• Chapitre 18

     

    CHAPITRE  18

     

    Le printemps est enfin arrivé. La nature s’épanouie et se réveille après un long hiver. Il commence à faire plus chaud. C’est beaucoup plus agréable. Bien sûr comme nous avons dit que nous venions d’Islande tout le monde croit que nous sommes immunisés contre le froid mais non. Notre pays est protégé et personne ne peut y entrer sauf pour ceux de l’autre monde ou ceux qui y sont invités comme les gardiens par exemple. Il fait assez chaux avec de temps en temps des pluies très fines et la végétation y est luxuriante.

    Dans ce monde il nous a fallu nous habituer aux différentes saisons, aux températures en dents de scie. Maintenant que le printemps est là j’aime beaucoup notre demeure. Les fleurs vont bientôt s’ouvrir et la propriété est magnifique à cette époque. Les arbres se réveillent après plusieurs mois de sommeil, ce sera plus facile pour nous de reprendre plus facilement des forces.

    Cela fait déjà plusieurs semaines que Lize et moi vivont notre amour au grand jour. Un samedi par mois je vais manger chez ses parents, son père me pose toujours autant de questions où me demande mon avis sur telle ou telle plante qu’il voudrait ajouter à son jardin. J’étais heureux de lui répondre ça m’empêchait de penser aux attaques des ombres que Lize avait subi plusieurs fois déjà. Je n’étais jamais bien loin et j’arrivais assez facilement à les faire fuir. Le 21 juin approche chaque jour et je m’inquiète pour Lize et pour moi aussi. Je sais qu’elle y pense aussi souvent que moi et nous nous demandons si nous tiendrons jusque là et après.

    Les parents de Lize ne veulent toujours pas que je reste chez eux avec leur fille lorsqu’ils partent en weekend. Nous avons envie de leur désobéir mais j’ai besoin qu’ils aient confiance en nous, on ne sait jamais ce qui pourrait arriver dans quelques semaines.

    Mais que penseront-ils de moi lorsque j’aurais disparu et qu’ils verront Lize aussi malheureuse. Comment leur expliquer que c’est contre mon gré que je l’ai abandonné ?

    Pour l’instant je suis là et je veille sur elle en leur absence, je ne suis jamais loin de chez elle.

    Lorsque Lize vient manger chez moi, nous avons beaucoup plus d’intimité, les elfes sont moins possessifs que les humains envers leurs progénitures sauf pour ma mère. Je sais qu’elle n’est pas toujours très à l’aise pendant le repas, elle a du mal à s’habituer à mon oncle qui ne se lâche pas du tout, il tient son rôle à la perfection. Il essaie cependant d’être chaleureux et accueillant mais il garde ses distances. Soren est très agréable comme à son habitude, il se montre charmant. Si je ne savais pas qu’il avait des vues sur Tess j’en serais certainement jaloux. Edwald souffre de plus en plus, il aime beaucoup Lize mais nous voir ensemble lui fait penser à Evguénia. Je lui ai demandé si il voulait rentrer dans notre monde mais il ne le veut pas, il préfère rester ici et devenir l’ombre de lui-même. Ça me fait énormément de peine de voir mon ami aussi malheureux. Evguénia ne s’est montré qu’au premier repas, Aldaron lui en avait donné l’ordre. Depuis elle disparait totalement tant que Lize est chez nous. Je devrais m’inquiéter de ses faits et gestes pendant ses absences mais cela m’arrange car Lize est plus détendue lorsqu’elle ne la voit pas.

    En général nous ne somme pas longtemps à table car j’emmène très vite Lize dans ma chambre. Nos moments d’intimité son intenses, je sens que Lize veut aller plus loin mais je me dois de l’arrêter bien que crois en avoir encore plus envie qu’elle. Mon cœur et mon corps ne tiendront plus longtemps. Que dois-je faire ? Il faut que je la protège de ces souffrances lorsqu’elle m’aura perdu à jamais.

    J’espère toujours que l’on réussira à passer le cap du 21 juin et de pouvoir passer une nuit mémorable contre son corps. Mais avant il faudra que je lui explique ce que ça représente pour notre peuple le fait de faire l’amour avec elle.

    Ses pensées sont de plus en plus claires à ce sujet et elle se pose beaucoup de questions. Elle se doute que je lui cache quelque chose.

    Nous sommes heureux et ça devrait pourtant être suffisant pour le moment.

    C’est très agréable de la voir s’épanouir comme les fleurs au printemps. Elle devient une femme à chaque fois que je la caresse, que je l’embrasse. Elle se sent aimer et ça la rend encore plus belle. Moi aussi j’ai grandi. Avant je ne pensais qu’à m’amuser, maintenant j’aimerais tellement faire des projets. Les sensations que Lize me donne sont intenses et magiques. J’ai envie d’être un homme autant que Lize une femme.

    Les jours passent, le lycée, Lize, mes amis, Tess…

    Tess ? Une jeune fille compliquée je trouve. Elle a toujours de drôle de comportement. Cette fois-ci elle avait décidé d’épier Edwald et Evguénia. Heureusement je savais que Lize lui avait parlé des sentiments d’Edwald. Elle devait vouloir se rendre compte par elle-même que mon ami ne serait jamais amoureux d’elle. Soren remarquait son manège sans comprendre où elle voulait en venir, il avait beau faire des efforts elle ne le voyait toujours pas. Lize a remarqué la souffrance de mon ami et elle a un plan.

    Les filles humaines ont quelquefois des comportements étranges. Elles sont beaucoup plus compliquées et complexes que les garçons. C’est sans doute ça qui les rendent si fascinantes.

    Ce weekend les parents de Lize ne sont pas là et comme à chaque fois Tess passe la nuit chez elle. Je ne les espionne plus autant qu’avant je me contente d’être à l’affût du moindre danger en patrouillant régulièrement. Je sais que Soren n’est jamais loin ainsi qu’Edwald. De toute façon tant qu’elles restent à l’intérieur de la maison elles sont en sécurité.

    Je devrais être plus vigilant la semaine prochaine, Lize sera seule, Tess doit partir avec son père. Si je pouvais lui tenir compagnie.

    La semaine est passée très rapidement et les parents de Lize sont partis très tôt. Elle m’a dit qu’elle pensait faire ses devoirs le matin. C’est vrai qu’en ce moment les profs ne sont pas sympas avec nous, nous sommes inondés de devoirs et ils nous bombardent d’examens. Je dis ça mais ça ne me gêne pas, nous n’avons pas beaucoup besoin de travailler nos aptitudes nous permettent d’avoir énormément de facilités pour tout ce qui concerne notre scolarité dans ce monde. Malgré tout j’aime beaucoup l’anglais et l’histoire et je travaille assidument ces matières. Je trouve cela plaisant.

    Cet après-midi je dois passer prendre Lize. Nous allons au cinéma avec Soren, Edwald e Tess. Mais nous devons aller à la première séance car Tess doit partir tôt.

    Le film était sympa il y avait tout ce que l’on peut rêver intrigue, action, aventure et même une pointe d’amour. Lize regarde Tess qui s’est installée entre Soren et Edwald. Hum je crois bien qu’elle a mis son plan à exécution car Tess commence à s’intéresser à mon ami. Edwald quand à lui est parti tout de suite après le film je ne sais vraiment pas quoi faire pour lui. Soren est parti peu de temps après Tess. Je me demande si il ne l’a pas rejoint pour lui proposer de la raccompagner.

    Je me retrouve enfin seul avec Lize. Nous prenons la direction du parc. Elle sait que j’aime les odeurs et les parfums qui s’y trouvent à cette période.

    -          - Ton monde te manque ? me demanda-t-elle.

    -          - Un peu c’est vrai. Mais je ne peux plus y aller. Je souffrirais encore plus de te laisser ici sans moi.

    -          - Mais tu y retourneras ?

    -          - Oui. Bien sûr. En visite seulement.

    -          - Mais je croyais que tu devais succéder à ta mère.

    -          - Oui dans de très très longues années.

    -          - Quand je serais très vieille et toi toujours beau et jeune.

    -          - Arrête s’il te plait. Je ne veux pas que l’on parle de ça pour l’instant. Tu sais que je n’ai peut-être plus autant de temps que ça pour être avec toi. Laisse-moi en profiter je te le demande.

    -          - Tu ne partiras pas avec ton père. Je me battrais pour que ça n’arrive pas. Je ne perdrais jamais espoir.

    -          - Tu pourrais mourir, tu en es consciente ?

    -          - Oui si c’est le sacrifice pour te sauver je le ferais.

    -          - Et j’en mourrais.

    -          - Quoi ?

    -          - Je te l’ai déjà dit ma princesse. Nous pouvons mourir d’une très grave blessure mais également d’un très grand chagrin d’amour. Donc si tu meures je mourrais avec toi.

    -          - Mais…

    -          - Je sais ma princesse, lui dis-je avec tristesse. Mais je me suis forcé à lui sourire avant de rajouter. Il ne nous reste plus qu’à survivre au 21 juin.

    Nous nous sommes employé à changer de conversation. Ses pensées se portaient sur le jour de mon anniversaire. Mais pour elle aussi c’était une évidence nous étions fait l’un pour l’autre. Nous étions liés pour la vie malgré notre avenir incertain.


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