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    CHAPITRE  12

     

    Je suis un peu arrivé en avance au parc. Le banc sous le kiosque était libre, j’allais m’y installer.

    Je songeais à cette journée. Beaucoup de choses s’étaient passées. Je savais maintenant que JD voulait Lize et cela depuis longtemps. Je m’en suis rendu compte à sa façon de nous observer au réfectoire. Ça ne va pas être facile pour Lize de construire une relation avec moi si son meilleur ami me déteste. Je ne veux pas lui en parler, je ne veux pas influencer son jugement. Elle prendra ses propres décisions si elle veut être avec moi. Comme pour moi, je vais surveiller mes arrières avec Evguénia. Elle prépare quelque chose mais quoi !

    J’entendais des pas dans l’allée, c’était elle. Pourquoi était-elle bouleversée ?

    Je me suis levé à son approche et je lui ai pris la main. Je me suis permis de me pencher vers elle pour déposer un léger baiser sur sa joue. A cet instant j’ai entendu son cœur s’accélérer et le mien également. Je voulais aller plus loin, toucher ses lèvres de ma bouche. J’ai soutenu son regard, elle en avait envie également. Je lui ai souri et je l’ai emmené s’assoir sur le banc. Si je l’embrassais maintenant je ne serais plus capable de lui parler.

    -          - Dure journée ? lui demandais-je.

    -          - Pas dure, mais particulière.

    -          - Je t’avais promis que tous se passerait bien.

    -          - Oui sauf que ton amie Evguénia n’a pas l’air de nous apprécier.

    -          - Ne t’occupes pas de ce qu’elle pense, elle est comme ça avec tout le monde. Mais ton ami JD n’avait pas l’air de nous apprécier, enfin de m’apprécier.

    -          - Je suis désolée, je ne comprends pas ce qui lui arrive. Il est plus sociable d’habitude.

    -          - Je crois qu’il est jaloux. Il n’apprécie pas que tu vois un autre garçon.

    Je m’étais pourtant dit que je ne lui en parlerais pas. Je ne veux pas l’influencer. Mais il me faut rester franc avec elle surtout si elle me pose des questions sur Evguénia.

    -          - Mais c’est mon meilleur ami. Je le considère comme tel et ça ne changera pas.

    -          - Mais lui il veut peut-être que la situation change ?

    -          - Tu sais je peux te dire la même chose sur Evguénia. Elle me jette des regards qui me glace le sang et elle te regarde très souvent.

    -          - Sauf que moi je le sais. Evguénia est amoureuse de moi depuis longtemps maintenant mais ce n’est pas elle qui m’intéresse.

    -          - Elle est pourtant belle.

    -          - Sans doute mais pas autant que toi.

    Je voyais à son regard qu’elle jugeait ce que je venais de lui dire. Avait-elle des doutes sur mes paroles ?

    Je la sentais troublée. Elle avait un tas de mélanges d’émotions. J’aurais tellement voulu entrer dans ses pensées.

    Elle regarde intensément mes lèvres. Si tu savais comme j’aimerais à cet instant que tu diriges les tiennes vers les miennes.

    Il faut que je me ressaisisse encore une fois. Avec elle je dois me contrôler tout le temps. Ecoute ton cœur et prend ton temps.

    Je lui ai souri il fallait que nous changions de sujet de conversation.

    -          - Tu n’as pas des questions à me poser cette fois-ci ?

    J’aime la faire rougir comme en ce moment.

    -          - Ah oui ! Mais tu les évites le plus souvent. Est-ce que tu peux me parler des ombres ? Est-ce qu’elles sont dangereuses ?

    -          - Je vais essayer mais il y a encore des choses que je ne peux pas te dire, que oui les ombres sont dangereuses mais elles ne peuvent pas entrer dans ta maison ou autre habitation. Tant que tu es à l’intérieur elles ne peuvent rien te faire. Les ombres représentent le mal. Elles te veulent du mal et j’en suis désolé.

    -          - Mais pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? Elles me veulent quoi ? Ma famille est-elle en danger ? me demanda-t-elle un peu paniquée.

    Je n’aurais pas dû lui dire tout ça maintenant. Pourquoi j’ai eu le besoin de tout lui déballer.

    -          - Chut ! Calme-toi ! Ta famille ne risque rien, seulement toi. Pourquoi ? J’ai peur de ta réaction si je te dis pourquoi.

    -          - Je préfère savoir.

    J’hésitais. Je ne voulais pas qu’elle me fuit. Mais elle devait se préparer à ce qui l’attendait et rester sur  ses gardes. Je la regardais dans les yeux peut-être pour la dernière fois et ça me rendait si triste.

    -          - C’est à cause de moi, lui dis-je désespéré.

    -          - Quoi ? s’écria-t-elle. Quel rapport ?

    -          - Elles savent que je t’ai choisi et elles veulent te détruire.

    J’avais du mal à parler, je sentais ma voix tremblée.

    -          - Tu m’as choisi ?

    -          - Oui.

    C’est ce moment là qu’elle choisit pour poser délicatement sa main sur ma joue et me caresser le visage. Malgré toute la tristesse que je ressentais j’étais le plus heureux des hommes.

    Sa main m’électrisait totalement. Elle s’est approchée, je n’osais pas bouger, j’avais peur de me réveiller et de voir qu’elle n’était plus là. Et pourtant elle était là, elle me regardait, s’approchait encore jusqu’à ce qu’elle dépose un baiser sur mes lèvres.

    Ce que je désirais avait enfin eu lieu, notre premier baiser. Il fallait qu’elle sache que j’en avais autant envie qu’elle. Je mis mon bras autour de sa taille qui était fine et délicate et mon autre main je l’ai placé sur sa nuque sous ses cheveux qui me caressaient délicatement la peau. Je l’ai tiré vers moi, je voulais sentir son corps contre moi. Et je l’ai embrassé, pas un simple baiser, un vrai et long baiser. Doucement, délicatement pour commencer afin de voir si elle en avait autant envie que moi. Mais lorsqu’elle a mis ses doigts dans mes cheveux alors j’ai su que je pouvais me fondre en elle avec fougue cette fois-ci. C’était mon premier vrai baiser et j’avais vraiment aimé les sensations que ça me procurait ainsi que celles que ça procurait à Lize, surtout lorsqu’elle ouvrit la bouche et que nos langues s’effleurèrent.

    Nous étions essoufflés, nos regards ne se détachaient pas l’un de l’autre. Je venais de m’apercevoir que la nuit était tombée, il devait déjà être tard. Je savais qu’il était temps de se séparer mais je n’en avais pas envie. Je désirais rester avec elle. Elle s’est levée, moi aussi. Nous étions un peu engourdis d’être resté aussi longtemps assis.

    -          - Est-ce que je peux te raccompagner ? lui demandais-je d’une voix douce.

    -          - Oui si tu veux. De toute façon mes parents ne sont pas là.

    -          - Tu ne veux pas qu’ils me voient ? lui demandais-je tristement.

    -          - C’est pas ça. C’est que tu es le premier garçon qui me raccompagne chez moi. Je ne sais pas comment ils vont le prendre.

    -          - Et tu va leur dire pour moi ? Parce que je compte bien venir te chercher tous les matins.

    -          - Non ! C’est impossible ! Pas maintenant. Laisse-moi un peu de temps, et puis il y a Tess.

    -          - Mais Tess n’est pas un problème, elle continuera à faire la route avec nous. Mais c’est d’accord je te laisse un peu de temps.

    Seulement un peu de temps. Il va falloir que les autres prennent la voiture d’Aldaron. Il faut que je pense à lui en parler ce soir.

    C’est main dans la main que nous sommes sortis du parc. Elle regardait les rares personnes que nous croisions mais ils ne nous regardaient même pas. Nous arrivions près de sa maison, je ressentais sa tristesse, elle non plus ne voulait pas me quitter.

    -          - Tu sais j’ai encore beaucoup de questions sans réponses.

    -          - Le contraire m’aurait étonné. Je pense qu’il va falloir que tu patientes encore un peu. Je ne veux pas que tu t’inquiètes, je veux seulement prendre le temps de t’expliquer les choses. Je te demande d’avoir confiance en moi. Je peux te promettre qu’un jour tu sauras la vérité, il ne peut en être autrement de toute façon.

    -          - Est-ce que cette vérité te fait peur ? me demanda-t-elle.

    -          - Oui. Lize tu ne l’as peut-être pas encore remarqué mais je me suis très attaché à toi. Et la vérité peut t’éloigner de moi.

    -          - Je….. je ne sais pas ce que je dois te dire. Pour l’instant je ne sais pas toute la vérité. Bien sûr je me pose des questions et j’ai peur de ce qui peut se passer surtout depuis que tu m’as dit que j’étais en danger. Ne peut-on pas tout simplement profiter de chaque instant pour le moment, parce que…

    -          - Parce que…. ? lui demandais-je doucement.

    -          - Parce que moi aussi je suis très attachée à toi.

    Elle est attachée à moi. Je n’ai pas pu m’empêcher de lui sourire. Je pris son visage dans mes mains et je l’ai embrassé tendrement. Elle venait de me faire sans le savoir le plus beau des cadeaux. Elle est mienne, nos destins étaient liés maintenant et pour toujours. Et tout naturellement parce que c’était ce qu’elle était maintenant vu mon rang , je lui dis.

    -          - A demain ma princesse.

    Je me suis éloigné en écoutant son cœur qui battait la chamade. Il me fallait reprendre mes esprits autant d’amour pour quelqu’un était impossible et pourtant je ne regrettais pas d’être venu dans ce monde pour que mes rêves deviennent réalité.

    Je suis rentré, les autres m’attendaient pour le repas. Mon oncle a remarqué quelque chose car lorsque nos regards se sont croisés il a souri. Ce qui m’a fait pensé à ce que je devais lui demander.

    -          - Aldaron est-ce que les autres pourraient prendre ta voiture pour aller au lycée ?

    -          - Oui. Pour combien de temps ?

    -          - Euh…. Et bien pour un long moment j’espère. Je voudrais aller chercher Lize et son amie Tess.

    -          - Elles ne peuvent pas y aller à pied ? dit sèchement Evguénia.

    -          - Tes sarcasmes commencent à m’énerver, lui répondit Aldaron. N’oublies pas pourquoi tu es là et surtout n’oublies pas à qui tu parles. C’est la première et dernière fois que je te fais la remarque Evguénia. Jusqu’à présent je n’ai pas voulu m’en mêler mais là vois-tu, tu commences à aller trop loin.

    Elle demanda à mon oncle si elle pouvait prendre congé. Il accepta et on entendit une porte claquée.

    -          - Tu peux me dire à quoi tu pensais lorsque tu as accepté qu’elle nous accompagne ? Elle déteste les humains en général et Lize en particulier.

    -          - Je voulais qu’elle comprenne par elle-même que je ne pourrais jamais être avec elle et …

    -          - Et quoi ? Tu as encore beaucoup à apprendre mon neveu. Les femmes peuvent être de redoutables ennemies si elles sont poussées par la jalousie.

    Il nous laissa là tous les trois. Soren et Edwald ne disaient rien. Le silence était pesant.

    -          - Edwald je suis vraiment désolé. Je vois bien que tout le monde souffre à cause de moi. Si je pouvais revenir en arrière lorsque nous étions tous les quatre insouscients et heureux je le ferais.

    -          - Mais si tu le faisais tu n’aurais jamais rencontré Lize. Et je vois bien le changement que ça opère chez toi. Et puis je commence à apprécier ce monde. Pour Evguénia c’est moi seul que ça regarde tu n’y es pour rien.

    Nous nous sommes séparés tôt. Je pense que comme moi tout le monde voulait se retrouver seul dans sa chambre. Dans l’autre monde jamais nous étions seuls si souvent. C’est vrai que j’aimais me ressourcer dans ma cabane perchée en haut des arbres mais il n’y avait pas une journée où nous n’étions pas ensemble. Nous aimions ce monde, le lycée, les humains, c’était vraiment nouveau. Mais depuis que nous sommes ici nous recherchons de plus en plus la solitude. Je pense que c’est de ma faute, j’aime être seul pour pouvoir me connecter à Lize.

    Un coup retentit sur la porte de ma chambre. C’était Soren.

    -          - Je peux te parler ?

    -          - Oui. Tu sais bien que je suis toujours disponible pour vous. Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?

    -          - Et bien. Je voudrais savoir si je pourrais t’accompagner pour aller chercher Lize et Tess.

    -          - Voudrais-tu me voler ma petite amie par hasard ? lui dis-je en souriant.

    -          - Non. Tu sais bien qu’elle ne voit que toi. J’aimerais bien faire un peu plus connaissance avec Tess.

    -          - Je m’en doutais un peu. Mais tu as dû remarquer que Tess n’a d’yeux que pour Edwald.

    -          - Oui. Je sais, me dit-il tristement. Mais peut-être que si elle me connaissait un peu mieux.

    -          - Et bien je ne vois pas d’inconvénients pour que tu viennes avec moi.

    En voilà au moins un qui était heureux. Lorsqu’il est sorti de ma chambre il souriait bêtement. J’espère qu’il n’aura pas de déception, il y a trop de gens malheureux autour de moi.

    Après avoir pris ma douche, je me suis allongé sur mon lit, mes pensées vagabondaient encore vers Lize, vers nos baisers.

    Bizarrement je ressentais encore plus ses humeurs. Je pouvais presque deviner clairement ses pensées. Elle était anxieuse à ce moment. Elle voulait faire quelque chose qui l’a rendait nerveuse. Je fermais les yeux, j’essayais de penser encore plus intensément à Lize, jusqu’où pourrais-je aller. Ça y est j’y étais, elle voulait parler de moi à ses parents. C’était fascinant !

    J’étais vraiment pressé de la revoir demain au lycée. Pressé de pouvoir lui prendre la main et même la prendre dans mes bras.

    Je pris machinalement mon boitier, il y avait un message.

    J’ai parlé de toi à mes parents.

    Lize.

    Je ne voulais pas lui répondre oui je sais je l’ai vu dans tes pensées.

    Je pris mon bloc bleu et écrivit.

    Merci.

    Bonne nuit ma princesse.

    Je ressentais son cœur battre si fort à moins que ce ne soit le mien.

     


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    CHAPITRE  11

     

    Je me suis levé tôt. J’ai demandé à mes amis de venir me rejoindre au salon. Evguénia me fixait je crois qu’elle devinait de quoi nous allions parler.

    -          - Je voulais vous dire qu’hier j’ai rencontré Lize. Nous avons parlé, du moins nous avons fait connaissance. Je vais donc vous présenter à elle tout à l’heure au lycée. J’aimerais pouvoir passer plus de temps avec elle et je vous demanderais également d’être aimable avec ses deux amis Tess et JD.

    -          - Y’a pas de problèmes pour moi, me dit Soren. Mais ça je m’en doutais un peu de sa part.

    -          - Je suis obligée d’assister à ça ? me dit Evguénia.

    -          - Tu m’avais fait une promesse c’était la condition pour que tu viennes avec nous. Maintenant si tu ne veux pas être aimable c’est ton problème. Mais attention à ce que tu dis ou ce que tu fais devant Lize.

    Sur le chemin qui nous menait au lycée je me demandais si j’avais tout sous contrôle. Il faut que je positive tout se passera bien. Nous nous sommes postés à un endroit où j’étais sûr qu’elle passerait avec ses amis. D’ailleurs je voyais déjà son ami JD qui allait à leur rencontre.

    Tiens, il leur proposer d’aller au cinéma samedi soir. C’est son jour de congé. C’est vrai j’avais presque oublié qu’il travaillait chez Christopher.

    Nous nous sommes approchés, je me demandais quelle serait leur réaction.

    -          - Bonjour Lize.

    Elle a été surprise d’entendre ma voix et s’est retournée brusquement. Elle me fixait. Son ami JD n’avait pas l’air de comprendre, il ne devait pas être au courant de notre petit rendez-vous de la veille.

    -          - Bonjour, me dit-elle enfin.

    Elle rougissait encore, ça devenait une habitude lorsqu’elle me rencontrait. Je voulais toucher cette joue rosit par tant d’émotions. Bon il faut que je me lance je lui ai promis que tout se passerait bien.

    -          - Je tenais à te présenter mes amis. Voici Edwald, Soren et Evguénia.

    Les garçons leur ont fait un signe de la main en leur souriant tandis qu’Evguénia égale à elle-même s’est contentée d’un signe de tête.

    -          - Bonjour, leur dit Lize. Et voici mes amis Tess et JD.

    Son amie Tess est ravie de faire notre connaissance enfin je dirais qu’elle est ravie de faire la connaissance d’Edwald vu l’attention qu’elle lui porte. Mais ça n’a pas l’air de plaire à son ami JD, je n’aime pas du tout le regard qu’il jette à Lize. Il faut que je dise quelque chose avant que nous allions en cours, mais quoi. Je n’avais pas l’habitude de me mêler aux humains et je ne savais pas ce qu’ils faisaient dans ces cas là.

    -          - Je voulais aussi vous demander si vous accepteriez que l’on se joigne à vous au réfectoire ?

    -          - Pas de problèmes, répondit Tess en regardant toujours dans la direction d’Edwald qui ne faisait pas du tout attention à elle.

    -          - Max, dépêche-toi, coupa Evguénia. Tu sais bien que je déteste arriver en retard.

    Je me doutais qu’elle montrerait son mauvais caractère à un moment ou à un autre. Subtilement elle essaie de faire comprendre aux autres que je suis sa propriété. C’est peine perdue j’ai déjà dit à Lize que je n’étais pas avec elle. En y songeant je suis heureux qu’elle m’est posée  cette question.

    -          - A tout à l’heure, rajoutais-je en la regardant avant de m’éloigner vers le bâtiment principal.

    J’entendais leur conversation JD n’était pas content, il haussait la voix en leur demandant des explications. Lize lui parle de notre rendez-vous et…. Elle lui dit que je lui plais. Je souriais, les autres me regardaient, ils devaient me prendre pour un fou. Evguénia faisait la grimace, elle aussi avait entendu ce qu’ils se disaient. Lize est bouleversée, je ne veux pas qu’elle se fâche avec ses deux seuls amis à cause de moi.

    Mais déjà la sonnerie des débuts des cours retentissait et tout le monde courait pour ne pas être en retard.

    La matinée fut longue. Je n’écoutais pas spécialement les cours. Je n’attendais qu’une chose la retrouver tout à l’heure. Je voulais que tout soit parfait mais comment ? C’est la première fois que nous sommes en total autonomie dans ce monde. Nous allons faire parti d’un groupe comme tout ceux que l’on voyait ici se réunir au lycée ou lorsqu’il faisait beau sur les pelouses. Je les observais, ils riaient, discutaient, chahutaient. Ils étaient insouscients et heureux. Parmi eux beaucoup flirtaient. Je voulais que ça se passe comme ça pour nous aussi, du moins je l’espérais.

    Nous sommes arrivés les premiers au réfectoire. Ça tombait bien je voulais faire en sorte que Lize soit en face de moi. Nous avons choisi une grande table. Evguénia a voulu s’assoir à côté de moi mais vu mon regard elle s’est abstenue et est allée s’installer plus loin. Je savais qu’elle avait pris une place où elle pourrait regarder Lize. Edwald et Soren avait laissé une place vide entre eux deux. Tess ne va pas manquer l’occasion de s’installer à cette place.

    Les voilà enfin. JD s’est dirigé vers moi. Je comprenais ce qu’il voulait faire alors j’ai fait signe à Lize pour qu’elle vienne en face de moi. Son ami n’était pas très content alors il a coupé l’herbe sous le pied de Tess en allant s’installer entre Edwald et Soren. Tess lui a lancé un regard qui voulait dire qu’elle aura une explication avec lui un peu plus tard. Notre réunion commençait mal. Je me suis rendu compte que tout le monde nous regardait. Ça leur paraissait bizarre que l’on se mélange avec d’autres élèves. En y réfléchissant c’est vrai que nous n’avons jamais fait l’effort de faire parti d’une autre groupe que nous quatre. Mes amis avaient du succès auprès des filles, je pense que ça les amusait de rester mystérieux.

    Je me doutais qu’il y en avait qui me regardait intensément mais je ne désirais qu’une seule fille, celle qui s’installait à ce moment même en face de moi. Et j’avais assez de problèmes avec Evguénia pour en ajouter d’autres.

    Nous gardions tous le silence, ça devenait embarassant.

    Soren engagea  tout d’un coup la conversation. Ouf ! Merci mon ami. Et en plus il essaie de s’intéresser à JD le plus réfractaire, en lui parlant de la piscine. Je sentais que Lize se décontractait elle aussi était reconnaissante à Soren. Et  au bout de quelques minutes nous parlions comme tous les autres groupes que j’avais pu observer, surtout des cours, du lycée, mais c’était un bon début.

    Pendant ce temps je pouvais regarder Lize sans me cacher. De son côté elle n’osait pas me regarder et pourtant je désirais tellement que ses yeux verts se plongent dans le bleu intense des miens.

    Je voulais un autre rendez-vous avec elle, la voir seule. Au moment de partir je me suis mis derrière elle. Le parfum de ses cheveux me sautait au visage et mettait en alerte tous mes sens. Je me suis penché vers son oreille et lui ai chuchoté.

    -          - Je t’attends tout à l’heure au même endroit à 16 heures.

    Elle me fit un signe d’ acquiescement avec la tête et alla rejoindre ses amis.

    C’est le cœur battant que j’ai rejoint les miens pour nos derniers cours de l’après-midi.

     


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    CHAPITRE  10

     

    Je me suis levé tôt. Je regardais très souvent l’heure qui s’écoulait trop longuement à mon goût.  Hier je n’en ai pas cru mes yeux, Lize m’a donné rendez-vous. Le moment que j’espérais depuis si longtemps. Je me vois déplier ce petit bout de papier et d’y lire.

    Viens demain matin à 9H00

    Au kiosque dans le parc

    Lize.

    Je l’ai relu plusieurs fois. Comment va se passer cette première rencontre, ce premier vrai rendez-vous. Je n’arrêtais pas de me répéter cette phrase « fais confiance à ton cœur ». Mais mon cœur lui appartenait déjà depuis plusieurs mois.

    Je n’y tenais plus, il fallait que je sois là-bas avant elle. J’avais besoin de l’entendre arriver. Pourvu qu’elle ne change pas d’idées, et si elle ne venait pas. Non, je commençais à la connaitre si elle avait demandé à me voir, elle irait jusqu’au bout. Je la sentais troublée et aussi anxieuse que moi.

    Il  faisait froid et le parc était désert à cette heure-ci. J’étais le premier. Je regardais devant moi les yeux dans le vague, je savais qu’elle arriverait derrière moi. Je ne voulais pas la troubler plus qu’elle ne l’était déjà. Je ne me retournerais pas tout de suite. J’ai entendu des pas dans l’allée, c’était elle, je le sentais. Elle hésitait à avancer. Non ! Elle veut faire demi-tour, Max dis quelque chose, retiens là !

    -          - Non ! Ne pars pas ! arrivais-je à sortir en me retournant.

    -          - Je ….

    -          - Ne t’inquiètes pas. S’il te plait viens me rejoindre Lize.

    Il fallait qu’elle ait confiance, que j’aille doucement, ne pas l’effrayer. Elle avançait doucement mais n’osait pas me regarder et pourtant si elle savait combien je voulais me jeter à corps perdu dans ses yeux verts.

    Sa timidité me charmait ainsi que ses joues qui prenaient une jolie teinte rosée lorsque nos regards se croisaient.

    -          - Je crois qu’il faut que l’on parle tous les deux.

    -          - Oui, me dit-elle.

    -          - J’ai souvent voulu te parler tu sais.

    -          - Ah bon ? Alors pourquoi ne l’as-tu pas fait ?

    Elle commence à poser des questions c’est bon signe. Elle était tellement triste que je ne lui ai pas parlé plus tôt.

    -          - Il me fallait attendre.

    -          - Attendre quoi ?

    -          - Le bon moment.

    -          - Je ne comprends pas.

    Bien sûr qu’elle ne comprend pas. Comment lui expliquer qui je suis comme ça d’emblée. Il faut que je la rassure.

    -          - Je sais. Tout ce que je peux te dire c’est que j’attendais que ce soit toi qui veuille me rencontrer.

    -          - Ce n’est pas très clair tu sais.

    -          - Je le comprends mais je ne peux pas t’en parler pour l’instant.

    -          - Est-ce que je peux te poser quelques questions ?

    -          - Si je peux je te répondrais.

    -          - Est-ce que tu savais qui j’étais au camp cet été ?

    -          - Oui je le savais.

    -          - Comment ?

    -          - Une autre question s’il te plait.

    -          - D’accord mais je mets celle-ci en réserve.

    Je n’ai pas pu m’empêcher de la regarder et de sourire. Je sentais qu’elle ne renoncerait pas. Il me faudra lui répondre à un moment ou à un autre. Mais je la sens troublée, elle ne veut pas me regarder. Mais moi je veux tellement qu’elle me regarde, je veux qu’elle voit dans mon regard combien je l’aime et la désire.

    -          - La mélodie tu l’as vraiment composé pour moi ? me demanda-t-elle d’une voix plus assurée.

    -          - Oui et j’espère qu’elle te plait.

    -          - Elle est magnifique, merci. Pourquoi moi ?

    Et voilà il fallait que je lui réponde, tant pis si elle me prend pour un fou.

    -          - Je t’ai vu en rêve.

    -          - Je suis désolée mais toute cette histoire est impossible, me dit-elle en se levant.

    Je ne devais pas la laisser partir j’ai réussi à lui prendre sa main alors qu’elle se dirigeait vers l’escalier. J’avais le cœur qui battait assez fort au même rythme que le sien.

    -          - Lize, attends ! Je voudrais juste apprendre à te connaitre. Je ne te veux aucun mal, rassure-toi.

    -          - Alors parle-moi de la boite à musique.

    Il fallait que je lui parle, que je commence à lui expliquer ce que je suis pourquoi ne pas commencer par cette boite. Je ne la lâchais pas je voulais qu’elle reste. Alors je l’ai doucement tiré vers moi afin qu’elle vienne s’assoir à mes côtés. Par où commencer, je soupirais.

    -          - Je t’ai vu la regarder dans la vitrine. Mais elle t’était déjà destinée. C’est pour cela qu’elle t’intéressait autant.

    -          - Je ne comprends toujours pas. Comment as-tu fait pour la déposer chez moi, le soir de Noël ?

    -          - Là je peux te répondre. Je l’ai déposé dans ton garage et ton père a fait le reste.

    -          - Et pour le deuxième papier dans la trappe, tu es entré chez moi, dans ma chambre ?

    -          - Non ! Je ne suis ni un voleur, ni un psychopathe. Je ne rentrerais chez toi que si tu m’invites à entrer ou….. si tu étais en danger.

    Je la regardais fixement mais à quoi pouvait-elle penser ? Son imagination prenait quel chemin je me le demandais . En tout cas ça l’avait encore mis mal à l’aise.

    -          - Lize qu’est-ce que tu as ?

    -          - Une question ?

    -          - Oui laquelle ?

    -          - Si je dois t’inviter à entrer chez moi, est-ce que tu es un vampire ?

    Je n’ai pas pu m’empêcher de rire. Je comprenais tout maintenant. D’après ce que j’avais pu entendre Tess était légèrement accro aux vampires. D’ailleurs je ne sais pas ce qui a pu lui mettre une idée pareil en tête si elle savait ce qu’ils étaient réellement.

    -          - Non. Mais je crois que tu écoutes un peu trop ton amie Tess.

    -          - Mais comment le sais-tu ?

    Oh ! En ai-je trop dit ?

    -          - Je sais écouter voilà tout. Donc je ne suis pas un vampire, j’ai seulement reçu une éducation qui ne me permets pas de rentrer chez une jeune fille sans avoir eu son consentement. Soulagée ?

    -          - Oui. Mais ça ne m’explique pas les papiers qui apparaissent et disparaissent de ma boite à musique.

    -          - Elle est magnifique et elle te permet de communiquer avec moi. Je sais que tu as beaucoup de questions en tête mais il se fait tard et je dois partir.

    Je me suis levé  à regret. Je serais bien resté plus longtemps mais j’avais peur de trop en dire. Je sentais qu’il fallait que j’y aille par étape avec Lize ne pas la brusquer. Cependant je lui ai pris la main. Elle ne l’a pas retirée. J’en étais heureux. Nous nous sommes dirigés vers la sortie sans dire un mot. Quelque chose l’inquiétait. Avait-elle peur qu’on la voit avec un garçon ?

    Elle a subitement retrouvé un peu d’assurance.

    -          - Est-ce que tu sors avec Evguénia ?

    Elle veut savoir si je suis avec Evguénia. Tout se mettait en place maintenant. Je savais pourquoi Tess nous surveillait. Avant de comprendre qui je suis elle veut savoir si mon cœur est libre. Si elle savait que mon cœur lui appartenait déjà !

    Avec ma main libre, je lui pris le menton afin qu’elle lève la tête vers moi, je voulais qu’elle me regarde dans les yeux.

    -          - Non. Je ne sors pas avec elle. Tu es rassurée ?

    -          - Oui. Me répondit-elle gênée.

    Il fallait que je m’éloigne car là à cet instant ce que je voulais le plus au monde c’est de la prendre dans mes bras et l’embrasser. Je lui ai lâché la main, en lui souriant tendrement avant de m’éloigner.

    -          - Maximilien !

    Mon cœur battait, elle m’appelait.

    -          - Oui, lui dis-je en me retournant vers elle.

    -          - Tu sais je l’adore ma boite à musique.

    -          - Oui je le sais.

    -          - Merci pour ce merveilleux cadeau.

    Je me suis éloigné avant de ne plus en être capable. Elle aimait sa boite à musique. Mon cadeau l’enchantait.

    Lorsque je suis rentré il n’y avait personne dans la maison. J’ai pris quelque truc à grignoter et je suis allé dans ma chambre. Il y a quelques mois je n’étais pas souvent seul et maintenant la solitude me permettait de ressentir plus facilement les émotions de Lize.

    Mon premier rendez-vous avec elle s’était bien passé. C’était très intense de se trouver si proche d’elle, de son corps. Lui tenir la main avait eu un effet surprenant sur moi. Un bien être comme si j’étais enfin rentré chez moi après un long voyage. Je me demandais quel goût avait ses lèvres et désirais me plonger dans ses yeux verts.

     

    Quelque chose me poussait à ouvrir mon boitier. Avait-elle déjà envie de me parler ?

    Il y avait bien un papier qui m’attendait.

    Est-ce que je peux parler à Tess de notre rencontre ?

    Lize.

     

    Elle me demande la permission d’en dire un peu plus à son amie, et elle veut lui prouver que la boite est magique.

    Dois-je impliquer d’autres humains ?

    Je dois leur faire confiance, je ne peux plus retourner en arrière.

    Je pris mon bloc.

    C’est ta meilleure amie, non ?

    Oui, je te le permets.

    Maximilien.

     

    Depuis que je les observe je sais que Tess ne va pas arrêter de lui poser des questions. Elle va s’en doute être déçue que l’on ne soit pas des vampires. Je me demande pourquoi tout cet engouement pour ces créatures chez les jeunes filles de ce monde. Lize ne croit pas au surnaturel, disons jusqu’à maintenant car elle a dans sa chambre quelque chose qui lui fait croire à la magie.

    Demain je vais pouvoir la voir au lycée. Les vacances sont terminés il va nous falloir reprendre les cours. J’ai passé la soirée avec mes amis. Nous jouons souvent à des jeux de sociétés. Il n’y a pas tous ces choix dans notre monde et nous adorons en découvrir des nouveaux.

    Mon oncle s’absente régulièrement et lorsqu’il est là nous le voyons en général que pour les repas. Le reste de son temps il est dans son bureau. J’aurais aimé avoir plus de relation avec lui, ma mère me manque, nos discussions surtout.

    Je pouvais lui parler quand je voulais mais sur une si longue distance ça m’aurait épuisé inutilement.

    J’espérais que Lize s’endorme paisiblement, j’avais hâte de savoir si ses rêves avaient changé.

    Je pris mon boitier et si je lui souhaitais une bonne nuit ? Un papier y était déjà, elle m’avait devancé.

    Est-ce qu’on peut se parler ?

    Lize.

    Je me suis assis plus confortablement sur mon lit et pris mon bloc et mon crayon.

     

     

    Oui. Et j’en suis ravi.

    Maximilien.

    Est-ce que tes amis savent pour notre rendez-vous ?

    Oui. Mais je n’ai pas à leur dire les détails.

    Pourquoi ?

    Je t’expliquerais une autre fois.

    Je voudrais savoir qui tu es.

    Je sais mais je ne peux pas encore te le dire.

    Comment ça va se passer demain au lycée ?

    Est-ce que je dois t’ignorer ?

    Non !

    Je ne le supporterais pas.

    Tout se passera bien, je te le promets.

    Et les ombres ?

    Je savais bien que tu m’en parlerais.

    Je croyais que c’était la première question que tu me poserais au parc.

    Je t’en parlerais mais c’est trop long pour en discuter par ce moyen.

    Ça veut dire que tu veux bien me revoir ?

    Oui et toi ?

    Oui. J’aimerais beaucoup te revoir.

    Bonne nuit.

    Bonne nuit Lize.

    Fais de beaux rêves.

     

    Je venais de passer une très bonne journée. Lize voulait que l’on se revoie. Elle s’inquiétait pour demain. Il faut absolument que je parle à mes amis avant de partir au lycée demain matin. Il va y avoir des changements et il faut qu’ils le sachent. Cette fois-ci c’est à moi de faire en sorte que tout se passe bien, maintenant qu’elle voulait que notre relation continue.

     


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    CHAPITRE 9

     

    Nous voici à Noël. Contre toute attente Aldaron a bien voulu que nous décorions la maison, sans le sapin car pour nous ça nous était impossible de tuer un arbre même pour cette magnifique fête.

    J’aurais aimé être avec Lize pour la voir ouvrir mon paquet. J’avais réussi à le déposer un jour dans le garage. Comme il était emballé d’un joli papier avec le nom de Lize dessus son père l’a rentré à l’intérieur de la maison avec les autres cadeaux.

    Avec étonnement nous avons passé une bonne soirée. Même mon oncle s’est déridé et nous a raconté les explorations qu’il avait faites  à notre âge. Lui aussi aimait beaucoup se baigner à la cascade, avec sa sœur qui n’était pas encore amenée à devenir reine.

    Mais mon esprit vagabondait il était avec Lize. Elle était heureuse, je le ressentais si fort.

    J’ai laissé les autres devant la cheminée, il faisait si froid, pour retirer dans ma chambre. Je voulais être seul pour ressentir ses émotions.

    Je me suis allongé et je jouais avec mon petit boitier. Il fallait que je fasse confiance en son instinct, elle trouverait la trappe j’en étais sûr.

    Je sentais à cet instant son trouble. Nous y étions, elle avait ouvert mon cadeau. Ses sentiments se bousculaient, l’incompréhension aussi. Elle a reconnu sa mélodie, je la sens fébrile. Elle écoute encore et encore ma musique. Il est temps pour moi de lui envoyer un message. Je pris un petit bloc note bleu dans mon tiroir et marquais simplement.

    Joyeux Noël

    M.

    Je l’ai mis dans mon boitier et je l’ai refermé. Je savais qu’elle allait bientôt le trouver.

    Il était tôt lorsque je me suis levé. Je voulais marcher un peu. J’avais encore rêvé d’elle, de sa peau, de ses lèvres, il fallait que je reprenne mes esprits. Cherchera-t-elle à me rencontrer pour avoir quelques explications ? Etais-je prêt à les lui donner ? Tout ce que je savais c’est que j’avais besoin que l’on se rapproche. Je l’aimais de toute mon âme et je voulais passer du temps avec elle. Combien de temps serais-je encore capable de m’éloigner pour son bien ?

    Je ne pouvais plus voir cet uniforme noir. Je mis un ensemble blanc. Quel contraste !

    J’allais sortir lorsque je me suis encore retrouvé agenouillé sur le sol de ma chambre. Lize est en danger. Pourquoi est-elle sortie de chez elle seule ? En un éclair je me suis retrouvé dans le parc non loin de sa maison. Le ciel était noir et les ombres approchaient. Je l’ai trouvé recroquevillée sous le kiosque, elle avait peur.

    Comme l’autre fois mon halo de lumière est apparu avec une telle clarté que j’en étais moins même éblouie. Il n’a jamais été aussi puissant que depuis que je m’évertue à sauver Lize. Le ciel a repris sa couleur habituelle c’est terminé.

    Je ne pouvais pas détacher mon regard du sien. Elle m’avait reconnu.

    Je lui ai sourit, c’était tout ce que j’étais capable de faire pour l’instant. Elle se doute de quelque chose à mon sujet. Je me suis retourné et j’allais partir lorsque j’ai entendu sa voix.

    -          - Non ! Attends ! …………. Maximilien !

    J’étais déjà loin mais je l’avais entendu m’appelé. J’aimais le son de sa voix lorsqu’elle prononçait mon prénom.

    Je ne voulais pas qu’elle croit que je restais indifférent à ce qui venait de se produire. J’ai repris mon bloc et j’ai écrit.

    Je t’en supplie reste prudente !

    M.

    Je savais que par curiosité elle regarderait encore dans la trappe de sa boite à musique.

    Et contre toute attente elle m’avait enfin répondu, elle avait compris. Je dépliais doucement ce petit bout de papier.

    Merci.

    Elle me disait merci. Merci pour quoi, pour son cadeau, pour l’avoir sauvé dans le parc, pour les deux ? Je voulais y croire, j’aurais seulement voulu qu’elle me demande de la rencontrer.

    Etait-ce encore trop tôt ? Je ne savais pas quoi penser.

    Je me suis dirigé à ma fenêtre et j’ai regardé dans la direction où se trouvait Lize. Comment comprendre ses réactions, ce n’est qu’une humaine. Tout est nouveau pour moi. Comme ça l’est apparemment pour elle aussi.

    Une nouvelle journée commençait.

    Edwald frappa à ma porte et me demanda si je voulais les accompagner pour une ballade. Je lui ai demandé de rentrer et de fermer la porte. J’avais vraiment besoin d’avoir une conversation avec lui.

    -          - Je croyais que le changement d’environnement allait te faire du bien mais je te trouve toujours aussi triste. C’est à cause d’Evguénia n’est-ce pas ?

    -          - On ne peut rien te cacher. Elle t’a dans la peau et je ne peux rien y changer.

    -          - Et tu m’en veux ?

    -          - Non. Je sais que tu as été franc avec elle. Mais je ne peux pas l’oublier.

    -          - Veux-tu repartir chez nous ?

    -          - Non. Je suis ici pour te protéger et je t’ai donné ma parole. J’en ai fait également le serment à la reine. J’ai des obligations et je m’y tiendrais. Est-ce que je peux te poser une question ?

    -          - Oui. Bien sûr.

    -          - Est-ce que tu aimes cette jeune fille ? C’est vraiment celle qui t’es destinée ?

    -          - Oui à 100%. Je ne peux pas t’expliquer mais je sais que c’est avec elle que je veux vivre.

    -          - Fais attention alors, Evguénia n’est ici que pour voir sa rivale. Je la garderais à l’œil ne t’inquiète pas pour ça.

    -          - Je sais. Alors on se la fait cette ballade ? Moi aussi j’ai besoin de me changer les idées.

     

     


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    CHAPITRE 8

     

     

    Les mois se sont écoulés mais pas si vite que ça pour moi. Je rêve toujours de Lize. Quelquefois ce sont mes propres rêves et d’autres je vois les siens. Elle pense toujours à moi ce qui me réconforte.

    A chaque fois que ses parents s’absentent pour le weekend, je passe la nuit à surveiller sa maison. Les ombres ne sont toujours pas réapparues. Est-ce bon signe ?

    Lize et son amie Tess ont parlé de leur frayeur à Christopher. Il a appelé mon oncle pour savoir si une des deux jeunes filles étaient celle dont la reine lui avait parlé. Il lui a dit que pour l’instant ça ne concernait que la famille royale et qu’il n’avait pas à lui donner plus d’informations.

    Mais lui aussi faisait sa ronde lorsque les parents de Lize n’étaient pas là. Quelque part ça me rassurait.

    Noël ! Noël loin de chez moi. Sans ma mère qui m’avait appris cette tradition. Cette fête importante pour la plupart des humains. Maintenant je voyais de mes propres yeux ce que ça représentait. Les gens étaient heureux, ils chantaient, décoraient leur maison. Tout était lumineux et magnifiques. Pour les humains Noël avait quelque chose de magique.

    Il fallait que je trouve un cadeau dans cet esprit de Noël pour Lize. Quelque chose qui lui ferait penser à moi.

    C’est à ce moment là que j’ai vu la boite à musique de ma mère. Oui, c’est une excellente idée. Pour une fois je vais utiliser ma magie. C’est l’occasion non ?

    J’ai fait en sorte qu’elle joue sa mélodie, ce serait parfait. J’ouvris la trappe il n’y avait plus rien. Je l’utiliserais le moment venu. Maintenant jouons le jeu de Noël. Il faut qu’elle sache que ce cadeau vient de moi, mais je ne veux pas lui donner directement.

    C’est avant le weekend que l’idée m’est venue. J’avais entendu que Lize et Tess feraient leurs achats de Noël le lendemain. Je ferais en sorte que Lize remarque la boîte à musique.

    Il y avait énormément de monde. Je pouvais me fondre plus facilement parmi la foule. J’avais utilisé un stratagème pour que ma boite soit dans une des vitrines des magasins du centre commercial. J’espérais qu’elle la remarquerait. Elle ne devait plaire à personne d’autres que Lize, mais il lui serait impossible de l’acheter. De toute façon je ne serais pas loin au cas où.

    Elles étaient chargées de paquets. Visiblement elles aimaient faire plaisir à leur entourage. J’avais le cœur qui battait assez fort. Elles s’approchaient de la vitrine. Lize était subjuguée par la boite et était très déçue de ne pas pouvoir se l’offrir. J’étais heureux mon subterfuge avait l’air de fonctionner.

    Elle s’est éloignée avec regret pendant que je m’approchais mais elle s’est retournée une dernière fois et il en ait fallu de peu pour qu’elle me voie. Je sais qu’elle a senti ma présence mais elle ne fait toujours pas le rapprochement.

    Après avoir récupéré le futur cadeau de Lize, je suis rentré. Les autres m’attendaient. Ils ne savaient rien pour la boite ni sur ce que j’avais l’intention d’en faire.

    Evguénia ne m’adressait la parole que par nécessité. Elle savait que lorsque je m’absentais c’était pour rejoindre Lize. Edwald était de plus en plus triste. Je pense qu’il avait espéré qu’Evguénia se jette dans ses bras après avoir vu que j’aimais réellement Lize. Mais elle restait toujours aussi froide à ses avances.

    Soren adoptait de plus en plus les attitudes humaines. Il se plaisait parmi eux. Au lycée, il regarde souvent Tess, l’amie de Lize mais j’ai bien peur que ce soit Edwald qui l’intéresse. Si elle savait !

    L’amour est un jeu bien dangereux que ce soit dans n’importe quel monde.

    Malheureusement j’ai un mauvais présentiment pour notre avenir. L’amour est cruel mais ça va paraitre égoïste, j’espère que la lumière est au bout du chemin pour Lize et moi.

     


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