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    CHAPITRE  10

     

    Je me suis levé tôt. Je regardais très souvent l’heure qui s’écoulait trop longuement à mon goût.  Hier je n’en ai pas cru mes yeux, Lize m’a donné rendez-vous. Le moment que j’espérais depuis si longtemps. Je me vois déplier ce petit bout de papier et d’y lire.

    Viens demain matin à 9H00

    Au kiosque dans le parc

    Lize.

    Je l’ai relu plusieurs fois. Comment va se passer cette première rencontre, ce premier vrai rendez-vous. Je n’arrêtais pas de me répéter cette phrase « fais confiance à ton cœur ». Mais mon cœur lui appartenait déjà depuis plusieurs mois.

    Je n’y tenais plus, il fallait que je sois là-bas avant elle. J’avais besoin de l’entendre arriver. Pourvu qu’elle ne change pas d’idées, et si elle ne venait pas. Non, je commençais à la connaitre si elle avait demandé à me voir, elle irait jusqu’au bout. Je la sentais troublée et aussi anxieuse que moi.

    Il  faisait froid et le parc était désert à cette heure-ci. J’étais le premier. Je regardais devant moi les yeux dans le vague, je savais qu’elle arriverait derrière moi. Je ne voulais pas la troubler plus qu’elle ne l’était déjà. Je ne me retournerais pas tout de suite. J’ai entendu des pas dans l’allée, c’était elle, je le sentais. Elle hésitait à avancer. Non ! Elle veut faire demi-tour, Max dis quelque chose, retiens là !

    -          - Non ! Ne pars pas ! arrivais-je à sortir en me retournant.

    -          - Je ….

    -          - Ne t’inquiètes pas. S’il te plait viens me rejoindre Lize.

    Il fallait qu’elle ait confiance, que j’aille doucement, ne pas l’effrayer. Elle avançait doucement mais n’osait pas me regarder et pourtant si elle savait combien je voulais me jeter à corps perdu dans ses yeux verts.

    Sa timidité me charmait ainsi que ses joues qui prenaient une jolie teinte rosée lorsque nos regards se croisaient.

    -          - Je crois qu’il faut que l’on parle tous les deux.

    -          - Oui, me dit-elle.

    -          - J’ai souvent voulu te parler tu sais.

    -          - Ah bon ? Alors pourquoi ne l’as-tu pas fait ?

    Elle commence à poser des questions c’est bon signe. Elle était tellement triste que je ne lui ai pas parlé plus tôt.

    -          - Il me fallait attendre.

    -          - Attendre quoi ?

    -          - Le bon moment.

    -          - Je ne comprends pas.

    Bien sûr qu’elle ne comprend pas. Comment lui expliquer qui je suis comme ça d’emblée. Il faut que je la rassure.

    -          - Je sais. Tout ce que je peux te dire c’est que j’attendais que ce soit toi qui veuille me rencontrer.

    -          - Ce n’est pas très clair tu sais.

    -          - Je le comprends mais je ne peux pas t’en parler pour l’instant.

    -          - Est-ce que je peux te poser quelques questions ?

    -          - Si je peux je te répondrais.

    -          - Est-ce que tu savais qui j’étais au camp cet été ?

    -          - Oui je le savais.

    -          - Comment ?

    -          - Une autre question s’il te plait.

    -          - D’accord mais je mets celle-ci en réserve.

    Je n’ai pas pu m’empêcher de la regarder et de sourire. Je sentais qu’elle ne renoncerait pas. Il me faudra lui répondre à un moment ou à un autre. Mais je la sens troublée, elle ne veut pas me regarder. Mais moi je veux tellement qu’elle me regarde, je veux qu’elle voit dans mon regard combien je l’aime et la désire.

    -          - La mélodie tu l’as vraiment composé pour moi ? me demanda-t-elle d’une voix plus assurée.

    -          - Oui et j’espère qu’elle te plait.

    -          - Elle est magnifique, merci. Pourquoi moi ?

    Et voilà il fallait que je lui réponde, tant pis si elle me prend pour un fou.

    -          - Je t’ai vu en rêve.

    -          - Je suis désolée mais toute cette histoire est impossible, me dit-elle en se levant.

    Je ne devais pas la laisser partir j’ai réussi à lui prendre sa main alors qu’elle se dirigeait vers l’escalier. J’avais le cœur qui battait assez fort au même rythme que le sien.

    -          - Lize, attends ! Je voudrais juste apprendre à te connaitre. Je ne te veux aucun mal, rassure-toi.

    -          - Alors parle-moi de la boite à musique.

    Il fallait que je lui parle, que je commence à lui expliquer ce que je suis pourquoi ne pas commencer par cette boite. Je ne la lâchais pas je voulais qu’elle reste. Alors je l’ai doucement tiré vers moi afin qu’elle vienne s’assoir à mes côtés. Par où commencer, je soupirais.

    -          - Je t’ai vu la regarder dans la vitrine. Mais elle t’était déjà destinée. C’est pour cela qu’elle t’intéressait autant.

    -          - Je ne comprends toujours pas. Comment as-tu fait pour la déposer chez moi, le soir de Noël ?

    -          - Là je peux te répondre. Je l’ai déposé dans ton garage et ton père a fait le reste.

    -          - Et pour le deuxième papier dans la trappe, tu es entré chez moi, dans ma chambre ?

    -          - Non ! Je ne suis ni un voleur, ni un psychopathe. Je ne rentrerais chez toi que si tu m’invites à entrer ou….. si tu étais en danger.

    Je la regardais fixement mais à quoi pouvait-elle penser ? Son imagination prenait quel chemin je me le demandais . En tout cas ça l’avait encore mis mal à l’aise.

    -          - Lize qu’est-ce que tu as ?

    -          - Une question ?

    -          - Oui laquelle ?

    -          - Si je dois t’inviter à entrer chez moi, est-ce que tu es un vampire ?

    Je n’ai pas pu m’empêcher de rire. Je comprenais tout maintenant. D’après ce que j’avais pu entendre Tess était légèrement accro aux vampires. D’ailleurs je ne sais pas ce qui a pu lui mettre une idée pareil en tête si elle savait ce qu’ils étaient réellement.

    -          - Non. Mais je crois que tu écoutes un peu trop ton amie Tess.

    -          - Mais comment le sais-tu ?

    Oh ! En ai-je trop dit ?

    -          - Je sais écouter voilà tout. Donc je ne suis pas un vampire, j’ai seulement reçu une éducation qui ne me permets pas de rentrer chez une jeune fille sans avoir eu son consentement. Soulagée ?

    -          - Oui. Mais ça ne m’explique pas les papiers qui apparaissent et disparaissent de ma boite à musique.

    -          - Elle est magnifique et elle te permet de communiquer avec moi. Je sais que tu as beaucoup de questions en tête mais il se fait tard et je dois partir.

    Je me suis levé  à regret. Je serais bien resté plus longtemps mais j’avais peur de trop en dire. Je sentais qu’il fallait que j’y aille par étape avec Lize ne pas la brusquer. Cependant je lui ai pris la main. Elle ne l’a pas retirée. J’en étais heureux. Nous nous sommes dirigés vers la sortie sans dire un mot. Quelque chose l’inquiétait. Avait-elle peur qu’on la voit avec un garçon ?

    Elle a subitement retrouvé un peu d’assurance.

    -          - Est-ce que tu sors avec Evguénia ?

    Elle veut savoir si je suis avec Evguénia. Tout se mettait en place maintenant. Je savais pourquoi Tess nous surveillait. Avant de comprendre qui je suis elle veut savoir si mon cœur est libre. Si elle savait que mon cœur lui appartenait déjà !

    Avec ma main libre, je lui pris le menton afin qu’elle lève la tête vers moi, je voulais qu’elle me regarde dans les yeux.

    -          - Non. Je ne sors pas avec elle. Tu es rassurée ?

    -          - Oui. Me répondit-elle gênée.

    Il fallait que je m’éloigne car là à cet instant ce que je voulais le plus au monde c’est de la prendre dans mes bras et l’embrasser. Je lui ai lâché la main, en lui souriant tendrement avant de m’éloigner.

    -          - Maximilien !

    Mon cœur battait, elle m’appelait.

    -          - Oui, lui dis-je en me retournant vers elle.

    -          - Tu sais je l’adore ma boite à musique.

    -          - Oui je le sais.

    -          - Merci pour ce merveilleux cadeau.

    Je me suis éloigné avant de ne plus en être capable. Elle aimait sa boite à musique. Mon cadeau l’enchantait.

    Lorsque je suis rentré il n’y avait personne dans la maison. J’ai pris quelque truc à grignoter et je suis allé dans ma chambre. Il y a quelques mois je n’étais pas souvent seul et maintenant la solitude me permettait de ressentir plus facilement les émotions de Lize.

    Mon premier rendez-vous avec elle s’était bien passé. C’était très intense de se trouver si proche d’elle, de son corps. Lui tenir la main avait eu un effet surprenant sur moi. Un bien être comme si j’étais enfin rentré chez moi après un long voyage. Je me demandais quel goût avait ses lèvres et désirais me plonger dans ses yeux verts.

     

    Quelque chose me poussait à ouvrir mon boitier. Avait-elle déjà envie de me parler ?

    Il y avait bien un papier qui m’attendait.

    Est-ce que je peux parler à Tess de notre rencontre ?

    Lize.

     

    Elle me demande la permission d’en dire un peu plus à son amie, et elle veut lui prouver que la boite est magique.

    Dois-je impliquer d’autres humains ?

    Je dois leur faire confiance, je ne peux plus retourner en arrière.

    Je pris mon bloc.

    C’est ta meilleure amie, non ?

    Oui, je te le permets.

    Maximilien.

     

    Depuis que je les observe je sais que Tess ne va pas arrêter de lui poser des questions. Elle va s’en doute être déçue que l’on ne soit pas des vampires. Je me demande pourquoi tout cet engouement pour ces créatures chez les jeunes filles de ce monde. Lize ne croit pas au surnaturel, disons jusqu’à maintenant car elle a dans sa chambre quelque chose qui lui fait croire à la magie.

    Demain je vais pouvoir la voir au lycée. Les vacances sont terminés il va nous falloir reprendre les cours. J’ai passé la soirée avec mes amis. Nous jouons souvent à des jeux de sociétés. Il n’y a pas tous ces choix dans notre monde et nous adorons en découvrir des nouveaux.

    Mon oncle s’absente régulièrement et lorsqu’il est là nous le voyons en général que pour les repas. Le reste de son temps il est dans son bureau. J’aurais aimé avoir plus de relation avec lui, ma mère me manque, nos discussions surtout.

    Je pouvais lui parler quand je voulais mais sur une si longue distance ça m’aurait épuisé inutilement.

    J’espérais que Lize s’endorme paisiblement, j’avais hâte de savoir si ses rêves avaient changé.

    Je pris mon boitier et si je lui souhaitais une bonne nuit ? Un papier y était déjà, elle m’avait devancé.

    Est-ce qu’on peut se parler ?

    Lize.

    Je me suis assis plus confortablement sur mon lit et pris mon bloc et mon crayon.

     

     

    Oui. Et j’en suis ravi.

    Maximilien.

    Est-ce que tes amis savent pour notre rendez-vous ?

    Oui. Mais je n’ai pas à leur dire les détails.

    Pourquoi ?

    Je t’expliquerais une autre fois.

    Je voudrais savoir qui tu es.

    Je sais mais je ne peux pas encore te le dire.

    Comment ça va se passer demain au lycée ?

    Est-ce que je dois t’ignorer ?

    Non !

    Je ne le supporterais pas.

    Tout se passera bien, je te le promets.

    Et les ombres ?

    Je savais bien que tu m’en parlerais.

    Je croyais que c’était la première question que tu me poserais au parc.

    Je t’en parlerais mais c’est trop long pour en discuter par ce moyen.

    Ça veut dire que tu veux bien me revoir ?

    Oui et toi ?

    Oui. J’aimerais beaucoup te revoir.

    Bonne nuit.

    Bonne nuit Lize.

    Fais de beaux rêves.

     

    Je venais de passer une très bonne journée. Lize voulait que l’on se revoie. Elle s’inquiétait pour demain. Il faut absolument que je parle à mes amis avant de partir au lycée demain matin. Il va y avoir des changements et il faut qu’ils le sachent. Cette fois-ci c’est à moi de faire en sorte que tout se passe bien, maintenant qu’elle voulait que notre relation continue.

     


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    CHAPITRE 9

     

    Nous voici à Noël. Contre toute attente Aldaron a bien voulu que nous décorions la maison, sans le sapin car pour nous ça nous était impossible de tuer un arbre même pour cette magnifique fête.

    J’aurais aimé être avec Lize pour la voir ouvrir mon paquet. J’avais réussi à le déposer un jour dans le garage. Comme il était emballé d’un joli papier avec le nom de Lize dessus son père l’a rentré à l’intérieur de la maison avec les autres cadeaux.

    Avec étonnement nous avons passé une bonne soirée. Même mon oncle s’est déridé et nous a raconté les explorations qu’il avait faites  à notre âge. Lui aussi aimait beaucoup se baigner à la cascade, avec sa sœur qui n’était pas encore amenée à devenir reine.

    Mais mon esprit vagabondait il était avec Lize. Elle était heureuse, je le ressentais si fort.

    J’ai laissé les autres devant la cheminée, il faisait si froid, pour retirer dans ma chambre. Je voulais être seul pour ressentir ses émotions.

    Je me suis allongé et je jouais avec mon petit boitier. Il fallait que je fasse confiance en son instinct, elle trouverait la trappe j’en étais sûr.

    Je sentais à cet instant son trouble. Nous y étions, elle avait ouvert mon cadeau. Ses sentiments se bousculaient, l’incompréhension aussi. Elle a reconnu sa mélodie, je la sens fébrile. Elle écoute encore et encore ma musique. Il est temps pour moi de lui envoyer un message. Je pris un petit bloc note bleu dans mon tiroir et marquais simplement.

    Joyeux Noël

    M.

    Je l’ai mis dans mon boitier et je l’ai refermé. Je savais qu’elle allait bientôt le trouver.

    Il était tôt lorsque je me suis levé. Je voulais marcher un peu. J’avais encore rêvé d’elle, de sa peau, de ses lèvres, il fallait que je reprenne mes esprits. Cherchera-t-elle à me rencontrer pour avoir quelques explications ? Etais-je prêt à les lui donner ? Tout ce que je savais c’est que j’avais besoin que l’on se rapproche. Je l’aimais de toute mon âme et je voulais passer du temps avec elle. Combien de temps serais-je encore capable de m’éloigner pour son bien ?

    Je ne pouvais plus voir cet uniforme noir. Je mis un ensemble blanc. Quel contraste !

    J’allais sortir lorsque je me suis encore retrouvé agenouillé sur le sol de ma chambre. Lize est en danger. Pourquoi est-elle sortie de chez elle seule ? En un éclair je me suis retrouvé dans le parc non loin de sa maison. Le ciel était noir et les ombres approchaient. Je l’ai trouvé recroquevillée sous le kiosque, elle avait peur.

    Comme l’autre fois mon halo de lumière est apparu avec une telle clarté que j’en étais moins même éblouie. Il n’a jamais été aussi puissant que depuis que je m’évertue à sauver Lize. Le ciel a repris sa couleur habituelle c’est terminé.

    Je ne pouvais pas détacher mon regard du sien. Elle m’avait reconnu.

    Je lui ai sourit, c’était tout ce que j’étais capable de faire pour l’instant. Elle se doute de quelque chose à mon sujet. Je me suis retourné et j’allais partir lorsque j’ai entendu sa voix.

    -          - Non ! Attends ! …………. Maximilien !

    J’étais déjà loin mais je l’avais entendu m’appelé. J’aimais le son de sa voix lorsqu’elle prononçait mon prénom.

    Je ne voulais pas qu’elle croit que je restais indifférent à ce qui venait de se produire. J’ai repris mon bloc et j’ai écrit.

    Je t’en supplie reste prudente !

    M.

    Je savais que par curiosité elle regarderait encore dans la trappe de sa boite à musique.

    Et contre toute attente elle m’avait enfin répondu, elle avait compris. Je dépliais doucement ce petit bout de papier.

    Merci.

    Elle me disait merci. Merci pour quoi, pour son cadeau, pour l’avoir sauvé dans le parc, pour les deux ? Je voulais y croire, j’aurais seulement voulu qu’elle me demande de la rencontrer.

    Etait-ce encore trop tôt ? Je ne savais pas quoi penser.

    Je me suis dirigé à ma fenêtre et j’ai regardé dans la direction où se trouvait Lize. Comment comprendre ses réactions, ce n’est qu’une humaine. Tout est nouveau pour moi. Comme ça l’est apparemment pour elle aussi.

    Une nouvelle journée commençait.

    Edwald frappa à ma porte et me demanda si je voulais les accompagner pour une ballade. Je lui ai demandé de rentrer et de fermer la porte. J’avais vraiment besoin d’avoir une conversation avec lui.

    -          - Je croyais que le changement d’environnement allait te faire du bien mais je te trouve toujours aussi triste. C’est à cause d’Evguénia n’est-ce pas ?

    -          - On ne peut rien te cacher. Elle t’a dans la peau et je ne peux rien y changer.

    -          - Et tu m’en veux ?

    -          - Non. Je sais que tu as été franc avec elle. Mais je ne peux pas l’oublier.

    -          - Veux-tu repartir chez nous ?

    -          - Non. Je suis ici pour te protéger et je t’ai donné ma parole. J’en ai fait également le serment à la reine. J’ai des obligations et je m’y tiendrais. Est-ce que je peux te poser une question ?

    -          - Oui. Bien sûr.

    -          - Est-ce que tu aimes cette jeune fille ? C’est vraiment celle qui t’es destinée ?

    -          - Oui à 100%. Je ne peux pas t’expliquer mais je sais que c’est avec elle que je veux vivre.

    -          - Fais attention alors, Evguénia n’est ici que pour voir sa rivale. Je la garderais à l’œil ne t’inquiète pas pour ça.

    -          - Je sais. Alors on se la fait cette ballade ? Moi aussi j’ai besoin de me changer les idées.

     

     


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    CHAPITRE 8

     

     

    Les mois se sont écoulés mais pas si vite que ça pour moi. Je rêve toujours de Lize. Quelquefois ce sont mes propres rêves et d’autres je vois les siens. Elle pense toujours à moi ce qui me réconforte.

    A chaque fois que ses parents s’absentent pour le weekend, je passe la nuit à surveiller sa maison. Les ombres ne sont toujours pas réapparues. Est-ce bon signe ?

    Lize et son amie Tess ont parlé de leur frayeur à Christopher. Il a appelé mon oncle pour savoir si une des deux jeunes filles étaient celle dont la reine lui avait parlé. Il lui a dit que pour l’instant ça ne concernait que la famille royale et qu’il n’avait pas à lui donner plus d’informations.

    Mais lui aussi faisait sa ronde lorsque les parents de Lize n’étaient pas là. Quelque part ça me rassurait.

    Noël ! Noël loin de chez moi. Sans ma mère qui m’avait appris cette tradition. Cette fête importante pour la plupart des humains. Maintenant je voyais de mes propres yeux ce que ça représentait. Les gens étaient heureux, ils chantaient, décoraient leur maison. Tout était lumineux et magnifiques. Pour les humains Noël avait quelque chose de magique.

    Il fallait que je trouve un cadeau dans cet esprit de Noël pour Lize. Quelque chose qui lui ferait penser à moi.

    C’est à ce moment là que j’ai vu la boite à musique de ma mère. Oui, c’est une excellente idée. Pour une fois je vais utiliser ma magie. C’est l’occasion non ?

    J’ai fait en sorte qu’elle joue sa mélodie, ce serait parfait. J’ouvris la trappe il n’y avait plus rien. Je l’utiliserais le moment venu. Maintenant jouons le jeu de Noël. Il faut qu’elle sache que ce cadeau vient de moi, mais je ne veux pas lui donner directement.

    C’est avant le weekend que l’idée m’est venue. J’avais entendu que Lize et Tess feraient leurs achats de Noël le lendemain. Je ferais en sorte que Lize remarque la boîte à musique.

    Il y avait énormément de monde. Je pouvais me fondre plus facilement parmi la foule. J’avais utilisé un stratagème pour que ma boite soit dans une des vitrines des magasins du centre commercial. J’espérais qu’elle la remarquerait. Elle ne devait plaire à personne d’autres que Lize, mais il lui serait impossible de l’acheter. De toute façon je ne serais pas loin au cas où.

    Elles étaient chargées de paquets. Visiblement elles aimaient faire plaisir à leur entourage. J’avais le cœur qui battait assez fort. Elles s’approchaient de la vitrine. Lize était subjuguée par la boite et était très déçue de ne pas pouvoir se l’offrir. J’étais heureux mon subterfuge avait l’air de fonctionner.

    Elle s’est éloignée avec regret pendant que je m’approchais mais elle s’est retournée une dernière fois et il en ait fallu de peu pour qu’elle me voie. Je sais qu’elle a senti ma présence mais elle ne fait toujours pas le rapprochement.

    Après avoir récupéré le futur cadeau de Lize, je suis rentré. Les autres m’attendaient. Ils ne savaient rien pour la boite ni sur ce que j’avais l’intention d’en faire.

    Evguénia ne m’adressait la parole que par nécessité. Elle savait que lorsque je m’absentais c’était pour rejoindre Lize. Edwald était de plus en plus triste. Je pense qu’il avait espéré qu’Evguénia se jette dans ses bras après avoir vu que j’aimais réellement Lize. Mais elle restait toujours aussi froide à ses avances.

    Soren adoptait de plus en plus les attitudes humaines. Il se plaisait parmi eux. Au lycée, il regarde souvent Tess, l’amie de Lize mais j’ai bien peur que ce soit Edwald qui l’intéresse. Si elle savait !

    L’amour est un jeu bien dangereux que ce soit dans n’importe quel monde.

    Malheureusement j’ai un mauvais présentiment pour notre avenir. L’amour est cruel mais ça va paraitre égoïste, j’espère que la lumière est au bout du chemin pour Lize et moi.

     


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    CHAPITRE  7

     

    Nous sommes samedi. Il n’y a pas de cours pendant deux jours.

    Mes nuits sont remplis de ses rêves dans lesquels maintenant elle m’appelle par mon prénom.

    Moi aussi j’ai appris certaines choses cette semaine. Ses amis s’appellent Tess et JD. Tess est moins réservée que Lize, elle plait beaucoup à Soren. On peut lire en lui comme dans un livre ouvert. Tess nous surveille, je me demande pourquoi.

    Je me suis préparé afin de me positionner à ma place préférée en face de chez elle. Qu’allait-elle faire aujourd’hui ? La maison était silencieuse et la voiture de ses parents n’était plus là. Elle était partie, je ne pourrais pas l’apercevoir avant lundi au lycée. Je m’apprêtais à descendre de mon perchoir lorsque je l’ai vu avec plusieurs sacs, elle rentrait seule. Et si je faisais celui qui passait par là par hasard et qui aimablement lui proposerait de l’aider à porter les paquets jusqu’à sa porte. Non ! Elle va se douter que ce n’est pas une coïncidence. Pas encore, pas de cette manière. J’en avais envie mais il fallait que ce soit elle qui vienne vers moi. Même si ça me torturait d’attendre.

    Je reviendrais demain. Je ne veux pas qu’elle s’aperçoive de ma présence. Elle est d’humeur joyeuse je sais que tout se passera bien pour elle.

    Cet après-midi avec mes amis nous avons exploré le domaine. Ça nous faisait du bien de nous retrouver parmi la nature après une semaine enfermés dans ces bâtiments.

    Nous prenions nos marques et ça nous permettais de retrouver la complicité que nous avions dans notre monde. C’était très agréable de s’assoir pour discuter sous les branches attendris des vieux arbres qui semblaient nous écouter.

    Il commençait à se faire tard, Aldaron nous attendait pour le repas. Lorsque je me suis écroulé tout d’un coup sur le sol. Tout le monde s’est précipité vers moi inquiets.

    Je suffoquais, j’avais du mal à respirer.

    -          - Lize. Lize est en danger.

    Aldaron s’est agenouillé et m’a demandé de respirer profondément, de me ressaisir parce qu’il me fallait aller voir si tout allait bien pour elle.

    Je me suis levé rapidement et disparu de la maison pour me retrouver devant celle de Lize. Les ombres, les ombres tournaient autour, elles passaient devant les fenêtres. Le ciel s’assombrissait. Lize avait peur je pouvais le ressentir. Tess était avec elle.

    Il fallait que je fasse quelque chose. J’ai vidé mon esprit, ai appelé à moi toute mon énergie et la lumière blanche est apparue. Poussé par l’envie de sauver celle que j’aimais mon halo de lumière a pris une telle puissance que j’en fus moi-même surpris. Mais déjà les ombres disparaissaient et le calme est revenu. Je ne voulais pas que Lize ou Tess me voit comme ça. J’avais réussi à invoquer des protections en même temps qu’apparaissait la lumière afin de ne pas alerter les voisins. Maintenant il fallait que j’apaise les deux jeunes filles de cette maison. Heureusement à ce moment là les autres sont arrivés et m’ont aidés à les faire s’endormir tranquillement. J’étais épuisé, je n’avais plus de force.

    Le dimanche je n’ai pas pu aller vérifier que tout allait bien avant la fin de l’après-midi. L’énergie que j’avais puisé en moi la veille m’avait vraiment fatigué. Il fallait que je parle à mon oncle. Il était dans son bureau.

    -          - Je peux entrer ? lui demandais-je.

    -          - Bien sûr Maximilien, entre et ferme la porte derrière toi. Tu veux me parler de quelque chose en particulier ?

    -          - Oui. Je veux te parler d’hier soir. Crois-tu réellement que Lize soit en danger ?

    -          - Oui. En grand danger. C’est pourquoi si tu n’étais pas venu me voir je t’aurais demandé de venir dans mon bureau. Il est temps de protéger sa maison par la magie. Les voisins pourraient se rendre compte de quelque chose.

    -          - Mais ne peut-on pas protéger Lize par la magie ?

    -          - Non. Mais par contre je peux faire en sorte que la maison la protège. Les ombres ne pourront pas entrer à l’intérieur ainsi que dans n’importe quel bâtiment où elle se trouverait. Es-tu rassuré ?

    -          - Un peu. Elle aura quand même un refuge. Je ne comprends pas, comment ont-ils pu  savoir si vite pour Lize ?

    -          - Je pense que ton père a des espions, ils ont su que tu étais loin de chez toi. Je suis persuadé qu’il est au courant pour ce que ta mère a fait le jour de ta naissance. Maintenant ils vont vouloir savoir jusqu’à quel point vous êtes proches. Il va falloir surveiller sa maison lorsqu’elle sera seule.

    -          - Je surveillerais ce n’est pas un problème. Aldaron je sais pas quoi faire. Est-ce que je dois l’oublier et repartir chez nous pour qu’elle puisse vivre sans avoir peur ?

    -          - Je crois que maintenant ça t’es impossible. Tu es beaucoup trop attaché à elle. Fais ce que tu veux mais tu ne pourrais plus vivre loin de cette jeune fille. Et puis même si tu repartais je pense qu’elle serait toujours en danger. Ton père ne prendra pas le risque que ses plans échouent.

    J’ai pris la décision de ne pas brusquer les choses entre nous. Même si il faut que j’attende quelques mois je ne lui imposerait pas ma présence. Je vais me contenter de la regarder et de lui sourire si nos regards se croisent. Mon cœur me dicte d’y aller en douceur et c’est ce que je ferais.

     


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    CHAPITRE  6

     

    La maison était magnifique et immense. Nous avions chacun notre chambre avec une salle de bain individuelle.

    J’avais eu peu de partager ma chambre avec les garçons. J’avais besoin de mon intimité.  Ils savaient que je devais faire connaissance avec Lize mais mon histoire avec elle était très personnelle. Je tenais à l’approcher à ma manière. Je ne savais pas encore comment mais je trouverais.

    Nous avons beaucoup travaillé bien que pour nous ce n’est pas tellement nécessaire. Les cours étaient très faciles et nous avions certaines aptitudes pour apprendre.

    Aldaron est allé nous inscrire dès notre arrivée. Nous étions un groupe d’étudiants venus pour apprendre à vivre aux Etats-Unis. Nous venions d’Islande où nous étions scolarisés dans un établissement très stricte d’où nos uniformes. Je ne comprenais pas les exigences d’Aldaron, c’était beaucoup plus simple de se fondre dans la masse si nous étions habillés comme eux.

    Pendant nos temps libres nous avions le droit de nous séparer pour étudier à notre façon les humains. Evguénia avait apparemment trouvé le centre commercial, Edwald changeait d’endroit à chaque fois et Soren appréciait l’ambiance de la piscine.

    Moi j’allais retrouver Lize. Je préférais dire que j’allais la retrouver car la surveiller n’était pas le mot juste. Plus je la voyais, plus je voulais être avec elle, lui parler.

    Je rêvais toujours d’elle mais ils étaient différents. Ce n’était plus elle l’héroïne de mes rêves mais moi. Je n’ai pas compris au début et puis j’ai su je rêvais ce qu’elle rêvait. Ça me rendait heureux, elle rêvait de moi chaque nuit et ses rêves étaient… pfff…. Assez explicite à mon égard. Elle était amoureuse de moi dans ses rêves mais qu’en était-il lorsqu’elle était réveillée ?

    Ici elle avait deux amis, un garçon et une fille. Bizarrement elle fréquentait le seul endroit qui m’était interdit d’entrer. Elle connaissait Christopher, quelle drôle de coïncidence. Son ami travaillait là et il voulait être proche de Lize. Encore une coïncidence ? Moi et Evguénia, Lize et son ami ! Elle n’avait pas l’air de comprendre qu’il voulait être plus que son ami. Mais elle était heureuse avec eux. Elle riait, elle souriait. Comme je voulais que ce soit avec moi qu’elle soit comme ça.

    J’ai la capacité d’avoir l’ouïe très développée et j’entendais certaines de leur conversation. Lize était inquiète pour la rentrée des classes ? Il fallait que j’essaie quelque chose.

    J’étais devant chez elle. Heureusement dans ce quartier résidentiel  il y avait quelques arbres. J’y étais grimpé lorsqu’elle arriva avec son amie. Son père s’occupait de son jardin. Elle avait de la chance d’avoir grandi avec ses deux parents. Le mien était  un démon et il me voulait du mal.

    Demain nous allons nous retrouver parmi les humains au lycée. Je n’arrivais pas à dormir, j’étais nerveux. Je ressentais le stress de Lize intensément, beaucoup plus depuis que j’habitais ici. Plus je la voyais, plus je sentais sa présence au fond de moi. Etait-ce comme pour mon peuple, je ressentais les humeurs de celle que j’aimais ?

    Il fallait qu’elle se repose. Je ne pouvais pas la laisser comme ça. Je voulais essayer d’utiliser la magie pour qu’elle puisse entendre ma musique. Ça me trottait dans la tête depuis quelques jours. Je vidais mon esprit et pensait à elle. Je m’imaginais lui fredonner la mélodie à son oreille en lui caressant ses longs cheveux. Je m’apaisais enfin, je savais que j’avais réussi.

    J’en ai eu la certitude le lendemain lorsque je l’ai vu si reposer et de si bonne humeur pour ce jour de rentrée. Nous avions le droit de prendre des cours en option. Evguénia avait choisi le cours de sciences, Soren le cours de poésie, moi et Edwald le cours d’histoire. Edwald adorait l’histoire, moi je ne l’avais choisi que parce que Lize y était inscrite. Je voulais absolument partager au moins un cours avec elle.

    La matinée a été longue. Je n’avais pas pu croiser Lize. Elle ne savait pas que j’étais là. C’est lorsque je l’ai vu le midi au réfectoire que m’est venu l’idée de l’aborder. Mais elle se levait déjà, elle partait avec ses amis et était un peu distraite. C’était la solution. Je me suis mis devant elle et me heurta.

    -          - Bonjour.

    Elle leva doucement la tête et je me suis plongé dans son regard. Elle m’avait reconnu, ses joues se teintaient de rouge. Je lui ai souri, j’allais lui demander si elle allait bien mais ses amis sont arrivés.

    -          - Il faut l’excuser ! me dit son amie et ajouta, allez Lize viens on va être en retard.

    Quelle aubaine pour moi, elle avait dit son prénom. Je la regardais.

    -          - Alors, au revoir Lize.

    Je voulais que ce moment ne s’arrête jamais. Mais on la tirait déjà vers les couloirs alors que nous nous regardions toujours.

    J’ai rejoint mes amis. J’étais assez content de moi, j’avais franchi une première étape. Elle m’avait reconnu et elle savait que j’allais dans le même lycée qu’elle.

    Cependant  j’ai eu peur de l’avoir effrayé, à la sortie du lycée elle n’était pas là ses amis étaient seuls.

    Une fois rentré je suis allé dans ma chambre. J’ai vidé mon esprit il me fallait une connexion. J’ai senti qu’elle était très troublée par notre rencontre. Avais-je choisi le bon moment et le bon moyen pour la rencontrer ? Je me posais beaucoup de questions. J’ai essayé de l’apaiser cette nuit mais impossible son sommeil était bien trop agité.

    Je me suis pressé pour aller au lycée. Il fallait que je vois son visage. Me chercherait-elle, m’éviterait-elle ? Je le saurais très rapidement car je me dirigeais vers le cours d’histoire et elle sera là.

    Elle s’est assise à côté d’une fille qui lisait un livre en attendant l’arrivée du professeur. Avec Edwald nous étions au fond de la classe. Je voulais pouvoir l’admirer sans qu’elle s’en aperçoive.

    Mince le professeur nous demandait de s’approcher afin de nous présenter à la classe. Je l’ai vu se raidir mais n’a pas regardé dans notre direction. Lorsqu’elle n’a plus eu le choix que de nous voir elle a levé la tête. Elle était très nerveuse et bougeait sur son siège. Ses joues avaient encore pris une teinte un peu plus soutenue. Ça me faisait craquer.

    J’ai laissé Edwald se présenter le premier, il n’avait pas besoin de parler des uniformes.

    -          - A vous maintenant, me dit Mme Pells, le professeur d’histoire.

    Je me suis avancé. Elle rougissait de plus belle. J’ai tout d’abord regardé la classe et puis comme si un aimant m’attirait j’ai dirigé mon regard sur elle.

    Je ne voulais ma présenter qu’à cette jeune fille aux yeux verts.

    -          - Bonjour. Je m’appelle Maximilien. J’ai également 17 ans et moi aussi je viens d’Islande.

    C’est comme si nous étions seuls. Les autres nous regardaient je le savais. J’ai senti Edwald me pousser légèrement pour que je retourne m’assoir. Mais même à ma table je ne pouvais plus la lâcher du regard.


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    CHAPITRE 5

     

    J’avais demandé à Soren et Edwald de venir dans ma chambre. Nous avions à parler. Je leur ai demandé si ils étaient prêts à quitter notre monde pour venir avec moi aux Etats-Unis. Qu’officiellement ils venaient pour me protéger mais officieusement ils venaient pour vivre une super aventure entre amis.

    Evidemment Soren a tout de suite dit oui. Il l’avait tellement espéré. Edwald a accepté également en me disant que ce serait un honneur d’être mon garde du corps.

    -          - Et moi ? Je peux venir ?

    Nous nous sommes tous les trois retournés. Evguénia se tenait là devant la porte, les bras croisés.

    -          - Si tu es dans les mêmes dispositions que les jours derniers, non. Je préfère que tu restes ici.

    -          - J’ai réfléchi et je veux faire des efforts. Je veux rester ton amie et je ne peux pas être loin de vous trois. Je te jure que je ne te ferais aucun ennui.

    -          - D’accord, lui dis-je en soufflant. Mais au moindre problème je demanderais à mon oncle de te renvoyer ici. Je veux aussi que tu me fasses une promesse.

    -          - Laquelle ?

    -          - Tu ne t’approches pas de Lize, tu ne lui adresseras pas la parole plus que nécessaire.

    -          - Si ça peut te faire plaisir, je te le promets.

    -          - Bien ! Allons voir ma mère maintenant.

    Ma mère nous vit nous avancer vers elle tous les quatre. Elle me regarda et me demanda par la pensée pourquoi Evguénia était-elle là.

    -          - Maman, mes trois amis sont d’accord pour m’accompagner. Nous avons eu une discussion et tout est clair entre nous. Ils savent ce que tu attends d’eux et ils te sont reconnaissants de ta proposition.

    -          - Bien ! Aldaron va vous inscrire au lycée. Vous aurez jusqu’à la rentrée des classes pour étudier et vous mettre au niveau des autres élèves. On ne doit pas savoir qui vous êtes, vous devez vous faire passer pour de simples humains. Etudiez-les le plus possible pendant vos temps libres. Le peuple américain est assez complexe par rapport à ceux qui vivent par ici. N’oubliez pas que vous devez obéissance à Aldaron ainsi qu’à votre prince Maximilien. Partez, allez préparer vos affaires vous partez demain matin. Maximilien reste un moment, j’ai des choses d’ordre privé à te dire.

    Une fois seul avec ma mère j’allais m’assoir sur le fauteuil à côté d’elle. Elle se frottait le front, elle avait l’air songeur.

    -          - Tu vas bien maman ?

    -          - Où as-tu la tête Maximilien ? Pourquoi as-tu accepté qu’Evguénia vous accompagne ? Tu sais les sentiments qu’elle a pour toi et elle va créer des problèmes j’en suis certaine.

    -          - Elle m’a fait une promesse et je demanderais à Edwald de garder un œil sur elle, il en meurt d’envie. Je ne pouvais pas faire autrement, elle était mon amie il y a encore peu de temps. Une personne supplémentaire n’est pas négligeable si nous avons des problèmes.

    -          - Il y a une autre raison mon grand mais là tu joues avec le feu.

    -          - Je sais. J’ai pensé que si elle voyait que c’était Lize que j’aimais, elle me laisserait tranquille. Et avec Edwald dans les parages…

    -          - Ne sous-estime pas Evguénia. Par jalousie les femmes peuvent se montrer machiavélique et ça dans n’importe quel monde.

    Je me suis éloigné après avoir embrassé ma mère et en espérant que je pourrais la revoir avant mes 18 ans. Je savais que pour elle notre séparation était très douloureuse mais c’était elle qui quelque part avait fait en sorte que ça arrive. Elle aurait tellement voulu venir avec nous mais ses obligations l’en empêchaient. Elle était quand même la souveraine de notre peuple la reine Célébrian.

     


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    CHAPITRE  4

     

    J’étais de retour chez moi. Je me sentais vide. J’avais hâte de la revoir. Mes amis se sont doutés qu’il s’était passé quelque chose pendant mon séjour mais ils attendaient que ce soit moi qui leur en parle. Nous étions partis à travers bois comme nous avions l’habitude de le faire jusqu’à une toute petite clairière où nous nous sommes installés.

    -          - Je vais partir très bientôt. Je tenais à que ce soit moi qui vous l’apprenne.

    -          - Tu vas où ? me demanda Edwald. Si ce n’est pas indiscret.

    -          - Je retourne vivre dans l’autre monde, plus précisément aux Etats Unis. Mon oncle a acheté une maison là-bas et dès que j’aurais vu certains détails avec ma mère nous partirons.

    -          - Pourquoi ? demanda sèchement Evguénia. Il s’est passé quelque chose pendant ton voyage avec Aldaron ?

    -          - Evguénia tu oublies quelquefois que Maximilien est le futur roi de notre peuple et tu n’as aucun droit de savoir quoi que ce soit, lui dit Soren.

    -          - Ce n’est rien. Il faut de toute façon que je vous parle de certaines choses.

    Je leur ai raconté l’histoire que ma mère m’avait raconté au sujet de la prédiction. Je leur ai également parlé de cette jeune humaine qui pourrait me sauver de l’emprise de mon père. Que j’allais habiter là où elle se trouvait pour mieux faire sa connaissance.

    -          - C’est une sacré histoire Max, dit Soren à voix basse.

    -          - Je ne vois pas pourquoi tu dois aller vivre là-bas. Une humaine ? Et pourquoi elle te sauverait de ton père ? Les humains sont insignifiants et nous sont inférieurs.

    -          - Evguénia, je n’ai aucun compte à te rendre. Ce qui se passe ou se passera avec Lize ne te concerne pas. Et les humains ne sont pas insignifiants à mes yeux, ai-je été clair ?

    -          - Je suis tout à fait d’accord avec Max. Je trouve les humains fascinants. Tu as vraiment de la chance de pouvoir vivre cette expérience. Alors comme ça elle s’appelle Lize. Elle est jolie au moins.

    Evguénia n’a pas attendu de le savoir, elle a disparu très rapidement, elle était en colère.

    -          - Ne t’inquiètes pas Max, elle va s’en remettre.

    -          - Je l’espère Soren. Elle ne veut pas comprendre que je ne l’aimerais jamais comme elle le désire. Elle est seulement comme une sœur. Je lui ai déjà dit mais apparemment rien ne change. Je suis désolé notre amitié et notre groupe s’éffrite petit à petit.

    -          - Tu n’y es pour rien, me dit tristement Edwald. Il fallait bien qu’un jour ça arrive et on ne peut pas aller contre ses sentiments.

    Nous sommes rentrés silencieusement. Mes amis étaient tristes de notre future séparation. Je n’avais aucune idée sur la date de mon retour.

    J’ai rejoint ma mère à son endroit favori. Elle m’attendait. Je lui ais parlé des sentiments d’Evguénia, de la tristesse de mes amis. Moi aussi j’étais triste, je serais si loin de mon monde.

    -          - Est-ce que tu veux tout arrêter ? Tu désires rester ici ? Je ne t’en voudrais pas tu sais. Je me plierais à ta décision.

    -          - Non. Je veux rejoindre Lize. Je ne pourrais plus aller en arrière j’en souffrirais de ne pas la voir.

    -          - Es-tu sûr que ce soit elle ton âme sœur ?

    -          - Oui j’en suis certain. Je l’ai senti dans tout mon être et dans mon cœur lorsque nos regards se sont croisés. Elle a ressenti quelque chose également, elle sait que l’on est fait l’un pour l’autre mais n’en a pas encore conscience.

    -          - Tu as pris des risques pour la mélodie. A-t-elle eu l’effet que tu voulais ?

    -          - Oui. Elle a entendu la musique et elle est venue vers moi. Tu sais comme moi qu’elle seule pouvait l’entendre.

    -          - Disons que je n’étais pas certaine que ça fonctionnerait aussi bien sur une humaine. Dans notre monde oui mais là dans ton cas il va falloir te débrouiller tout seul.

    -          - Je sais. Tout ce que j’espère c’est qu’elle acceptera qui je suis.

    -          - Tu peux te débrouiller car tu comprends les humains plus que tu ne le penses. Tu as eu la même éducation qu’eux. Je l’ai fait pour de bonnes raisons, j’en suis sûre. Raconte-moi ! Comment tu trouves cette jeune fille ?

    -          - Oh maman ! Elle est si belle. Brune avec de magnifiques yeux verts. Elle me parait douce et gentille. Par contre elle était toujours seule et si triste. Elle aime lire aussi.

    -          - Tu l’aimes déjà ?

    -          - Oui.

    -          - J’ai confiance en toi. Fais attention de ne pas faire de bêtises. Dans l’autre monde il y a des choses qui n’ont pas les mêmes sens que dans le nôtre. Je voulais aussi te donner ça.

    Elle me tendait sa boîte à musique magique avec laquelle nous communiquions il y a encore un peu plus d’un an lorsque je partais plusieurs jours avec mes amis. J’avais de mon côté quelque chose de moins volumineux, c’était un petit boitier qui faisait penser à une boussole.

    -          - Mais maman tu sais bien que nous n’en avons plus besoin depuis mes 16 ans. Et puis j’ai passé l’âge d’avoir ce genre de truc pour m’endormir.

    -          - Emmène-la avec toi. Fais-moi confiance tu lui trouveras son utilité au moment venu. J’ai demandé à quelques gardes de t’accompagner afin de te protéger. Ton père essayera de te destabiliser avant tes 18 ans j’en suis certaine. Sois vigilent à son sujet et ne le sous-estime pas. Tu es en danger mais si tu te rapproches de cette jeune fille, elle deviendra sa proie. Si il y a un problème il y a un gardien à Bothell, il s’appelle Christopher et il tient un café. Lize ne doit rien savoir à son sujet, tu dois te tenir éloigner de cet endroit. Je lui ai téléphoné, tout est arrangé il sait que tu viens habiter dans sa région, je lui ai dit les grandes lignes de la prédiction. Je ne lui ai pas parlé de Lize.

    -          - Maman, crois-tu que c’est nécessaire d’avoir des gardes ? Aldaron suffirait si on doit se fondre parmi les humains. Je ne veux pas qu’on pense que je suis quelqu’un de spécial.

    -          - Je comprends ton point de vue mais tu ne dois pas être seul. Il n’y a pas d’autres solutions.

    -          - J’en vois une mais il faut que tu l’acceptes ainsi que ceux qui sont concernés.

    -          - Je vois que je n’ai pas le choix ! Explique-moi !

    -          - On oublie les gardes et j’emmène avec moi mes amis Soren et Edwald.

    -          - Je savais que tu me le proposerais. Tu es tellement proche de tes amis. Encore quelque chose que tu as en commun avec les humains. Je suis d’accord, tu leur demande et ensuite nous aurons tous une dernière conversation avant votre départ.

    -          - Merci maman.

     


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    CHAPITRE  3

     

    Ma mère envoya mon oncle à sa recherche. Il est revenu le lendemain, tout était prévu, il se rendrait avec moi aux Etats Unis parce que c’était là-bas qu’elle se trouvait et qu’elle était dans un camp de vacances avec d’autres jeunes gens de son âge. Nous ne savions toujours pas son nom.  Mon oncle avait téléphoné à la directrice en se faisant passer pour un riche homme d’affaires qui voulait mettre son fils en sécurité après avoir reçu des menaces à son encontre. Que je me ferais très discret et ne poserais aucun problème.

    Après plusieurs minutes de discussion et la promesse de doubler le tarif de mon séjour cette dame nous donna rendez-vous pour le lendemain.

    Il  fallait maintenant que j’ai une discussion avec mes amis pour leur expliquer mon absence. Ma mère m’avait conseillé de ne rien leur dire pour la jeune fille.

    Nous étions réunis sous le plus vieil arbre de notre village.

    -          - Pourquoi dois-tu partir ? me demanda Evguénia.

    -          - Des obligations familiales. Je dois partir avec mon oncle.

    -          - Pourquoi ne pouvons-nous pas t’accompagner ? demanda Soren. Ce serait sympa !

    -          - Je suis désolé mais c’est une démarche que je dois faire seul.

    -          - Combien de temps seras-tu absent ? demanda Edwald.

    -          - Sans doute une dizaine de jours.

    -          - Si longtemps ! Tu ne peux vraiment pas annuler ? me dit Evguénia.

    -          - Non. Cette fois-ci je ne peux pas y échapper. Soren, Edwald, vous pouvez me laisser seul avec Evguénia. Je vous retrouverais tout à l’heure. J’ai des choses à lui dire.

    J’ai senti le regard froid d’Edwald sur moi. Avec lui aussi, il va falloir que j’aie une conversation. Il faut qu’il sache que je ne prendrais pas Evguénia pour femme.

    Je soupirais. J’avais du mal à regarder mon amie. Je la sentais à la fois nerveuse et excitée. Comment ne pas lui faire de mal ?

    -          - Evguénia avant de partir je voulais avoir une conversation avec toi.

    -          - Je sais Max. Tu veux officialiser les choses entre nous. C’est normal.

    -          - Ce n’est pas du tout ça. Je ne veux pas te faire de peine mais je ne veux pas être ton mari. Je te considère comme ma petite sœur et ça ne changera jamais.

    -          - Non ! C’est ce qu’il y a de prévu depuis toujours. Je t’aime et un jour tu seras à moi.

    -          - Il n’y avait rien de prévu juste les adultes qui nous taquinaient un peu parce que nous étions toujours ensemble. Je n’ai jamais eu les sentiments que tu aimerais que j’ai pour toi et je ne les aurais jamais. Je ne suis pas non plus une chose à qui je peux appartenir. Etant le prince héritier de ce royaume c’est à moi seul de décider de ma vie. Je ne veux pas qu’on  se haïsse mais si il faut en arriver là je te ferais rappeler de tenir ton rang.

    -          - C’est très bien pour l’instant. Je resterai ton amie mais je ne te le jure un jour tu seras à moi !

    Dans l’avion qui m’emmenait vers les Etats-Unis je repensais à Evguénia. Je savais que ça ne serait plus comme avant. Je sentais qu’il faudrait que je surveille mes arrières, elle pouvait se montrer méchante et machiavélique.

    Je n’ai pas eu le temps de parler à Edwald mais vu l’humeur d’Evguénia je crois qu’il a compris que je lui laissais la place. D’ailleurs il n’y avait pas de place à prendre puisque je ne l’avais jamais convoité.

    Mes pensées se dirigèrent vers mon dernier rêve. Je ne sais pas comment m’y prendre, je n’ai jamais parlé à une humaine. Et si je ne lui plaisais pas ? Il faut que ce soit elle qui cherche à me parler. Ma mère m’a demandé de faire confiance en mon instinct, que petit à petit tout deviendrait clair dans mon esprit.

    Une voiture noire nous attendait sur le parking de l’aéroport. Nous avions encore une heure de route avant d’arriver à ce camp de vacances. J’avais hâte de la voir, hâte de sentir sa présence non loin de moi. Comment lui faire comprendre qui je suis, sans lui faire peur. Mon oncle gardait le silence, ça m’arrangeait, je n’avais pas si envie que ça de faire la conversation.

    Il me demanda à notre arrivée de rester pour l’instant dans la voiture, il me ferait signe pour le rejoindre. La directrice nous attendait, elle paraissait gentille malgré ses allures strictes. Ils ont parlé pendant de longues minutes. Mon cœur battait assez fort. Elle n’était pas loin j’en étais certain. Je voulus regarder autour de moi mais à ce moment là mon oncle m’appelait. Je suis descendu très lentement, je ne sais pas pourquoi.

    Mon oncle a exigé que je mette cet uniforme par cette chaleur ? Est-ce qu’il a pensé que nous serions plus crédibles  avec ces ensembles noirs ? J’ai présenté mes respects à la directrice que mon oncle me présentait. Elle nous demanda de la suivre à l’intérieur afin de revoir les détails de ma présence ici.

    J’allais les suivre quand tout à coup j’ai su qu’elle était là. Je sentais son regard sur moi, il m’électrisait. C’était plus fort que moi, je devais regarder. Je me suis retourné et je l’ai vu derrière les arbres plus loin, elle tenait un livre à la main. Lorsque nos regards se sont croisés j’ai su que c’était elle qui m’était destinée. J’ai souri et je suis rentré rejoindre mon oncle.

    On m’avait installé dans un bungalow un peu à l’écart des autres adolescents. C’était la toute première fois que je me retrouvais sans mes amis, sans ma famille, seul. Malgré tout, ça ne m’effrayais pas je la savais là tout près de moi. Demain, je la verrais, j’apprendrais à la connaitre, même si je ne dois pas encore l’aborder.

    J’ai encore rêvé d’elle. Nous étions ensemble. Je lui caressais les cheveux, ils étaient tellement soyeux. Elle me souriait, j’aimais ça. Je voulais la toucher mais à chaque fois je me réveillais à ce moment là.

    Mon oncle me fit parvenir une lettre au bout de quelques jours.

     

    Cher neveu,

    Je peux t’apprendre que la jeune fille s’appelle Elizabeth Howell, elle habite à Bothell près de Seattle. Son anniversaire est le 25 juillet. Ne fais pas d’imprudence. Je vais à Bothell afin d’acheter une maison là-bas.
    Nous en reparlerons plus tard.

    Aldaron.

     

    Une maison là-bas ? J’allais pouvoir vivre près d’elle. A ce moment là je me suis dit que si je n’avais plus qu’un an de liberté, plus qu’un an à être moi-même,  je ne pouvais pas rêver mieux que de passer le reste de mon temps avec cette jeune fille.

    Je sentais le besoin de lui offrir quelque chose pour son anniversaire mais je n’avais pas la possibilité de sortir d’ici et je ne pouvais pas utiliser mes pouvoirs. Il fallait quelque chose qui la surprenne. J’avais emmené ma guitare, je me suis dit qu’elle me tiendrait compagnie. Oui ! Une mélodie. J’allais lui écrire une mélodie. Je commençais à jouer, j’ai ouvert mon esprit et j’ai pensé à son visage, à ses superbes yeux verts et tout naturellement les notes se mettaient en place.

    Ça fait deux jours que je m’arrange pour la regarder sans me faire voir. Mon oncle m’avait appris qu’elle s’appelait Elizabeth mais tout le monde l’appelait Lize. Elle est souvent seule et triste. J’ai encore plus envie de la prendre dans mes bras. Je sais qu’elle ressent ma présence car elle s’arrête et regarde autour d’elle comme pour chercher quelqu’un. Je ne dois pas m’approcher, pas maintenant, pas comme ça.

    Je vais lui jouer ma mélodie cette nuit. Si elle ressent quelque chose pour moi, elle l’entendra et viendra à moi.

    Ce que j’ai fait quelques heures plus tard. Je m’étais installer près du lac avec ma guitare et j’ai joué. Au bout de quelques temps j’ai entendu des bruits de pas, ils étaient encore loin mais ils se déplaçaient doucement. C’était elle. Elle essayait de ne pas faire de bruit. Elle m’observait derrière un arbre non loin de moi. Elle se cachait de moi.

    Je me suis alors retourné dans sa direction.

    -          - Cette musique est pour toi seule. C’est mon cadeau d’anniversaire.

    Je me suis levé et ai pris le chemin des bungalows. Il ne fallait pas que je m’arrête, il ne fallait pas que je la regarde. Je ne voulais pas qu’elle pense que j’étais une sorte de psychopathe. Alors je l’ai laissé là seule au milieu des bois. J’avais senti ses émotions, elle était à ce moment fébrile et tellement fragile.

    Comment pouvais-je partir, la laisser seule alors que mon rêve le plus fou était de la couvrir de baisers.

    Je me suis contenté de l’observer chaque jour sans me faire remarquer jusqu’à son départ.

     


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    CHAPITRE 2

     

    Je n’aimais pas ce genre de repas pompeux. Jusqu’à présent ma vie s’était résumée à être avec mes amis. Bien sûr il y avait ma mère mais ses obligations lui prenaient beaucoup de temps. Les autres ne comprenaient pas toujours le comportement de ma mère car elle était très proche de moi. Dans notre peuple il n’y avait pas beaucoup de relation affective avec nos parents. Tout le monde gardait un œil sur les enfants qui s’éduquaient seuls avec l’aide de la nature. Ma mère n’a jamais été comme ça, elle a veillé sur moi, s’est occupée de moi, m’a raconté des histoires. Elle voulait que je sois élevé comme ceux de l’autre monde. Je me demandais souvent pourquoi. Nous n’en avons jamais discuté.

    Une fois seul dans ma chambre, je me suis senti épuisé de cette journée. Pourtant il est pratiquement impossible de nous fatiguer après une journée de marche. C’était plutôt tous les blablas du repas qui m’avait autant éreinté. Il fallait que je reste poli, que je prête une oreille attentive à toutes leurs discussions, ma mère me regardait souvent et me souriait pour me donner du courage.

    Je soupirais en m’allongeant sur mon lit, je savais qu’un jour je n’aurais plus le choix, il me faudra tenir mon rôle.

    Ça fait une semaine que chaque nuit je fais toujours le même rêve. Je rêve de cette jeune fille si belle me regardant timidement de ses yeux verts. Même la journée j’ai du mal à me concentrer sur autre chose. Je veux la connaitre, je veux la retrouver et la prendre enfin dans mes bras.

    Qu’est-ce qu’il m’arrivait ? On ne peut pas tomber amoureux d’une chimère, d’une personne qui apparait seulement pendant votre sommeil.

    Je pris la décision d’en parler à ma mère. D’ailleurs j’aurais dû lui en parler plus tôt, bien avant que ça m’obsède. Je la retrouvais sur un banc au milieu des fleurs comme elle en avait l’habitude lorsqu’elle voulait se ressourcer.

    -          - Bonjour mon fils. Tu as besoin de me parler ?

    -          - Oui. Mais tu ne te moqueras pas ?

    -          - Non. Tu as enfin rêvé  d’une jeune fille n’est-ce pas ?

    -          - Pourquoi enfin ? Et comment le sais-tu ?

    -          - La première fois que tu l’as vu en rêve c’était la nuit de tes 17 ans ?

    -          - Je ne comprends pas. Tu sais ce qui m’arrive ?

    -          - Oui. Assieds-toi il faut que l’on parle. Ça fait très longtemps que j’attends ce moment.

    J’étais abassourdi, elle me raconta l’histoire de ma naissance et m’expliqua pour la première fois qui était mon père. Je comprenais maintenant pourquoi j’étais le seul à être brun, mon père était un démon qui s’appelait Delduwath. Il y avait une prédiction qui parlait d’un enfant qui naitrait d’un être maléfique et d’un être exceptionnel. Cet enfant, s’il passait du côté du mal, aiderait son père à devenir le maître des ténèbres. A l’aide de supercherie, il se fit passer pour un être beau et prévenant et séduisit ma mère. Elle a compris ce qui lui était arrivée seulement le jour de ma naissance lorsqu’elle a vu mon tatouage. Avec une gardienne qui était son amie elles cherchèrent les détails de cette prédiction. Il leur fallait agir vite car les souhaits sur un enfant nouveau né s’estompaient au bout d’une semaine. Mon père devait venir me chercher le jour de mes 18 ans. Ma mère refusait cette idée, ça lui était impossible. Son fils ne deviendrait jamais un démon elle en avait fait le serment. Pour elle une seule chose pourrait contrer la prédiction un amour éternel. Mais pas l’amour d’une mère pour son enfant. Le véritable amour, celui qui fait chavirer le cœur comme dans les livres de l’autre monde. Avec l’aide des membres du conseil elle passa des nuits et des nuits à mettre au point plusieurs formules magiques pour protéger son fils. Il devait voir la nuit de ses 17 ans celle qui lui était destinée car c’est elle qui le sauvera de l’emprise du démon Delduwath.

    -          - Voilà ton histoire, mon fils.

    -          - C’est impossible. Pourquoi tu ne me l’as jamais dit ?

    -          - Je voulais que tu gardes ton insouciance le plus longtemps possible. Je voulais te voir heureux et épanoui.

    -          - Est-ce pour cela que j’ai été élevé différemment des autres ?

    -          - En partie oui. La jeune fille qui t’es destinée ne devait pas être de notre monde. Pour avoir une chance que ça réussisse il fallait qu’elle soit humaine. C’est pour ça que j’ai essayé de t’élever comme ils le font avec leurs enfants pour que tu puisses comprendre l’autre monde lorsque tu partiras à sa recherche.

    -          - Une humaine ? Je sais maintenant pourquoi je la trouvais différente.

    -          - Est-elle jolie ?

    -          - Oh oui très. Mais l’autre monde est vaste comment je vais la retrouver ?

    -          - Regarde les détails de tes rêves, il y a surement des indications.

    -          - Est-ce que c’est la magie qui me pousse vers elle ?

    -          - Non . La magie t’a aidé à la trouver pour le reste laisse-toi guider. Si elle est ton âme sœur tu le sauras dans ton cœur à ton premier regard sur elle.

    Je quittais ma mère encore étourdi de tout ce que je venais d’apprendre. J’étais également soulagé de savoir que je tombais nuit après nuit amoureux de quelqu’un de réel. Il fallait que je me concentre sur mes rêves, je voulais la retrouver.

    Je suis allé dans la cabane en haut des arbres non loin de la maison. C’est là que j’allais me ressourcer. Personne n’avait le droit de me déranger pas même mes amis. Je me concentrais, vidais mon esprit. J’ai fait appel aux arbres et au vent et à la magie pour m’aider à me souvenir de mes rêves. Elle m’apparut enfin, elle était avec des gens plus âgés, elle visitait des lieux, faisait des excursions, Puis elle m’est apparue dans une forêt assise sous des arbres lisant un livre. Je me concentrais sur ce qu’il y avait autour d’elle. Mon rêve était récent  il datait de la nuit dernière. J’ai vu un nom, une ville. Enfin je vais pouvoir la rencontrer.

     

     


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  • Et si c'était Max qui racontait son histoire !

    (un clin d'oeil à Midnight Sun évidemment)

     

     

     

    CHAPITRE 1

     

    Il était 3 heures du matin lorsque je me suis réveillé en sursaut. Je parcourais la pièce pour savoir si je me trouvais dans ma chambre. Que m’était-il arrivé ? Ce rêve, ce rêve étrange, cette jeune fille qui était-elle ? J’avais le cœur battant et je me suis levé me dirigeant vers la fenêtre histoire de prendre l’air. Je réfléchissais essayant de reprendre mes esprits. Jamais je n’avais fait un tel rêve, par moment j’ai eu l’impression que je pouvais la toucher. C’était impossible, je l’aurais déjà remarqué si elle faisait partie de mon peuple, elle est si belle. Elle ne quittait pas mon esprit je voyais ses cheveux bruns et ses magnifiques yeux verts émeraude. J’avais le sentiment qu’il fallait que je la retrouve, qu’elle m’attirait vers elle.

    Je  secouais la tête ce n’était qu’un rêve. Je retournais me coucher. J’ai mis mes mains derrière ma nuque et j’ai regardé le plafond, toujours songeur. Pourquoi cette nuit justement ? Cette nuit j’ai 17 ans et nous sommes le 21 juin.

    Lorsque j’ai ouvert les yeux il faisait jour, j’avais mal dormi. Quelqu’un était assis là non loin de moi comme à chacun de mes anniversaires.

    -          - Bonjour maman.

    -          - Joyeux anniversaire, mon fils.

    -          - Merci. Mais tu aurais pu attendre que je me lève. J’ai 17 ans et tu n’as plus à surveiller mon sommeil, lui dis-je en souriant.

    -          - Tu sais très bien que je veux être la première à te souhaiter ta venue au monde. J’aime te regarder et faire le bilan des années passées.

    -          - Oui mais quand même un jour je partirais, je me marierais. Il va falloir que tu te fasses à l’idée.

    -          - A ce moment là je saurais que quelqu’un d’autre veille sur toi. Et en parlant de ça justement tu as une petite amie ?

    Je ne voulais pas lui dire que celle que je désirais était une fille que je venais de voir en rêve. Elle se serait inquiètée.

    -          - Non. Pas de petite amie maman. Et si tu penses à Evguénia tu oublies tout de suite. C’est une amie.

    -          - Je sais mon grand. Je crois qu’il vaudrait mieux que tu lui en parles car d’après ce que j’ai entendu dire elle est persuadée qu’un jour elle sera ta femme.

    -          - Je ne veux pas lui faire de peine.

    -          - Attendre sera encore plus dur pour elle. Bon je vais retourner à mes obligations, à moins que tu  aies quelque chose à me dire. Tu étais très agité dans ton sommeil, tout va bien ?

    -          - S’il te plait arrête de t’inquiéter, je vais bien je te le promets.

    Elle m’embrassa tendrement et quitta ma chambre majestueusement. Il fallait que je me dépêche les autres vont m’attendre. Je savais qu’ils me préparaient quelque chose, ils étaient aussi prévisibles que ma mère.

    J’avançais dans la forêt, je respirais profondément. Je sentais les forces revenir me faisant oublier cette mauvaise nuit. Au loin des murmures, enfin pour moi ce n’était pas des murmures  je les entendais clairement. Mes amis étaient là comme tous les jours. Il y avait Soren un garçon pétillant, blond aux yeux bleus, il rêvait de partir à l’aventure dans l’autre monde. Edwald n’avait pas les mêmes rêves que Soren, il ne désirait qu’une chose qu’Evguénia tombe amoureuse de lui. Evguénia était la seule fille de notre petit groupe, elle avait de longs cheveux roux. Depuis très très longtemps nous sommes tous les quatre inséparables mais avec l’âge nos relations voulaient prendre d’autres chemins. Pour l’instant ça ne gâchait pas notre amitié mais est-ce que ce sera toujours le cas lorsque j’aurais parlé à Evguénia ? Ma mère avait raison il fallait que j’ai une explication avec elle. Je ne pouvais pas la laisser espérer quelque chose qui n’arrivera jamais.

    -          - Joyeux anniversaire, dirent en chœur mes amis.

    -          - Merci. Alors qu’est-ce que vous complotez cette fois ?

    -          - Nous partons en excursion pour la journée, me dit Soren.

    -          - Ce n’est pas mon idée, me dit Evguénia.

    -          - Vous pouvez m’emmener à l’autre bout du monde ça m’est complètement égal du moment que nous passons cette journée ensemble.

    Après quelques heures de marche nous sommes arrivés à la cascade. C’était un endroit magnifique et magique. Tout était si luxuriant. La cascade tombait dans une étendue d’eau limpide et transparente. Nous aimions beaucoup nous retrouver ici et nous nous sommes baignés pendant longtemps, chahutant, plongeant et riant.

    Nous avons passés une excellente journée mais il fallait que l’on rentre. Ce soir j’avais moi aussi des obligations, mon repas d’anniversaire avec ma mère, mon oncle Aldaron ainsi que quelques autres personnalités importantes de mon peuple.

     


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