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    CHAPITRE  7

     

    Nous sommes samedi. Il n’y a pas de cours pendant deux jours.

    Mes nuits sont remplis de ses rêves dans lesquels maintenant elle m’appelle par mon prénom.

    Moi aussi j’ai appris certaines choses cette semaine. Ses amis s’appellent Tess et JD. Tess est moins réservée que Lize, elle plait beaucoup à Soren. On peut lire en lui comme dans un livre ouvert. Tess nous surveille, je me demande pourquoi.

    Je me suis préparé afin de me positionner à ma place préférée en face de chez elle. Qu’allait-elle faire aujourd’hui ? La maison était silencieuse et la voiture de ses parents n’était plus là. Elle était partie, je ne pourrais pas l’apercevoir avant lundi au lycée. Je m’apprêtais à descendre de mon perchoir lorsque je l’ai vu avec plusieurs sacs, elle rentrait seule. Et si je faisais celui qui passait par là par hasard et qui aimablement lui proposerait de l’aider à porter les paquets jusqu’à sa porte. Non ! Elle va se douter que ce n’est pas une coïncidence. Pas encore, pas de cette manière. J’en avais envie mais il fallait que ce soit elle qui vienne vers moi. Même si ça me torturait d’attendre.

    Je reviendrais demain. Je ne veux pas qu’elle s’aperçoive de ma présence. Elle est d’humeur joyeuse je sais que tout se passera bien pour elle.

    Cet après-midi avec mes amis nous avons exploré le domaine. Ça nous faisait du bien de nous retrouver parmi la nature après une semaine enfermés dans ces bâtiments.

    Nous prenions nos marques et ça nous permettais de retrouver la complicité que nous avions dans notre monde. C’était très agréable de s’assoir pour discuter sous les branches attendris des vieux arbres qui semblaient nous écouter.

    Il commençait à se faire tard, Aldaron nous attendait pour le repas. Lorsque je me suis écroulé tout d’un coup sur le sol. Tout le monde s’est précipité vers moi inquiets.

    Je suffoquais, j’avais du mal à respirer.

    -          - Lize. Lize est en danger.

    Aldaron s’est agenouillé et m’a demandé de respirer profondément, de me ressaisir parce qu’il me fallait aller voir si tout allait bien pour elle.

    Je me suis levé rapidement et disparu de la maison pour me retrouver devant celle de Lize. Les ombres, les ombres tournaient autour, elles passaient devant les fenêtres. Le ciel s’assombrissait. Lize avait peur je pouvais le ressentir. Tess était avec elle.

    Il fallait que je fasse quelque chose. J’ai vidé mon esprit, ai appelé à moi toute mon énergie et la lumière blanche est apparue. Poussé par l’envie de sauver celle que j’aimais mon halo de lumière a pris une telle puissance que j’en fus moi-même surpris. Mais déjà les ombres disparaissaient et le calme est revenu. Je ne voulais pas que Lize ou Tess me voit comme ça. J’avais réussi à invoquer des protections en même temps qu’apparaissait la lumière afin de ne pas alerter les voisins. Maintenant il fallait que j’apaise les deux jeunes filles de cette maison. Heureusement à ce moment là les autres sont arrivés et m’ont aidés à les faire s’endormir tranquillement. J’étais épuisé, je n’avais plus de force.

    Le dimanche je n’ai pas pu aller vérifier que tout allait bien avant la fin de l’après-midi. L’énergie que j’avais puisé en moi la veille m’avait vraiment fatigué. Il fallait que je parle à mon oncle. Il était dans son bureau.

    -          - Je peux entrer ? lui demandais-je.

    -          - Bien sûr Maximilien, entre et ferme la porte derrière toi. Tu veux me parler de quelque chose en particulier ?

    -          - Oui. Je veux te parler d’hier soir. Crois-tu réellement que Lize soit en danger ?

    -          - Oui. En grand danger. C’est pourquoi si tu n’étais pas venu me voir je t’aurais demandé de venir dans mon bureau. Il est temps de protéger sa maison par la magie. Les voisins pourraient se rendre compte de quelque chose.

    -          - Mais ne peut-on pas protéger Lize par la magie ?

    -          - Non. Mais par contre je peux faire en sorte que la maison la protège. Les ombres ne pourront pas entrer à l’intérieur ainsi que dans n’importe quel bâtiment où elle se trouverait. Es-tu rassuré ?

    -          - Un peu. Elle aura quand même un refuge. Je ne comprends pas, comment ont-ils pu  savoir si vite pour Lize ?

    -          - Je pense que ton père a des espions, ils ont su que tu étais loin de chez toi. Je suis persuadé qu’il est au courant pour ce que ta mère a fait le jour de ta naissance. Maintenant ils vont vouloir savoir jusqu’à quel point vous êtes proches. Il va falloir surveiller sa maison lorsqu’elle sera seule.

    -          - Je surveillerais ce n’est pas un problème. Aldaron je sais pas quoi faire. Est-ce que je dois l’oublier et repartir chez nous pour qu’elle puisse vivre sans avoir peur ?

    -          - Je crois que maintenant ça t’es impossible. Tu es beaucoup trop attaché à elle. Fais ce que tu veux mais tu ne pourrais plus vivre loin de cette jeune fille. Et puis même si tu repartais je pense qu’elle serait toujours en danger. Ton père ne prendra pas le risque que ses plans échouent.

    J’ai pris la décision de ne pas brusquer les choses entre nous. Même si il faut que j’attende quelques mois je ne lui imposerait pas ma présence. Je vais me contenter de la regarder et de lui sourire si nos regards se croisent. Mon cœur me dicte d’y aller en douceur et c’est ce que je ferais.

     


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    CHAPITRE  6

     

    La maison était magnifique et immense. Nous avions chacun notre chambre avec une salle de bain individuelle.

    J’avais eu peu de partager ma chambre avec les garçons. J’avais besoin de mon intimité.  Ils savaient que je devais faire connaissance avec Lize mais mon histoire avec elle était très personnelle. Je tenais à l’approcher à ma manière. Je ne savais pas encore comment mais je trouverais.

    Nous avons beaucoup travaillé bien que pour nous ce n’est pas tellement nécessaire. Les cours étaient très faciles et nous avions certaines aptitudes pour apprendre.

    Aldaron est allé nous inscrire dès notre arrivée. Nous étions un groupe d’étudiants venus pour apprendre à vivre aux Etats-Unis. Nous venions d’Islande où nous étions scolarisés dans un établissement très stricte d’où nos uniformes. Je ne comprenais pas les exigences d’Aldaron, c’était beaucoup plus simple de se fondre dans la masse si nous étions habillés comme eux.

    Pendant nos temps libres nous avions le droit de nous séparer pour étudier à notre façon les humains. Evguénia avait apparemment trouvé le centre commercial, Edwald changeait d’endroit à chaque fois et Soren appréciait l’ambiance de la piscine.

    Moi j’allais retrouver Lize. Je préférais dire que j’allais la retrouver car la surveiller n’était pas le mot juste. Plus je la voyais, plus je voulais être avec elle, lui parler.

    Je rêvais toujours d’elle mais ils étaient différents. Ce n’était plus elle l’héroïne de mes rêves mais moi. Je n’ai pas compris au début et puis j’ai su je rêvais ce qu’elle rêvait. Ça me rendait heureux, elle rêvait de moi chaque nuit et ses rêves étaient… pfff…. Assez explicite à mon égard. Elle était amoureuse de moi dans ses rêves mais qu’en était-il lorsqu’elle était réveillée ?

    Ici elle avait deux amis, un garçon et une fille. Bizarrement elle fréquentait le seul endroit qui m’était interdit d’entrer. Elle connaissait Christopher, quelle drôle de coïncidence. Son ami travaillait là et il voulait être proche de Lize. Encore une coïncidence ? Moi et Evguénia, Lize et son ami ! Elle n’avait pas l’air de comprendre qu’il voulait être plus que son ami. Mais elle était heureuse avec eux. Elle riait, elle souriait. Comme je voulais que ce soit avec moi qu’elle soit comme ça.

    J’ai la capacité d’avoir l’ouïe très développée et j’entendais certaines de leur conversation. Lize était inquiète pour la rentrée des classes ? Il fallait que j’essaie quelque chose.

    J’étais devant chez elle. Heureusement dans ce quartier résidentiel  il y avait quelques arbres. J’y étais grimpé lorsqu’elle arriva avec son amie. Son père s’occupait de son jardin. Elle avait de la chance d’avoir grandi avec ses deux parents. Le mien était  un démon et il me voulait du mal.

    Demain nous allons nous retrouver parmi les humains au lycée. Je n’arrivais pas à dormir, j’étais nerveux. Je ressentais le stress de Lize intensément, beaucoup plus depuis que j’habitais ici. Plus je la voyais, plus je sentais sa présence au fond de moi. Etait-ce comme pour mon peuple, je ressentais les humeurs de celle que j’aimais ?

    Il fallait qu’elle se repose. Je ne pouvais pas la laisser comme ça. Je voulais essayer d’utiliser la magie pour qu’elle puisse entendre ma musique. Ça me trottait dans la tête depuis quelques jours. Je vidais mon esprit et pensait à elle. Je m’imaginais lui fredonner la mélodie à son oreille en lui caressant ses longs cheveux. Je m’apaisais enfin, je savais que j’avais réussi.

    J’en ai eu la certitude le lendemain lorsque je l’ai vu si reposer et de si bonne humeur pour ce jour de rentrée. Nous avions le droit de prendre des cours en option. Evguénia avait choisi le cours de sciences, Soren le cours de poésie, moi et Edwald le cours d’histoire. Edwald adorait l’histoire, moi je ne l’avais choisi que parce que Lize y était inscrite. Je voulais absolument partager au moins un cours avec elle.

    La matinée a été longue. Je n’avais pas pu croiser Lize. Elle ne savait pas que j’étais là. C’est lorsque je l’ai vu le midi au réfectoire que m’est venu l’idée de l’aborder. Mais elle se levait déjà, elle partait avec ses amis et était un peu distraite. C’était la solution. Je me suis mis devant elle et me heurta.

    -          - Bonjour.

    Elle leva doucement la tête et je me suis plongé dans son regard. Elle m’avait reconnu, ses joues se teintaient de rouge. Je lui ai souri, j’allais lui demander si elle allait bien mais ses amis sont arrivés.

    -          - Il faut l’excuser ! me dit son amie et ajouta, allez Lize viens on va être en retard.

    Quelle aubaine pour moi, elle avait dit son prénom. Je la regardais.

    -          - Alors, au revoir Lize.

    Je voulais que ce moment ne s’arrête jamais. Mais on la tirait déjà vers les couloirs alors que nous nous regardions toujours.

    J’ai rejoint mes amis. J’étais assez content de moi, j’avais franchi une première étape. Elle m’avait reconnu et elle savait que j’allais dans le même lycée qu’elle.

    Cependant  j’ai eu peur de l’avoir effrayé, à la sortie du lycée elle n’était pas là ses amis étaient seuls.

    Une fois rentré je suis allé dans ma chambre. J’ai vidé mon esprit il me fallait une connexion. J’ai senti qu’elle était très troublée par notre rencontre. Avais-je choisi le bon moment et le bon moyen pour la rencontrer ? Je me posais beaucoup de questions. J’ai essayé de l’apaiser cette nuit mais impossible son sommeil était bien trop agité.

    Je me suis pressé pour aller au lycée. Il fallait que je vois son visage. Me chercherait-elle, m’éviterait-elle ? Je le saurais très rapidement car je me dirigeais vers le cours d’histoire et elle sera là.

    Elle s’est assise à côté d’une fille qui lisait un livre en attendant l’arrivée du professeur. Avec Edwald nous étions au fond de la classe. Je voulais pouvoir l’admirer sans qu’elle s’en aperçoive.

    Mince le professeur nous demandait de s’approcher afin de nous présenter à la classe. Je l’ai vu se raidir mais n’a pas regardé dans notre direction. Lorsqu’elle n’a plus eu le choix que de nous voir elle a levé la tête. Elle était très nerveuse et bougeait sur son siège. Ses joues avaient encore pris une teinte un peu plus soutenue. Ça me faisait craquer.

    J’ai laissé Edwald se présenter le premier, il n’avait pas besoin de parler des uniformes.

    -          - A vous maintenant, me dit Mme Pells, le professeur d’histoire.

    Je me suis avancé. Elle rougissait de plus belle. J’ai tout d’abord regardé la classe et puis comme si un aimant m’attirait j’ai dirigé mon regard sur elle.

    Je ne voulais ma présenter qu’à cette jeune fille aux yeux verts.

    -          - Bonjour. Je m’appelle Maximilien. J’ai également 17 ans et moi aussi je viens d’Islande.

    C’est comme si nous étions seuls. Les autres nous regardaient je le savais. J’ai senti Edwald me pousser légèrement pour que je retourne m’assoir. Mais même à ma table je ne pouvais plus la lâcher du regard.


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    CHAPITRE 5

     

    J’avais demandé à Soren et Edwald de venir dans ma chambre. Nous avions à parler. Je leur ai demandé si ils étaient prêts à quitter notre monde pour venir avec moi aux Etats-Unis. Qu’officiellement ils venaient pour me protéger mais officieusement ils venaient pour vivre une super aventure entre amis.

    Evidemment Soren a tout de suite dit oui. Il l’avait tellement espéré. Edwald a accepté également en me disant que ce serait un honneur d’être mon garde du corps.

    -          - Et moi ? Je peux venir ?

    Nous nous sommes tous les trois retournés. Evguénia se tenait là devant la porte, les bras croisés.

    -          - Si tu es dans les mêmes dispositions que les jours derniers, non. Je préfère que tu restes ici.

    -          - J’ai réfléchi et je veux faire des efforts. Je veux rester ton amie et je ne peux pas être loin de vous trois. Je te jure que je ne te ferais aucun ennui.

    -          - D’accord, lui dis-je en soufflant. Mais au moindre problème je demanderais à mon oncle de te renvoyer ici. Je veux aussi que tu me fasses une promesse.

    -          - Laquelle ?

    -          - Tu ne t’approches pas de Lize, tu ne lui adresseras pas la parole plus que nécessaire.

    -          - Si ça peut te faire plaisir, je te le promets.

    -          - Bien ! Allons voir ma mère maintenant.

    Ma mère nous vit nous avancer vers elle tous les quatre. Elle me regarda et me demanda par la pensée pourquoi Evguénia était-elle là.

    -          - Maman, mes trois amis sont d’accord pour m’accompagner. Nous avons eu une discussion et tout est clair entre nous. Ils savent ce que tu attends d’eux et ils te sont reconnaissants de ta proposition.

    -          - Bien ! Aldaron va vous inscrire au lycée. Vous aurez jusqu’à la rentrée des classes pour étudier et vous mettre au niveau des autres élèves. On ne doit pas savoir qui vous êtes, vous devez vous faire passer pour de simples humains. Etudiez-les le plus possible pendant vos temps libres. Le peuple américain est assez complexe par rapport à ceux qui vivent par ici. N’oubliez pas que vous devez obéissance à Aldaron ainsi qu’à votre prince Maximilien. Partez, allez préparer vos affaires vous partez demain matin. Maximilien reste un moment, j’ai des choses d’ordre privé à te dire.

    Une fois seul avec ma mère j’allais m’assoir sur le fauteuil à côté d’elle. Elle se frottait le front, elle avait l’air songeur.

    -          - Tu vas bien maman ?

    -          - Où as-tu la tête Maximilien ? Pourquoi as-tu accepté qu’Evguénia vous accompagne ? Tu sais les sentiments qu’elle a pour toi et elle va créer des problèmes j’en suis certaine.

    -          - Elle m’a fait une promesse et je demanderais à Edwald de garder un œil sur elle, il en meurt d’envie. Je ne pouvais pas faire autrement, elle était mon amie il y a encore peu de temps. Une personne supplémentaire n’est pas négligeable si nous avons des problèmes.

    -          - Il y a une autre raison mon grand mais là tu joues avec le feu.

    -          - Je sais. J’ai pensé que si elle voyait que c’était Lize que j’aimais, elle me laisserait tranquille. Et avec Edwald dans les parages…

    -          - Ne sous-estime pas Evguénia. Par jalousie les femmes peuvent se montrer machiavélique et ça dans n’importe quel monde.

    Je me suis éloigné après avoir embrassé ma mère et en espérant que je pourrais la revoir avant mes 18 ans. Je savais que pour elle notre séparation était très douloureuse mais c’était elle qui quelque part avait fait en sorte que ça arrive. Elle aurait tellement voulu venir avec nous mais ses obligations l’en empêchaient. Elle était quand même la souveraine de notre peuple la reine Célébrian.

     


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    CHAPITRE  4

     

    J’étais de retour chez moi. Je me sentais vide. J’avais hâte de la revoir. Mes amis se sont doutés qu’il s’était passé quelque chose pendant mon séjour mais ils attendaient que ce soit moi qui leur en parle. Nous étions partis à travers bois comme nous avions l’habitude de le faire jusqu’à une toute petite clairière où nous nous sommes installés.

    -          - Je vais partir très bientôt. Je tenais à que ce soit moi qui vous l’apprenne.

    -          - Tu vas où ? me demanda Edwald. Si ce n’est pas indiscret.

    -          - Je retourne vivre dans l’autre monde, plus précisément aux Etats Unis. Mon oncle a acheté une maison là-bas et dès que j’aurais vu certains détails avec ma mère nous partirons.

    -          - Pourquoi ? demanda sèchement Evguénia. Il s’est passé quelque chose pendant ton voyage avec Aldaron ?

    -          - Evguénia tu oublies quelquefois que Maximilien est le futur roi de notre peuple et tu n’as aucun droit de savoir quoi que ce soit, lui dit Soren.

    -          - Ce n’est rien. Il faut de toute façon que je vous parle de certaines choses.

    Je leur ai raconté l’histoire que ma mère m’avait raconté au sujet de la prédiction. Je leur ai également parlé de cette jeune humaine qui pourrait me sauver de l’emprise de mon père. Que j’allais habiter là où elle se trouvait pour mieux faire sa connaissance.

    -          - C’est une sacré histoire Max, dit Soren à voix basse.

    -          - Je ne vois pas pourquoi tu dois aller vivre là-bas. Une humaine ? Et pourquoi elle te sauverait de ton père ? Les humains sont insignifiants et nous sont inférieurs.

    -          - Evguénia, je n’ai aucun compte à te rendre. Ce qui se passe ou se passera avec Lize ne te concerne pas. Et les humains ne sont pas insignifiants à mes yeux, ai-je été clair ?

    -          - Je suis tout à fait d’accord avec Max. Je trouve les humains fascinants. Tu as vraiment de la chance de pouvoir vivre cette expérience. Alors comme ça elle s’appelle Lize. Elle est jolie au moins.

    Evguénia n’a pas attendu de le savoir, elle a disparu très rapidement, elle était en colère.

    -          - Ne t’inquiètes pas Max, elle va s’en remettre.

    -          - Je l’espère Soren. Elle ne veut pas comprendre que je ne l’aimerais jamais comme elle le désire. Elle est seulement comme une sœur. Je lui ai déjà dit mais apparemment rien ne change. Je suis désolé notre amitié et notre groupe s’éffrite petit à petit.

    -          - Tu n’y es pour rien, me dit tristement Edwald. Il fallait bien qu’un jour ça arrive et on ne peut pas aller contre ses sentiments.

    Nous sommes rentrés silencieusement. Mes amis étaient tristes de notre future séparation. Je n’avais aucune idée sur la date de mon retour.

    J’ai rejoint ma mère à son endroit favori. Elle m’attendait. Je lui ais parlé des sentiments d’Evguénia, de la tristesse de mes amis. Moi aussi j’étais triste, je serais si loin de mon monde.

    -          - Est-ce que tu veux tout arrêter ? Tu désires rester ici ? Je ne t’en voudrais pas tu sais. Je me plierais à ta décision.

    -          - Non. Je veux rejoindre Lize. Je ne pourrais plus aller en arrière j’en souffrirais de ne pas la voir.

    -          - Es-tu sûr que ce soit elle ton âme sœur ?

    -          - Oui j’en suis certain. Je l’ai senti dans tout mon être et dans mon cœur lorsque nos regards se sont croisés. Elle a ressenti quelque chose également, elle sait que l’on est fait l’un pour l’autre mais n’en a pas encore conscience.

    -          - Tu as pris des risques pour la mélodie. A-t-elle eu l’effet que tu voulais ?

    -          - Oui. Elle a entendu la musique et elle est venue vers moi. Tu sais comme moi qu’elle seule pouvait l’entendre.

    -          - Disons que je n’étais pas certaine que ça fonctionnerait aussi bien sur une humaine. Dans notre monde oui mais là dans ton cas il va falloir te débrouiller tout seul.

    -          - Je sais. Tout ce que j’espère c’est qu’elle acceptera qui je suis.

    -          - Tu peux te débrouiller car tu comprends les humains plus que tu ne le penses. Tu as eu la même éducation qu’eux. Je l’ai fait pour de bonnes raisons, j’en suis sûre. Raconte-moi ! Comment tu trouves cette jeune fille ?

    -          - Oh maman ! Elle est si belle. Brune avec de magnifiques yeux verts. Elle me parait douce et gentille. Par contre elle était toujours seule et si triste. Elle aime lire aussi.

    -          - Tu l’aimes déjà ?

    -          - Oui.

    -          - J’ai confiance en toi. Fais attention de ne pas faire de bêtises. Dans l’autre monde il y a des choses qui n’ont pas les mêmes sens que dans le nôtre. Je voulais aussi te donner ça.

    Elle me tendait sa boîte à musique magique avec laquelle nous communiquions il y a encore un peu plus d’un an lorsque je partais plusieurs jours avec mes amis. J’avais de mon côté quelque chose de moins volumineux, c’était un petit boitier qui faisait penser à une boussole.

    -          - Mais maman tu sais bien que nous n’en avons plus besoin depuis mes 16 ans. Et puis j’ai passé l’âge d’avoir ce genre de truc pour m’endormir.

    -          - Emmène-la avec toi. Fais-moi confiance tu lui trouveras son utilité au moment venu. J’ai demandé à quelques gardes de t’accompagner afin de te protéger. Ton père essayera de te destabiliser avant tes 18 ans j’en suis certaine. Sois vigilent à son sujet et ne le sous-estime pas. Tu es en danger mais si tu te rapproches de cette jeune fille, elle deviendra sa proie. Si il y a un problème il y a un gardien à Bothell, il s’appelle Christopher et il tient un café. Lize ne doit rien savoir à son sujet, tu dois te tenir éloigner de cet endroit. Je lui ai téléphoné, tout est arrangé il sait que tu viens habiter dans sa région, je lui ai dit les grandes lignes de la prédiction. Je ne lui ai pas parlé de Lize.

    -          - Maman, crois-tu que c’est nécessaire d’avoir des gardes ? Aldaron suffirait si on doit se fondre parmi les humains. Je ne veux pas qu’on pense que je suis quelqu’un de spécial.

    -          - Je comprends ton point de vue mais tu ne dois pas être seul. Il n’y a pas d’autres solutions.

    -          - J’en vois une mais il faut que tu l’acceptes ainsi que ceux qui sont concernés.

    -          - Je vois que je n’ai pas le choix ! Explique-moi !

    -          - On oublie les gardes et j’emmène avec moi mes amis Soren et Edwald.

    -          - Je savais que tu me le proposerais. Tu es tellement proche de tes amis. Encore quelque chose que tu as en commun avec les humains. Je suis d’accord, tu leur demande et ensuite nous aurons tous une dernière conversation avant votre départ.

    -          - Merci maman.

     


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    CHAPITRE  3

     

    Ma mère envoya mon oncle à sa recherche. Il est revenu le lendemain, tout était prévu, il se rendrait avec moi aux Etats Unis parce que c’était là-bas qu’elle se trouvait et qu’elle était dans un camp de vacances avec d’autres jeunes gens de son âge. Nous ne savions toujours pas son nom.  Mon oncle avait téléphoné à la directrice en se faisant passer pour un riche homme d’affaires qui voulait mettre son fils en sécurité après avoir reçu des menaces à son encontre. Que je me ferais très discret et ne poserais aucun problème.

    Après plusieurs minutes de discussion et la promesse de doubler le tarif de mon séjour cette dame nous donna rendez-vous pour le lendemain.

    Il  fallait maintenant que j’ai une discussion avec mes amis pour leur expliquer mon absence. Ma mère m’avait conseillé de ne rien leur dire pour la jeune fille.

    Nous étions réunis sous le plus vieil arbre de notre village.

    -          - Pourquoi dois-tu partir ? me demanda Evguénia.

    -          - Des obligations familiales. Je dois partir avec mon oncle.

    -          - Pourquoi ne pouvons-nous pas t’accompagner ? demanda Soren. Ce serait sympa !

    -          - Je suis désolé mais c’est une démarche que je dois faire seul.

    -          - Combien de temps seras-tu absent ? demanda Edwald.

    -          - Sans doute une dizaine de jours.

    -          - Si longtemps ! Tu ne peux vraiment pas annuler ? me dit Evguénia.

    -          - Non. Cette fois-ci je ne peux pas y échapper. Soren, Edwald, vous pouvez me laisser seul avec Evguénia. Je vous retrouverais tout à l’heure. J’ai des choses à lui dire.

    J’ai senti le regard froid d’Edwald sur moi. Avec lui aussi, il va falloir que j’aie une conversation. Il faut qu’il sache que je ne prendrais pas Evguénia pour femme.

    Je soupirais. J’avais du mal à regarder mon amie. Je la sentais à la fois nerveuse et excitée. Comment ne pas lui faire de mal ?

    -          - Evguénia avant de partir je voulais avoir une conversation avec toi.

    -          - Je sais Max. Tu veux officialiser les choses entre nous. C’est normal.

    -          - Ce n’est pas du tout ça. Je ne veux pas te faire de peine mais je ne veux pas être ton mari. Je te considère comme ma petite sœur et ça ne changera jamais.

    -          - Non ! C’est ce qu’il y a de prévu depuis toujours. Je t’aime et un jour tu seras à moi.

    -          - Il n’y avait rien de prévu juste les adultes qui nous taquinaient un peu parce que nous étions toujours ensemble. Je n’ai jamais eu les sentiments que tu aimerais que j’ai pour toi et je ne les aurais jamais. Je ne suis pas non plus une chose à qui je peux appartenir. Etant le prince héritier de ce royaume c’est à moi seul de décider de ma vie. Je ne veux pas qu’on  se haïsse mais si il faut en arriver là je te ferais rappeler de tenir ton rang.

    -          - C’est très bien pour l’instant. Je resterai ton amie mais je ne te le jure un jour tu seras à moi !

    Dans l’avion qui m’emmenait vers les Etats-Unis je repensais à Evguénia. Je savais que ça ne serait plus comme avant. Je sentais qu’il faudrait que je surveille mes arrières, elle pouvait se montrer méchante et machiavélique.

    Je n’ai pas eu le temps de parler à Edwald mais vu l’humeur d’Evguénia je crois qu’il a compris que je lui laissais la place. D’ailleurs il n’y avait pas de place à prendre puisque je ne l’avais jamais convoité.

    Mes pensées se dirigèrent vers mon dernier rêve. Je ne sais pas comment m’y prendre, je n’ai jamais parlé à une humaine. Et si je ne lui plaisais pas ? Il faut que ce soit elle qui cherche à me parler. Ma mère m’a demandé de faire confiance en mon instinct, que petit à petit tout deviendrait clair dans mon esprit.

    Une voiture noire nous attendait sur le parking de l’aéroport. Nous avions encore une heure de route avant d’arriver à ce camp de vacances. J’avais hâte de la voir, hâte de sentir sa présence non loin de moi. Comment lui faire comprendre qui je suis, sans lui faire peur. Mon oncle gardait le silence, ça m’arrangeait, je n’avais pas si envie que ça de faire la conversation.

    Il me demanda à notre arrivée de rester pour l’instant dans la voiture, il me ferait signe pour le rejoindre. La directrice nous attendait, elle paraissait gentille malgré ses allures strictes. Ils ont parlé pendant de longues minutes. Mon cœur battait assez fort. Elle n’était pas loin j’en étais certain. Je voulus regarder autour de moi mais à ce moment là mon oncle m’appelait. Je suis descendu très lentement, je ne sais pas pourquoi.

    Mon oncle a exigé que je mette cet uniforme par cette chaleur ? Est-ce qu’il a pensé que nous serions plus crédibles  avec ces ensembles noirs ? J’ai présenté mes respects à la directrice que mon oncle me présentait. Elle nous demanda de la suivre à l’intérieur afin de revoir les détails de ma présence ici.

    J’allais les suivre quand tout à coup j’ai su qu’elle était là. Je sentais son regard sur moi, il m’électrisait. C’était plus fort que moi, je devais regarder. Je me suis retourné et je l’ai vu derrière les arbres plus loin, elle tenait un livre à la main. Lorsque nos regards se sont croisés j’ai su que c’était elle qui m’était destinée. J’ai souri et je suis rentré rejoindre mon oncle.

    On m’avait installé dans un bungalow un peu à l’écart des autres adolescents. C’était la toute première fois que je me retrouvais sans mes amis, sans ma famille, seul. Malgré tout, ça ne m’effrayais pas je la savais là tout près de moi. Demain, je la verrais, j’apprendrais à la connaitre, même si je ne dois pas encore l’aborder.

    J’ai encore rêvé d’elle. Nous étions ensemble. Je lui caressais les cheveux, ils étaient tellement soyeux. Elle me souriait, j’aimais ça. Je voulais la toucher mais à chaque fois je me réveillais à ce moment là.

    Mon oncle me fit parvenir une lettre au bout de quelques jours.

     

    Cher neveu,

    Je peux t’apprendre que la jeune fille s’appelle Elizabeth Howell, elle habite à Bothell près de Seattle. Son anniversaire est le 25 juillet. Ne fais pas d’imprudence. Je vais à Bothell afin d’acheter une maison là-bas.
    Nous en reparlerons plus tard.

    Aldaron.

     

    Une maison là-bas ? J’allais pouvoir vivre près d’elle. A ce moment là je me suis dit que si je n’avais plus qu’un an de liberté, plus qu’un an à être moi-même,  je ne pouvais pas rêver mieux que de passer le reste de mon temps avec cette jeune fille.

    Je sentais le besoin de lui offrir quelque chose pour son anniversaire mais je n’avais pas la possibilité de sortir d’ici et je ne pouvais pas utiliser mes pouvoirs. Il fallait quelque chose qui la surprenne. J’avais emmené ma guitare, je me suis dit qu’elle me tiendrait compagnie. Oui ! Une mélodie. J’allais lui écrire une mélodie. Je commençais à jouer, j’ai ouvert mon esprit et j’ai pensé à son visage, à ses superbes yeux verts et tout naturellement les notes se mettaient en place.

    Ça fait deux jours que je m’arrange pour la regarder sans me faire voir. Mon oncle m’avait appris qu’elle s’appelait Elizabeth mais tout le monde l’appelait Lize. Elle est souvent seule et triste. J’ai encore plus envie de la prendre dans mes bras. Je sais qu’elle ressent ma présence car elle s’arrête et regarde autour d’elle comme pour chercher quelqu’un. Je ne dois pas m’approcher, pas maintenant, pas comme ça.

    Je vais lui jouer ma mélodie cette nuit. Si elle ressent quelque chose pour moi, elle l’entendra et viendra à moi.

    Ce que j’ai fait quelques heures plus tard. Je m’étais installer près du lac avec ma guitare et j’ai joué. Au bout de quelques temps j’ai entendu des bruits de pas, ils étaient encore loin mais ils se déplaçaient doucement. C’était elle. Elle essayait de ne pas faire de bruit. Elle m’observait derrière un arbre non loin de moi. Elle se cachait de moi.

    Je me suis alors retourné dans sa direction.

    -          - Cette musique est pour toi seule. C’est mon cadeau d’anniversaire.

    Je me suis levé et ai pris le chemin des bungalows. Il ne fallait pas que je m’arrête, il ne fallait pas que je la regarde. Je ne voulais pas qu’elle pense que j’étais une sorte de psychopathe. Alors je l’ai laissé là seule au milieu des bois. J’avais senti ses émotions, elle était à ce moment fébrile et tellement fragile.

    Comment pouvais-je partir, la laisser seule alors que mon rêve le plus fou était de la couvrir de baisers.

    Je me suis contenté de l’observer chaque jour sans me faire remarquer jusqu’à son départ.

     


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