• Chapitre 63

    C’est si bon de se retrouver tous les deux.

     

    Tess avait téléphoné à son père mais nos projets tombaient à l’eau, ils devaient partir quelques jours dans la famille de sa nouvelle femme. Maminette a cependant accepté de nous laisser passer la journée et la nuit chez les garçons. Il fallait vraiment qu’elle parle à mes parents et ne voulait pas de notre présence. Elle viendrait nous chercher dans la matinée afin de nous expliquer la situation. J’étais à la fois tendue et excitée de passer la nuit dans les bras de Maximilien. Il avait senti mes humeurs du moment et j’ai vu qu’il avait les mêmes pensées. Edwald était parti avec Maminette, les garçons voulaient rentrés de leur côté et ont loué également  une voiture. D’ailleurs comment aurions-nous fait pour caser six personnes et leurs bagages dans une seule voiture ?

    Maminette nous déposa devant la maison de Maximilien, enfin de son oncle.

    Tess était aux anges et j’ai compris qu’elle aussi attendait sans doute cette nuit avec impatience.

    Soren et Maximilien nous ont aidé pour nos bagages, enfin pour ceux de Tess qui était obligée de tout  garder  alors que moi je n’ai pris que le nécessaire.

    Edwald était parti faire quelques courses car il n’y avait plus rien dans le frigo après autant de temps d’absence. Je pense aussi que c’était un moyen pour lui de ne pas être trop souvent en contact avec deux couples d’amoureux.

    Max m’a conduit dans sa chambre. Il mit mon nécessaire de toilette dans sa salle de bain. Toutes les chambres de cette maison avaient-elles leur salle de bains ou ce n’était qu’un privilège lié à sa condition ?

    J’ai pris le temps de tout regarder, de passer mes doigts sur tout ce qui lui appartenait. Il me regardait intensément.

    -          - Qu’est-ce que j’ai fait ?

    -          - Rien ma princesse, je te regarde prendre possession des lieux, et j’aime ce que je vois. J’aime avoir ma femme à mes côtés.

    Cette fois-ci il s’était rapproché. Il était derrière moi et m’enlaçait la taille. Il s’est penché, a poussé mes cheveux pour m’embrasser dans le cou. Il m’a tout d’un coup soulevé pour m’emmener sur le lit là où nous rêvions d’être tous les deux avec tant de hâte.

    Lorsque nous sommes sortis de la chambre il n’y avait personne à l’horizon. Nous sommes sortis dans le jardin. C’était la première fois que je prenais le temps de le regarder. Il y avait beaucoup de couleurs, beaucoup d’odeurs, s’en était ennivrant.

    L’oncle de Maximilien, Aldaron, avait acheté une immense propriété. Je me demandais jusqu’où elle s’étendait.

    -          - Ton oncle fait quoi dans la vie pour pouvoir acheter une telle demeure ?

    -          - Elle n’est pas tout à fait à mon oncle, elle est à la famille royale. Elle lui appartient comme elle appartient à ma mère et à moi. Et évidemment par ton mariage avec une personne royale elle t’appartient aussi.

    -          - Non ! Je ne crois pas ! Et puis je ne suis pas officiellement ta femme .

    -          - Dans mon monde si ! Mais puisqu’on en parle lorsque tout sera terminé nous officialiserons les choses dans ton monde, et après un hésitation il rajouta, enfin si c’est ce que tu veux également.

    -          - Mon père va nous tuer !

    -          - Si ça ne te fais rien il y a assez du mien qui veut me soumettre à sa volonté.

    -          - Max ce n’est pas le moment de blaguer.

    -          - Je suis sérieux ma princesse. J’essaie seulement d’avoir de l’espoir. Tu sais pour moi tu es ma femme parce que c’est un fait dans mon monde et qui est maintenant un peu le tien vu notre lien. Je veux juste que ce soit plus facile pour toi et ta famille.

    -          - Nous allons attendre demain matin pour la réaction de mes parents et ensuite nous prendrons le temps d’en reparler. Et puisque l’on parle de ton père, si nous réussissons à faire échouer la prédiction est-ce que tu repartiras parmi ton peuple ? Il faut vraiment que je le sache.

    -          - Si tu veux rester dans ton monde, je resterai avec toi. Seulement si tu réagis comme avec mes pouvoirs il te faudra quitter Bothell car tu ne vieilliras plus.

    -          - Mais ce n’est pas une certitude !

    -          - Tu as raison. Nous ne savons pas jusqu’à quel point tu vas nous ressembler. Mais je sais aussi que nous avons eu la bénédiction de la nature et je ne crois pas qu’elle te laissera vieillir prématurément en sachant que ce serait ma perte.

    Je ne pouvais pas accepter que Maximilien meurt un jour à cause de moi, à cause de son amour pour moi. Et pourtant de mon côté j’étais prête à mourir pour le sauver, pour le garder près de moi. J’avais quelques questions qui me trottaient dans la tête. Je savais que Max les devinait mais il ne m’en parlait pas. Je crois qu’il attendait que je les lui pose directement mais surtout il voulait me laisser le choix de mes pensées, de mes actes. Celle qui me venait régulièrement était de savoir si Max était tué je mourrais de chagrin comme un elfe ? Une chose est sûre je n’envisageais pas l’avenir sans lui. Et si je vieillis comment il pourrait encore m’aimer lorsqu’il aura atteint l’âge de 20 ou 25 ans éternellement alors que moi je prendrais l’apparence d’une femme de 50 ou 60 ans qui s’afficherait avec son « gigolo ». ça me dégoutait rien que de l’imaginer.

    Maximilien s’arrêta et se mit devant moi. Il mit sa main sous mon menton et leva ma tête afin que nos regards se croisent.

    -          - Je ne peux pas te laisser avoir toutes ses idées, ma princesse. Jusqu’à présent je ne voulais pas intervenir. Je voulais que tu sois libre de tes pensées. Mais là c’est comme si tu me lançais des grenades et qu’elles explosaient autour de moi. Si vraiment toutes ses questions te préoccupent il y a une solution pour que tu es tes réponses.

    -          - Laquelle ?

    -          - Il nous faut aller dans mon monde et rencontrer la grande prêtresse. Elle sait des choses et elle peut voir l’avenir mais très rarement.

    -          - Tu sais bien que ce n’est pas envisageable pour le moment, nous avons beaucoup de choses à faire. Je dois connaitre tes pouvoirs et apprendre à me servir des miens s’il s’avère que j’en ai. Ma priorité te sauver. Viens, rentrons, allons voir si Edwald est rentré je commence à avoir très faim.

    Mais il n’avança pas. Cette fois-ci c’est moi qui me positionnait devant lui. Il avait l’air fâché. Tiens encore une facette que je ne connaissais pas. Je lui ai souris, j’ai mis ma main dans ses cheveux au-dessus de sa nuque et j’ai fait en sorte que mes lèvres se délectent des siennes.

    A son tour il m’enlaça et m’embrassa avec fougue. J’avais réussi à chasser sa mauvaise humeur et les miennes avaient pris un autre chemin.

    Il  se mit à rire.

    -          - Je croyais que tu avais faim, ma princesse ?

    Et c’est main dans la main que nous sommes rentrés.


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