• Chapitre 67

    Début des entrainements

     

    La matinée était belle et chaude. Nous nous tenions devant la maison. Je la regardais, toujours aussi admirative d’une telle demeure. Maximilien m’accompagna dans sa chambre. Cette fois-ci c’est moi qui aie déposé mon nécessaire de toilette dans la salle de bains.

    -          - Es-tu prête ma princesse ?

    -          - Prête pour quoi ?

    -          - Et bien pour ton entrainement intensif.

    -          - Ah oui ! Mon entrainement, lui dis-je tristement.

    Il vint vers moi, me prit dans ses bras.

    -          - Il faut que tu sois prête. Mais tu sais très bien que je vois à quoi tu penses. Et je te le promets nous passerons du temps à autre chose. J’en ai envie autant que toi. Cette semaine a été très longue. J’aimerai tellement passer mes nuits avec toi dans mes bras.

    -          - Tu as intérêt à tenir tes promesses, lui dis-je les yeux brillants. Par quoi on commence ?

    -          - Par  de la théorie, viens près de moi.

    Et il m’attira sur son lit, s’allongea et me tendit les bras pour que je m’y blotisse.

    -          - Je vais tout d’abord t’apprendre l’étendue de mes aptitudes. Comme tu le sais je ressens tes humeurs et seulement les tiennes. Je te parle par la pensée et bien évidemment tu as déjà vu ce que je pouvais faire avec le halo de lumière. Je me ressource grâce à la nature surtout les arbres. Je suis très rapide et je peux m’éclipser et réapparaître à un autre endroit. J’ai l’ouïe très fine et peux entendre à une certaine distance, tu te rappelles le jour où tu t’es disputé avec ton ami.

    -          - Est-ce que tous les elfes ont ces aptitudes ?

    -          - Pour les humeurs de leur partenaire oui. Tu sais depuis ton séjour chez ta grand-mère qu’ils se ressourcent également de la même façon que moi. Leur halo de lumière est moins puissant mais tout aussi efficace pour chasser les démons. Edwald a des pouvoirs particuliers depuis qu’il est un garde royale. Il peut appeler à lui le feu.

    -          - Le feu ? Mais à quoi ça peut lui servir ? Il fait exploser ses adversaires ?

    -          - Non pas tout à fait, il peut par des mots dans notre langue embrasé une flèche par exemple.

    -          - Une flèche ? ça ne fait pas un peu trop « Robin des bois » ?

    -          - Ma princesse, tu as une imagination digne des plus grands contes de fées.

    -          - Ne te moque pas. Je disais ça comme ça. A part les arcs qu’elles sont les autres armes que vous utilisez ?

    -          - Les épées. Je te montrerais tout à l’heure. Elles sont particulières, elles ont été forgées dans un métal et seuls quelques elfes connaissent le secret de leur fabrication.

    -          - Est-ce que tu sais appeler le feu ?

    -          - Non moi c’est le vent. Toi aussi tu as ce don, je l’ai senti lorsque nous avons touché la première fois le vieux chêne. Tu as senti la brise qui nous entourait ?

    -          - Oui. Ça me l’avait fait également lorsque l’arbre m’a donné mon don.

    -          - Très bientôt il te faudra apprendre à l’appeler par la pensée et à lui donner des ordres.

    -          - Des ordres au vent ? Pour quoi faire ?

    -          - Pour chasser ton odeur lorsque tu veux surprendre les éventuels ennemis. Chasser le feu ou le diriger vers un objectif précis.

    -          - Et tu crois que je vais pouvoir le faire ?

    -          - Oui, et aussi concentrer et diriger ton énergie, ton halo de lumière. Je peux tellement concentrer mon énergie que je pourrais tuer quelqu’un rien que par le touché comme si je l’électrocutais.

    -          - Tu as déjà tué quelqu’un ?

    -          - Non ma princesse. Je n’ai fait que repousser les ombres, qui ne peuvent pas traverser ma lumière étant donné qu’elles sont des êtres des ténèbres.

    -          - Serais-tu capable de tuer ?

    -          - Pour te sauver oui. Aller viens, allons à l’extérieur, les autres doivent nous attendre.

    -          - Déjà ?

    -          - Courage, ma princesse, avec notre aide, tu y arriveras !

    Maximilien m’a d’abord entrainé vers un arbre et m’a demandé de me ressourcer comme me l’avait appris son oncle.

    Ensuite nous nous sommes dirigés vers une toute petite clairière entourés d’arbres où nous attendaient nos amis. Tess me sauta dessus comme à son habitude, elle était excitée.

    -          - Oh Lize, je suis tellement contente d’être avec vous. Et puis j’ai envie de voir de quoi tu es capable.

    -          - Tess, laisse-la un peu tranquille, tu vas la déconcentrer, lui dit Soren en riant.

    Je crois que c’est son côté impulsif qui plaisait autant à Soren.

    Edwald s’approcha.

    -          - Lize tu vas respirer régulièrement comme pour te ressourcer et tu vas vider ton esprit ensuite tu écouteras par la pensée Maximilien qui te guidera et te dira ce que tu dois faire.

    J’ai hoché la tête et exécuté les conseils qu’il m’avait donné. Nous étions maintenant seuls Max et moi au milieu de cette clairière. Je fermais les yeux afin de me concentrer. J’entendais la voix de Maximilien qui me rassurait. Lorsqu’il a senti que j’étais prête il m’a demandé de me concentrer sur ma main, de pousser mon énergie à aller vers elle. Je la sentais parcourir mon corps et aller vers ma main.

    Max me demanda d’ouvrir les yeux. Je regardais ma main et je fus stupéfaite de voir que je tenais une boule de lumière si brillante qu’elle me faisait mal aux yeux. Je regardais Maximilien il était ravi, il tenait également une boule mais un peu plus grosse que la mienne.

    Tess applaudissait alors que Soren l’empêchait de me déconcentrer mais ça m’était égal je connaissais ma meilleure amie. J’étais heureuse finalement qu’elle soit là, elle me permettait de rester un peu plus humaine.

    Il a fallu que je recommence plusieurs fois l’exercice jusqu’à ce que je sache l’exécuter sans l’aide de Max. J’étais épuisée.

    Nous sommes repartis vers la maison afin de prendre un repas bien mérité et pour que je puisse me reposer. J’ai dû m’endormir car lorsque j’ai ouvert les yeux j’étais dans la chambre de Maximilien. Son regard attendri était posé sur moi.

    -          - Ma princesse, tu vas bien ? Je suis désolé tu as perdu beaucoup de force ce matin. Tu t’es endormie contre moi lorsque nous étions à table et je t’ai transporté jusqu’ici.

    -          - C’est moi qui suis désolée, je ne vais pas pouvoir te servir à grand-chose si je m’épuise au moindre exercice.

    -          - Tu apprendras à résister et par la force de tes aptitudes tu n’auras plus besoin de toucher les arbres pour te ressourcer ils le feront d’eux-mêmes.

    J’avais envie de ses baisers, des ses caresses. Je me blottie dans ses bras, mes humeurs étaient plutôt coquines. Ses yeux brillaient nous avions les mêmes pensées.


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  • Chapitre 66

    Apprendre ce que je suis.

     

    Il nous faut retourner au lycée. Les examens sont pour la semaine prochaine. Je dois travailler. Je dois prouver à mes parents que malgré tout ce qui s’est passé je suis quelqu’un de sérieux et que j’aurai mon diplôme. Lorsque Maximilien est parti hier soir je me suis sentie perdue, cela faisait plus d’une semaine que l’on ne s’était pas quitté. Ses bras me manquaient, ses baisers, ses caresses également. Avec Maminette nous avons préparé le repas, je crois qu’elle voulait m’éloigner de cette pièce où mes parents se trouvaient, juste pour un moment. Pendant le repas l’atmosphère a été lourde, chacun a mangé sans dire un seul mot. Ma grand-mère me faisait cependant quelques sourires et quelques clins d’œil pour me rassurer et me faire passer le message que tout ira bien. J’étais tellement heureuse de l’avoir à mes côtés.

    C’était dur mais elle avait raison, mes parents devaient être au courant. Il y a des choses que je ne pouvais plus leur cacher.

    Lorsque je suis descendue mon père était comme  tous les matins déjà parti à son travail. Maminette et ma mère était à la cuisine et discutaient. J’hésitais à entrer dans la pièce.

    -          - Viens mon trésor, ton petit déjeuner est prêt.

    Je n’avais plus le choix, j’avançais tout en essayant de prendre un air détendu.

    -          - Je ne voulais pas vous déranger. Maman il ne fallait pas te donner tout ce mal pour me faire des crèpes.

    -          - Et ta grand-mère t’a fait ton chocolat comme elle a l’habitude de te le préparer lorsque tu es chez elle.

    -          - Merci. Je ne sais pas quoi dire.

    -          - Mange mon trésor, tu vas finir par être en retard.

    C’était bon de voir que ce matin rien n’avait changé.

    Maminette avait eu raison de venir, elle et ma mère s’entendent si bien.

    Tess m’attendait devant la maison avec Soren et Maximilien. Edwald serait absent aujourd’hui, il devait rendre la voiture de location, et en acheter une autre. Ils avaient tous les trois besoin de plus d’indépendance maintenant.

    J’étais heureuse de retrouver Maximilien. Je me suis blottie dans ses bras, il m’avait manqué.

    -          - Tu m’as manqué aussi ma princesse.

    Les journées  étaient longues et ennuyeuses. Nous faisions beaucoup de révisions. Souvent elles se passaient  à la maison. Mon père commençait à se faire à l’idée que j’avais des amis très particuliers. Je pense qu’il était rassuré de nous voir autant travailler. Les garçons avaient d’excellentes aptitudes et une sacrée mémoire. Soren se chargeait d’aider Tess qui avait quelques difficultés avec l’anglais, les auteurs célèbres et leur texte pas toujours facile à comprendre. Edwald nous interrogeait sur l’histoire et pour le reste Max et moi nous nous en chargions.

    Maminette nous apportait des petits biscuits et des boissons de temps en temps.

    Demain enfin le weekend, je vais pouvoir décompresser. Maximilien était songeur. Je sentais dans son humeur un peu d’inquiétude. Avait-il eu de mauvaises nouvelles ? Avant de partir il se dirigea vers mes parents. Oh ! Oh ! Je me sentais mal ! Les humeurs de Max n’étaient pas au beau fixe.

    -          - Je voulais vous demander si Lize pourrait passer le weekend chez moi. Il est temps pour elle d’en apprendre un peu plus sur ses pouvoirs.

    -          - Tu es sûr que c’est pour cette raison, mon garçon ? lui demanda mon père.

    -          - Oui monsieur. C’est la principale raison mais je ne vais pas vous cacher que ce n’est pas la seule.

    -          - Au moins tu es honnête. Mais est-ce que vous ne pourriez pas voir cela après les examens ?

    -          - Andrew on t’a déjà parlé de la prédiction et le 21 juin est dans trois semaines. Lize doit apprendre à se défendre.

    -          - D’ailleurs maman tu ne nous as rien dit sur ce fameux jour. Enfin aucun détail juste que Maximilien pourrait rejoindre son père qui est quelqu’un  de monstrueux et qu’il a une chance de s’en sortir grâce à notre fille. D’après cette foutue prédiction !

    Je regardais Maximilien qui me fit un signe de tête.

    -          - Es-tu vraiment prêt à l’entendre ? lui demandais-je.

    -          - Je préfère savoir que d’être dans l’ignorance.

    Nous leur avons enfin raconté les détails de la prédiction et qui était vraiment le père de Maximilien. Il fallait qu’ils sachent les conséquences, dans le monde des humains comme dans le monde du surnaturel, que ça impliqueraient  si Delduwath  devenait le maître des ténèbres. Il fallait également qu’ils sachent qu’ils pouvaient perdre leur fille à tout jamais, qu’elle pouvait être tuée.

    Mon père était assommé il s’est écroulé sur le canapé. Ma mère est venue le rejoindre. C’était vraiment elle le pilier de la famille. Je m’en rendais compte jour après jour.

    -          - Est-ce qu’il y a une chance ? nous demanda ma mère.

    -          - Oui, lui répondit Maminette. Il y a une grande chance pour qu’ils réussissent. Tout simplement parce que Delduwath ne sait encore rien des pouvoirs de Lize. Ça leur donne un sacré avantage. Et puis il y a tellement de personnes soudées autour d’elle que l’amour et l’amitié peuvent gagner contre le mal. J’en suis certaine. Evidemment je ne vais pas vous cacher qu’il y a des risques c’est pourquoi je suis d’accord sur un point avec Maximilien, il est temps que Lize s’entraîne.

    Mes parents donnèrent leur accord pour que Maximilien vienne me chercher le lendemain matin afin de passer deux jours avec mes amis. Evidemment Tess serait de la partie. Elle avait dit à son père qu’elle partait en weekend. Je n’avais pas très envie d’être l’attraction  du moment mais deux jours avec Max me tentait drôlement.

     


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  • Chapitre 65

    Retour à la maison.

     

    Maminette est venue nous chercher en milieu de matinée. J’étais assez nerveuse mais le sourire de ma grand-mère me redonnait confiance.

    Elle nous expliqua sa conversation de la veille avec mes parents. Je savais que ça n’était pas si simple pour mon père. Il est super mais tellement prévisible et terre à terre, il n’y a que ce qu’il voit qu’il croit.

    Nous écoutions tous ce qu’elle avait à nous dire. Il a été décidé que moi et Max nous allions avec Maminette et que Tess, Soren et Edwald attendraient notre message pour venir nous rejoindre.

    La route n’était pas si longue et je n’ai pas trop eu le temps de mettre mes idées au clair. Max me rassuraient en me caressant la main alors que Maminette me disait que tout se passerait bien.

    Ma mère m’a enlacé en me disant que je lui avais manqué alors que mon père m’a embrassé mais n’a pas sorti un seul mot. Je n’osai pas tenir la main de Maximilien mais je sentais cependant sa présence dans mon dos. Maminette nous poussa vers le salon et s’est assise à nos côtés sur le canapé. Mon père était nerveux et regardait souvent Max.

    C’est ma mère qui comme d’habitude a engagé la conversation.

    -          - Maximilien, je suis vraiment contente que tu sois sain et sauf. Ça a dû être pénible pour toi.

    -          - Oui madame très pénible. Mais tout va bien maintenant.

    -          - Non ! Tout ne va pas bien ! dit sèchement mon père. Tu as mis ma fille en danger en es-tu conscient ?

    -          - Je ne peux pas te laisser dire ça papa. Max n’y est pour rien. C’est moi et moi seule qui a pris la décision d’aller le sauver. C’est moi qui t’aie menti en ne te donnant pas les bonnes raisons pour lesquelles j’allais passer mes vacances chez Maminette. Moi qui aie entrainé Tess avec moi. Je suis la seule à blâmer. Mais tout ça en valait la peine.

    -          - Ma chérie, ton père s’est inquiété c’est tout à fait normal. Et puis il y a beaucoup de choses qui lui trottent dans la tête depuis hier soir, depuis que ta grand-mère nous a raconté certaines vérités.

    -          - Je sais maman. Mais je ne veux pas que papa déteste Maximilien, et surtout à cause de mauvaises raisons.

    -          - Expliques nous tout depuis le début.

    Je leur ai tout raconté, du moins sans rentrer dans les détails et sans leur dire les sentiments intimes qui m’avaient traversé l’esprit au fur et à mesure de l’évolution de la situation avec Maximilien. J’ai parlé de notre rencontre au camp de vacances, au lycée, de l’attaque des ombres, que lui, ses amis ainsi que son oncle étaient arrivés à temps pour me sauver. Alors Maximilien est resté dans la maison avec moi pour ne pas me laisser seule après de telles émotions. J’ai juré à mon père que c’était la première et seule fois qu’un garçon est rentré dans la maison. Et qu’après cette nuit là notre lien a grandi. J’ai été obligé de leur montrer mon tatouage j’ai cru que mon père allait faire une attaque.

    Maximilien lui a expliqué ce qu’il représentait pour son peuple et qu’il ne savait pas du tout que ça allait arriver. Il a ajouté que si il avait pu m’éviter tous ces ennuis il l’aurait fait. Mais c’était comme si lui et moi nous étions des aimants nous ne pouvions plus être loin l’un de l’autre, nous étions des âmes sœurs.

    -          - Tu veux dire que pour ton peuple vous êtes mariés ? lui demanda mon père. Mais pour toi ?

    -          - Pour moi aussi monsieur, elle est ma femme. Je lui dois protection. Tout ce qui m’appartient lui appartient également.

    -          - Vous n’avez que 17 ans. Sarah, aide-moi ! Je n’y arrive plus, je suis fatiguée.

    -          - Malheureusement nous ne pouvons plus faire grand-chose. Laissons-nous du temps pour comprendre et réfléchir à tout ce qui a été dit.

    -          - Je vais appeler Tess, elle doit venir nous rejoindre ici avec Soren et Edwald. Il faut que vous fassiez leur connaissance.

    Quinze minutes plus tard nous étions tous dans la maison de mes parents. Soren et Edwald se sont montrés charmants et Edwald leur a expliqué en quoi consistait sa nouvelle fonction de garde royale. Soren a tenu à montrer à mon père que les elfes pouvaient faire revivre des plantes grâce à leur pouvoir. Il était l’heure pour Tess de rentrer chez elle, Soren a tenu à la raccompagner mais avant il devait déposer Edwald.

    Mon père s’était un peu détendu mais je le sentais encore très contrarié. Ma mère discutait avec Maminette disons plutôt qu’elle la harcelait de questions sur telles ou telles créatures, je savais qu’il écoutait tout ce qu’elles se disaient. Prendre conscience qu’il existe un autre monde que le sien n’est pas toujours facile à accepter.

    Max a tenu, avant de repartir, à expliquer à mes parents que lui, ses amis et sa famille feront tout pour que je ne risque rien. Il voulait leur parler aussi d’une dernière chose importante. Je suis et resterai leur fille à tout jamais mais pour le sauver j’avais accepter de mon plein gré que la nature me fasse don de certains pouvoirs et qu’il y avait de grandes chances que ce soit les mêmes que les siens. Il  leur expliqua qu’il ne savait rien de précis, qu’aucun elfe n’était en mesure de l’expliquer vu que dans leur monde c’est la première fois qu’un être comme lui tombe amoureux d’une humaine. Il ferait tout pour que je comprenne et contrôle mes pouvoirs.

    Il  ne leur parla pas du côté immortel des elfes et qu’il fallait que j’apprenne à me défendre avant la prochaine attaque de Delduwath.

    Je regardais cependant mon père. Je sentais les larmes montées, il avait l’air d’avoir vieilli de 10 ans.


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  • Chapitre 64

    Il existe un autre monde.

    Sur la route qui la menait chez son fils, Maminette réfléchissait au meilleur moyen de lui parler. Elle savait sa belle fille plus réceptive au surnaturel. Elle connaissait bien les légendes et avait une passion pour celles de Russie peut-être à cause de son métier de traductrice.

    Mais là elle va les confronter à une étrange réalité.

    Elle savait que ça ne serait pas facile. Il faut qu’elle y aille doucement. Il fallait qu’elle réussisse, il le fallait pour sa petite fille.

    Elle voyait déjà leur maison, son fils s’occupait de ses fleurs. Il leva la tête lorsqu’il remarqua la voiture qui se garait dans son allée. Maminette descendit et lui demanda de s’occuper de tous les bagages.

    -         -  Lize n’est pas avec toi ?

    -          - Tu sais comment sont les filles de cet âge-là ? Insouciantes, pressées… mais je retourne les chercher demain matin.

    Elle savait qu’il était déçu de ne pas voir sa fille après deux semaines d’absences mais elle n’avait pas eu le choix.

    -          - Andrew, est-ce que Sarah est là ?

    -          - Oui, elle prépare ta chambre. Entre je m’occupe des valises.

    Sarah est charmante. Elle descendit pour l’accueillir et elle regretta également que Lize ne soit pas là.

    Après un rapide déjeuner, Maminette et Sarah sont monter pour vider les bagages.

    -          - Sarah, il faut que je vous parle de quelque chose.

    -          - Je m’en doutais. Ça me préoccupe depuis ton coup de téléphone. Je sais que tu adores Lize et je sais que ta présence pour sa remise de diplôme est légitime mais il y a autre chose n’est-ce pas ? Tu n’es pas malade ?

    -          - Non, ne t’inquiètes pas. J’ai une santé de fer. Mais tu as raison il y a autre chose. Et j’ai besoin de toi.

    -          - Tout ce que tu veux. Dis-moi ce que tu attends de ton unique belle-fille ?

    -          - Je sais que tu as déjà fait beaucoup pour moi. Je me souviens que c’est grâce à toi que j’ai pu reprendre une relation avec Andrew et je t’en suis reconnaissante.

    -          - Je venais d’apprendre que j’étais enceinte et mes parents étaient morts depuis longtemps. Alors quand j’ai enfin appris de la bouche d’Andrew que notre enfant avait quelque part une grand-mère je ne pouvais pas rester sans rien faire.

    -          - C’est pour ça que j’ai besoin de toi encore une fois, pour que tu aides ton mari à comprendre et accepter certaines choses. Il est temps d’aller le retrouver. Je prends ce petit carnet et j’arrive.

    Ils étaient tous les trois réunis dans le salon. Andrew était tendu et Sarah lui tenait la main. Maminette avait tenu à s’assoir face à eux. Elle expliqua qu’elle avait certaines vérités à dévoiler sur ses absences de la maison lorsque son fils était plus jeune.

    Andrew lui dit que c’était une vieille histoire et qu’il ne fallait pas que ça la préoccupe.

    -          - Pourquoi remettre ça sur le tapis maman ? Tu es malade ? Tu es venue nous faire tes adieux….

    -          - Chut ! Calme-toi. Je vais très bien je te le jure. Laisse-moi une chance de t’expliquer. Tout d’abord je vais vous demander de lire les pages que j’ai marqué dans ce carnet.

    -          - Ce n’est pas celui que tu as donné à Lize à Noël ? lui demanda Sarah.

    -          - Oui c’est bien lui. Je vais vous demander de lire sans poser de questions avant la fin. Promets-moi Andrew de ne pas t’énerver, tout ce que j’ai noté dans ce journal est la pure vérité.

    Sarah et Andrew se rapprochèrent l’un de l’autre afin de pouvoir lire en même temps. Maminette les regardait avec anxiété. Le visage de Sarah prenait plusieurs expressions, ça pouvait aller de l’angoisse à de l’amusement. Elle lui faisait penser à Lize lorsqu’elle lui racontait des histoires de princesses et de monstres pour s’endormir. Celui d’Andrew ne changeait pas, son front était plissé il exprimait la colère.

    -          - Maman, si c’est une blague ça ne me fait pas rire. Tu crois que je vais croire à tes sornettes. Etre seule ne t’a pas arrangé, il te fallait inventer un monde à toi ?

    -          - Chéri, tu as promis de ne pas t’énerver. Essayons d’en discuter et laisse ta mère nous donner sa version.

    -          - Merci Sarah. Andrew est-ce que tu ne peux pas ouvrir un peu ton esprit ? Ce que vous avez lu ne sont pas les fables d’une vieille dame dérangée. Rassure-toi j’ai encore toute ma tête. Ton père savait qui j’étais mais nous n’avons pas le droit de le dire ça nous est interdit. Il m’avait fait la promesse de ne le raconter à personne pas même à toi. J’étais ce qu’on appelle dans l’autre monde une gardienne.

    -          - Une gardienne ? J’ai déjà vu ce nom dans quelques légendes. Les gardiens soignent les êtres surnaturels et ont un peu un rôle de conseiller lors de conflits entre les espèces. C’est bien ça Magguy ?

    -          - Non mais tu ne vas pas rentrer dans ses délires.

    -          - Andrew ce n’est pas un délire. Beaucoup de peuples croient à tout ça. Les légendes ne sont que des histoires mais elles cachent souvent la vérité. Beaucoup de pays du nord de l’Europe sont persuadés que des créatures comme les loups-garous, les fées, les vampires ou les elfes ont existés ou existent encore. C’est une réalité, beaucoup de spécialistes se sont penchés sur certaines croyances, sur certaines  superstitions  qui se perpétuent encore aujourd’hui.

    -          - Ecoute Sarah, je ne mets pas ta parole en doute mais là quand même c’est un peu dur à avaler. Maman pourquoi tu nous le dis maintenant alors que tu viens de nous préciser que cela t’es interdit de le dévoiler ?

    -          - Parce que c’est important que vous le sachiez. Et cela pour plusieurs raisons que je vous apprendrais au fur et à mesure de notre discussion. Et puis j’ai fait une demande et l’on m’a autorisé à tout vous raconter.

    -          - En quoi ça nous concerne ?

    -          - Ça vous concerne parce que vous êtes les parents de Lize.

    -          - Qu’est-ce que Lize à avoir là-dedans ? Qu’est-ce que tu lui as mis dans la tête ? Qu’elle peut devenir une gardienne comme sa grand-mère. Non mais je délire, je vais me réveiller. Sarah, tu ne dis rien ? Elle a monté la tête à notre fille et tu ne dis rien.

    -          - Maintenant ça suffit Andrew, assieds-toi, lui dit sèchement Sarah. Maggy qu’est-ce qu’il se passe ? Il est arrivé quelque chose à Lize et c’est pour ça qu’elle n’est pas là ?

    -          - Calmez-vous Lize va bien. C’est moi qui lui ai demandé de ne pas rentrer avec moi pour qu’elle puisse me laisser du temps pour vous parler. Et Andrew je te jure que je n’ai pas monté la tête à Lize. Je vais essayer de vous expliquer.

    Maminette expliqua tout d’abord qu’il existait bien des êtres surnaturels et que pour des raisons évidentes ils ne se montraient que rarement aux êtres humains. Elle regarda Sarah et lui confirma que les vampires, les loups-garous, les fées et les elfes existaient bien, ainsi que d’autres créatures assez méconnues dans notre monde. Voyant qu’ils étaient réceptifs surtout Sarah, elle leur parla tout particulièrement des elfes et de la prédiction.

    -          - Maximilien, lâcha Sarah.

    -          - Tu es très intuitive, lui dit Maminette. Oui Maximilien est bien un elfe.

    -          - Et bien sûr Lize le sait.

    -          - C’est impossible. Il nous ressemble, il va au lycée, il conduit une voiture.

    -          - Andrew réfléchit un peu. Tout est clair maintenant. Il a de très bonne manière, il sait énormément de choses sur les plantes, les fleurs. Les elfes sont très proches de la nature. Mais Magguy si il est le prince de la prédiction ça veut dire que Lize est la jeune fille dont on parle également ?

    -          - Oui Sarah.

    Elle leur raconta ce que la reine Célébrian avait essayé de faire pour empêcher la prédiction et que c’était peut-être un peu de sa faute si Lize y avait été mêlée. Elle n’aurait jamais dû partager son bonheur d’être bientôt grand-mère.  Maminette avait compris ce qui se passait que le jour de Noël mais elle n’avait su la vérité que lorsque Lize et Tess ont débarqué chez elle pour les vacances. Elle leur apprit que Maximilien et Lize avait un lien très fort et que leur destin était scellé, c’était pour ça que lorsqu’il a été enlevé elle était si mal.

    Elle reprit toute l’histoire, l’enlèvement, Lize et ses amis qui avaient compris ce qui s’était passé, ils avaient appris que l’on cachait Max non loin de chez elle et avaient décidés d’aller le libérer car impossible de prévenir la police vu les circonstances.

    -          - Mais ils sont fous. Ils voulaient le libérer ? Une poignée de gamins ! Du délire !

    -          - Tu les as aidés Magguy ? demanda Sarah.

    -          - J’ai dû leur apprendre la vérité à mon sujet mais ils étaient déjà au courant au sujet des gardiens car l’un d’eux les accompagnait. Il s’agit de Christopher.

    -          - Le patron de la Cafet ? Depuis quand Lize le savait-elle ?

    -          - Depuis l’enlèvement de Maximilien. C’est lui qui l’a poussé à aller vers Christopher par la pensée.

    -          - Par la pensée ? de mieux en mieux.

    -          - Chéri s’il te plait, arrête ! C’est ça le lien dont tu nous parlais ? Ils peuvent se parler par télépathie ? Mais comment ? Elle n’a jamais eu de telles prédispositions.

    -          - Euh ! Normalement c’est plutôt à Lize de vous apprendre certaines choses.

    -          - Oh ! dis Sarah, je vois.

    -          - Quoi ? Tu vois quoi ?

    -          - Je crois que notre fille et bien comment te le dire….. enfin tu vois un garçon, une fille, ils s’aiment et puis….

    -          - Tu veux dire que notre fille n’est plus vierge ?

    -          - Voilà, lança Sarah soulagée que son mari ait compris où elle voulait en venir.

    -          - Je vais avoir une explication avec eux, crois-moi Sarah ça ne va pas se passer comme ça.

    -          - Je crois que tu oublies mon chéri l’âge de ta fille et l’âge que nous avions lorsque nous nous sommes rencontrés. Je suis tout à fait d’accord avec toi il va falloir que nous ayons une discussion avec ces deux jeunes gens mais ta réaction est un peu excessive même si je sais que c’est encore ta petite fille et que tu veux la protéger. Magguy tu m’as dit que tu retournais chercher Lize demain matin ? Est-ce que ce serait possible de prendre Maximilien en passant ?

    -          - Oui bien sûr. Je pense que ça peut s’arranger.

    Maminette se retira pour aller se reposer mais surtout elle voulait leur laisser du temps pour discuter de tout ce qu’ils venaient d’apprendre. Sarah la rattrapa dans le couloir.

    -          - Merci de nous avoir tout raconté. Mais Lize est-elle en danger ?

    -          - Oui. Mais il y a beaucoup de monde qui la protège et elle a le meilleur garde du corps Maximilien.

    -          - Il y a encore des choses que l’on doit savoir ?

    -          - Oui mais cette fois-ci il faut mieux que ce soit votre fille qui vous le dise.

    -          - Une dernière question, demanda-t-elle tout bas. Lize est-elle en ce moment avec Max ?

    -          - Oui, chuchota Maminette, mais Tess et les deux amis de Max sont avec eux également.

    Elle pivota et retourna s’assoir auprès de son mari.

     


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  • Chapitre 63

    C’est si bon de se retrouver tous les deux.

     

    Tess avait téléphoné à son père mais nos projets tombaient à l’eau, ils devaient partir quelques jours dans la famille de sa nouvelle femme. Maminette a cependant accepté de nous laisser passer la journée et la nuit chez les garçons. Il fallait vraiment qu’elle parle à mes parents et ne voulait pas de notre présence. Elle viendrait nous chercher dans la matinée afin de nous expliquer la situation. J’étais à la fois tendue et excitée de passer la nuit dans les bras de Maximilien. Il avait senti mes humeurs du moment et j’ai vu qu’il avait les mêmes pensées. Edwald était parti avec Maminette, les garçons voulaient rentrés de leur côté et ont loué également  une voiture. D’ailleurs comment aurions-nous fait pour caser six personnes et leurs bagages dans une seule voiture ?

    Maminette nous déposa devant la maison de Maximilien, enfin de son oncle.

    Tess était aux anges et j’ai compris qu’elle aussi attendait sans doute cette nuit avec impatience.

    Soren et Maximilien nous ont aidé pour nos bagages, enfin pour ceux de Tess qui était obligée de tout  garder  alors que moi je n’ai pris que le nécessaire.

    Edwald était parti faire quelques courses car il n’y avait plus rien dans le frigo après autant de temps d’absence. Je pense aussi que c’était un moyen pour lui de ne pas être trop souvent en contact avec deux couples d’amoureux.

    Max m’a conduit dans sa chambre. Il mit mon nécessaire de toilette dans sa salle de bain. Toutes les chambres de cette maison avaient-elles leur salle de bains ou ce n’était qu’un privilège lié à sa condition ?

    J’ai pris le temps de tout regarder, de passer mes doigts sur tout ce qui lui appartenait. Il me regardait intensément.

    -          - Qu’est-ce que j’ai fait ?

    -          - Rien ma princesse, je te regarde prendre possession des lieux, et j’aime ce que je vois. J’aime avoir ma femme à mes côtés.

    Cette fois-ci il s’était rapproché. Il était derrière moi et m’enlaçait la taille. Il s’est penché, a poussé mes cheveux pour m’embrasser dans le cou. Il m’a tout d’un coup soulevé pour m’emmener sur le lit là où nous rêvions d’être tous les deux avec tant de hâte.

    Lorsque nous sommes sortis de la chambre il n’y avait personne à l’horizon. Nous sommes sortis dans le jardin. C’était la première fois que je prenais le temps de le regarder. Il y avait beaucoup de couleurs, beaucoup d’odeurs, s’en était ennivrant.

    L’oncle de Maximilien, Aldaron, avait acheté une immense propriété. Je me demandais jusqu’où elle s’étendait.

    -          - Ton oncle fait quoi dans la vie pour pouvoir acheter une telle demeure ?

    -          - Elle n’est pas tout à fait à mon oncle, elle est à la famille royale. Elle lui appartient comme elle appartient à ma mère et à moi. Et évidemment par ton mariage avec une personne royale elle t’appartient aussi.

    -          - Non ! Je ne crois pas ! Et puis je ne suis pas officiellement ta femme .

    -          - Dans mon monde si ! Mais puisqu’on en parle lorsque tout sera terminé nous officialiserons les choses dans ton monde, et après un hésitation il rajouta, enfin si c’est ce que tu veux également.

    -          - Mon père va nous tuer !

    -          - Si ça ne te fais rien il y a assez du mien qui veut me soumettre à sa volonté.

    -          - Max ce n’est pas le moment de blaguer.

    -          - Je suis sérieux ma princesse. J’essaie seulement d’avoir de l’espoir. Tu sais pour moi tu es ma femme parce que c’est un fait dans mon monde et qui est maintenant un peu le tien vu notre lien. Je veux juste que ce soit plus facile pour toi et ta famille.

    -          - Nous allons attendre demain matin pour la réaction de mes parents et ensuite nous prendrons le temps d’en reparler. Et puisque l’on parle de ton père, si nous réussissons à faire échouer la prédiction est-ce que tu repartiras parmi ton peuple ? Il faut vraiment que je le sache.

    -          - Si tu veux rester dans ton monde, je resterai avec toi. Seulement si tu réagis comme avec mes pouvoirs il te faudra quitter Bothell car tu ne vieilliras plus.

    -          - Mais ce n’est pas une certitude !

    -          - Tu as raison. Nous ne savons pas jusqu’à quel point tu vas nous ressembler. Mais je sais aussi que nous avons eu la bénédiction de la nature et je ne crois pas qu’elle te laissera vieillir prématurément en sachant que ce serait ma perte.

    Je ne pouvais pas accepter que Maximilien meurt un jour à cause de moi, à cause de son amour pour moi. Et pourtant de mon côté j’étais prête à mourir pour le sauver, pour le garder près de moi. J’avais quelques questions qui me trottaient dans la tête. Je savais que Max les devinait mais il ne m’en parlait pas. Je crois qu’il attendait que je les lui pose directement mais surtout il voulait me laisser le choix de mes pensées, de mes actes. Celle qui me venait régulièrement était de savoir si Max était tué je mourrais de chagrin comme un elfe ? Une chose est sûre je n’envisageais pas l’avenir sans lui. Et si je vieillis comment il pourrait encore m’aimer lorsqu’il aura atteint l’âge de 20 ou 25 ans éternellement alors que moi je prendrais l’apparence d’une femme de 50 ou 60 ans qui s’afficherait avec son « gigolo ». ça me dégoutait rien que de l’imaginer.

    Maximilien s’arrêta et se mit devant moi. Il mit sa main sous mon menton et leva ma tête afin que nos regards se croisent.

    -          - Je ne peux pas te laisser avoir toutes ses idées, ma princesse. Jusqu’à présent je ne voulais pas intervenir. Je voulais que tu sois libre de tes pensées. Mais là c’est comme si tu me lançais des grenades et qu’elles explosaient autour de moi. Si vraiment toutes ses questions te préoccupent il y a une solution pour que tu es tes réponses.

    -          - Laquelle ?

    -          - Il nous faut aller dans mon monde et rencontrer la grande prêtresse. Elle sait des choses et elle peut voir l’avenir mais très rarement.

    -          - Tu sais bien que ce n’est pas envisageable pour le moment, nous avons beaucoup de choses à faire. Je dois connaitre tes pouvoirs et apprendre à me servir des miens s’il s’avère que j’en ai. Ma priorité te sauver. Viens, rentrons, allons voir si Edwald est rentré je commence à avoir très faim.

    Mais il n’avança pas. Cette fois-ci c’est moi qui me positionnait devant lui. Il avait l’air fâché. Tiens encore une facette que je ne connaissais pas. Je lui ai souris, j’ai mis ma main dans ses cheveux au-dessus de sa nuque et j’ai fait en sorte que mes lèvres se délectent des siennes.

    A son tour il m’enlaça et m’embrassa avec fougue. J’avais réussi à chasser sa mauvaise humeur et les miennes avaient pris un autre chemin.

    Il  se mit à rire.

    -          - Je croyais que tu avais faim, ma princesse ?

    Et c’est main dans la main que nous sommes rentrés.


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