• Chapitre 15

     

    CHAPITRE 15

     

    L’aube était arrivée avec mon éveil. Je me suis levé et j’ai regardé par la fenêtre la nature s’éveillée doucement.

    Flâner sous la douche était quelque chose que j’aimais beaucoup. Ça me faisait penser à notre cascade chez nous. Toute cette nature et ces endroits magnifiques me manquaient. J’espérais qu’un jour je pourrais les montrer à Lize.

    Soren m’attendait dans la cuisine. Il était seul. Je lui ai souri.

    -          - Toujours décidé à me suivre ?

    -          - Il te faut un garde du corps, me dit-il en riant.

    Comment Tess va prendre le fait que j’aille les chercher ? Lize va tout lui raconter j’en suis certain. Elle va lui parler de l’attaque des ombres à moins qu’elle ne lui parle que de JD. De toute façon maintenant il n’est plus question que Lize aille à pied au lycée, beaucoup trop dangereux. Nous avons roulé vers Bothell en direction des quartiers résidentiels. Lorsque j’ai tourné dans sa rue je les ai vu toutes les deux devant la maison. Mes yeux fixaient déjà la silhouette de Lize, j’avais hâte de la voir. Tess a perdu son sourire quand elle a vu que ce n’était pas Edwald mais Soren qui m’accompagnait. Soren était gêné il avait compris. Il céda cependant sa place à Lize pour se mettre à l’arrière.

    -          - Bonjour ma princesse, lui dis-je en l’embrassant.

    Hummm ! C’était tellement bon. Ses lèvres m’avaient tellement manqué.

    -          - Edwald n’est pas avec vous ? demanda Tess.

    -          - Non. Il est parti au lycée avec Evguénia, lui dit Soren.

    -          - Ça va ? demandais-je à Lize en lui caressant la main.

    -          - Oui. Je n’ai pas envie de me sauver si c’est ce que tu veux savoir. Par contre je voudrais que l’on se retrouve à la fin des cours. Je crois que nous avons tous à parler. Tess doit savoir et je veux que vous soyez là. Maximilien tu peux voir ça s’il te plait ?

    -          - Tu as raison. Il y a encore trop de choses que tu ignores et c’est important pour votre sécurité que vous appreniez certaines choses.

    J’étais soulagé que Lize veuille encore de moi. Je trouvais qu’elle avait eu une bonne idée. Nous devions nous retrouver en dehors du lycée dans un endroit où nous pourrons parler sans crainte. Tess doit tout savoir. Elle est de toute façon impliquée depuis que les ombres s’étaient prises à elles un soir.

    Nous arrivions au lycée. Je voulais que ce soit une belle journée. Je voyais Edwald et Evguénia qui nous attendaient sur le parking. Je suis descendu et j’ai pris Lize par la taille. Nous avons pris le chemin des cours, la journée va être longue.

    Il était 15 heures lorsque nous nous sommes retrouvés devant nos voitures. J’avais parlé à Edwald et Evguénia de l’idée de Lize. Evguénia n’était pas d’accord mais elle s’est abstenue de tout commentaire. Il nous fallait un endroit calme et tranquille. Je savais que Lize avait pensé à la Cafet l’endroit où se trouvait le gardien Christopher. Mais je n’avais pas le droit de lui en parler. De toute façon elles ne voulaient pas aller là-bas à cause de JD. Aller chez Lize ? Impossible en plus sa mère est là la journée. Soren a proposé que l’on aille chez nous et vu qu’Aldaron s’était absenté pour la journée nous ne serions pas dérangés.

    Tess hésitait, elle avait peur de se retrouver avec nous, dans une maison inconnue éloignée de toute habitation. Elle a regardé Edwald et je crois que c’est la chose qui l’a poussé à accepter. Pouvoir être avec lui a fait pencher la balance de notre côté.

    Nous nous sommes garés devant la maison. Lize admirait la demeure et regardait les différentes plantations alentour. Elle pensait au printemps.

    Nous nous sommes installés au salon. Je tirais Lize vers moi pour que l’on puisse s’assoir ensemble sur un des canapés. Je savais que mes amis ne prendraient pas place avec nous ils avaient compris. Tess s’est assise sur le sol non loin de son amie.

    Le silence était pesant. Chacun devait attendre que quelqu’un prenne enfin la parole. Lize s’est décidée à parler la première en me demandant si elle pouvait tout raconter à Tess. Je lui ai souri en lui faisant un signe de la tête afin de lui donner mon accord.

    Pendant que Lize lui expliquait, Tess ne parlait pas. Elle restait sans voix ce qui était bizarre surtout pour ceux qui la connaissait. Elle devait digérer les informations.

    -          - Vous rigolez là ? Vous vous moquez de moi ? Des elfes ?

    -          - Tess, lui dit son amie. Tu es celle qui devrait le plus y croire, ça fait plusieurs années que tu me bassines avec tes créatures surnaturelles et là tu as l’air sceptique !

    -          - Des elfes ? J’avais pensé à tout sauf à des elfes. Enfin vous êtes tous des elfes ou bien il n’y a que Maximilien ?

    -          - Tous, s’empressa de lui répondre Soren. Nous sommes là pour protéger Max. Dans notre peuple, il y a une hiérarchie comme dans tous les royaumes. Mais comment vous expliquer plus simplement ! Hummm….. Max est en haut de l’échelle c’est le fils de notre reine. Il sera à la tête de notre peuple lorsque sa mère le sentira assez mûr et capable de prendre sa place. Nous, nous sommes comme des chevaliers.

    -          - Des chevaliers comme pour le Roi Arthur ? dit Tess.

    -          - Un peu, lui dis-je en riant. Mais ils ne sont pas mes serviteurs. Ils sont libres de faire ce qu’ils veulent. Ils n’ont pas de compte à me rendre. Ils sont mes amis. Ils doivent seulement respecter leur rang par rapport au mien. Je n’aime pas le principe mais par notre éducation nous sommes obligés de nous y plier.

    Lize m’a regardé. Elle avait compris pourquoi nous étions seuls sur le canapé. Elle nous a demandé ce qu’elles devaient savoir sur nous. Cette fois-ci c’est Edwald qui leur a expliqué que nous étions très proches de la nature, que nous avons la vue et l’ouïe super développées, que l’on ne craignait pas les maladies et que nous avions quelques pouvoirs magiques. Après un moment d’hésitation il rajouta que lorsque nous arrivions à l’âge adulte nous ne vieillissions plus, que nous étions immortels. Je me demandais comment prendrait Lize le fait que je sois un immortel mais Tess coupa mes pensées.

    -          - Oh la vache ! Immortels ! C’est le pied !

    -          - Tess. Je t’en pris, calme-toi.

    Nous leur avons expliqué que cependant nous pouvions mourir d’une très grave blessure. La discussion s’est encore prolongée quelques temps, nous leur avons un peu raconté comment était notre monde, ce qu’on y faisait.

    Lize était un peu nerveuse, il y avait des choses que nous n’avions pas encore abordé.

    -          - Est-ce que l’on peut parler des ombres maintenant ? me demanda-t-elle.

    Tout le monde avait repris leur sérieux. J’ai pris Lize dans mes bras.

    -          - Qu’est-ce que tu veux savoir ma princesse ?

    -          - Tout.

    Tout ? Etait-elle prête à tout entendre. Je soupirais et je me demandais si je devais tout leur dire. Je me suis lancé en leur expliquant que les ombres sont en fait des elfes de la nuit, un peuple méchant et sanguinaire. Qu’à force de monstruosité ils se transforment en démon. A la tête de ces elfes démons se trouve mon père Delduwath. On lui a prédit que s’il avait un jour un fils avec une femme de la plus haute lignée de sa société, ce fils se lierait à ses côtés le jour de ses 18 ans. Il deviendrait le plus puissant démon qu’il eut existé. Qu’il pourrait même prendre la place du dieu des enfers et de faire le mal sur toute la terre. Très ambitieux il se mit en quête de ce pouvoir. Il a cherché la femme la plus exceptionnelle qui pourrait engendrer un fils. C’est pourquoi une nuit, il s’est transformé en un être d’une immense beauté et qu’il séduisit ma mère.

    Lorsque je suis né, mon peuple a remarqué que je n’étais pas tout à fait comme les autres nouveaux nés. J’avais une marque sur la poitrine, la marque du peuple de la nuit. Ma mère a compris ce qu’il lui était arrivé et appris la prémonition qui pesait sur son enfant. Avec l’aide de son peuple et afin de sauver le futur roi ils cherchèrent un moyen de la détourner. Il fallait que je tombe éperdument amoureux d’une humaine qui me sauverait.

    A ce moment là, le silence se fit ressentir au sein de notre groupe. Evguénia fixait Lize avec tellement de haine. Il fallait que je l’éloigne un moment.

    -          - Tess ça te dérange si j’emmène Lize quelques instants ? Je voudrais que l’on parle tous les deux. Je te laisse en bonne compagnie, je te l’assure !

    -          - On va te faire visiter la maison et le jardin, lui dit Soren.

    -          - D’accord.

    Elle n’était pas ravie de rester seule avec mes amis sans doute parce qu’elle savait la vérité sur nous. Lize était inquiète pour son amie mais elle me laissa l’entrainer dans ma chambre.

    -          - Qu’est-ce que tu veux me dire ?

    -          - Tout d’abord il y a une chose que je veux faire depuis un moment.

    Je l’enlaçais, lui caressais les cheveux. Je les ai dégagé pour que ma bouche puisse descendre le long de son cou afin de lui déposer de légers baisers. Elle frissonnait comme la dernière fois. Je cherchais ses lèvres. Elle m’a mis ses doigts dans mes cheveux. Je n’ai pas pu attendre plus longtemps et je l’ai transporté sur le lit. J’avais envie de parcourir ce corps de caresses. Ma main allait et venait doucement le long de la colonne vertébrale. Je la sentais très réceptive à mes avances. J’ai senti sa main se faufiler sous mon tee-shirt, elle m’électrisait, je frissonnais de plaisir nouveau sous ses doigts. J’avais envie de toucher sa peau et j’ai mis à mon tour ma main sous son pull. Elle vibrait de plaisir. Plus je m’approchais de sa poitrine plus elle avait le souffle court et son cœur s’accélérait. J’ai exploré ses seins, les caressant avec délicatesse. Je l’entendais gémir à mon oreille. Une douce musique qui me donnait des ailes, me transportait d’un désir immense. Je voulais être en elle comme jamais je ne l’aurais cru possible.

    J’ai réussi à m’écarter le souffle court. Je ne devais pas passer ce stade, pour Lize, pour son avenir. J’en avais tellement envie mais il nous faudra attendre après mon anniversaire.

    -          - Je crois qu’il vaudrait mieux que l’on arrête là ma princesse, lui chuchotais-je.

    Elle n’en avait pas plus envie que moi. Nous avions goûté à ces désirs et nous ne voulions pas que ça s’arrête. Elle continuait à m’embrasser, j’étais à deux doigts de flancher mais elle savait que j’avais raison. Nous sommes restés blottis l’un contre l’autre le temps de retrouver notre calme. Je lui caressais les cheveux pour l’apaiser comme souvent maintenant.

    -          - Tu ne peux pas t’imaginer tout le bonheur que ça me donne d’être avec toi ma princesse.

    -          - Je n’aurais jamais pensé être amoureuse. Tu sais c’est tout nouveau pour moi. Je n’ai jamais été avec un garçon. Je n’ai jamais…

    -          - Chut ! Je le sais…

    Bien sûr que j’étais au courant. Si elle savait ce que je pouvais ressentir lorsque j’entendais son cœur battre à toute vitesse, son souffle contre moi, ses pensées lorsque l’on s’embrassait.

    J’ai pris sur moi et j’ai repris notre conversation sur les ombres. J’avais encore certaines choses à lui apprendre. Je lui ai expliqué que lorsque j’ai rêvé d’elle la nuit de mes 17 ans, j’ai été troublé. Je ne connaissais pas ce visage, cette fille ne faisait pas partie de mon peuple. Jusqu’à présent j’avais vécu une enfance et une adolescence plein d’amour, de joie et d’amusement. J’étais déjà avec mes trois amis inséparables. Tout le monde disait qu’un jour je me marierais avec Evguénia mais pour moi c’était impossible, je la considérais comme ma petite sœur. Ma mère m’avait dit qu’un jour je trouverais celle qui me serait destinée, que je le saurais au premier regard. Alors quand nuit après nuit j’ai vu cette belle jeune fille, j’ai fini par en parler à ma mère. C’est là qu’elle me parla pour la première fois de mon père et de la prédiction. Cette vérité me faisait peur, je ne voulais pas faire le mal, je ne voulais pas suivre ce démon que je ne connaissais pas sous prétexte que c’était mon père. Ma mère m’avoua ce qu’elle avait fait grâce à la magie pour me donner une chance qui la prémonition ne se fasse pas mais elle comportait quelques risques. Le premier que la jeune fille ne tombe pas amoureuse de moi, le deuxième c’est qu’elle serait en grand danger et donc qu’elle pourrait mourir. Le troisième était lier à la précédente car il y a encore une chose qui peut faire mourir un elfe c’est un très grand chagrin d’amour.

    Je l’ai regardé histoire de juger ses réactions. Je savais que c’était dur pour elle de croire à tout ce que je venais de lui apprendre. Elle se demandait si elle rêvait. J’étais tellement triste je voulais tellement qu’elle me croit.

    -          - Comment m’as-tu trouvé ? me demanda-t-elle.

    -          - Par la magie. J’ai prononcé une formule pour me montrer où tu étais. Et je t’ai vu dans ce camp d’été. Tout était très clair, le pays, la ville,… Mon oncle a tenu à m’accompagner car je ne pouvais pas débarquer comme ça dans votre monde, surtout à 17 ans. Je ne savais toujours pas comment tu t’appelais. Lorsque je suis descendu de la voiture, j’ai ressenti quelque chose. J’ai su que c’était toi qui me regardais.

    -          - Pourquoi n’as-tu pas essayé de faire connaissance avec moi ?

    -          - Mais je l’ai fait en te faisant venir à moi grâce à cette mélodie. Si tu étais bien celle qui m’était destinée, tu devrais entendre cette musique car elle te représente. Je ne voulais pas te brusquer, comme je te l’ai déjà dit c’est toi qui devais vouloir me parler, me rencontrer. Je ne devais pas forcer ta destinée.

    -          - Et ensuite ?

    -          - Ensuite mon oncle a fait des recherches pour savoir où tu habitais, il a acheté une maison. Je suis reparti chez moi. Ma mère ne voulait pas que je sois sans défense, elle voulait m’envoyer une partie de ses gardes. Mais je voulais me fondre dans votre monde alors j’ai proposé la présence d’Edwald, Soren et Evguénia.

    -          - J’ai rêvé de toi chaque nuit à mon retour du camp. Je ne comprenais pas.

    -          - Je sais. Je voyais tes rêves nuit après nuit.

    -          - Quoi ? Mais…. Me dit-elle rougissante.

    -          - D’ailleurs je te couvrais de baisers et …

    -          - Stop ! S’il te plait !

    Je n’ai pas pu m’empêcher de rire en la voyant aussi mal à l’aise. J’en avais besoin pour faire disparaître ma tristesse de tout à l’heure. C’était ça avec Lize, je n’arrêtais pas d’être à la fois triste et heureux.

    -          - Qu’est-ce qu’il va se passer maintenant ?

    -          - Ne t’inquiètes pas ma princesse, je te protègerai.

    -          - Mais je ne peux pas vivre comme cela tout le temps. Regarder toujours derrière soi, paniquer au moindre bruit ou au moindre silence. Y’a-t-il une solution ?

    -          - Tenir bon jusqu’à mes 18 ans.

    -          - Et c’est quand ?

    -          - Au mois de juin.

    -          - Six mois ? Tant que ça.

    -          - Je suis désolée ma princesse. Mais tu peux aussi me quitter, ne plus vouloir me voir.

    -          - Non ! Ne me dis pas ça. Je ne peux plus être sans toi. Je t’aime et tu n’y changeras rien. Nous allons trouver une solution ensemble. Je tiendrais bon je te le jure.

    Je réfléchissais à nos dernières paroles. Elle avait trouvé que 6 mois étaient longs alors que moi je trouvais que c’était si court le temps qu’il me restait pour être auprès d’elle. Elle ne peut plus être loin de moi comme moi d’elle. Je voudrais tellement qu’il existe une solution, quelque chose de concret car là nous sommes tous un peu dans le brouillard.

    Est-ce que Lize tiendra jusqu’au mois de juin ? Elle le croit et ça me rappelait les mots d’Aldaron qui disaient qu’elle était plus forte que nous le pensions.

     


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