• Chapitre 70

    Angurva.

     

    Nous étions au complet, la grande prêtresse et Soren nous avaient rejoints.

    Maximilien et la reine Célébrian m’entouraient. Aldaron s’est approché, il tenait de ses deux mains une épée. Il l’avança vers moi. Les inscriptions sur la lame ont brillées comme si le métal s’embrasait. Max me fit un signe rassurant et j’ai pris l’épée. Le vent soufflait dans mes cheveux et pourtant nous étions à l’intérieur de la maison. Une force entrait en moi. Quelque chose d’indescriptible qui m’a poussé à parler en langue elfique.

    A ce moment là toutes les épées présentes dans la pièce se sont mises à luire elles aussi. Je ressentais l’âme des épées et encore plus fortement celle de Maximilien ainsi que celle que je tenais dans ma main. C’est seulement lorsque j’ai abaissé mon arme que le vent a cessé et la lueur des épées s’est estompée.

    -          - Qu’est-ce que c’était ? demanda Tess.

    -          - Le pouvoir d’Angurva, lui répondit Soren.

    -          - Le pouvoir d’Angurva ? répétais-je étonnée.

    Il me fallait retrouver mon souffle. Je regardais l’épée puis Max qui avait les yeux brillants de fierté. Les gardes se sont agenouillés devant moi. Soren, Edwald et Aldaron se sont inclinés dans ma direction.

    -          - Qu’est-ce que ça veut dire ?

    -          - Ma princesse. C’est un merveilleux cadeau qui t’es donné là. Seuls les gouvernants de notre peuple peuvent brandir Angurva, et seulement lors de leur accession au trône. La seule personne qui peut également s’en servir est ma mère.

    -          - Je vais essayer de t’expliquer, me dit Célébrian. Cette épée ce nomme Angurva, elle était l’arme de Frthjof le faiseur de paix. Elle est exceptionnelle. Comme tu as pu le ressentir les épées ont une âme. Celle-ci t’a choisi. Je ne peux pas t’expliquer pourquoi mais elle doit avoir une bonne raison. Je ne vais pas te rappeler que tu es humaine et que nous ne comprenons pas toujours les changements qui s’opèrent sur toi. La seule chose qui me vient à l’esprit c’est qu’elle a compris que tu étais celle qui était destinée à sauver Maximilien mais également nos deux mondes. Saches que cette épée reflète les rayons du soleil et fait reculer les ténèbres qui ne peuvent résister. Elle seule peut détruire les démons sous leurs apparences d’ombres.

    -          - Mais je ne sais pas manier les épées, lui dis-je encore sous le choc de ce que je venais d’apprendre.

    -          - Edwald te donnera quelques leçons de base, me dit Aldaron.

    -          - Maximilien ce sera tout pour aujourd’hui, emmène Lize prendre l’aire je crois qu’elle en a besoin.

    J’ai déposé l’épée dans son étui et j’ai quitté la pièce. Seule la chaleur de sa main dans la mienne me disait que je ne rêvais pas.

    -          - Ce n’est pas facile pour toi ma princesse ?

    -          - Disons que depuis quelques mois j’ai l’impression de tout vivre en accélérer. J’ai beaucoup de choses à assimiler. Tout se bouscule dans ma tête.

    -          - Tu voudrais faire machine arrière ?

    -          - Non. Je t’interdis de croire cela. Ma vie s’est éclairée lorsque tu es apparu devant moi.

    -          - Je peux te demander si tu as eu tes réponses avec notre prêtresse ?

    -          - Oui. Du moins elle m’a rassuré. Mais je sais que tu as entendu.

    -          - Disons que je voulais te l’entendre dire. Qu’est-ce que tu veux faire pour te détendre ma princesse ? Tes désirs sont des ordres.

    -          - Hummm…. Attends je réfléchis…

    Je m’arrêtais devant lui et me plongeait dans son regard. Je passais mes doigts dans ses cheveux. Je déposais délicatement mes lèvres sur les siennes. Il avait le souffle court.

    -          - Et si nous reprenions notre petit déjeuner là où nous l’avons laissé, lui soufflais-je au creux de son oreille.

    Il me souleva du sol et je me suis retrouvée sur le lit en un instant. La dernière fois qu’il avait utilisé cette aptitude j’étais inconsciente.

    Jamais je n’aurais imaginé vivre une si belle histoire d’amour. Maximilien était très doux, tendre et sensible. Quelque part on se ressemblait. Je ne sais pas non plus comment expliquer nos moments intimes, notre lien apportait un plus comme si nous avions des sens supplémentaires sans compter sur le fait que nous savions ce que pensais l’autre. Pendant ces instants nous ne faisions réellement qu’un.

    -          - Tu as choisi une université ? me demanda-t-il alors que j’étais blottie dans ses bras.

    -          - Pourquoi cette question tout d’un coup ? Tu sais je n’y pense plus mais j’ai fait une demande pour celle qui se trouve à côté d’ici. Je ne voulais pas m’éloigner.

    -          - Seras-tu obligée de rester vivre sur le campus ?

    -          - Non je comptais rentrer tous les soirs, mes parents m’ont dit que je pourrais avoir ma voiture. Tu m’intrigues avec toutes tes questions. Fais-moi part de tes pensées.

    -          - Est-ce que tu es prête à quelques suggestions ?

    -          - Ça dépend lesquelles.

    -          - Je voudrais aller à la même université que toi et j’aimerais que nous trouvions un logement là-bas. Je veux vivre avec toi. Je veux dormir à tes côtés chaque soir. Je ne pourrais plus être loin de toi ma princesse.

    -          - Ça veut dire que tu ne repartiras pas chez toi ?

    -          - C’est dans tes bras que je suis chez moi.

    -          - Il faudra en parler à mes parents.

    -          - Ça veut dire que tu acceptes ?

    -          - Bien sûr mon amour. Comment en serait-il autrement ?

    J’ai su par ce qui a suivi qu’il était le plus heureux des hommes à cet instant.


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