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    Pas toujours facile.

    *****

     

              Légèrement essoufflés nous nous sommes regardés intensément. Il était déjà tard, la nuit venait de tomber.

              Il me fallait rentrer mais je n’avais plus envie de le quitter. Je serais restée  là des heures à le regarder. Je me suis levée péniblement, lui aussi.

     

    -          - Est-ce que je peux te raccompagner ? me demanda-t-il de sa voix enjôleuse.

    -          - Oui si tu veux. De toute façon mes parents ne sont pas là.

    -          - Tu ne veux pas qu’ils me voient ?

     

              Je sentis de la tristesse dans sa voix.

     

    -          - Ce n’est pas ça. C’est que tu es le premier garçon qui me raccompagne chez moi. Je ne sais comment ils vont le prendre.

    -          - Et tu vas leur dire que j’existe ? Parce que je compte bien venir te chercher tous les matins.

    -          - Non ! C’est impossible ! Pas maintenant. Laisse-moi un peu de temps. Et puis il y a Tess.

    -          - Mais Tess n’est pas un problème, elle continuera à faire la route avec toi. Mais c’est d’accord je te laisse un peu de temps.

     

              Nous sommes sortis du parc main dans la main. Les quelques rares passants ne faisaient pas attention à nous trop occupés par leurs pensées.

              Je voyais déjà la silhouette de ma maison. J’étais déçue que le trajet soit si court.

     

    -          - Tu sais j’ai encore beaucoup de questions sans réponses.

    -          - Le contraire m’aurait étonné. Je pense qu’il va falloir que tu patientes encore un peu. Je ne veux pas que tu t’inquiètes, je veux seulement prendre le temps de t’expliquer les choses. Je te demande seulement d’avoir confiance en moi. Je peux te promettre qu’un jour tu sauras la vérité, il ne peut en être autrement de toute façon.

    -          - Est-ce que tu as peur que je sache la vérité, lui demandais-je.

    -          - Oui. Lize tu ne l’as peut-être pas encore remarqué mais je me suis très attaché à toi. Et la vérité peu t’éloigner de moi.

    -          - Je….. Je ne sais pas ce que je dois te dire. Pour l’instant je ne sais pas toute la  vérité. Bien sûr je me pose des questions et j’ai peur de ce qui peut se passer surtout depuis que tu m’as dit que j’étais en danger. Ne peut-on pas tout simplement profiter de chaque instant pour le moment ? Parce que ….

    -          - Parce que….. ? me demanda-t-il doucement.

    -          - Parce que moi aussi je suis très attachée à toi.

     

              Il me sourit et me prit mon visage entre ses mains pour m’embrasser tendrement.

     

    -          - A demain ma princesse.

     

              Je le regardais s’éloigner. Mon cœur battait la chamade. Fébrilement je regagnais ma maison. Je me dirigeais comme un automate à la cuisine, ma mère m’avait préparé des spaghettis je n’avais plus qu’à les réchauffer. Je touchais du bout des doigts mes lèvres qu’il avait embrassées.

              Après une bonne douche j’avais repris un peu mes esprits. J’envoyais un message à Tess pour lui dire que tout s’était bien passé et que je lui raconterai demain. Je coupais mon téléphone car je savais qu’elle ne voudrait pas attendre.

              J’entendis mes parents rentrer, il était presque 22 heures. Je descends pour passer un moment avec eux.

     

    -          - Ça va ma douce ? me dit ma mère.

    -          - Oui et vous ? Le dîner ?

    -          - Rasoir, me dit mon père.

     

              Ma mère et moi avons rit, mon père n’aimait pas ce genre de soirée. C’est pour cela qu’il demandait à chaque fois à ma mère de l’accompagner.

              J’aimais leur complicité. Je me suis toujours demandé si un jour je connaitrais cela avec quelqu’un.

     

    -          - Et toi ma douce ta journée ?

    -          - Le lycée, la routine.

    -          - Et tes dossiers pour l’université ? me dit mon père.

    -          - Je n’ai pas encore fait mon choix mais je m’en occupe.

    -          - Bien.

     

              Il se dirigea vers le salon pour regarder la télé, ma mère le rejoignit. J’hésitais à y aller mais il fallait que je leur dise pour Maximilien. Je ne voulais pas commencer à leur mentir bien que j’éviterai de leur parler des ombres. Je tremblais un peu. Tout était nouveau pour moi. Quelle serait leur réaction?

     

    -          - Maman, papa, je peux vous parler ?

    -          - Bien sûr ma douce vient  t’assoir. Tu as un  soucis ?

     

    Mon père ne disait rien mais je sentais qu’il était inquiet.

     

    -          - Non pas de soucis. Je voulais juste vous parler de quelqu’un.

    -          - D’un garçon ? me demanda ma mère.

    -          - Oui. Lui répondis-je soulagée.

    -          - Ça fait un moment que j’attends que tu m’en parles. La boîte à musique à Noël c’était lui ?

    -          - Oui.

    -          - On le connait me demanda subitement mon père.

    -          - Non. Il est nouveau au lycée. Il vient d’Islande. Il s’appelle Maximilien. Je voulais vous en parler car je pense le voir souvent.

    -          - Mouais, dit mon père en prenant la télécommande histoire de voir ce qu’il y avait sur les chaines sportives.

    -          - Merci de nous en avoir parlé mais je crois que toi et moi nous aurons à discuter sérieusement.

     

               J’étais soulagée. Ça ne s’était pas trop mal passé. Mais qu’elle sera la réaction de mon père lorsqu’il verra Maximilien.

               Une fois couchée j’ai pris ma boîte à musique. Il fallait que je lui dise.

     

    J’ai parlé de toi à mes parents.

    Lize.

     

                J’avais le cœur qui battait lorsque j’ai vu le petit papier bleu.

     

    Merci.

    Bonne nuit ma princesse.


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