• CHAPITRE 22

     

    L’aube se présentait à moi à travers cette maudite mais si utile lucarne. Mon moral était au plus bas. Je savais qu’il se passait quelque chose. Lize était nerveuse. Il se passait quelque chose d’important je le sentais. Mais il m’a fallu attendre quelques heures avant d’entendre enfin sa voix.

    Max, tu m’entends ?

    Ma princesse. Je n’ai plus beaucoup de temps.

    Je n’arrive plus à résister.

    Mon fils, je suis là avec Lize. Bats-toi.

    Tiens-toi prêt nous allons te transmettre par votre lien

    L’énergie nécessaire pour reprendre des forces.

    Vous avez réussi ?

    Lize je suis fière de toi.

    Quels sont tes aptitudes ma princesse ?

    D’après ton oncle les mêmes que les tiens.

    Très intéressant. J’aimerais tellement être à tes côtés.

    Bientôt mon amour.

    Nous faisons tout notre possible pour te libérer.

    Maintenant Lize je vais te prendre tes mains.

    Tu vas faire exactement ce que tu as appris tout à l’heure avec mon frère.

    Tu vas libérer ton esprit et penser très fort à l’énergie que tu as en toi

    Et ensuite tu laisseras Maximilien faire le reste.

    Tu es prêt mon fils ?

    Oui. Ça va aller Lize ne t’inquiète pas.

     

     

    Je sentais l’énergie bouillonnée à l’intérieur de Lize, elle ne demandait qu’à jaillir. Il fallait que l’on s’y prenne bien pour que ça fonctionne. J’ai senti l’esprit de Lize s’ouvrir à moi. Il me fallait y entrer cette fois-ci alors que d’habitude je ne faisais que le lire. Elle l’a senti et l’a refermé immédiatement. C’était une sensation bizarre pour elle, il me fallait la rassurer.

    Calme-toi ma princesse. Ce n’est que moi.

    Je vais penser à des souvenirs communs afin que tu puisses me laisser entrer

    Dans ton esprit.

    J’ai senti qu’elle essayait de respirer calmement. Mon oncle s’était bien débrouillé pour lui expliquer. J’essayais de l’apaiser pour qu’elle sente que j’entrais en elle le plus délicatement possible. Lorsque j’ai su que j’y étais arrivé j’ai cherché son énergie et je l’ai puisé tout doucement. Il ne fallait pas que ce soit brutal, je devais faire attention pour qu’il ne lui arrive rien de grave. Pour qu’elle me laisse faire j’ai emmené son esprit vers des souvenirs communs. Mais la seule chose importante qui me venait à l’esprit c’était le souvenir de cette nuit où notre lien s’est renforcé. Elle a vu et ressenti mes sentiments, mes émotions à ce moment-là. Elle a su que je l’aimais d’un amour qu’aucun mot n’aurait pu décrire.

    Je savais qu’il était temps pour moi de quitter son esprit. Je sentais sa force s’amenuiser. Elle fermait son esprit, elle disparaissait petit à petit dans le néant. J’espérais ne pas avoir été trop loin. Je ne voulais pas la perdre à jamais.

    Cependant je me sentais revivre. Les forces étaient revenues mais je savais qu’il fallait que je continue à jouer le jeu. Il ne fallait pas qu’ils apprennent ce dont était capable Lize. Je sentais Lize en moi. Je savais au fond de moi qu’elle irait mieux dans quelques minutes. C’était éprouvant pour elle. J’allais beaucoup mieux et ça me permettait d’être lier à Lize plus facilement. Je savais que malgré son évanouissement elle allait bien. Nous avions réussi. J’ai compris à temps qu’il fallait que je m’arrête afin de ne pas la mettre en danger.

    Je savais aussi qu’elle va apprendre à se ressourcer avec l’aide de ma famille et mes amis. La prochaine fois nous saurons comment nous y prendre, ce sera moins épuisant pour elle.

    Je voulais reprendre contact avec elle mais je devais la laisser se reposer. Cependant elle avait envie autant que moi de me parler.

    Max, mon amour. Tu vas bien ?

    Réponds-moi.

    Oui ma princesse, je vais même très bien.

    Mais tu m’as fait très peur, je t’ai vu partir dans le néant.

    J’ai eu l’impression de te perdre à jamais.

    Je vais mieux.

    Et je vais apprendre à me servir de mon énergie.

    La prochaine fois ça se passera sans problème.

    Pour l’instant nous n’avons pas besoin de recommencer.

    Ce que tu m’as transmis était assez puissant pour que je puisse durer quelques temps.

    Je sens que quelque chose te perturbe.

    Ta mère a vu nos souvenirs.

    Oh ! Oui ! D’accord !

    Je comprends mieux ton humeur.

    C’est de ma faute, je voulais te montrer un souvenir

    Qui a été très fort pour l’un comme pour l’autre.

    Et c’est celui qui m’est venu naturellement.

    J’ai essayé pendant encore un moment de la rassurer, de la réconforter. Mais ses pensées étaient plutôt tournées vers moi sur le fait que c’était moi qui était prisonnier et seul alors qu’elle était libre et entourée.

    Je ne voulais pas qu’elle s’inquiète, elle devait dormir pour reprendre des forces alors je lui ai fredonné sa musique afin de l’apaiser.

    Evguénia est venue avec quelques ombres histoire de ne pas oublier où j’étais et à qui je devais obéir. C’était toujours les mêmes paroles. Elle me disait combien je serais heureux et puissant aux côtés de mon père. Que nous changerons le monde et qu’ils seront tous à nos pieds. Que mon père était quelqu’un de merveilleux et que je devais être fier de lui et de ses ambitions pour son unique fils. Mais c’était faux il me voulait que parce que j’étais la clef pour son avenir. La clef qui pouvait l’amener à un tel pouvoir et qui lui permettrait de remplacer le dieu des enfers. Il ne savait ce que c’était d’avoir un fils ni sa signification.

    Je devais me contrôler afin de ne pas montrer à Evguénia que j’avais retrouver pratiquement toutes mes forces. Je savais que mon cachot devait être protégé par la magie celle du mal évidemment. Je devais attendre le bon moment pour utiliser la mienne. Je savais qu’il restait encore des semaines avant qu’elle me livre à mon père. Toutes les attaques des ombres me faisaient souffrir mais cela durait moins longtemps. Je faisais celui qui ne pouvait pas le supporter, suppliant Evguénia pour qu’elle leur donne l’ordre d’arrêter. Elle prenait du plaisir à les regarder. Jamais jusqu’à présent elle n’a eu un geste tendre ou même amicale pour moi depuis qu’elle m’avait enlevé. Elle était devenue démoniaque, même son visage changeait on peut dire qu’elle faisait peur.

    Plusieurs fois j’ai eu l’impression de sentir d’épais nuages noires s’accumulés au-dessus de la maison où je me trouvais. Evguénia devait avoir des comptes-rendus de la situation à donner. Mais est-ce que mon père venait en personne ? Je ne pouvais pas répondre à cette question. Depuis quelques temps je ressens la présence d’autres créatures surnaturelles. Je ne sais pas si elles sont des amies ou des ennemies. Je n’arrive même pas à savoir de quelles créatures il s’agissait, je dirais plutôt un animal mais rien de précis.

    J’avais l’impression qu’il se passerait quelque chose dans peu de temps. On me brouillait l’esprit de Lize. Je me doute que c’est ma mère. Ils ont un plan mais ils prennent énormément de précaution. D’un côté je m’angoisse pour Lize je ne voulais pas qu’ils l’impliquent plus dans mon éventuelle libération. J’espérais qu’elle resterait à l’abri mais j’en doutais. D’un autre côté avais-je le droit enfin d’espérer, de croire que je pourrais très bientôt prendre Lize dans mes bras.

    Je savais que c’était pour bientôt car Lize ne prenait plus contact avec moi alors que je savais qu’elle allait bien. Est-ce ma mère qui lui a interdit de me parler afin que leur plan puisse fonctionner si j’en apprends le moins possible ? Il faut que je mette mes sens en alerte, il va certainement me falloir réagir vite. Je sentais que Lize avait peur mais qu’elle était déterminée. Je ne connaissais pas cet aspect là chez elle mais ça me rendait encore plus fier d’elle. J’avais peur moi aussi, oh pas pour moi mais pour elle. Mais je savais que leur priorité serait de la protéger. Il savait les conséquences qu’il y aurait si elle mourrait.

    Comme tous les jours j’ai eu le droit à ma torture quotidienne sous les ordres d’Evguénia. Les forces que l’on m’avait donné ne s’amenuisaient que très peu, ce qui me permettait de tenir malgré mes supplications. J’ai senti que Lize avait été prise de vertiges. Maintenant elle ressentait encore plus les coups que l’on pouvait me donner. Quelque chose clochait elle était entourée d’arbres, je sentais qu’elle n’était pas seule. On était en train de prendre soin d’elle et la nature les y aidait.

    Puis j’ai entendu du bruit, les ombres ont quitté le cachot précipitamment. Evguénia a pris le temps de refermer la porte avec le verrou. Cependant je n’entendais pas marcher. Où était-elle partie ? Mes amis étaient au pied de la maison, j’entendais le bruit des épées et j’apercevais de la lumière blanche par la lucarne.

    Lize était avec eux. Pourquoi l’ont-ils laissé venir si près du danger ? Il fallait que je me concentre sur les bruits. J’arriverais peut-être à comprendre ce qui se passait.

    J’ai entendu les hurlements des loups. C’est eux qui tournaient autour de la maison, ma mère a dû faire appel à la meute de Gus.

    J’ai senti Lize dans mon esprit, elle me cherchait. Elle comptait sur notre lien pour me trouver. Je l’entendais m’appeler mais je ne voulais pas répondre j’avais un mauvais pressentiment. Je n’avais pas entendu Evguénia remonter. Je ne voulais pas attirer Lize dans un piège mais je savais que notre lien la pousserait dans cette direction. Je ne faisais aucun bruit. Je savais que Lize se trouvait derrière la porte. Mon cœur l’avait compris bien avant mon esprit et j’entendais le bruit de son cœur que j’aurais reconnu entre mille.

    J’ai entendu la clef dans la serrure, la porte s’est ouverte sur Soren. Bien évidemment il avait tenu à entrer le premier. Lize était juste derrière lui. Elle avait du mal à s’habituer à l’obscurité de la pièce, elle me cherchait. J’étais agenouillé au sol, je savais qu’elle m’avait trouvé.

    -          - Maximilien, s’écria-t-elle en se précipitant vers moi.

    Mais elle fut rattrapée dans son élan par quelqu’un qui l’agrippait fermement d’une main et de l’autre appuyait un poignard sur le côté de sa gorge. Je me suis redressé rapidement. Soren se positionnait à mes côtés. Evguénia riait à l’oreille de Lize. Elle avait l’air d’une enragée.

    -          - Tiens, tiens, la jolie petite humaine a cru être plus forte que moi. Tu es bien courageuse ! Mais je suis désolée tu ne peux pas repartir avec Maximilien. Justement il voulait te dire que tout était fini entre vous, que tu n’avais été qu’un divertissement pour lui.

    J’étais autant terrifié que Lize, elle le sentait. Nos regards étaient fixés l’un à l’autre. Je savais qu’Evguénia pouvait tuer Lize d’un moment à l’autre, je savais qu’elle en était consciente elle aussi. Il me fallait juste un moment d’inatention de la part d’Evguénia et j’aurais une chance de la tuer et de sauver Lize. Soren attendait le bon moment également. Nous savions ce que nous devions faire mais pour l’instant c’était trop risqué. Evguénia ne lachait pas prise et continuait à parler.

    -          - J’ai une nouvelle à t’apprendre petite humaine prétentieuse, Max et moi allons nous marier. Il va falloir que tu te fasses à l’idée que tu l’as perdu à jamais. Max mon amour, dis lui qu’elle n’était rien pour toi.

    Mais j’ai vu dans les yeux de Lize qu’elle allait réagir. Elle voulait lui dire la vérité. J’essayais de lui dire de se reprendre mais elle était tellement en colère.

    -          - Il ne te le dira jamais. Moi aussi j’ai une nouvelle à t’apprendre….

    -          - Non ! criais-je en m’avançant rapidement vers elle afin d’attraper la main qu’elle me tendait.

    Une fois nos doigts en contact une lumière éclatante nous a enveloppés et Evguénia a compris. Elle a resserré son emprise et a appuyé plus profondément son poignard sur la peau de Lize. Je souffrais déjà d’avoir perdu celle que j’aimais mais j’ai entendu le cri d’Evguénia et alors qu’elle s’écroulait en lachant Lize, Edwald m’est apparu son épée ensanglantée dans sa main.

    La première chose que je fis c’est de prendre Lize dans mes bras et de la serrer contre mon cœur. Mais je n’avais pas prévu ce qui était en train de se passer. Un halo est parti de nos corps vers le ciel. Il était tellement puissant que les murs tremblaient. Soren et Edwald se sont précipités vers l’extérieur. Nous ne pouvions plus nous séparer, la lumière était comme la lave d’un volcan en éruption. Il fallait qu’elle jaillisse, je le sentais en moi. Tout tremblait autour de nous, je continuais à serrer Lize contre moi. Et tout d’un coup il y a eu une énorme explosion au-dessus de nous. Puis ce fut le silence. Nous étions toujours enlacés et en vie. Le halo de lumière avait disparu et c’est la lumière du jour qui nous est apparue à travers la fumée et la poussière. Nous étions entourés de débris . C’est à ce moment là que j’ai entendu des bruits de voix. On nous appelait. Nous avons repris nos esprits et j’ai aidé Lize à rejoindre la surface en escaladant les ruines de la maison.

    J’ai vu ma mère et mon oncle se précipiter vers nous ils étaient couvert de poussière. Aldaron avait l’air blessé mais je savais qu’il s’en remettrait. Evidement ma mère n’a pas pu s’empêcher de nous serrer dans ses bras et de nous embrasser à tour de rôle. Je ne pouvais pas lui en vouloir moi aussi j’étais tellement heureux de la retrouver.

    J’ai vu courir Gus et Christopher vers nous. Christopher était ému et a enlacé Lize tellement il était heureux que rien ne lui soit arrivé. Je savais depuis longtemps qu’il avait une réelle affection pour elle et Tess.

    Lize regardait autour d’elle, elle cherchait quelqu’un. J’ai compris qu’elle cherchait Edwald et Soren. Elle s’est retournée vers le trou d’où nous venions de sortir et les a appelé de toutes ses forces. Je me suis levé il fallait que je retrouve mes amis. Aldaron et deux gardes sont descendus avec moi pour partir à leur recherche. Il fallait faire vite nous entendions déjà au loin les bruits des sirènes de pompiers. Il ne fallait pas qu’ils nous trouvent sur les lieux.

    Nous avons cherché parmi les débris en les appelant. Avec Aldaron nous nous sommes dirigés vers l’escalier et là on les a enfin trouvé il fallait les dégager de quelques pierres mais ils étaient sain et sauf. J’étais rassuré je savais que l’explosion était de ma faute, c’était Lize et moi qui l’avions provoqué. Et s’ils étaient morts je ne me le serais jamais pardonné. Alors que nous nous dirigions vers la sortie nous avons entendu un énorme bruit derrière nous, l’escalier s’était effondré il en avait fallu de peu.

    Il fallait que l’on sorte rapidement d’ici avant que tout s’écroule et puis Lize n’allait pas bien, elle avait peur pour nous, elle pleurait.

    Nous étions proches de la sortie. Aldaron portait Soren, moi Edwald. Les deux gardes nous suivaient et l’un d’eux avec le corps d’Evguénia on ne devait pas la trouver parmi les débris. Il ne fallait pas que les humains apprennent notre existence.

     


    votre commentaire
  • CHAPITRE  21

     

    J’avais essayé de parler à ma mère comme je le faisais avec Lize. Je savais qu’avec la distance ce serait dur mais pas impossible. Evguénia prenait de plus en plus de plaisir à regarder les ombres me torturer. A chaque fois, elles s’arrêtaient à temps pour ne pas me tuer. J’ai de plus en plus de mal à réagir, à réfléchir. J’ai de plus en plus la conviction qu’ils vont réussir leur mission.

    J’avais appris qu’Aldaron était auprès de ma mère depuis le jour de mon enlèvement. Je savais que tout le monde se préparait à venir me sauver mais je ne voulais pas les mettre en danger. Je devais accepter cette fatalité et dire adieu à ceux que j’aimais.

    Lize me demandait de tenir bon. Elle voulait avoir encore une chance de me revoir. Je souffrais tellement de l’avoir mis dans cette situation. Je pouvais encore ressentir ses humeurs et ses pensées. Pas clairement mais ça commençait à y ressembler.

    De son côté ses sensations avaient également pris de l’ampleur, elle resentait ma fatigue, ma peine, ma souffrance plus intensément qu’avant. Plus les jours passaient et plus je me faisais à l’idée de ne jamais revoir Lize. Elle se battait pour que j’espère encore. Elle avait peur mais lorsque nous parlions elle débordait de courage.

    Chaque nuit j’attendais avec impatience d’entendre la voix de Lize. Elle me racontait ses journées. J’ai su qu’elle avait montré son tatouage à Christopher, Soren, Edwald et Tess. Ils ne nous ont pas jugé et je leur en suis reconnaissant. Soren est Tess, enfin ils font connaissance et se rapprochent. J’aurais aimé voir ça. Ils le méritaient tous les deux et puis un peu de bonheur faisait du bien. Il avait été décidé qu’il ne fallait pas parler à ma mère du lien que j’avais avec Lize. Pour sa sécurité il était préférable que peu de gens le sache.

    Je m’étais endormi lorsqu’au milieu de mon sommeil je me suis réveillé en entendant la porte de ma prison claquer un grand coup. Evguénia avait décidé de me torturer cette nuit comme ça, comme pour un caprice.

    J’étais plié en deux au pied de mon lit avant de tomber au sol. Je n’en pouvais plus, je voulais que ce cauchemar s’arrête.

    -          - Evguénia, je t’en supplie, lais-moi partir. Redeviens celle que tu étais. Je t’aime comme une sœur, il ne pourra jamais en être autrement.

    -          - Tais-toi ! Je t’aurais que tu le veuilles ou non. Tu es à moi tu entends ! Ton père me l’a promis, je serais ta femme.

    Je n’avais pas fait attention aux ombres qui avaient dû entrer en même temps qu’Evguénia. Elle leur a fait un signe, elles m’ont bousculé, fouetté. D’un autre signe, elles s’arrêtaient.

    -          - Tu plieras, je te le jure !

    -          - Pourquoi Evguénia ? Pourquoi tant de haine ?

    -          - De la haine ? Mais je ne te hais pas, je t’aime. Et tu m’appartiendras.

    -          - Ce n’est pas de l’amour Evguénia. Ça ne peut pas marcher dans de telles conditions.

    -          - Oh si ! ça marchera et puis tu seras du côté du mal dans peu de temps alors tu auras besoin d’une femme comme moi à tes côtés.

    -          - Jamais ! Tu m’entends ! Jamais !

    Elle se mit à rire. Un rire d’outre-tombe. Je ne la reconnaissais plus.

    -          - Tu crois encore que l’on va venir te sauver ? Je crois que tu rêves mon cher amour. Ta mère ne peut rien pour toi. Nous avons dressé, comme tu as pu t’en rendre compte, des barrières assez puissantes pour qu’elle ne puisse pas t’entendre. Et ta chère Lize non plus. Une simple humaine. Qu’est-ce qu’elle pourrait faire contre moi ? La boite ne lui sert plus à rien. J’ai ton boitier. Elle doit croire que tu l’a abandonné et elle est en train de pleurer toutes les larmes de son corps. Mon seul regret c’est qu’on ne m’a pas permis de la tuer. J’ai pourtant dit à ton père que vous n’étiez pas aussi liés qu’il le croyait et que ça ne te tuerait pas mais il ne veut pas prendre le risque.

    -          - Ne la touche pas ! Je te défends de lui faire du mal.

    -          - Oh ! Mon futur mari se fâche ! Tu es à croquer quand tu te mets en colère. Tu feras un être du mal exceptionnel. Et nous aurons tout le monde à nos pieds.

    -          - Je préfère mourir plutôt qu’être ton mari.

    -          - Pour l’instant !

    Elle fit signe aux ombres. La douleur était insupportable, je criais. Je suis tombé une nouvelle fois sur le sol et je me suis recroquevillé pour éviter les coups. Evguénia est sortie en riant.

    Mais ce que je ne supportais pas c’était les pleurs de Lize. Elle a fini par se calmer et se rendormir. J’en ai profité pour me reposer également. Les coups que j’avais reçu me faisait encore beaucoup souffrir mais il fallait que je dorme.

    Lorsque j’ai ouvert les yeux il faisait jour. J’avais pris l’habitude de regarder régulièrement le ciel à travers la lucarne. Je ne savais pas précisément quelle heure il pouvait être. J’avais du mal à me tourner j’avais certainement des hématomes sur tout le corps. J’allais refermer les yeux en espérant qu’on me laisserait tranquille aujourd’hui quand j’ai entendu la voix de Lize.

    Maximilien, je t’en supplie tu vas bien ?

    Oui ma princesse !!

    Enfin, je vais mieux depuis que j’entends ta voix.

    Je sais.

    J’ai vu ce qu’Evguénia a fait cette nuit.

    Je suis désolé.

    J’ai essayé de ne pas penser à toi pour que tu ne souffres pas mais ça m’est impossible.

    Ne t’inquiète pas.

    Je suis très bien entourée, on s’occupe de moi.

    Tu dis que cette fois-ci tu as vu la scène ?

    Oui, comme si j’étais avec toi dans cette pièce.

     

    Notre lien s’est renforcé ma princesse.

    Est-ce que tu t’es rapprochée de moi ?

    Oui.

    Nous savons que tu es dans le Dakota du Nord.

    Et ma grand-mère habite dans le Dakota du Nord.

    Je suis chez elle avec Christopher, Soren et Tess.

    J’aurais dû le sentir mais je suis tellement faible.

    Je sais.

    Qu’est-ce que je peux faire pour t’aider ?

    Je peux prendre ta force mais je ne le veux pas.

    Je ne sais pas si tu pourrais t’en remettre.

    Notre lien est fort mais je ne sais pas à quel point.

    Il faut que tu reprennes des forces

    On aura sans doute besoin de toi très bientôt.

    Demande à Edwald et Soren de t’aider.

    Ils peuvent peut-être t’apprendre à puiser de l’énergie des arbres ?

    Edwald n’est pas ici.

    Il est parti auprès de ta mère.

    C’est peut-être mieux comme ça pour Edwald.

    Mais il revient ce soir ou cette nuit.

    Il revient avec ta mère.

    Quoi ? Qui a pris cette décision ?

    Maminette, ma grand-mère.

    Elle est aussi une gardienne et plus particulièrement très proche de ta mère.

    Pourquoi je n’y ai pas pensé ?

    Margareth Howell est ta grand-mère ?

    Oui. Je vois que tu en as déjà entendu parler.

    Oui mais seulement pour son rôle de gardienne.

    Maximilien, j’ai peur.

    Comment est ta mère ? Comment va-t-elle réagir en me voyant ?

    Ma mère est très belle ma princesse.

    Elle va te plaire, tu vas lui plaire également.

    Il faut que je te laisse j’entends du bruit.

    Il ne faut pas qu’Evguénia sache pour nous.

    Je t’aime.

    Je t’aime aussi.

     

    En fin de compte ce n’était pas Evguénia qui venait encore me torturer, c’était les ombres qui m’apportaient mon repas, le seul et unique de la journée. Et sur le plateau le strict minimum, pas de couverts. Ils me donnaient très peu à manger juste de quoi survivre mais rien qui pouvait me rendre quelque force. Je me forçais à manger mais c’était dégoutant. Il fallait que je puisse parler à Lize régulièrement sans tomber dans l’inconscience. Elle était mon seul lien vers l’extérieur.

    J’avais encore du mal à réaliser que la grand-mère de Lize soit Margareth Howell la gardienne et surtout la grande amie de ma mère. Je réfléchissais car Margareth Howell était là à ma naissance. Y’avait-il un lien sur le fait que ce soit justement sa petite fille qui m’était destinée ? Ma mère était en route, elle ne serait pas très loin. Tout comme Lize. Pourquoi je n’ai pas senti sa présence, le fait qu’elle se soit rapprocher à intensifier notre lien et je ne m’en suis pas aperçu. Je n’aurai pas dû parler à Lize, lui dire qu’il y avait un moyen pour qu’elle me transmette son énergie. Je savais que c’était sans doute possible et essayer la mettrait en danger. Ce n’est pas sans risque pour quelqu’un de novice surtout pour une humaine. Mais nous n’avons pas eu le temps d’explorer ce qu’elle était capable de faire. Maintenant elle sait qu’elle peut faire quelque chose pour moi et elle fera tout pour réussir. Lize va beaucoup plaire à ma mère j’en suis persuadée. Ça me rassure que Lize soit aussi entourée. Il y a peut-être un espoir pour que je revois un jour ma princesse. Ma mère et Margareth sont les instigatrices et les témoins de ma destinée peut-être trouveront-elles une solution et même si elle est minime je m’y accrocherais.

    Evguénia est encore venue jouer avec moi. Elle est si heureuse de me voir souffrir. Pourquoi est-elle devenue ce qu’elle est maintenant ? Est-ce ma faute ? Ai-je fait pendant des années quelque chose qui lui faisait penser que l’on avait un avenir ensemble ? Bien sûr je m’occupais d’elle, je la protégeais mais comme on pourrait protéger sa petite sœur. Je comprenais maintenant je l’ai protégé comme le faisait les humains d’une même famille et pas comme les elfes le faisaient. C’était là mon erreur, j’ai toujours eu des réactions humaines et non elfiques. Tout était ma faute et je ne pouvais pas revenir en arrière, et j’en assumais les conséquences.

    J’avais mal et trouver une position sans souffrir me posait de plus en plus de problèmes. Je voulais que tout s’arrête je n’en pouvais plus. Même de savoir ma mère si proche ne m’apaisait plus. Je voulais que tout s’arrête pour Lize ses visions la faisait souffrir, c’était comme si elle recevait également les coups, elle devait aussi ressentir la brûlure des décharges électriques. Pourquoi devait-elle souffrir en même temps que moi ce n’était pas juste ? Je ne le supporterais plus longtemps, je provoquerais Evguénia pour qu’elle me délivre en me tuant.

    Je dormais depuis un moment lorsqu’une voix m’a fait sortir de mon sommeil.

    Maximilien, tu m’entends ?

    Oui ma princesse, tu vas mieux ?

    Je sais que tu as encore eu une vision cet après-midi.

    Ne t’inquiètes pas pour moi.

    Je te l’ai déjà dit, je suis bien entourée.

    Mais je veux que tu te concentres

    Surtout ne fait rien qui pourrait leur faire comprendre que tu communiques avec moi.

    Lize, je le sais.

    J’ai senti la présence de ma mère à tes côtés.

    Mon fils enfin !

    Tu vas bien ?

    Oui maman, j’essaie de tenir.

    Du moins, je veux rester lier à Lize jusqu’au bout.

    Il n’y a plus d’espoir tu sais

    Mais je suis heureux d’avoir eu la chance de connaitre

    Un tel amour avec la jeune fille qui se tient à tes côtés.

    Tu as encore une chance d’être sauver.

    Pour moi, pour Lize, garde espoir

    Je ne laisserais pas ton père t’arracher à nous

    Nous trouverons un moyen.

    Le lien que j’ai avec Lize est très fort

    Il faut que tu voies jusqu’à quel point nous sommes liés.

    Je vais m’occuper d’elle

    Toi, tu te bats et tu gardes espoir.

    Maximilien nous allons te laisser

    Je te parlerais plus tard

    Je suis rassuré de te savoir auprès de ma mère

    Je t’aime ma princesse.

    Je t’aime aussi.

     

    Leur parler m’avait donné la force de tenir encore quelque temps. Ma mère m’avait promis de s’occuper de Lize, je savais qu’elle le ferait. Lorsque je parlais à ma mère des idées me sont venues. Il fallait que l’on sache jusqu’à quel point le lien que j’avais avec Lize était important. Jamais une humaine n’aurait dû avoir de telles aptitudes. Tout ce que je savais c’est que ceux qu’elle avait acquis étaient sans doute les mêmes que les miens mais je n’étais pas sûr. C’était extraordinaire et malheureusement je n’étais pas avec elle pour voir cela de mes yeux juste une impression à travers les siens. Une chose était sûre elle parlerait de mon idée à la reine. Si j’avais raison sur les aptitudes de Lize, on pourrait lui apprendre à puiser de l’énergie aux arbres et à me la transmettre.

    Il va falloir aussi qu’elle s’habitude aux réactions de mon peuple, si maintenant ils sont au courant pour le tatouage, ils savent qu’elle est ma femme et donc la princesse royale. Elle est devenue quelqu’un d’important pour les elfes et ne sera plus considérée comme une simple humaine.

    Je n’essayais pas de visualiser Lize comme j’en avais pris l’habitude, il ne fallait pas qu’Evguénia s’en rende compte. Il fallait que je les protège. Beaucoup de monde préparait ma libération je le savais. Mais je ne voulais pas y croire non plus. Je ne voulais pas que l’on remarque que mon visage s’éclairait d’espoir. Ils devaient croire que j’étais coupé du monde, que j’étais seul.

    Et pourtant je voulais savoir ce que se passait chez la grand-mère de Lize. J’aurais voulu voir les retrouvailles de ma mère avec son amie Margareth. J’aurais voulu voir le regard de ma mère lorsqu’elle a vu Lize pour la première fois. Tant de choses que j’ai manqué. Je ressens quand même toujours les sensations de Lize. Son admiration et sa peur en rencontrant ma mère. Toutes les questions qu’elles se posent. Sa joie malgré tout de voir un peu de bonheur autour d’elle en regardant Tess et Soren. Ses craintes concernant notre lien. L’inquiétude face aux choses qui lui échappaient. Je savais qu’elle s’endormait au son de sa musique lorsque je n’avais plus la force de la lui fredonner. Elle le faisait pour elle mais aussi pour moi, pour que je l’entende également.

     


    votre commentaire
  • CHAPITRE  20

     

    J’ai entendu frapper à la porte. J’allais ouvrir c’était Evguénia. Je me fermais c’était la dernière personne que je voulais voir ce soir.

    -          - Qu’y a-t-il Evguénia ? lui dis-je sèchement.

    -          - Je ne veux pas t’importuner mais j’aimerais que l’on sorte marcher dans le jardin. J’ai besoin de te parler.

    -          - Et tu ne peux pas me le dire ici ?

    -          - Non. Je voudrais marcher pour avoir le courage de te parler une dernière fois avant de rentrer chez nous.

    -          - Tu rentres dans notre monde ?

    -          - Oui. Mais s’il te plait en souvenir du bon vieux temps lorsque nous étions encore amis, viens faire un tour avec moi. Il fait bon dehors.

    -          - Juste une promenade alors.

    Je fermais ma chambre et j’ai suivi Evguénia. Nous marchions tranquillement vers la forêt. Je me demandais ce qu’elle avait à me dire, je m’impatientais.

    -          - Je croyais que tu voulais me parler ?

    -          - Je sais mais ce n’est pas facile.

    Elle marchait encore, d’habitude l’obscurité ne me gênait pas mais là j’avais un mauvais pressentiment. J’allais exiger qu’elle me parle tout de suite lorsque j’ai ressenti un énorme choc derrière la tête. Je suis tombé entendant le rire diabolique d’Evguénia avant de m’évanouir.

    Lorsque je me suis réveillée je savais seulement que l’on me transportait en voiture ou autre véhicule. Je sentais l’odeur de l’essence. On m’avait attaché les mains dans le dos, baillonnés les yeux et la bouche. Je sentais que mes pouvoirs avaient été également ligoté par je ne sais quelle magie noire.

    Malgré la peur qui m’envahissait mes seules pensées allaient vers Lize. Je savais que l’on était lié encore plus intensément depuis la nuit dernière. Je sais qu’elle a ressenti ce qui venait de se passer, elle sais que je suis en danger. Je l’ai entendu pleurer. Le jour était levé et pourtant je ne voyais rien. Je roulais encore et encore mais dans quelle direction ? Pourquoi Evguénia m’a-t-elle enlevé ? Je me rappelle de son rire, c’est elle la cause de mon kidnapping. Elle veut me garder pour elle, j’aurais dû faire un peu plus attention au signe. Je me doutais qu’elle préparait quelque chose.

    Lize souffre, je le sens. Je suffoque un peu dans cet endroit et les odeurs m’incommodent de plus en plus. Je ressens sa peine, elle suffoque lorsque je suffoque. Il lui faut de l’aide. Concentre-toi pendant qu’il te reste encore un peu de force. Fais passer un message à Lize. Il faut absolument qu’elle aille voir Christopher, lui seul sera la soigner, alléger sa souffrance.

    Je t’en supplie ma princesse va voir Christopher. Je sentais que j’étais à bout de force et prêt à retomber dans l’inconscience.

    A chaque fois que je reprenais connaissance je fredonnais sa musique, je sais qu’elle l’entendrait et qu’elle saurait que j’étais encore en vie.

    Je ne savais vraiment pas si cela faisait un jour ou deux, même plus, que j’étais enfermé dans ce coffre noir. J’entendais la voix d’Evguénia, elle donnait des ordres à d’autres personnes mais qui ? Je ne reconnaissais pas les voix ce qui me rassura j’avais peur que mes amis ne soient tous devenus mes ennemis. J’avais faim, j’avais froid. Je n’arrivais pas à me dégager, ni même à bouger d’ailleurs. Maintenant tout le monde devait être à ma recherche. Lize doit être morte d’inquiétude mais je sais que l’on s’occupe bien d’elle et qu’ils feront tout pour la protéger.

    Je sentis tout d’un coup des bruits de pas sur un chemin de terre. Le véhicule s’était arrêté, nous devions être arrivé à destination. On m’a extirpé et j’ai dû marcher quelques mètres. J’ai descendu péniblement des escaliers mais on me maintenait fermement afin que je ne tombe pas. Une chose rassurante, on voulait me garder en vie. On a enlevé mes liens et poussé dans une pièce froide. J’ai entendu le bruit de la porte et des verrous que l’on poussait. J’avais les mains libres, j’ai enlevé mes baillons. Il faisait très sombre et les murs étaient en pierre. J’étais dans une cave. Il y avait tout en haut d’un mur une toute petite lucarne qui m’indiquait qu’il faisait encore jour à l’extérieur. J’essayais de faire apparaître mon halo de lumière mais j’étais trop faible, je n’y arrivais pas. J’avais déjà perdu beaucoup d’énergie lorsque les ombres nous ont attaqués devant la maison de Lize et je n’avais pas eu le temps de me ressourcer.

    Je me suis mis devant la porte et j’ai dit quelques formules elfiques mais rien ne fonctionnait. Cet endroit était protégé par le mal.

    Je commençais à regarder autour de moi. Il y avait seulement un lit, un matelas et une couverture dans le coin opposé à la lucarne. Sur le côté droit de la porte des toilettes de fortune avec un lavabo rempli de crasse. J’ouvrais le robinet, l’eau coulait, c’était déjà ça.

    La porte s’est ouverte et Evguénia est apparue. Elle a donné l’ordre que l’on ferme la porte derrière elle et de n’ouvrir sous aucun prétexte.

    Elle avait changé d’apparence, elle était habillée en noir et avait les cheveux relevés vers l’arrière. Ses yeux étaient sombres et son visage était rempli de haine.

    -          - Alors Maximilien que dis-tu de ta nouvelle demeure ?

    -          - Pourquoi Evguénia ? Il n’est pas trop tard relâche-moi, je ne dirais à personne que c’est toi qui m’a enlevé.

    -          - Trop tard, j’ai vu Edwald le soir de ton enlèvement. Je lui ai tout raconté. Le pauvre il était si malheureux que j’en ai ri pendant un certain temps.

    -          - Et qu’est-ce que tu lui as raconté ?

    -          - Je lui ai appris que je m’étais alliée à ton père.

    -          - Ce n’est pas possible, il ne se montre jamais, tu mens.

    -          - J’ai su où le trouver. Depuis quelques temps je passe mon temps libre avec des personnes importantes du côté du mal. J’ai fait une proposition et ton père a bien voulu me recevoir.

    -          - Et quelle est cette proposition ?

    -          - J’ai passé un pacte avec lui. Je t’emmènerais à lui sur un plateau à condition qu’il me laisse devenir ta femme.

    -          - Tu as quoi ? Mais Evguénia tu es devenue folle à lier. Je ne t’épouserais jamais, tu m’entends, jamais. Je ne t’aime pas. Et puis tu sais très bien que mon père te tuera avant. Il ne voudra pas de toi dans ses projets. Relâche-moi pendant qu’il en est encore temps.

    Elle me lança des décharges électriques. Son halo de lumière avait disparu. Elle était devenue un démon et avait les pouvoirs du mal. Je serrais les dents pour ne pas lui faire le plaisir de me voir souffrir.

    -          - Jamais. Jamais je ne te relâcherais. Je t’avais dit que je laissais tomber pour l’instant mais je t’avais assuré qu’un jour tu m’appartiendras. J’ai jusqu’au 21 juin pour te faire plier. Nous avons promis à Delduwath de te garder en vie mais nous avons ordre de t’affaiblir jusqu’au jour où ton père viendra te chercher et pour toi ce sera comme une délivrance de le rejoindre.

    -          - Je te hais Evguénia.

    -          - Dans quelques mois tu seras mon mari et tu auras oublié ta petite humaine. J’aimerais tellement me débarrasser d’elle.

    -          - Si tu touches un seul de ses cheveux je te tue de mes mains.

    -          - Il faudrait déjà que tu es plus de force qu’aujourd’hui mais tu vois tu n’es pas prêt de faire un petit tour dehors avant longtemps et tu t’affaibliras jour après jour.

    Elle frappa à la porte et donna des ordres pour qu’on lui ouvre. Je me retrouvais seul dans ce cachot. Je pensais à Lize. Je devais lui manquer autant qu’elle me manquait. Il ne fallait surtout pas qu’Evguénia sache pour Lize, elle ne devait pas savoir qu’elle était mon épouse. Elle serait en danger.

    Je pouvais communiquer avec Lize par la boite à musique mais j’avais perdu mon boitier, je l’avais peut-être laissé dans ma chambre, quel idiot. Et puis j’ai pensé à notre lien unique. Elle avait des aptitudes, c’était de plus en plus clair.

    Je communiquais avec ma mère par la pensée je devais essayer avec Lize. J’ai vidé mon esprit, j’ai pensé à elle, je me suis concentré. Réveille-toi, s’il te plait réveille-toi et écoute-moi.

    Lize, ma princesse,

    Est-ce que tu peux entendre ma voix ?

    Elle m’avait entendu, je le savais. Il faut qu’elle arrive à se concentrer, nous devons réussir, c’est notre dernière chance.

    Maximilien, où es-tu ?

    Oh ma princesse !

    Je n’étais pas sûr que nos liens soient assez forts

    Et surtout que cette capacité t’avait été transmise.

    Mon amour, dis-moi où tu es ?

    Je ne sais pas.

    On m’a bandé les yeux mais je sais que l’on a roulé pendant des heures.

    Tu n’as aucun indice pour que l’on vienne te chercher ?

    Ma princesse, ne te mets pas en danger.

    Si Evguénia sait pour nous elle te tuera.

    Elle t’a fait souffrir ?

    Oui et tu as souffert avec moi.

    C’est pour ça que je t’ai envoyé vers Christopher.

    Je savais qu’il prendrait soin de toi.

    Il nous faut des indices pour te sauver.

    Dis-moi quelque chose qui pourrait aider Soren et Edwald à te retrouver.

    Je t’ai dit que l’on avait roulé des heures

    Je ne sais pas si nous avons pris un avion avant

    J’ai été inconscient un moment

    Ils m’ont énormément affaibli samedi soir.

    Donne-moi tes impressions

    J’ai l’impression que nous avons traversé une grande région plate ;

    Je sais qu’il y a un lac pas très loin

    C’est tout ce que je peux te dire pour l’instant, ma princesse.

    C’est un premier point, tu me manques.

    Tu me manques aussi

    Je dois me reposer pour prendre des forces

    Je te promets de te retrouver

    Je suis heureuse d’avoir ce lien avec toi, je t’aime.

    Je t’aime ma princesse.

     

    Ça avait fonctionné. J’étais épuisé mais heureux de lui avoir parlé. Elle veut me retrouver mais j’espère que Soren, Edwald et Christopher sauront l’empêcher de se mettre en danger. Je savais qu’elle leur ferait part de notre conversation. Je ne savais pas si je devais garder l’espoir de sortir d’ici avant mon anniversaire. Il fallait que je me repose, garder quelques forces pour communiquer avec Lize.

    Je n’arrivais pas à savoir depuis combien de temps j’étais enfermé dans cette prison, plusieurs jours, peut-être plus d’une semaine. Les ombres me font subir de telles souffrances que j’ai du mal à me maitriser. A chaque fois que je laisse échapper des cris j’entends Evguénia jubiler. Elle me rend visite chaque jour pour me dire ce que nous ferons subir aux humains lorsque le mal aura pris le dessus sur les deux mondes. Ça me dégoutait, elle riait. Je sais que je ne devrais pas faire cela mais toutes les nuits je parle avec Lize par la pensée. Ça nous permettait de tenir. Elle ressent les coups que me font endurer les ombres, Christopher lui permet de gérer ce qu’elle ressent en même temps que moi. Je ressens sa fatigue, elle ne dort pas beaucoup. C’est plus fort que nous, notre lien nous pousse l’un vers l’autre. Nous avions besoin d’entendre nos voix. Il fallait pourtant que je lui parle, j’avais réussi à questionner Evguénia. Elle se méfiait et était toujours sur ses gardes mais je lui avais demandé de me dire si j’avais bien senti un lac tout proche. Ça l’a fait rire que je lui parle justement de ce lac.

    Ma princesse, tu m’entends ?

    Oui, je suis là !

    J’ai peut-être quelque chose pour vous.

    Je t’écoute.

    J’ai réussi à faire parler Evguénia mais elle est très méfiante.

    Je lui ai parlé du lac, je sens son odeur.

    Elle m’a dit que c’était drôle le nom qu’il portait

    Vu que mon père allait le devenir.

    Ce n’est pas très clair mais j’en parlerais aux autres

    Nous te retrouverons, je te le promets.

    Je sens ta fatigue, ma princesse.

    Il faut que tu dormes

    Ne t’inquiètes pas autant, je tiens le coup.

    Les ombres ne font que jouer avec moi. Ils ne doivent pas me tuer.

    Maximilien ?

    Oui.

    Evguénia veut se lier à toi ?

    Oui mais elle ignore encore qu’elle ne le pourra jamais.

    Tant qu’elle ne sait pas la vérité tu ne risque rien.

     

    Je voulais l’apaiser afin qu’elle dorme enfin. Je lui ai fredonné sa musique. Elle rêvait souvent de nos étreintes ça ne m’aidait pas, elle me manquait tellement. Depuis cette nuit, elle rêvait de faire du mal à Evguénia. Comment pourrais-je lui en vouloir alors que si je pouvais je la tuerai volontiers moi-même.


    votre commentaire
  •  

    CHAPITRE  19

     

    Il faisait déjà nuit lorsque j’ai raccompagné Lize chez elle. Elle s’est blottie contre moi, elle avait du mal à me quitter. Je lui ai promis de ne pas être loin d’elle cette nuit, qu’il ne fallait pas qu’elle s’inquiète, je veillerais sur elle.

    J’aurais tellement voulu la suivre lorsque je l’ai vu rentrer dans cette maison vide.

    Si nous avons un avenir ensemble je la suivrais où elle ira même si c’est une université à l’autre bout du pays. Nous en avons un peu parlé et elle désire s’inscrire à celle qui se trouve à quelques kilomètres d’ici.

    Je me suis retrouvé marchant dans les allées du parc près de sa maison. Je préférais être avec elle mais marcher me faisait réfléchir et j’aimais beaucoup cet endroit. Etait-ce à cause des parfums ou bien parce que c’était le lieu de notre premier rendez-vous ? Sans doute les deux.

    J’aimais m’installer sur le banc sous le kiosque et me remémorer nos premiers baisers.

    Lize m’a dit que sa mère avait compris combien nous étions attachés l’un à l’autre. Elle ne comprend pas comment nous pouvons nous aimer autant alors que nous n’avons que 17 ans. C’était comme si nous étions des âmes sœurs. Je le sais que nous sommes des âmes sœurs, je l’ai su dès le premier regard que j’ai posé sur elle. Mais c’est encore plus fort que ça, personne ne peut comprendre à quel point notre amour est unique.

    Je pensais à elle et j’essayais de faire ce que je pouvais pour l’apaiser, pour qu’elle sente que je n’étais pas loin d’elle. Elle était tellement dans un état de bien-être que j’ai su qu’elle s’était endormie.

    Je commençais à me détendre lorsque j’ai vu le ciel s’assombrir. Les ombres approchaient, il me fallait aller chercher les autres.

    J’allais plus vite qu’eux et pourtant lorsque je suis arrivé devant la maison de Lize elles tournaient déjà autour, je les entendais griffer les carreaux. Lize était réveillée et elle avait peur. Les ombres essayaient d’entrer, j’espérais que nos protections ne tomberaient pas. Elles étaient plus fortes, je le sentais. Mon halo de lumière était intense et il me fallait tenir bon en attendant que mes amis arrivent.

    Il fallait que je  tienne les ombres éloignées de la maison. J’essayais d’étirer mon halo mais ça me devenait impossible surtout que maintenant elles en avaient après moi. J’espérais que mon oncle ne tarde plus à arriver j’avais besoin de leur aide. Elles me bousculaient, je savais que Lize ressentirait ma douleur. Aldaron, Soren et Edwald sont arrivés enfin. La lumière était dense mais elles en avaient encore après moi.

    J’étais maintenant agenouillé sur le sol il fallait que je protège Lize. J’ai fait en sorte que mon énergie m’enveloppe afin que je puisse lancer des protections supplémentaires sur la maison. Les ombres cherchaient à faire quelque chose. J’avais l’impression d’être pris au piège, elles nous testaient j’en étais sûr à présent. Pourquoi en avaient-elles après moi. J’ai compris en sentant la panique de Lize, elle me voyait souffrir et ne pouvait plus le supporter. Les ombres voulaient la faire sortir de la maison et c’est ce qu’elle fit.

    -          - Non ! criais-je. Rentre tout de suite. C’est ce qu’ils veulent. C’est un piège pour te faire sortir.

    Mais elle n’a pas eu le temps de faire demi-tour, les ombres lui barraient le chemin et s’étaient postées devant sa porte. Alors nous nous sommes tous positionnés autour d’elle, il fallait la protéger. Nous avons rassemblé nos énergies afin que notre lumière forme un dôme protecteur autour de Lize. Une chaleur bienfaitrice l’entourait et je savais qu’elle le ressentait. Il nous fallait faire fuir les ombres, il nous fallait utiliser la magie, nous n’avions pas le choix. Nous avons continué jusqu’à ce qu’elles aient toutes disparues.

    Puis ce fut le silence. Je me suis retourné vers Lize, elle était si épuisée qu’elle s’est retrouvé à son tour à genoux sur le sol. Je me suis précipité vers elle pour la prendre dans mes bras.

    -          - Ramène-la chez elle et prend soin d’elle, me dit mon oncle. Nous veillerons.

    Je savais que l’on était en train d’enfreindre les règles que nous avaient donné ses parents. Je l’ai déposé délicatement sur le canapé. Je lui caressais les cheveux, je savais que ça l’apaisait. Son cœur battait si fort. Je la regardais, ses larmes coulaient sur son visage. J’avais pris conscience avec elle du danger qu’elle risquait tous les jours à cause de moi et ça m’attristait.

    -          - Pourquoi es-tu sortie ma princesse ?

    -          - Les ombres t’attaquaient je ne pouvais pas le supporter, il fallait que je te rejoigne.

    -          - C’était un piège. Il voulait savoir à quel point nous étions attachés l’un à l’autre. Ils ont un plan, je le sens. Cette fois-ci j’ai été obligé de te quitter quelques minutes pour demander du renfort.

    -          - C’est à ce moment là que je me suis réveillée. J’ai senti que tu n’étais plus là.

    -          - Oui je sais. D’ailleurs il faut que l’on parle de certaines choses. J’ai omis de te les dire pour ton bien, maintenant je sens qu’il y a urgence. Je t’en parlerai demain lorsque tu seras reposée.

    -          - Oh mon dieu ! Que vont dire mes parents ? Les voisins…

    -          - Chut ! Calme-toi. Tes voisins n’ont rien vu, rien entendu. J’ai depuis longtemps fait le nécessaire pour que la magie protège cette maison donc tu n’as rien à craindre. Même si un voisin est sorti il n’a vu qu’une rue paisible sans personne à l’horizon.

    -          - Et tu peux faire d’autres tours que celui-ci ?

    -          - Oui, mais ça nous prend beaucoup d’énergie. On ne le fait que lorsque c’est nécessaire. Il n’y a que dans mon monde où je peux me servir de mes pouvoirs à longueur de temps car la nature nous ressource continuellement.

    -          - Tu sais que tu n’as pas le droit d’être ici.

    -          - Oui mais je t’ai dit aussi que je rentrerais si tu étais en danger.

    -          - Et je suis en danger ?

    -          - Oui. Tous les jours. Mais ils ne reviendront pas cette nuit.

    -          - Tu es sûr ?

    -          - Oui. Il voulait se rendre compte de certaines choses. Comme je te l’ai dit ils nous ont tendu un piège. Repose-toi maintenant on parlera demain.

    -          - Tu reste avec moi ?

    -          - Oui ma princesse. Je ne te quitte pas !

    Elle s’endormit dans mes bras et je lui transmettais ma force bienfaitrice enfin ce qu’il me restait et lui caressait les cheveux.

    Elle ne s’est même pas rendu  compte que je la transportais  dans sa chambre. Je me suis allongé près d’elle et j’ai regardé les lieux. C’était assez féminin mais sans chichi non plus. La pièce était petite et claire avec quelques pointes de couleurs. Elle lui ressemblait assez bien. Je regardais sur sa table de chevet sa boite à musique, je souriais. Lorsque je penserais à elle je saurais où elle se trouverait. Son odeur planait et elle était plus forte que lorsqu’elle venait dans ma chambre. Je me sentais bien avec elle. J’ai fini par m’endormir, j’avais perdu beaucoup de forces.

    Je n’aurais pas dû rester si près d’elle. J’aurais dû rester sur son fauteuil à côté de la fenêtre ou même en bas sur le canapé. Je m’en suis rendu compte lorsque j’ai senti sa main sous ma chemise. Je me réveillais, mes sens également. Je ne pouvais pas me contrôler, je frissonnais de plaisir. Elle le savait, elle me regardait intensément. Elle a déboutonné ma chemise tout doucement, caressé mon torse, s’est attardée sur ma marque de naissance. Pourquoi me fait-elle subir un tel supplice ? J’avais très envie d’elle et elle le devinait. Ses pensées étaient tellement explicites. Mon désir pour elle bouillonnait dans tout mon corps.

    Nous nous sommes embrassés avec fougue, plus rien ne comptait à part nous. Nos caresses prenaient des chemins inconnus pour elle comme pour moi. Nos cœurs battaient à l’unisson. Nos corps se mélangeaient à la perfection jusqu’à ce qu’ils ne fassent plus qu’un, enfin.

    Son corps frissonnait et bougeait au même rythme que le mien. Ses mains agrippaient mes cheveux. Ses lèvres cherchaient régulièrement les miennes. Nos regards étaient brillants de plaisir. Nos sens étaient remplis de ce désir nouveau.

    Je n’aurais jamais imaginé que ce moment soit aussi parfait. D’une voix rauque et pleine de tendresse je lui ai dit :

    -          - Tu es mienne à présent  ma princesse.

    Ses yeux, son corps, me désiraient encore, tout comme moi je la désirais aussi.

    -          - Je t’aime, me dit-elle avant de me tirer à elle afin que cette nuit ne finisse jamais et que nos corps se mélange à nouveau.

    Il faisait jour, nos doigts étaient enlacés. J’aurais dû avoir honte de m’être laisser aller mais comment ne pas résister à un tel appel amoureux.

    -          - Nous n’aurions pas dû ma princesse.

    -          - Pourquoi ? Tu ne voulais pas de moi sur ce plan-là ?

    -          - Oh si ! La preuve je n’ai pas pu résister bien longtemps. Mais je ne voulais pas avant d’être sûr que nous arrivions à aller au-delà de mon anniversaire.

    -          - C’est de ça que tu voulais me parler hier soir ?

    -          - Oui mais préparons-nous et je t’expliquerais au salon. Ici je risque de perdre mes esprits, lui dis-je d’un air espiègle.

    Elle s’est levée et s’est dirigée vers la salle de bain. Je sentais une douce chaleur s’y échapper. Je me suis approché, elle était si belle, si parfaite. Je lui ai caressé doucement le dos et lui ai déposé de tendres baisers. Elle savait que je la désirais encore. J’avais atttendu ce moment depuis si longtemps que je n’arrivais pas à être raisonnable.

    Le petit déjeuner terminé nous sommes allés au salon. J’avais remarqué quelque chose de surprenant sous la douche et  je ne savais pas comment lui en parler. Comment allait-elle réagir ?

    -          - Qu’est-ce qu’il y a ? Je sens ta tristesse.

    -          - C’est justement de ça que je veux te parler ma princesse. Plus nous nous rapprochons, plus nous ne devenons qu’un.

    -          - C’est normal. Tous les couples le deviennent.

    -          - Tu ne comprends pas. Je suis un elfe et toi une humaine. Et ce n’est pas une image. Pour nous c’est la réalité. Tu sais déjà que je ressens tes humeurs, que je peux t’apaiser. Mais maintenant ça va être dans les deux sens. Je sais que tu as déjà ressenti ça hier soir et c’est pour ça que tu t’es réveillée. Tu as senti ma peur de te laisser seule même pour quelques instants. Tu as senti le mal que les ombres me faisaient et tu t’es sentie obligé de sortir.

    -          - Si ce n’est que cela qui t’inquiète ce n’est pas grave. Je peux gérer.

    -          - Il n’y a pas que cela. Maintenant enfin depuis cette nuit, tu ne fais plus qu’un avec moi. Et si mon père prend possession de mon âme tu ressentiras tout le mal que je ferais autour de moi et le plaisir que j’aurais à le faire. Tu souffriras énormément. Oh non ! Qu’est-ce que j’ai fait ? Je m’étais promis de ne pas succomber !

    -          - Mon amour, je t’aime. Et je suis sûre que c’est cela qui nous sauvera. Ta mère a fait en sorte que tu puisses t’en sortir.

    -          - Je l’espère ma princesse. Il y a autre chose que je voudrais te dire. Dans le monde des elfes ce que nous venons de faire signifie que nous sommes mari et femme.

    -          - Quoi ? Tu rigoles ? Nous sommes trop jeunes.

    -          - Pas dans mon monde. Et puis il y a une chose qui le prouve, lui dis-je enfin tout bas.

    -          - Euh ! Tu me fais peur ! Je vais me transformer en elfe avec de longues oreilles pointues.

    -          - Non, lui dis-je en riant. Ne t’inquiète pas les oreilles ce n’est qu’une légende.

    Elle était heureuse de m’avoir fait sourire enfin.

    -          - Alors ?

    J’avais peur de sa réaction mais je ne pouvais pas faire machine arrière. Il fallait qu’elle le sache maintenant et par moi.

    -          - Tu as dans le bas du dos un tatouage représentant la marque de la famille royale de mon peuple. Je l’ai vu sous la douche.

    -          - Quoi ? Mes parents vont me tuer !

    -          - Je suis désolé mais c’est la preuve que nous sommes mariés. Cette marque prouve à tout le monde que tu es mienne. Et que l’on a fait l’acte nuptial.

    Elle courut vers le miroir qui se trouvait dans l’entrée. Elle voulait vérifier par elle-même que je ne blaguais pas. Elle a soulevé son pull et l’a regardé. Elle se demandait comment elle pourrait le cacher à ses parents. Je l’ai rejoint, je caressais le tatouage du bout de mes doigts. Ce que j’ai ressenti à ce moment était plus de la fierté que de la honte. Comment était-ce possible ? Comme cette marque était apparu sur une humaine. Je pris conscience qu’elle était ma femme et j’aimais cela. J’avais envie d’un avenir avec elle, de fonder une famille. Je savais qu’elle ne m’en voulait pas et j’en étais heureux.

    -          - Est-ce que je dois savoir autre chose ?

    -          - Pas pour l’instant. Mais je ne sais pas ce qui va se passer. Je comprends au fur et à mesure de ce qui arrive. Je ressens les choses. Je ne connais personne comme nous. De part ma naissance je suis déjà quelqu’un d’exception pour mon peuple et c’est une première dans toute l’histoire des elfes que quelqu’un comme moi soit marié avec une humaine.

    -          - Tu ne pourrais pas garder pour toi le fait que l’on soit marié ? J’ai beaucoup de mal à le concevoir alors le dire à quelqu’un….

    -          - Tu regrettes ?

    -          - Non. J’en avais peut-être encore plus envie que toi. Et c’est ma destinée de ne faire qu’un avec toi.

    -          - Il faut que je rentre. Tes parents ne vont plus tarder et je ne veux pas te mettre dans l’embarras.

    -          - Oui ce serait gênant. Mais je ne pourrais pas non plus oublier cette nuit et ce soir tu vas me manquer.

    -          - Hummmm…. Je crois que tu vas faire des rêves très intéressant.

    -          - Mais peut-être que les tiens vont me plaire puisque je suis liée à toi, me dit-elle en rougissant.

    -          - Oh ! Je n’y avais pas pensé, lui dis-je en l’embrassant. Demain matin je passe te prendre comme d’habitude. Je t’aime ma princesse.

    Il y avait un changement en moi, les autres l’ont bien senti lorsque je suis rentré. J’étais troublé et je craignais pour notre avenir mais j’étais heureux et je crois que ça se voyait. S’étaient-ils rendu compte de ce qui s’était passé cette nuit. Lize était devenue ma femme et plus personne n’y changerait rien.

    Allongé sur mon lit je  vivais les pensées de Lize. Elle avait peur mais lorsqu’elle regardait son tatouage dans le miroir de sa chambre son regard était plein de fierté et ça me comblait.


    votre commentaire
  •  

    CHAPITRE  18

     

    Le printemps est enfin arrivé. La nature s’épanouie et se réveille après un long hiver. Il commence à faire plus chaud. C’est beaucoup plus agréable. Bien sûr comme nous avons dit que nous venions d’Islande tout le monde croit que nous sommes immunisés contre le froid mais non. Notre pays est protégé et personne ne peut y entrer sauf pour ceux de l’autre monde ou ceux qui y sont invités comme les gardiens par exemple. Il fait assez chaux avec de temps en temps des pluies très fines et la végétation y est luxuriante.

    Dans ce monde il nous a fallu nous habituer aux différentes saisons, aux températures en dents de scie. Maintenant que le printemps est là j’aime beaucoup notre demeure. Les fleurs vont bientôt s’ouvrir et la propriété est magnifique à cette époque. Les arbres se réveillent après plusieurs mois de sommeil, ce sera plus facile pour nous de reprendre plus facilement des forces.

    Cela fait déjà plusieurs semaines que Lize et moi vivont notre amour au grand jour. Un samedi par mois je vais manger chez ses parents, son père me pose toujours autant de questions où me demande mon avis sur telle ou telle plante qu’il voudrait ajouter à son jardin. J’étais heureux de lui répondre ça m’empêchait de penser aux attaques des ombres que Lize avait subi plusieurs fois déjà. Je n’étais jamais bien loin et j’arrivais assez facilement à les faire fuir. Le 21 juin approche chaque jour et je m’inquiète pour Lize et pour moi aussi. Je sais qu’elle y pense aussi souvent que moi et nous nous demandons si nous tiendrons jusque là et après.

    Les parents de Lize ne veulent toujours pas que je reste chez eux avec leur fille lorsqu’ils partent en weekend. Nous avons envie de leur désobéir mais j’ai besoin qu’ils aient confiance en nous, on ne sait jamais ce qui pourrait arriver dans quelques semaines.

    Mais que penseront-ils de moi lorsque j’aurais disparu et qu’ils verront Lize aussi malheureuse. Comment leur expliquer que c’est contre mon gré que je l’ai abandonné ?

    Pour l’instant je suis là et je veille sur elle en leur absence, je ne suis jamais loin de chez elle.

    Lorsque Lize vient manger chez moi, nous avons beaucoup plus d’intimité, les elfes sont moins possessifs que les humains envers leurs progénitures sauf pour ma mère. Je sais qu’elle n’est pas toujours très à l’aise pendant le repas, elle a du mal à s’habituer à mon oncle qui ne se lâche pas du tout, il tient son rôle à la perfection. Il essaie cependant d’être chaleureux et accueillant mais il garde ses distances. Soren est très agréable comme à son habitude, il se montre charmant. Si je ne savais pas qu’il avait des vues sur Tess j’en serais certainement jaloux. Edwald souffre de plus en plus, il aime beaucoup Lize mais nous voir ensemble lui fait penser à Evguénia. Je lui ai demandé si il voulait rentrer dans notre monde mais il ne le veut pas, il préfère rester ici et devenir l’ombre de lui-même. Ça me fait énormément de peine de voir mon ami aussi malheureux. Evguénia ne s’est montré qu’au premier repas, Aldaron lui en avait donné l’ordre. Depuis elle disparait totalement tant que Lize est chez nous. Je devrais m’inquiéter de ses faits et gestes pendant ses absences mais cela m’arrange car Lize est plus détendue lorsqu’elle ne la voit pas.

    En général nous ne somme pas longtemps à table car j’emmène très vite Lize dans ma chambre. Nos moments d’intimité son intenses, je sens que Lize veut aller plus loin mais je me dois de l’arrêter bien que crois en avoir encore plus envie qu’elle. Mon cœur et mon corps ne tiendront plus longtemps. Que dois-je faire ? Il faut que je la protège de ces souffrances lorsqu’elle m’aura perdu à jamais.

    J’espère toujours que l’on réussira à passer le cap du 21 juin et de pouvoir passer une nuit mémorable contre son corps. Mais avant il faudra que je lui explique ce que ça représente pour notre peuple le fait de faire l’amour avec elle.

    Ses pensées sont de plus en plus claires à ce sujet et elle se pose beaucoup de questions. Elle se doute que je lui cache quelque chose.

    Nous sommes heureux et ça devrait pourtant être suffisant pour le moment.

    C’est très agréable de la voir s’épanouir comme les fleurs au printemps. Elle devient une femme à chaque fois que je la caresse, que je l’embrasse. Elle se sent aimer et ça la rend encore plus belle. Moi aussi j’ai grandi. Avant je ne pensais qu’à m’amuser, maintenant j’aimerais tellement faire des projets. Les sensations que Lize me donne sont intenses et magiques. J’ai envie d’être un homme autant que Lize une femme.

    Les jours passent, le lycée, Lize, mes amis, Tess…

    Tess ? Une jeune fille compliquée je trouve. Elle a toujours de drôle de comportement. Cette fois-ci elle avait décidé d’épier Edwald et Evguénia. Heureusement je savais que Lize lui avait parlé des sentiments d’Edwald. Elle devait vouloir se rendre compte par elle-même que mon ami ne serait jamais amoureux d’elle. Soren remarquait son manège sans comprendre où elle voulait en venir, il avait beau faire des efforts elle ne le voyait toujours pas. Lize a remarqué la souffrance de mon ami et elle a un plan.

    Les filles humaines ont quelquefois des comportements étranges. Elles sont beaucoup plus compliquées et complexes que les garçons. C’est sans doute ça qui les rendent si fascinantes.

    Ce weekend les parents de Lize ne sont pas là et comme à chaque fois Tess passe la nuit chez elle. Je ne les espionne plus autant qu’avant je me contente d’être à l’affût du moindre danger en patrouillant régulièrement. Je sais que Soren n’est jamais loin ainsi qu’Edwald. De toute façon tant qu’elles restent à l’intérieur de la maison elles sont en sécurité.

    Je devrais être plus vigilant la semaine prochaine, Lize sera seule, Tess doit partir avec son père. Si je pouvais lui tenir compagnie.

    La semaine est passée très rapidement et les parents de Lize sont partis très tôt. Elle m’a dit qu’elle pensait faire ses devoirs le matin. C’est vrai qu’en ce moment les profs ne sont pas sympas avec nous, nous sommes inondés de devoirs et ils nous bombardent d’examens. Je dis ça mais ça ne me gêne pas, nous n’avons pas beaucoup besoin de travailler nos aptitudes nous permettent d’avoir énormément de facilités pour tout ce qui concerne notre scolarité dans ce monde. Malgré tout j’aime beaucoup l’anglais et l’histoire et je travaille assidument ces matières. Je trouve cela plaisant.

    Cet après-midi je dois passer prendre Lize. Nous allons au cinéma avec Soren, Edwald e Tess. Mais nous devons aller à la première séance car Tess doit partir tôt.

    Le film était sympa il y avait tout ce que l’on peut rêver intrigue, action, aventure et même une pointe d’amour. Lize regarde Tess qui s’est installée entre Soren et Edwald. Hum je crois bien qu’elle a mis son plan à exécution car Tess commence à s’intéresser à mon ami. Edwald quand à lui est parti tout de suite après le film je ne sais vraiment pas quoi faire pour lui. Soren est parti peu de temps après Tess. Je me demande si il ne l’a pas rejoint pour lui proposer de la raccompagner.

    Je me retrouve enfin seul avec Lize. Nous prenons la direction du parc. Elle sait que j’aime les odeurs et les parfums qui s’y trouvent à cette période.

    -          - Ton monde te manque ? me demanda-t-elle.

    -          - Un peu c’est vrai. Mais je ne peux plus y aller. Je souffrirais encore plus de te laisser ici sans moi.

    -          - Mais tu y retourneras ?

    -          - Oui. Bien sûr. En visite seulement.

    -          - Mais je croyais que tu devais succéder à ta mère.

    -          - Oui dans de très très longues années.

    -          - Quand je serais très vieille et toi toujours beau et jeune.

    -          - Arrête s’il te plait. Je ne veux pas que l’on parle de ça pour l’instant. Tu sais que je n’ai peut-être plus autant de temps que ça pour être avec toi. Laisse-moi en profiter je te le demande.

    -          - Tu ne partiras pas avec ton père. Je me battrais pour que ça n’arrive pas. Je ne perdrais jamais espoir.

    -          - Tu pourrais mourir, tu en es consciente ?

    -          - Oui si c’est le sacrifice pour te sauver je le ferais.

    -          - Et j’en mourrais.

    -          - Quoi ?

    -          - Je te l’ai déjà dit ma princesse. Nous pouvons mourir d’une très grave blessure mais également d’un très grand chagrin d’amour. Donc si tu meures je mourrais avec toi.

    -          - Mais…

    -          - Je sais ma princesse, lui dis-je avec tristesse. Mais je me suis forcé à lui sourire avant de rajouter. Il ne nous reste plus qu’à survivre au 21 juin.

    Nous nous sommes employé à changer de conversation. Ses pensées se portaient sur le jour de mon anniversaire. Mais pour elle aussi c’était une évidence nous étions fait l’un pour l’autre. Nous étions liés pour la vie malgré notre avenir incertain.


    votre commentaire