• Chapitre 10

     

    CHAPITRE  10

     

    Je me suis levé tôt. Je regardais très souvent l’heure qui s’écoulait trop longuement à mon goût.  Hier je n’en ai pas cru mes yeux, Lize m’a donné rendez-vous. Le moment que j’espérais depuis si longtemps. Je me vois déplier ce petit bout de papier et d’y lire.

    Viens demain matin à 9H00

    Au kiosque dans le parc

    Lize.

    Je l’ai relu plusieurs fois. Comment va se passer cette première rencontre, ce premier vrai rendez-vous. Je n’arrêtais pas de me répéter cette phrase « fais confiance à ton cœur ». Mais mon cœur lui appartenait déjà depuis plusieurs mois.

    Je n’y tenais plus, il fallait que je sois là-bas avant elle. J’avais besoin de l’entendre arriver. Pourvu qu’elle ne change pas d’idées, et si elle ne venait pas. Non, je commençais à la connaitre si elle avait demandé à me voir, elle irait jusqu’au bout. Je la sentais troublée et aussi anxieuse que moi.

    Il  faisait froid et le parc était désert à cette heure-ci. J’étais le premier. Je regardais devant moi les yeux dans le vague, je savais qu’elle arriverait derrière moi. Je ne voulais pas la troubler plus qu’elle ne l’était déjà. Je ne me retournerais pas tout de suite. J’ai entendu des pas dans l’allée, c’était elle, je le sentais. Elle hésitait à avancer. Non ! Elle veut faire demi-tour, Max dis quelque chose, retiens là !

    -          - Non ! Ne pars pas ! arrivais-je à sortir en me retournant.

    -          - Je ….

    -          - Ne t’inquiètes pas. S’il te plait viens me rejoindre Lize.

    Il fallait qu’elle ait confiance, que j’aille doucement, ne pas l’effrayer. Elle avançait doucement mais n’osait pas me regarder et pourtant si elle savait combien je voulais me jeter à corps perdu dans ses yeux verts.

    Sa timidité me charmait ainsi que ses joues qui prenaient une jolie teinte rosée lorsque nos regards se croisaient.

    -          - Je crois qu’il faut que l’on parle tous les deux.

    -          - Oui, me dit-elle.

    -          - J’ai souvent voulu te parler tu sais.

    -          - Ah bon ? Alors pourquoi ne l’as-tu pas fait ?

    Elle commence à poser des questions c’est bon signe. Elle était tellement triste que je ne lui ai pas parlé plus tôt.

    -          - Il me fallait attendre.

    -          - Attendre quoi ?

    -          - Le bon moment.

    -          - Je ne comprends pas.

    Bien sûr qu’elle ne comprend pas. Comment lui expliquer qui je suis comme ça d’emblée. Il faut que je la rassure.

    -          - Je sais. Tout ce que je peux te dire c’est que j’attendais que ce soit toi qui veuille me rencontrer.

    -          - Ce n’est pas très clair tu sais.

    -          - Je le comprends mais je ne peux pas t’en parler pour l’instant.

    -          - Est-ce que je peux te poser quelques questions ?

    -          - Si je peux je te répondrais.

    -          - Est-ce que tu savais qui j’étais au camp cet été ?

    -          - Oui je le savais.

    -          - Comment ?

    -          - Une autre question s’il te plait.

    -          - D’accord mais je mets celle-ci en réserve.

    Je n’ai pas pu m’empêcher de la regarder et de sourire. Je sentais qu’elle ne renoncerait pas. Il me faudra lui répondre à un moment ou à un autre. Mais je la sens troublée, elle ne veut pas me regarder. Mais moi je veux tellement qu’elle me regarde, je veux qu’elle voit dans mon regard combien je l’aime et la désire.

    -          - La mélodie tu l’as vraiment composé pour moi ? me demanda-t-elle d’une voix plus assurée.

    -          - Oui et j’espère qu’elle te plait.

    -          - Elle est magnifique, merci. Pourquoi moi ?

    Et voilà il fallait que je lui réponde, tant pis si elle me prend pour un fou.

    -          - Je t’ai vu en rêve.

    -          - Je suis désolée mais toute cette histoire est impossible, me dit-elle en se levant.

    Je ne devais pas la laisser partir j’ai réussi à lui prendre sa main alors qu’elle se dirigeait vers l’escalier. J’avais le cœur qui battait assez fort au même rythme que le sien.

    -          - Lize, attends ! Je voudrais juste apprendre à te connaitre. Je ne te veux aucun mal, rassure-toi.

    -          - Alors parle-moi de la boite à musique.

    Il fallait que je lui parle, que je commence à lui expliquer ce que je suis pourquoi ne pas commencer par cette boite. Je ne la lâchais pas je voulais qu’elle reste. Alors je l’ai doucement tiré vers moi afin qu’elle vienne s’assoir à mes côtés. Par où commencer, je soupirais.

    -          - Je t’ai vu la regarder dans la vitrine. Mais elle t’était déjà destinée. C’est pour cela qu’elle t’intéressait autant.

    -          - Je ne comprends toujours pas. Comment as-tu fait pour la déposer chez moi, le soir de Noël ?

    -          - Là je peux te répondre. Je l’ai déposé dans ton garage et ton père a fait le reste.

    -          - Et pour le deuxième papier dans la trappe, tu es entré chez moi, dans ma chambre ?

    -          - Non ! Je ne suis ni un voleur, ni un psychopathe. Je ne rentrerais chez toi que si tu m’invites à entrer ou….. si tu étais en danger.

    Je la regardais fixement mais à quoi pouvait-elle penser ? Son imagination prenait quel chemin je me le demandais . En tout cas ça l’avait encore mis mal à l’aise.

    -          - Lize qu’est-ce que tu as ?

    -          - Une question ?

    -          - Oui laquelle ?

    -          - Si je dois t’inviter à entrer chez moi, est-ce que tu es un vampire ?

    Je n’ai pas pu m’empêcher de rire. Je comprenais tout maintenant. D’après ce que j’avais pu entendre Tess était légèrement accro aux vampires. D’ailleurs je ne sais pas ce qui a pu lui mettre une idée pareil en tête si elle savait ce qu’ils étaient réellement.

    -          - Non. Mais je crois que tu écoutes un peu trop ton amie Tess.

    -          - Mais comment le sais-tu ?

    Oh ! En ai-je trop dit ?

    -          - Je sais écouter voilà tout. Donc je ne suis pas un vampire, j’ai seulement reçu une éducation qui ne me permets pas de rentrer chez une jeune fille sans avoir eu son consentement. Soulagée ?

    -          - Oui. Mais ça ne m’explique pas les papiers qui apparaissent et disparaissent de ma boite à musique.

    -          - Elle est magnifique et elle te permet de communiquer avec moi. Je sais que tu as beaucoup de questions en tête mais il se fait tard et je dois partir.

    Je me suis levé  à regret. Je serais bien resté plus longtemps mais j’avais peur de trop en dire. Je sentais qu’il fallait que j’y aille par étape avec Lize ne pas la brusquer. Cependant je lui ai pris la main. Elle ne l’a pas retirée. J’en étais heureux. Nous nous sommes dirigés vers la sortie sans dire un mot. Quelque chose l’inquiétait. Avait-elle peur qu’on la voit avec un garçon ?

    Elle a subitement retrouvé un peu d’assurance.

    -          - Est-ce que tu sors avec Evguénia ?

    Elle veut savoir si je suis avec Evguénia. Tout se mettait en place maintenant. Je savais pourquoi Tess nous surveillait. Avant de comprendre qui je suis elle veut savoir si mon cœur est libre. Si elle savait que mon cœur lui appartenait déjà !

    Avec ma main libre, je lui pris le menton afin qu’elle lève la tête vers moi, je voulais qu’elle me regarde dans les yeux.

    -          - Non. Je ne sors pas avec elle. Tu es rassurée ?

    -          - Oui. Me répondit-elle gênée.

    Il fallait que je m’éloigne car là à cet instant ce que je voulais le plus au monde c’est de la prendre dans mes bras et l’embrasser. Je lui ai lâché la main, en lui souriant tendrement avant de m’éloigner.

    -          - Maximilien !

    Mon cœur battait, elle m’appelait.

    -          - Oui, lui dis-je en me retournant vers elle.

    -          - Tu sais je l’adore ma boite à musique.

    -          - Oui je le sais.

    -          - Merci pour ce merveilleux cadeau.

    Je me suis éloigné avant de ne plus en être capable. Elle aimait sa boite à musique. Mon cadeau l’enchantait.

    Lorsque je suis rentré il n’y avait personne dans la maison. J’ai pris quelque truc à grignoter et je suis allé dans ma chambre. Il y a quelques mois je n’étais pas souvent seul et maintenant la solitude me permettait de ressentir plus facilement les émotions de Lize.

    Mon premier rendez-vous avec elle s’était bien passé. C’était très intense de se trouver si proche d’elle, de son corps. Lui tenir la main avait eu un effet surprenant sur moi. Un bien être comme si j’étais enfin rentré chez moi après un long voyage. Je me demandais quel goût avait ses lèvres et désirais me plonger dans ses yeux verts.

     

    Quelque chose me poussait à ouvrir mon boitier. Avait-elle déjà envie de me parler ?

    Il y avait bien un papier qui m’attendait.

    Est-ce que je peux parler à Tess de notre rencontre ?

    Lize.

     

    Elle me demande la permission d’en dire un peu plus à son amie, et elle veut lui prouver que la boite est magique.

    Dois-je impliquer d’autres humains ?

    Je dois leur faire confiance, je ne peux plus retourner en arrière.

    Je pris mon bloc.

    C’est ta meilleure amie, non ?

    Oui, je te le permets.

    Maximilien.

     

    Depuis que je les observe je sais que Tess ne va pas arrêter de lui poser des questions. Elle va s’en doute être déçue que l’on ne soit pas des vampires. Je me demande pourquoi tout cet engouement pour ces créatures chez les jeunes filles de ce monde. Lize ne croit pas au surnaturel, disons jusqu’à maintenant car elle a dans sa chambre quelque chose qui lui fait croire à la magie.

    Demain je vais pouvoir la voir au lycée. Les vacances sont terminés il va nous falloir reprendre les cours. J’ai passé la soirée avec mes amis. Nous jouons souvent à des jeux de sociétés. Il n’y a pas tous ces choix dans notre monde et nous adorons en découvrir des nouveaux.

    Mon oncle s’absente régulièrement et lorsqu’il est là nous le voyons en général que pour les repas. Le reste de son temps il est dans son bureau. J’aurais aimé avoir plus de relation avec lui, ma mère me manque, nos discussions surtout.

    Je pouvais lui parler quand je voulais mais sur une si longue distance ça m’aurait épuisé inutilement.

    J’espérais que Lize s’endorme paisiblement, j’avais hâte de savoir si ses rêves avaient changé.

    Je pris mon boitier et si je lui souhaitais une bonne nuit ? Un papier y était déjà, elle m’avait devancé.

    Est-ce qu’on peut se parler ?

    Lize.

    Je me suis assis plus confortablement sur mon lit et pris mon bloc et mon crayon.

     

     

    Oui. Et j’en suis ravi.

    Maximilien.

    Est-ce que tes amis savent pour notre rendez-vous ?

    Oui. Mais je n’ai pas à leur dire les détails.

    Pourquoi ?

    Je t’expliquerais une autre fois.

    Je voudrais savoir qui tu es.

    Je sais mais je ne peux pas encore te le dire.

    Comment ça va se passer demain au lycée ?

    Est-ce que je dois t’ignorer ?

    Non !

    Je ne le supporterais pas.

    Tout se passera bien, je te le promets.

    Et les ombres ?

    Je savais bien que tu m’en parlerais.

    Je croyais que c’était la première question que tu me poserais au parc.

    Je t’en parlerais mais c’est trop long pour en discuter par ce moyen.

    Ça veut dire que tu veux bien me revoir ?

    Oui et toi ?

    Oui. J’aimerais beaucoup te revoir.

    Bonne nuit.

    Bonne nuit Lize.

    Fais de beaux rêves.

     

    Je venais de passer une très bonne journée. Lize voulait que l’on se revoie. Elle s’inquiétait pour demain. Il faut absolument que je parle à mes amis avant de partir au lycée demain matin. Il va y avoir des changements et il faut qu’ils le sachent. Cette fois-ci c’est à moi de faire en sorte que tout se passe bien, maintenant qu’elle voulait que notre relation continue.

     


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