• Chapitre 22

    CHAPITRE 22

     

    L’aube se présentait à moi à travers cette maudite mais si utile lucarne. Mon moral était au plus bas. Je savais qu’il se passait quelque chose. Lize était nerveuse. Il se passait quelque chose d’important je le sentais. Mais il m’a fallu attendre quelques heures avant d’entendre enfin sa voix.

    Max, tu m’entends ?

    Ma princesse. Je n’ai plus beaucoup de temps.

    Je n’arrive plus à résister.

    Mon fils, je suis là avec Lize. Bats-toi.

    Tiens-toi prêt nous allons te transmettre par votre lien

    L’énergie nécessaire pour reprendre des forces.

    Vous avez réussi ?

    Lize je suis fière de toi.

    Quels sont tes aptitudes ma princesse ?

    D’après ton oncle les mêmes que les tiens.

    Très intéressant. J’aimerais tellement être à tes côtés.

    Bientôt mon amour.

    Nous faisons tout notre possible pour te libérer.

    Maintenant Lize je vais te prendre tes mains.

    Tu vas faire exactement ce que tu as appris tout à l’heure avec mon frère.

    Tu vas libérer ton esprit et penser très fort à l’énergie que tu as en toi

    Et ensuite tu laisseras Maximilien faire le reste.

    Tu es prêt mon fils ?

    Oui. Ça va aller Lize ne t’inquiète pas.

     

     

    Je sentais l’énergie bouillonnée à l’intérieur de Lize, elle ne demandait qu’à jaillir. Il fallait que l’on s’y prenne bien pour que ça fonctionne. J’ai senti l’esprit de Lize s’ouvrir à moi. Il me fallait y entrer cette fois-ci alors que d’habitude je ne faisais que le lire. Elle l’a senti et l’a refermé immédiatement. C’était une sensation bizarre pour elle, il me fallait la rassurer.

    Calme-toi ma princesse. Ce n’est que moi.

    Je vais penser à des souvenirs communs afin que tu puisses me laisser entrer

    Dans ton esprit.

    J’ai senti qu’elle essayait de respirer calmement. Mon oncle s’était bien débrouillé pour lui expliquer. J’essayais de l’apaiser pour qu’elle sente que j’entrais en elle le plus délicatement possible. Lorsque j’ai su que j’y étais arrivé j’ai cherché son énergie et je l’ai puisé tout doucement. Il ne fallait pas que ce soit brutal, je devais faire attention pour qu’il ne lui arrive rien de grave. Pour qu’elle me laisse faire j’ai emmené son esprit vers des souvenirs communs. Mais la seule chose importante qui me venait à l’esprit c’était le souvenir de cette nuit où notre lien s’est renforcé. Elle a vu et ressenti mes sentiments, mes émotions à ce moment-là. Elle a su que je l’aimais d’un amour qu’aucun mot n’aurait pu décrire.

    Je savais qu’il était temps pour moi de quitter son esprit. Je sentais sa force s’amenuiser. Elle fermait son esprit, elle disparaissait petit à petit dans le néant. J’espérais ne pas avoir été trop loin. Je ne voulais pas la perdre à jamais.

    Cependant je me sentais revivre. Les forces étaient revenues mais je savais qu’il fallait que je continue à jouer le jeu. Il ne fallait pas qu’ils apprennent ce dont était capable Lize. Je sentais Lize en moi. Je savais au fond de moi qu’elle irait mieux dans quelques minutes. C’était éprouvant pour elle. J’allais beaucoup mieux et ça me permettait d’être lier à Lize plus facilement. Je savais que malgré son évanouissement elle allait bien. Nous avions réussi. J’ai compris à temps qu’il fallait que je m’arrête afin de ne pas la mettre en danger.

    Je savais aussi qu’elle va apprendre à se ressourcer avec l’aide de ma famille et mes amis. La prochaine fois nous saurons comment nous y prendre, ce sera moins épuisant pour elle.

    Je voulais reprendre contact avec elle mais je devais la laisser se reposer. Cependant elle avait envie autant que moi de me parler.

    Max, mon amour. Tu vas bien ?

    Réponds-moi.

    Oui ma princesse, je vais même très bien.

    Mais tu m’as fait très peur, je t’ai vu partir dans le néant.

    J’ai eu l’impression de te perdre à jamais.

    Je vais mieux.

    Et je vais apprendre à me servir de mon énergie.

    La prochaine fois ça se passera sans problème.

    Pour l’instant nous n’avons pas besoin de recommencer.

    Ce que tu m’as transmis était assez puissant pour que je puisse durer quelques temps.

    Je sens que quelque chose te perturbe.

    Ta mère a vu nos souvenirs.

    Oh ! Oui ! D’accord !

    Je comprends mieux ton humeur.

    C’est de ma faute, je voulais te montrer un souvenir

    Qui a été très fort pour l’un comme pour l’autre.

    Et c’est celui qui m’est venu naturellement.

    J’ai essayé pendant encore un moment de la rassurer, de la réconforter. Mais ses pensées étaient plutôt tournées vers moi sur le fait que c’était moi qui était prisonnier et seul alors qu’elle était libre et entourée.

    Je ne voulais pas qu’elle s’inquiète, elle devait dormir pour reprendre des forces alors je lui ai fredonné sa musique afin de l’apaiser.

    Evguénia est venue avec quelques ombres histoire de ne pas oublier où j’étais et à qui je devais obéir. C’était toujours les mêmes paroles. Elle me disait combien je serais heureux et puissant aux côtés de mon père. Que nous changerons le monde et qu’ils seront tous à nos pieds. Que mon père était quelqu’un de merveilleux et que je devais être fier de lui et de ses ambitions pour son unique fils. Mais c’était faux il me voulait que parce que j’étais la clef pour son avenir. La clef qui pouvait l’amener à un tel pouvoir et qui lui permettrait de remplacer le dieu des enfers. Il ne savait ce que c’était d’avoir un fils ni sa signification.

    Je devais me contrôler afin de ne pas montrer à Evguénia que j’avais retrouver pratiquement toutes mes forces. Je savais que mon cachot devait être protégé par la magie celle du mal évidemment. Je devais attendre le bon moment pour utiliser la mienne. Je savais qu’il restait encore des semaines avant qu’elle me livre à mon père. Toutes les attaques des ombres me faisaient souffrir mais cela durait moins longtemps. Je faisais celui qui ne pouvait pas le supporter, suppliant Evguénia pour qu’elle leur donne l’ordre d’arrêter. Elle prenait du plaisir à les regarder. Jamais jusqu’à présent elle n’a eu un geste tendre ou même amicale pour moi depuis qu’elle m’avait enlevé. Elle était devenue démoniaque, même son visage changeait on peut dire qu’elle faisait peur.

    Plusieurs fois j’ai eu l’impression de sentir d’épais nuages noires s’accumulés au-dessus de la maison où je me trouvais. Evguénia devait avoir des comptes-rendus de la situation à donner. Mais est-ce que mon père venait en personne ? Je ne pouvais pas répondre à cette question. Depuis quelques temps je ressens la présence d’autres créatures surnaturelles. Je ne sais pas si elles sont des amies ou des ennemies. Je n’arrive même pas à savoir de quelles créatures il s’agissait, je dirais plutôt un animal mais rien de précis.

    J’avais l’impression qu’il se passerait quelque chose dans peu de temps. On me brouillait l’esprit de Lize. Je me doute que c’est ma mère. Ils ont un plan mais ils prennent énormément de précaution. D’un côté je m’angoisse pour Lize je ne voulais pas qu’ils l’impliquent plus dans mon éventuelle libération. J’espérais qu’elle resterait à l’abri mais j’en doutais. D’un autre côté avais-je le droit enfin d’espérer, de croire que je pourrais très bientôt prendre Lize dans mes bras.

    Je savais que c’était pour bientôt car Lize ne prenait plus contact avec moi alors que je savais qu’elle allait bien. Est-ce ma mère qui lui a interdit de me parler afin que leur plan puisse fonctionner si j’en apprends le moins possible ? Il faut que je mette mes sens en alerte, il va certainement me falloir réagir vite. Je sentais que Lize avait peur mais qu’elle était déterminée. Je ne connaissais pas cet aspect là chez elle mais ça me rendait encore plus fier d’elle. J’avais peur moi aussi, oh pas pour moi mais pour elle. Mais je savais que leur priorité serait de la protéger. Il savait les conséquences qu’il y aurait si elle mourrait.

    Comme tous les jours j’ai eu le droit à ma torture quotidienne sous les ordres d’Evguénia. Les forces que l’on m’avait donné ne s’amenuisaient que très peu, ce qui me permettait de tenir malgré mes supplications. J’ai senti que Lize avait été prise de vertiges. Maintenant elle ressentait encore plus les coups que l’on pouvait me donner. Quelque chose clochait elle était entourée d’arbres, je sentais qu’elle n’était pas seule. On était en train de prendre soin d’elle et la nature les y aidait.

    Puis j’ai entendu du bruit, les ombres ont quitté le cachot précipitamment. Evguénia a pris le temps de refermer la porte avec le verrou. Cependant je n’entendais pas marcher. Où était-elle partie ? Mes amis étaient au pied de la maison, j’entendais le bruit des épées et j’apercevais de la lumière blanche par la lucarne.

    Lize était avec eux. Pourquoi l’ont-ils laissé venir si près du danger ? Il fallait que je me concentre sur les bruits. J’arriverais peut-être à comprendre ce qui se passait.

    J’ai entendu les hurlements des loups. C’est eux qui tournaient autour de la maison, ma mère a dû faire appel à la meute de Gus.

    J’ai senti Lize dans mon esprit, elle me cherchait. Elle comptait sur notre lien pour me trouver. Je l’entendais m’appeler mais je ne voulais pas répondre j’avais un mauvais pressentiment. Je n’avais pas entendu Evguénia remonter. Je ne voulais pas attirer Lize dans un piège mais je savais que notre lien la pousserait dans cette direction. Je ne faisais aucun bruit. Je savais que Lize se trouvait derrière la porte. Mon cœur l’avait compris bien avant mon esprit et j’entendais le bruit de son cœur que j’aurais reconnu entre mille.

    J’ai entendu la clef dans la serrure, la porte s’est ouverte sur Soren. Bien évidemment il avait tenu à entrer le premier. Lize était juste derrière lui. Elle avait du mal à s’habituer à l’obscurité de la pièce, elle me cherchait. J’étais agenouillé au sol, je savais qu’elle m’avait trouvé.

    -          - Maximilien, s’écria-t-elle en se précipitant vers moi.

    Mais elle fut rattrapée dans son élan par quelqu’un qui l’agrippait fermement d’une main et de l’autre appuyait un poignard sur le côté de sa gorge. Je me suis redressé rapidement. Soren se positionnait à mes côtés. Evguénia riait à l’oreille de Lize. Elle avait l’air d’une enragée.

    -          - Tiens, tiens, la jolie petite humaine a cru être plus forte que moi. Tu es bien courageuse ! Mais je suis désolée tu ne peux pas repartir avec Maximilien. Justement il voulait te dire que tout était fini entre vous, que tu n’avais été qu’un divertissement pour lui.

    J’étais autant terrifié que Lize, elle le sentait. Nos regards étaient fixés l’un à l’autre. Je savais qu’Evguénia pouvait tuer Lize d’un moment à l’autre, je savais qu’elle en était consciente elle aussi. Il me fallait juste un moment d’inatention de la part d’Evguénia et j’aurais une chance de la tuer et de sauver Lize. Soren attendait le bon moment également. Nous savions ce que nous devions faire mais pour l’instant c’était trop risqué. Evguénia ne lachait pas prise et continuait à parler.

    -          - J’ai une nouvelle à t’apprendre petite humaine prétentieuse, Max et moi allons nous marier. Il va falloir que tu te fasses à l’idée que tu l’as perdu à jamais. Max mon amour, dis lui qu’elle n’était rien pour toi.

    Mais j’ai vu dans les yeux de Lize qu’elle allait réagir. Elle voulait lui dire la vérité. J’essayais de lui dire de se reprendre mais elle était tellement en colère.

    -          - Il ne te le dira jamais. Moi aussi j’ai une nouvelle à t’apprendre….

    -          - Non ! criais-je en m’avançant rapidement vers elle afin d’attraper la main qu’elle me tendait.

    Une fois nos doigts en contact une lumière éclatante nous a enveloppés et Evguénia a compris. Elle a resserré son emprise et a appuyé plus profondément son poignard sur la peau de Lize. Je souffrais déjà d’avoir perdu celle que j’aimais mais j’ai entendu le cri d’Evguénia et alors qu’elle s’écroulait en lachant Lize, Edwald m’est apparu son épée ensanglantée dans sa main.

    La première chose que je fis c’est de prendre Lize dans mes bras et de la serrer contre mon cœur. Mais je n’avais pas prévu ce qui était en train de se passer. Un halo est parti de nos corps vers le ciel. Il était tellement puissant que les murs tremblaient. Soren et Edwald se sont précipités vers l’extérieur. Nous ne pouvions plus nous séparer, la lumière était comme la lave d’un volcan en éruption. Il fallait qu’elle jaillisse, je le sentais en moi. Tout tremblait autour de nous, je continuais à serrer Lize contre moi. Et tout d’un coup il y a eu une énorme explosion au-dessus de nous. Puis ce fut le silence. Nous étions toujours enlacés et en vie. Le halo de lumière avait disparu et c’est la lumière du jour qui nous est apparue à travers la fumée et la poussière. Nous étions entourés de débris . C’est à ce moment là que j’ai entendu des bruits de voix. On nous appelait. Nous avons repris nos esprits et j’ai aidé Lize à rejoindre la surface en escaladant les ruines de la maison.

    J’ai vu ma mère et mon oncle se précipiter vers nous ils étaient couvert de poussière. Aldaron avait l’air blessé mais je savais qu’il s’en remettrait. Evidement ma mère n’a pas pu s’empêcher de nous serrer dans ses bras et de nous embrasser à tour de rôle. Je ne pouvais pas lui en vouloir moi aussi j’étais tellement heureux de la retrouver.

    J’ai vu courir Gus et Christopher vers nous. Christopher était ému et a enlacé Lize tellement il était heureux que rien ne lui soit arrivé. Je savais depuis longtemps qu’il avait une réelle affection pour elle et Tess.

    Lize regardait autour d’elle, elle cherchait quelqu’un. J’ai compris qu’elle cherchait Edwald et Soren. Elle s’est retournée vers le trou d’où nous venions de sortir et les a appelé de toutes ses forces. Je me suis levé il fallait que je retrouve mes amis. Aldaron et deux gardes sont descendus avec moi pour partir à leur recherche. Il fallait faire vite nous entendions déjà au loin les bruits des sirènes de pompiers. Il ne fallait pas qu’ils nous trouvent sur les lieux.

    Nous avons cherché parmi les débris en les appelant. Avec Aldaron nous nous sommes dirigés vers l’escalier et là on les a enfin trouvé il fallait les dégager de quelques pierres mais ils étaient sain et sauf. J’étais rassuré je savais que l’explosion était de ma faute, c’était Lize et moi qui l’avions provoqué. Et s’ils étaient morts je ne me le serais jamais pardonné. Alors que nous nous dirigions vers la sortie nous avons entendu un énorme bruit derrière nous, l’escalier s’était effondré il en avait fallu de peu.

    Il fallait que l’on sorte rapidement d’ici avant que tout s’écroule et puis Lize n’allait pas bien, elle avait peur pour nous, elle pleurait.

    Nous étions proches de la sortie. Aldaron portait Soren, moi Edwald. Les deux gardes nous suivaient et l’un d’eux avec le corps d’Evguénia on ne devait pas la trouver parmi les débris. Il ne fallait pas que les humains apprennent notre existence.

     


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