans le jardin.

    Nous avons fait quelques pas, elle voulait s’éloigner de la maison.

    -          - Qu’y-a-t-il maman ?

    -          - Rien mon fils. Mais te quitter encore une fois est très douloureux, tu le sais.

    -          - C’est pour ça que tu viens t’installer avec nous ?

    -          - Oui un peu. Mais je me dois d’être là où il y a un danger pour notre monde étant la souveraine du peuple des elfes. Nous allons entrer en guerre contre le mal pour te sauver et sauver les deux mondes. Nous avons beaucoup de décisions à prendre et des possibilités à étudier. Nous n’avons malheureusement plus beaucoup de temps.

    -          - Dis-moi la vérité y-a-t-il de l’espoir, même infime ?

    -          - Je l’espérais de tout mon cœur mais depuis que je te vois avec Lize j’en suis sûre. Ne baisse pas les bras.

    -          - J’ai peur. Oh pas tellement pour moi mais pour Lize. Elle est si fragile.

    -         -  Plus maintenant. Regarde ce qu’elle est capable de faire. Votre lien est puissant. Il faut qu’elle apprenne  à contrôler ses aptitudes et je compte sur toi pour l’aider. Je sais maintenant que ses pouvoirs sont les mêmes que les tiens et toi seul sait ce dont tu es capable.

    -          - Mais je ne veux pas lui apprendre à se battre.

    -          - Alors dis-toi que c’est pour qu’elle puisse se protéger. Tu sais également que nous n’avons aucun repère, vous êtes uniques. Fais selon ton instinct et sois confiant en l’avenir. Je vais parler de ce que vous avez fait ensemble à la grande prêtresse, elle aura peut-être quelques réponses.

    -          - Tu sais j’aime Lize plus que ma vie. Je ne pourrais pas vivre sans elle. Tu sais les conséquences que ça implique si il lui arrive quelque chose ?

    -          - Oui mon fils je sais ce qui pourrait arriver. Mais ça n’arrivera pas j’en suis persuadée. Je ne le permettrais pas.

    Elle m’embrassa sur le front. Encore une chose qu’elle seule fait dans notre monde. J’étais heureux qu’elle revienne vivre avec moi. Elle m’avait manqué.

    -          - Il faut que j’y aille. Prends soin de toi et de Lize. Je reviens dès que possible.

    Elle s’éloignait déjà.

    -          - Maman ?

    -          - Oui, me dit-elle en se retournant.

    -          - Comment tu trouves Lize ?

    -          - Faites pour toi, me dit-elle en souriant. Je l’aime déjà énormément.

    -          - Merci.

    Elle avait déjà disparu.

    Je suis rentré dans la maison et me suis dirigé vers la cuisine attiré par des rires.

    Je me suis adossé à la porte, Lize, Tess, Soren et Edwald riaient et blaguaient. Je les regardais ça faisait plaisir de les voir comme ça.

    Je souriais lorsque Lize a levé les yeux vers moi. Je suis allé les rejoindre comme attiré par son regard.

    -          - Je crois que je vais vous laisser, nous dit sa grand-mère. Autant de chahut ce n’est plus de mon âge. N’oubliez pas de tout ranger et tout nettoyer.

    Elle quitta la pièce en riant. Nous avions vraiment besoin de ce moment de détente après la journée de la veille, comme un moyen de revenir à une vie normale. Je sentais que Lize avait les mêmes pensées que moi à cet instant. Elle ne prenait pas encore conscience que nous pensions souvent à la même chose. Moi oui mais sans doute parce que ça faisait déjà un long moment que je lisais en elle.

     


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  • CHAPITRE 23

     

    Nous devions partir très rapidement, nous n’avions pas le choix. Les pompiers arrivaient et nous nous sommes tous donnés rendez-vous chez la grand-mère de Lize.

    Christopher est parti chercher la voiture qu’il avait garé plus loin à l’abri des regards. A son arrivée Soren s’est installé à l’avant nous laissant Lize et moi nous installer à l’arrière. Edwald était parti avec ma mère et mon oncle.

    Je prenais enfin le temps de regarder Lize, elle aussi. Nous nous étions enfin retrouvés. Elle me tenait la main et s’était blottie tout contre moi dans mes bras. J’avais enfin retrouvé la sérénité, j’avais enfin retrouvé l’amour de ma vie. Elle avait été si courageuse. Je lui caressais les cheveux, je savais que ça lui avait manqué. Elle était soulagée d’avoir réussi à me sauver. Elle avait raison plus rien ne nous séparera.

    J’étais reconnaissant à Christopher et Soren qui ont gardé le silence pendant tout le trajet nous laissant un peu d’intimité.

    Lize se posait des questions et n’arrivait pas à oublier ce qui c’était passé. Elle ne comprenait pas la puissance de l’explosion, la puissance de la lumière qui s’était échappé de nous. Ça lui faisait peur. Moi aussi je me posais des questions, je n’ai pas compris ce qui nous arrivait. Comment cela était-il possible ?

    Je voulais parler avec Lize mais pas devant Soren et Christopher alors tout naturellement c’est avec la pensée que j’ai commencé la discution.

    Je suis tellement heureux de pouvoir te prendre dans mes bras

    Ma princesse

    Oh Max ! Je t’aime tellement.

    J’ai vraiment cru que je n’allais plus jamais te revoir.

    Même si j’ai eu peur je ne t’aurais pas laisser tomber

    Je serais venue te chercher.

    Tu n’aurais pas dû prendre autant de risque, ma princesse.

    Tu les aurais pris pour me sauver.

    Nous sommes liés mon amour.

    Notre destin est de ne jamais être séparé.

    Et pourtant il faudra reprendre notre vie

    Toi chez tes parents, le lycée.

    Et attendre le 21 juin.

    Je sais.

    Mais s’il te plait n’y pensons pas pour l’instant.

    Je viens juste de te retrouver.

     

    C’est sur cette dernière pensée que nous avons parcouru le reste du chemin. Lize pensait très fort à sa grand-mère qui devait s’inquiéter pour elle.

    Je voyais ma mère et à ses côtés la gardienne Margareth. Elles se tenaient devant la maison. Tess les accompagnait. Lize avait les yeux sur sa grand-mère. Dès que la voiture s’est arrêtée, elle est descendue en me tenant la main. Mais lorsque la vieille dame lui a tendu les bras, elle a couru pour s’y réfugier. Je ne pouvais pas lui en vouloir je savais qu’elles s’aimaient profondément.

    Tess avait un comportement étrange, elle pleurait et riait, tout en même temps. Elle a couru dans les bras de Soren. J’étais heureux que cela se passe bien pour eux. Je ne me voyais pas expliquer à Tess pourquoi nous ne ramenions par Soren. J’en frémissais rien que d’y penser.

    Je me suis approché de ma mère et me suis incliné devant elle. Son regard était rempli de tendresse, elle m’a caressé le visage et m’a embrassé tendrement. Elle m’avait tellement manqué.

    Je me suis avancé pour pouvoir entrer dans la maison. J’ai retrouvé Lize et nos mains se sont jointes de nouveau.

    Dans le salon il y avait déjà Aldaron et Edwald. Ils nous ont dit qu’ils attendaient d’un moment à l’autre Gus pour pouvoir faire le bilan de la journée et faire le résumé de la situation. Mais il se faisait attendre alors la gardienne Margareth nous a proposé d’aller nous changer. C’est vrai que je rêvais de prendre une douche. Soren avait apporté quelques uns de mes vêtements. Toujours aussi attentif et prévoyant.

    Les garçons m’ont laissé passé le premier pas seulement parce que j’étais le prince mais parce qu’il savait ce que j’avais subi. Elle a eu un effet bénéfique mais je me pressais car ce n’était pas le moment de flâner. Nous avions déjà de la chance que la maison possède deux salles de bain.

    Lorsque nous sommes retournés au ré de chaussée nous avons vu que Gus était arrivé. Il avait le visage fermé et il était si triste. Il était arrivé quelque chose à sa meute j’en étais certain. Je me suis installé sur le canapé avec Lize. Tess et Soren était assis ensemble. Mon oncle Aldaron était resté debout un peu à l’écart, il était avec Christopher. La grand-mère de Lize ainsi que ma mère étaient assises sur l’autre canapé. Gus était enfoncé dans un fauteuil, il fixait le sol.

    -          - Quelles sont les nouvelles Gus ? demanda ma mère.

    -          - Nous avons perdu deux membres de la meute et un autre est blessé. J’aimerai retourner là-bas très rapidement, c’est ma compagne qui est blessée et j’aimerais retourner à ses côtés. Je voudrais demander au gardien s’il voudrait m’accompagner pour la soigner.

    -          - Bien sûr, lui dit Christopher. C’est mon rôle et je resterais aussi longtemps qu’il le faudra. Etant donné que dans cette maison il y a un autre gardien je pars l’esprit tranquille, elle soignera la blessure légère du frère de la reine.

    -          - Merci.

    -          - Gus, je suis vraiment désolée pour vos amis, et j’espère que votre compagne s’en sortira. Est-ce que je peux savoir comment ils ont péris ? lui demanda Lize d’un air inquiet.

    -          - Les ombres se sont acharnées sur nous, pour eux nous étions les plus vulnérables. Elles les ont bousculés et poussés jusqu’à ce qu’ils fassent une chute mortelle. Si elles s’étaient transformées en démon nous aurions eu une chance d’en tuer quelques uns. Hélas, ils sont restés sous leur apparence de fantôme noir. Je voulais en profiter pour te remercier Aldaron pour t’être mis devant une ombre afin de me sauver. J’espère que ta blessure n’est pas trop grave.

    -          - Non, elle est superficielle. Mais tu n’as pas à me remercier. Vous êtes venus à notre aide pour sauver le prince et nous devions vous protéger. Nous aurions tellement voulu en faire plus mais nous n’étions pas assez nombreux pour vous mettre sous la protection de nos halos de lumière.

    Lize était, malgré ce qu’elle venait d’apprendre, soulagée car elle craignait que ce soit notre lumière qui les avait tué lors de l’explosion. Nous avons appris que ma mère et Aldaron avaient repousser un peu les ombres et que tout ce qui a été fait aujourd’hui n’a pas été vu par les habitants de Divils Lake grâce à une bulle transparente qui avait été créé par les gardes positionnés tout autour du manoir.

    Edwald nous a expliqué qu’étant arrivé un peu après Soren et Lize il avait vu Evguénia se faufiler derrière elle afin de créer la surprise. Il avait senti au plus profond de lui ce qu’Evguénia était sur le point de faire et qu’elle n’hésiterait pas à transpercer la gorge de sa supposée rivale. Il a préféré agir avant qu’il ne soit trop tard.

    Je lui ai dit que je lui serais éternellement reconnaissant d’avoir sauver Lize et c’est la réalité, je n’aurais pas pu survivre sans elle.

    J’ai senti le besoin de leur raconter ce que j’avais subi depuis mon enlèvement. Ma crainte et ma joie lorsque j’ai senti qu’ils étaient là. Mais Evguénia avait entendu les loups et elle est sortie de la cellule. Je n’avais aucun moyen de savoir où elle était alors j’avais fait le choix de ne pas essayer de communiquer avec Lize. J’essayais seulement de me concentrer sur sa présence jusqu’au moment où je l’ai vu franchir la porte. Une seconde plus tard elle avait un couteau pointé sur le cou.

    Bien évidemment ils ont enfin posé la question qui leur brûlait les lèvres. D’où venait la puissante lumière qui a tout détruit sur son passage ? Lize et moi leur avons expliqué que c’est arrivé lorsque nous nous étions enfin retrouvés dans les bras l’un de l’autre. Nous avons ressenti un tel bonheur que nos sentiments ont pris beaucoup d’ampleur.

    Je voyais tous les visages braqués sur nous d’un air stupéfait et il a été décidé qu’il faudrait en reparler très prochainement. Je savais que dans mon monde personne n’avait jamais eu une telle puissance et qu’ils se posaient beaucoup de questions. Une chose était sûre nous faisions le bien vu que notre lumière était blanche. Nous serions passé du côté du mal cela aurait été quelque chose de plus sombre, beaucoup plus sombre.

    Gus et Christopher ont décidé de partir rapidement afin de rejoindre au plus vite la meute. Ils savaient aussi que si j’étais libre, je n’étais pas sauver pour autant et que nous nous reverrons très bientôt.

    La grand-mère de Lize nous regardait. Elle l’a fait pendant toute la soirée. Etait-elle en train de nous juger ? Je n’en savais rien. Elle n’a pas parlé depuis notre retour et paraissait tellement fatiguée. Je comprenais l’angoisse que lui avait procuré cette journée ; Elle a tellement eu peur de perdre sa petite fille. Je me demandais si elle m’en voulait, si elle en voulait à ma mère, si elle me croyait sincère par rapport à mes sentiments pour Lize. Mais lorsqu’elle a souri à Lize je me suis senti rassuré, j’ai su qu’elle avait accepté et compris notre amour l’un pour l’autre.

    Elle se leva et nous souhaita une bonne nuit avant de quitter la pièce et de rejoindre sa chambre. Ma mère et Aldaron sont partis à leur tour et je me suis aperçu qu’Edwald avait dû quitter la pièce depuis un moment déjà. Nous sommes restés là sans rien dire, Lise, moi, Soren et Tess, tous les quatre nous restions silencieux. Nous étions dans nos bulles savourant le fait que nous étions avec celui ou celle que nous aimions.

    Au bout d’un certain temps Soren et Tess ont quitté la pièce. Il ne restait plus que Lize et moi. Enfin seuls. Lize n’avait pas envie de me quitter je le sentais à la façon dont elle se blotissait contre moi et dont elle s’agrippait légèrement à moi. Elle savait qu’il m’était impossible de la laisser même pour une minute. Et c’est tout naturellement que nous nous sommes allongés sur le canapé.

    Lize s’est vite endormie dans mes bras bercée par le son de mon cœur qui battait au même rythme que le sien. J’étais fatigué mais je voulais encore résister un peu au sommeil afin de profiter de mon bonheur retrouvé. La sentir là contre moi, le parfum de ses cheveux, de sa peau, c’était beaucoup plus qu’un remède pour moi, c’était devenu vital.

     


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  • CHAPITRE 22

     

    L’aube se présentait à moi à travers cette maudite mais si utile lucarne. Mon moral était au plus bas. Je savais qu’il se passait quelque chose. Lize était nerveuse. Il se passait quelque chose d’important je le sentais. Mais il m’a fallu attendre quelques heures avant d’entendre enfin sa voix.

    Max, tu m’entends ?

    Ma princesse. Je n’ai plus beaucoup de temps.

    Je n’arrive plus à résister.

    Mon fils, je suis là avec Lize. Bats-toi.

    Tiens-toi prêt nous allons te transmettre par votre lien

    L’énergie nécessaire pour reprendre des forces.

    Vous avez réussi ?

    Lize je suis fière de toi.

    Quels sont tes aptitudes ma princesse ?

    D’après ton oncle les mêmes que les tiens.

    Très intéressant. J’aimerais tellement être à tes côtés.

    Bientôt mon amour.

    Nous faisons tout notre possible pour te libérer.

    Maintenant Lize je vais te prendre tes mains.

    Tu vas faire exactement ce que tu as appris tout à l’heure avec mon frère.

    Tu vas libérer ton esprit et penser très fort à l’énergie que tu as en toi

    Et ensuite tu laisseras Maximilien faire le reste.

    Tu es prêt mon fils ?

    Oui. Ça va aller Lize ne t’inquiète pas.

     

     

    Je sentais l’énergie bouillonnée à l’intérieur de Lize, elle ne demandait qu’à jaillir. Il fallait que l’on s’y prenne bien pour que ça fonctionne. J’ai senti l’esprit de Lize s’ouvrir à moi. Il me fallait y entrer cette fois-ci alors que d’habitude je ne faisais que le lire. Elle l’a senti et l’a refermé immédiatement. C’était une sensation bizarre pour elle, il me fallait la rassurer.

    Calme-toi ma princesse. Ce n’est que moi.

    Je vais penser à des souvenirs communs afin que tu puisses me laisser entrer

    Dans ton esprit.

    J’ai senti qu’elle essayait de respirer calmement. Mon oncle s’était bien débrouillé pour lui expliquer. J’essayais de l’apaiser pour qu’elle sente que j’entrais en elle le plus délicatement possible. Lorsque j’ai su que j’y étais arrivé j’ai cherché son énergie et je l’ai puisé tout doucement. Il ne fallait pas que ce soit brutal, je devais faire attention pour qu’il ne lui arrive rien de grave. Pour qu’elle me laisse faire j’ai emmené son esprit vers des souvenirs communs. Mais la seule chose importante qui me venait à l’esprit c’était le souvenir de cette nuit où notre lien s’est renforcé. Elle a vu et ressenti mes sentiments, mes émotions à ce moment-là. Elle a su que je l’aimais d’un amour qu’aucun mot n’aurait pu décrire.

    Je savais qu’il était temps pour moi de quitter son esprit. Je sentais sa force s’amenuiser. Elle fermait son esprit, elle disparaissait petit à petit dans le néant. J’espérais ne pas avoir été trop loin. Je ne voulais pas la perdre à jamais.

    Cependant je me sentais revivre. Les forces étaient revenues mais je savais qu’il fallait que je continue à jouer le jeu. Il ne fallait pas qu’ils apprennent ce dont était capable Lize. Je sentais Lize en moi. Je savais au fond de moi qu’elle irait mieux dans quelques minutes. C’était éprouvant pour elle. J’allais beaucoup mieux et ça me permettait d’être lier à Lize plus facilement. Je savais que malgré son évanouissement elle allait bien. Nous avions réussi. J’ai compris à temps qu’il fallait que je m’arrête afin de ne pas la mettre en danger.

    Je savais aussi qu’elle va apprendre à se ressourcer avec l’aide de ma famille et mes amis. La prochaine fois nous saurons comment nous y prendre, ce sera moins épuisant pour elle.

    Je voulais reprendre contact avec elle mais je devais la laisser se reposer. Cependant elle avait envie autant que moi de me parler.

    Max, mon amour. Tu vas bien ?

    Réponds-moi.

    Oui ma princesse, je vais même très bien.

    Mais tu m’as fait très peur, je t’ai vu partir dans le néant.

    J’ai eu l’impression de te perdre à jamais.

    Je vais mieux.

    Et je vais apprendre à me servir de mon énergie.

    La prochaine fois ça se passera sans problème.

    Pour l’instant nous n’avons pas besoin de recommencer.

    Ce que tu m’as transmis était assez puissant pour que je puisse durer quelques temps.

    Je sens que quelque chose te perturbe.

    Ta mère a vu nos souvenirs.

    Oh ! Oui ! D’accord !

    Je comprends mieux ton humeur.

    C’est de ma faute, je voulais te montrer un souvenir

    Qui a été très fort pour l’un comme pour l’autre.

    Et c’est celui qui m’est venu naturellement.

    J’ai essayé pendant encore un moment de la rassurer, de la réconforter. Mais ses pensées étaient plutôt tournées vers moi sur le fait que c’était moi qui était prisonnier et seul alors qu’elle était libre et entourée.

    Je ne voulais pas qu’elle s’inquiète, elle devait dormir pour reprendre des forces alors je lui ai fredonné sa musique afin de l’apaiser.

    Evguénia est venue avec quelques ombres histoire de ne pas oublier où j’étais et à qui je devais obéir. C’était toujours les mêmes paroles. Elle me disait combien je serais heureux et puissant aux côtés de mon père. Que nous changerons le monde et qu’ils seront tous à nos pieds. Que mon père était quelqu’un de merveilleux et que je devais être fier de lui et de ses ambitions pour son unique fils. Mais c’était faux il me voulait que parce que j’étais la clef pour son avenir. La clef qui pouvait l’amener à un tel pouvoir et qui lui permettrait de remplacer le dieu des enfers. Il ne savait ce que c’était d’avoir un fils ni sa signification.

    Je devais me contrôler afin de ne pas montrer à Evguénia que j’avais retrouver pratiquement toutes mes forces. Je savais que mon cachot devait être protégé par la magie celle du mal évidemment. Je devais attendre le bon moment pour utiliser la mienne. Je savais qu’il restait encore des semaines avant qu’elle me livre à mon père. Toutes les attaques des ombres me faisaient souffrir mais cela durait moins longtemps. Je faisais celui qui ne pouvait pas le supporter, suppliant Evguénia pour qu’elle leur donne l’ordre d’arrêter. Elle prenait du plaisir à les regarder. Jamais jusqu’à présent elle n’a eu un geste tendre ou même amicale pour moi depuis qu’elle m’avait enlevé. Elle était devenue démoniaque, même son visage changeait on peut dire qu’elle faisait peur.

    Plusieurs fois j’ai eu l’impression de sentir d’épais nuages noires s’accumulés au-dessus de la maison où je me trouvais. Evguénia devait avoir des comptes-rendus de la situation à donner. Mais est-ce que mon père venait en personne ? Je ne pouvais pas répondre à cette question. Depuis quelques temps je ressens la présence d’autres créatures surnaturelles. Je ne sais pas si elles sont des amies ou des ennemies. Je n’arrive même pas à savoir de quelles créatures il s’agissait, je dirais plutôt un animal mais rien de précis.

    J’avais l’impression qu’il se passerait quelque chose dans peu de temps. On me brouillait l’esprit de Lize. Je me doute que c’est ma mère. Ils ont un plan mais ils prennent énormément de précaution. D’un côté je m’angoisse pour Lize je ne voulais pas qu’ils l’impliquent plus dans mon éventuelle libération. J’espérais qu’elle resterait à l’abri mais j’en doutais. D’un autre côté avais-je le droit enfin d’espérer, de croire que je pourrais très bientôt prendre Lize dans mes bras.

    Je savais que c’était pour bientôt car Lize ne prenait plus contact avec moi alors que je savais qu’elle allait bien. Est-ce ma mère qui lui a interdit de me parler afin que leur plan puisse fonctionner si j’en apprends le moins possible ? Il faut que je mette mes sens en alerte, il va certainement me falloir réagir vite. Je sentais que Lize avait peur mais qu’elle était déterminée. Je ne connaissais pas cet aspect là chez elle mais ça me rendait encore plus fier d’elle. J’avais peur moi aussi, oh pas pour moi mais pour elle. Mais je savais que leur priorité serait de la protéger. Il savait les conséquences qu’il y aurait si elle mourrait.

    Comme tous les jours j’ai eu le droit à ma torture quotidienne sous les ordres d’Evguénia. Les forces que l’on m’avait donné ne s’amenuisaient que très peu, ce qui me permettait de tenir malgré mes supplications. J’ai senti que Lize avait été prise de vertiges. Maintenant elle ressentait encore plus les coups que l’on pouvait me donner. Quelque chose clochait elle était entourée d’arbres, je sentais qu’elle n’était pas seule. On était en train de prendre soin d’elle et la nature les y aidait.

    Puis j’ai entendu du bruit, les ombres ont quitté le cachot précipitamment. Evguénia a pris le temps de refermer la porte avec le verrou. Cependant je n’entendais pas marcher. Où était-elle partie ? Mes amis étaient au pied de la maison, j’entendais le bruit des épées et j’apercevais de la lumière blanche par la lucarne.

    Lize était avec eux. Pourquoi l’ont-ils laissé venir si près du danger ? Il fallait que je me concentre sur les bruits. J’arriverais peut-être à comprendre ce qui se passait.

    J’ai entendu les hurlements des loups. C’est eux qui tournaient autour de la maison, ma mère a dû faire appel à la meute de Gus.

    J’ai senti Lize dans mon esprit, elle me cherchait. Elle comptait sur notre lien pour me trouver. Je l’entendais m’appeler mais je ne voulais pas répondre j’avais un mauvais pressentiment. Je n’avais pas entendu Evguénia remonter. Je ne voulais pas attirer Lize dans un piège mais je savais que notre lien la pousserait dans cette direction. Je ne faisais aucun bruit. Je savais que Lize se trouvait derrière la porte. Mon cœur l’avait compris bien avant mon esprit et j’entendais le bruit de son cœur que j’aurais reconnu entre mille.

    J’ai entendu la clef dans la serrure, la porte s’est ouverte sur Soren. Bien évidemment il avait tenu à entrer le premier. Lize était juste derrière lui. Elle avait du mal à s’habituer à l’obscurité de la pièce, elle me cherchait. J’étais agenouillé au sol, je savais qu’elle m’avait trouvé.

    -          - Maximilien, s’écria-t-elle en se précipitant vers moi.

    Mais elle fut rattrapée dans son élan par quelqu’un qui l’agrippait fermement d’une main et de l’autre appuyait un poignard sur le côté de sa gorge. Je me suis redressé rapidement. Soren se positionnait à mes côtés. Evguénia riait à l’oreille de Lize. Elle avait l’air d’une enragée.

    -          - Tiens, tiens, la jolie petite humaine a cru être plus forte que moi. Tu es bien courageuse ! Mais je suis désolée tu ne peux pas repartir avec Maximilien. Justement il voulait te dire que tout était fini entre vous, que tu n’avais été qu’un divertissement pour lui.

    J’étais autant terrifié que Lize, elle le sentait. Nos regards étaient fixés l’un à l’autre. Je savais qu’Evguénia pouvait tuer Lize d’un moment à l’autre, je savais qu’elle en était consciente elle aussi. Il me fallait juste un moment d’inatention de la part d’Evguénia et j’aurais une chance de la tuer et de sauver Lize. Soren attendait le bon moment également. Nous savions ce que nous devions faire mais pour l’instant c’était trop risqué. Evguénia ne lachait pas prise et continuait à parler.

    -          - J’ai une nouvelle à t’apprendre petite humaine prétentieuse, Max et moi allons nous marier. Il va falloir que tu te fasses à l’idée que tu l’as perdu à jamais. Max mon amour, dis lui qu’elle n’était rien pour toi.

    Mais j’ai vu dans les yeux de Lize qu’elle allait réagir. Elle voulait lui dire la vérité. J’essayais de lui dire de se reprendre mais elle était tellement en colère.

    -          - Il ne te le dira jamais. Moi aussi j’ai une nouvelle à t’apprendre….

    -          - Non ! criais-je en m’avançant rapidement vers elle afin d’attraper la main qu’elle me tendait.

    Une fois nos doigts en contact une lumière éclatante nous a enveloppés et Evguénia a compris. Elle a resserré son emprise et a appuyé plus profondément son poignard sur la peau de Lize. Je souffrais déjà d’avoir perdu celle que j’aimais mais j’ai entendu le cri d’Evguénia et alors qu’elle s’écroulait en lachant Lize, Edwald m’est apparu son épée ensanglantée dans sa main.

    La première chose que je fis c’est de prendre Lize dans mes bras et de la serrer contre mon cœur. Mais je n’avais pas prévu ce qui était en train de se passer. Un halo est parti de nos corps vers le ciel. Il était tellement puissant que les murs tremblaient. Soren et Edwald se sont précipités vers l’extérieur. Nous ne pouvions plus nous séparer, la lumière était comme la lave d’un volcan en éruption. Il fallait qu’elle jaillisse, je le sentais en moi. Tout tremblait autour de nous, je continuais à serrer Lize contre moi. Et tout d’un coup il y a eu une énorme explosion au-dessus de nous. Puis ce fut le silence. Nous étions toujours enlacés et en vie. Le halo de lumière avait disparu et c’est la lumière du jour qui nous est apparue à travers la fumée et la poussière. Nous étions entourés de débris . C’est à ce moment là que j’ai entendu des bruits de voix. On nous appelait. Nous avons repris nos esprits et j’ai aidé Lize à rejoindre la surface en escaladant les ruines de la maison.

    J’ai vu ma mère et mon oncle se précipiter vers nous ils étaient couvert de poussière. Aldaron avait l’air blessé mais je savais qu’il s’en remettrait. Evidement ma mère n’a pas pu s’empêcher de nous serrer dans ses bras et de nous embrasser à tour de rôle. Je ne pouvais pas lui en vouloir moi aussi j’étais tellement heureux de la retrouver.

    J’ai vu courir Gus et Christopher vers nous. Christopher était ému et a enlacé Lize tellement il était heureux que rien ne lui soit arrivé. Je savais depuis longtemps qu’il avait une réelle affection pour elle et Tess.

    Lize regardait autour d’elle, elle cherchait quelqu’un. J’ai compris qu’elle cherchait Edwald et Soren. Elle s’est retournée vers le trou d’où nous venions de sortir et les a appelé de toutes ses forces. Je me suis levé il fallait que je retrouve mes amis. Aldaron et deux gardes sont descendus avec moi pour partir à leur recherche. Il fallait faire vite nous entendions déjà au loin les bruits des sirènes de pompiers. Il ne fallait pas qu’ils nous trouvent sur les lieux.

    Nous avons cherché parmi les débris en les appelant. Avec Aldaron nous nous sommes dirigés vers l’escalier et là on les a enfin trouvé il fallait les dégager de quelques pierres mais ils étaient sain et sauf. J’étais rassuré je savais que l’explosion était de ma faute, c’était Lize et moi qui l’avions provoqué. Et s’ils étaient morts je ne me le serais jamais pardonné. Alors que nous nous dirigions vers la sortie nous avons entendu un énorme bruit derrière nous, l’escalier s’était effondré il en avait fallu de peu.

    Il fallait que l’on sorte rapidement d’ici avant que tout s’écroule et puis Lize n’allait pas bien, elle avait peur pour nous, elle pleurait.

    Nous étions proches de la sortie. Aldaron portait Soren, moi Edwald. Les deux gardes nous suivaient et l’un d’eux avec le corps d’Evguénia on ne devait pas la trouver parmi les débris. Il ne fallait pas que les humains apprennent notre existence.

     


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  • CHAPITRE  21

     

    J’avais essayé de parler à ma mère comme je le faisais avec Lize. Je savais qu’avec la distance ce serait dur mais pas impossible. Evguénia prenait de plus en plus de plaisir à regarder les ombres me torturer. A chaque fois, elles s’arrêtaient à temps pour ne pas me tuer. J’ai de plus en plus de mal à réagir, à réfléchir. J’ai de plus en plus la conviction qu’ils vont réussir leur mission.

    J’avais appris qu’Aldaron était auprès de ma mère depuis le jour de mon enlèvement. Je savais que tout le monde se préparait à venir me sauver mais je ne voulais pas les mettre en danger. Je devais accepter cette fatalité et dire adieu à ceux que j’aimais.

    Lize me demandait de tenir bon. Elle voulait avoir encore une chance de me revoir. Je souffrais tellement de l’avoir mis dans cette situation. Je pouvais encore ressentir ses humeurs et ses pensées. Pas clairement mais ça commençait à y ressembler.

    De son côté ses sensations avaient également pris de l’ampleur, elle resentait ma fatigue, ma peine, ma souffrance plus intensément qu’avant. Plus les jours passaient et plus je me faisais à l’idée de ne jamais revoir Lize. Elle se battait pour que j’espère encore. Elle avait peur mais lorsque nous parlions elle débordait de courage.

    Chaque nuit j’attendais avec impatience d’entendre la voix de Lize. Elle me racontait ses journées. J’ai su qu’elle avait montré son tatouage à Christopher, Soren, Edwald et Tess. Ils ne nous ont pas jugé et je leur en suis reconnaissant. Soren est Tess, enfin ils font connaissance et se rapprochent. J’aurais aimé voir ça. Ils le méritaient tous les deux et puis un peu de bonheur faisait du bien. Il avait été décidé qu’il ne fallait pas parler à ma mère du lien que j’avais avec Lize. Pour sa sécurité il était préférable que peu de gens le sache.

    Je m’étais endormi lorsqu’au milieu de mon sommeil je me suis réveillé en entendant la porte de ma prison claquer un grand coup. Evguénia avait décidé de me torturer cette nuit comme ça, comme pour un caprice.

    J’étais plié en deux au pied de mon lit avant de tomber au sol. Je n’en pouvais plus, je voulais que ce cauchemar s’arrête.

    -          - Evguénia, je t’en supplie, lais-moi partir. Redeviens celle que tu étais. Je t’aime comme une sœur, il ne pourra jamais en être autrement.

    -          - Tais-toi ! Je t’aurais que tu le veuilles ou non. Tu es à moi tu entends ! Ton père me l’a promis, je serais ta femme.

    Je n’avais pas fait attention aux ombres qui avaient dû entrer en même temps qu’Evguénia. Elle leur a fait un signe, elles m’ont bousculé, fouetté. D’un autre signe, elles s’arrêtaient.

    -          - Tu plieras, je te le jure !

    -          - Pourquoi Evguénia ? Pourquoi tant de haine ?

    -          - De la haine ? Mais je ne te hais pas, je t’aime. Et tu m’appartiendras.

    -          - Ce n’est pas de l’amour Evguénia. Ça ne peut pas marcher dans de telles conditions.

    -          - Oh si ! ça marchera et puis tu seras du côté du mal dans peu de temps alors tu auras besoin d’une femme comme moi à tes côtés.

    -          - Jamais ! Tu m’entends ! Jamais !

    Elle se mit à rire. Un rire d’outre-tombe. Je ne la reconnaissais plus.

    -          - Tu crois encore que l’on va venir te sauver ? Je crois que tu rêves mon cher amour. Ta mère ne peut rien pour toi. Nous avons dressé, comme tu as pu t’en rendre compte, des barrières assez puissantes pour qu’elle ne puisse pas t’entendre. Et ta chère Lize non plus. Une simple humaine. Qu’est-ce qu’elle pourrait faire contre moi ? La boite ne lui sert plus à rien. J’ai ton boitier. Elle doit croire que tu l’a abandonné et elle est en train de pleurer toutes les larmes de son corps. Mon seul regret c’est qu’on ne m’a pas permis de la tuer. J’ai pourtant dit à ton père que vous n’étiez pas aussi liés qu’il le croyait et que ça ne te tuerait pas mais il ne veut pas prendre le risque.

    -          - Ne la touche pas ! Je te défends de lui faire du mal.

    -          - Oh ! Mon futur mari se fâche ! Tu es à croquer quand tu te mets en colère. Tu feras un être du mal exceptionnel. Et nous aurons tout le monde à nos pieds.

    -          - Je préfère mourir plutôt qu’être ton mari.

    -          - Pour l’instant !

    Elle fit signe aux ombres. La douleur était insupportable, je criais. Je suis tombé une nouvelle fois sur le sol et je me suis recroquevillé pour éviter les coups. Evguénia est sortie en riant.

    Mais ce que je ne supportais pas c’était les pleurs de Lize. Elle a fini par se calmer et se rendormir. J’en ai profité pour me reposer également. Les coups que j’avais reçu me faisait encore beaucoup souffrir mais il fallait que je dorme.

    Lorsque j’ai ouvert les yeux il faisait jour. J’avais pris l’habitude de regarder régulièrement le ciel à travers la lucarne. Je ne savais pas précisément quelle heure il pouvait être. J’avais du mal à me tourner j’avais certainement des hématomes sur tout le corps. J’allais refermer les yeux en espérant qu’on me laisserait tranquille aujourd’hui quand j’ai entendu la voix de Lize.

    Maximilien, je t’en supplie tu vas bien ?

    Oui ma princesse !!

    Enfin, je vais mieux depuis que j’entends ta voix.

    Je sais.

    J’ai vu ce qu’Evguénia a fait cette nuit.

    Je suis désolé.

    J’ai essayé de ne pas penser à toi pour que tu ne souffres pas mais ça m’est impossible.

    Ne t’inquiète pas.

    Je suis très bien entourée, on s’occupe de moi.

    Tu dis que cette fois-ci tu as vu la scène ?

    Oui, comme si j’étais avec toi dans cette pièce.

     

    Notre lien s’est renforcé ma princesse.

    Est-ce que tu t’es rapprochée de moi ?

    Oui.

    Nous savons que tu es dans le Dakota du Nord.

    Et ma grand-mère habite dans le Dakota du Nord.

    Je suis chez elle avec Christopher, Soren et Tess.

    J’aurais dû le sentir mais je suis tellement faible.

    Je sais.

    Qu’est-ce que je peux faire pour t’aider ?

    Je peux prendre ta force mais je ne le veux pas.

    Je ne sais pas si tu pourrais t’en remettre.

    Notre lien est fort mais je ne sais pas à quel point.

    Il faut que tu reprennes des forces

    On aura sans doute besoin de toi très bientôt.

    Demande à Edwald et Soren de t’aider.

    Ils peuvent peut-être t’apprendre à puiser de l’énergie des arbres ?

    Edwald n’est pas ici.

    Il est parti auprès de ta mère.

    C’est peut-être mieux comme ça pour Edwald.

    Mais il revient ce soir ou cette nuit.

    Il revient avec ta mère.

    Quoi ? Qui a pris cette décision ?

    Maminette, ma grand-mère.

    Elle est aussi une gardienne et plus particulièrement très proche de ta mère.

    Pourquoi je n’y ai pas pensé ?

    Margareth Howell est ta grand-mère ?

    Oui. Je vois que tu en as déjà entendu parler.

    Oui mais seulement pour son rôle de gardienne.

    Maximilien, j’ai peur.

    Comment est ta mère ? Comment va-t-elle réagir en me voyant ?

    Ma mère est très belle ma princesse.

    Elle va te plaire, tu vas lui plaire également.

    Il faut que je te laisse j’entends du bruit.

    Il ne faut pas qu’Evguénia sache pour nous.

    Je t’aime.

    Je t’aime aussi.

     

    En fin de compte ce n’était pas Evguénia qui venait encore me torturer, c’était les ombres qui m’apportaient mon repas, le seul et unique de la journée. Et sur le plateau le strict minimum, pas de couverts. Ils me donnaient très peu à manger juste de quoi survivre mais rien qui pouvait me rendre quelque force. Je me forçais à manger mais c’était dégoutant. Il fallait que je puisse parler à Lize régulièrement sans tomber dans l’inconscience. Elle était mon seul lien vers l’extérieur.

    J’avais encore du mal à réaliser que la grand-mère de Lize soit Margareth Howell la gardienne et surtout la grande amie de ma mère. Je réfléchissais car Margareth Howell était là à ma naissance. Y’avait-il un lien sur le fait que ce soit justement sa petite fille qui m’était destinée ? Ma mère était en route, elle ne serait pas très loin. Tout comme Lize. Pourquoi je n’ai pas senti sa présence, le fait qu’elle se soit rapprocher à intensifier notre lien et je ne m’en suis pas aperçu. Je n’aurai pas dû parler à Lize, lui dire qu’il y avait un moyen pour qu’elle me transmette son énergie. Je savais que c’était sans doute possible et essayer la mettrait en danger. Ce n’est pas sans risque pour quelqu’un de novice surtout pour une humaine. Mais nous n’avons pas eu le temps d’explorer ce qu’elle était capable de faire. Maintenant elle sait qu’elle peut faire quelque chose pour moi et elle fera tout pour réussir. Lize va beaucoup plaire à ma mère j’en suis persuadée. Ça me rassure que Lize soit aussi entourée. Il y a peut-être un espoir pour que je revois un jour ma princesse. Ma mère et Margareth sont les instigatrices et les témoins de ma destinée peut-être trouveront-elles une solution et même si elle est minime je m’y accrocherais.

    Evguénia est encore venue jouer avec moi. Elle est si heureuse de me voir souffrir. Pourquoi est-elle devenue ce qu’elle est maintenant ? Est-ce ma faute ? Ai-je fait pendant des années quelque chose qui lui faisait penser que l’on avait un avenir ensemble ? Bien sûr je m’occupais d’elle, je la protégeais mais comme on pourrait protéger sa petite sœur. Je comprenais maintenant je l’ai protégé comme le faisait les humains d’une même famille et pas comme les elfes le faisaient. C’était là mon erreur, j’ai toujours eu des réactions humaines et non elfiques. Tout était ma faute et je ne pouvais pas revenir en arrière, et j’en assumais les conséquences.

    J’avais mal et trouver une position sans souffrir me posait de plus en plus de problèmes. Je voulais que tout s’arrête je n’en pouvais plus. Même de savoir ma mère si proche ne m’apaisait plus. Je voulais que tout s’arrête pour Lize ses visions la faisait souffrir, c’était comme si elle recevait également les coups, elle devait aussi ressentir la brûlure des décharges électriques. Pourquoi devait-elle souffrir en même temps que moi ce n’était pas juste ? Je ne le supporterais plus longtemps, je provoquerais Evguénia pour qu’elle me délivre en me tuant.

    Je dormais depuis un moment lorsqu’une voix m’a fait sortir de mon sommeil.

    Maximilien, tu m’entends ?

    Oui ma princesse, tu vas mieux ?

    Je sais que tu as encore eu une vision cet après-midi.

    Ne t’inquiètes pas pour moi.

    Je te l’ai déjà dit, je suis bien entourée.

    Mais je veux que tu te concentres

    Surtout ne fait rien qui pourrait leur faire comprendre que tu communiques avec moi.

    Lize, je le sais.

    J’ai senti la présence de ma mère à tes côtés.

    Mon fils enfin !

    Tu vas bien ?

    Oui maman, j’essaie de tenir.

    Du moins, je veux rester lier à Lize jusqu’au bout.

    Il n’y a plus d’espoir tu sais

    Mais je suis heureux d’avoir eu la chance de connaitre

    Un tel amour avec la jeune fille qui se tient à tes côtés.

    Tu as encore une chance d’être sauver.

    Pour moi, pour Lize, garde espoir

    Je ne laisserais pas ton père t’arracher à nous

    Nous trouverons un moyen.

    Le lien que j’ai avec Lize est très fort

    Il faut que tu voies jusqu’à quel point nous sommes liés.

    Je vais m’occuper d’elle

    Toi, tu te bats et tu gardes espoir.

    Maximilien nous allons te laisser

    Je te parlerais plus tard

    Je suis rassuré de te savoir auprès de ma mère

    Je t’aime ma princesse.

    Je t’aime aussi.

     

    Leur parler m’avait donné la force de tenir encore quelque temps. Ma mère m’avait promis de s’occuper de Lize, je savais qu’elle le ferait. Lorsque je parlais à ma mère des idées me sont venues. Il fallait que l’on sache jusqu’à quel point le lien que j’avais avec Lize était important. Jamais une humaine n’aurait dû avoir de telles aptitudes. Tout ce que je savais c’est que ceux qu’elle avait acquis étaient sans doute les mêmes que les miens mais je n’étais pas sûr. C’était extraordinaire et malheureusement je n’étais pas avec elle pour voir cela de mes yeux juste une impression à travers les siens. Une chose était sûre elle parlerait de mon idée à la reine. Si j’avais raison sur les aptitudes de Lize, on pourrait lui apprendre à puiser de l’énergie aux arbres et à me la transmettre.

    Il va falloir aussi qu’elle s’habitude aux réactions de mon peuple, si maintenant ils sont au courant pour le tatouage, ils savent qu’elle est ma femme et donc la princesse royale. Elle est devenue quelqu’un d’important pour les elfes et ne sera plus considérée comme une simple humaine.

    Je n’essayais pas de visualiser Lize comme j’en avais pris l’habitude, il ne fallait pas qu’Evguénia s’en rende compte. Il fallait que je les protège. Beaucoup de monde préparait ma libération je le savais. Mais je ne voulais pas y croire non plus. Je ne voulais pas que l’on remarque que mon visage s’éclairait d’espoir. Ils devaient croire que j’étais coupé du monde, que j’étais seul.

    Et pourtant je voulais savoir ce que se passait chez la grand-mère de Lize. J’aurais voulu voir les retrouvailles de ma mère avec son amie Margareth. J’aurais voulu voir le regard de ma mère lorsqu’elle a vu Lize pour la première fois. Tant de choses que j’ai manqué. Je ressens quand même toujours les sensations de Lize. Son admiration et sa peur en rencontrant ma mère. Toutes les questions qu’elles se posent. Sa joie malgré tout de voir un peu de bonheur autour d’elle en regardant Tess et Soren. Ses craintes concernant notre lien. L’inquiétude face aux choses qui lui échappaient. Je savais qu’elle s’endormait au son de sa musique lorsque je n’avais plus la force de la lui fredonner. Elle le faisait pour elle mais aussi pour moi, pour que je l’entende également.

     


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