• Chapitre 77

    Remise des diplômes.

    Cette nuit là je me suis réveillée en sursaut. Je pleurais toutes les larmes de mon corps. Maximilien m’a pris dans ses bras et me disait par la pensée des choses réconfortantes. Je savais qu’il avait rêvé la même chose que moi. Je le sentais bouleverser.

    Demain c’est la remise des diplômes. Qu’est-ce que ça voulait dire maintenant ? Aurais-je un avenir ? J’avais vu notre destruction, notre mort. J’avais vu ce que devenais notre monde et c’était terrible, tout n’était que violence et ravages. Les gens souffraient, mourraient de faim, servaient d’esclaves aux forces du mal.

    -          - Ce que tu as vu ma princesse n’est pas forcément l’avenir. C’est à nous de nous battre pour que justement ça n’arrive pas. Il  faut croire en nous Lize. Trop de gens comptent sur nous pour que nous baissions les bras. Nous leur devons bien ça.

    -          - Je le sais. Mais c’était tellement réel et si terrible. J’ai peur de ne pas être assez forte.

    -          - J’ai confiance en toi. Personne ne doit nous séparer. Et puis c’est normal que tu ais peur, moi aussi j’ai peur. Je ne veux pas être un démon. N’oublies pas ce que t’a dit la prêtresse puise ta force dans ta peur. N’oublies pas que mon père ne sait rien de tes aptitudes. Tu es prête je le sais et je le sens. Tu as fait un travail remarquable, tu arrives à faire pratiquement tout ce que je sais faire.

    -          - Je ne veux pas te perdre.

    -          - Tu ne me perdras pas, nous allons tout faire pour ça. Aller rendors-toi, nous devons être au lycée pour 10 heures.

    Il me caressa longuement les cheveux en me fredonnant ma mélodie jusqu’à ce que je m’endorme enfin.

    Me réveiller par ses baisers était un délice. Je m’arrangeais toujours pour ne pas ouvrir les yeux tout de suite histoire de prolonger ses douces attentions. Mais il le savait, à cause de notre lien, je ne pouvais rien lui cacher. Il lisait dans ma tête comme dans un livre ouvert. Par contre il arrivait à mettre quelques barrières dans son esprit pour me cacher certaines choses comme pour les préparatifs du bal de fin d’année. En général, il préférait que je sache tout ce qui se passait, tout ce qu’il ressentait.

    Nous étions tous prêt à partir. Il était convenu que Max, moi, Edwald et Soren allions de notre côté. Mes  parents, Maminette, la reine Célébrian et Aldaron nous rejoindraient au lycée. Ils prendraient tous place dans la salle.

    Pourquoi devons-nous mettre cet uniforme ? Heureusement ils étaient bleus, je ne préfère même pas imaginer les couleurs de certains lycées.

    Pour moi c’était une formalité je savais que j’avais réussi mes examens. J’avais hâte que tout ça soit derrière moi. Je ne me suis jamais sentie à ma place ici. J’avais déjà commencé une nouvelle vie en allant vivre avec Max. Ma vie s’est éclairée un jour d’été dans un camp de vacances. Nous avons rejoint Tess en coulisse, elle était venue avec son père, sa belle mère et ses deux petites sœurs.

    Enfin prêts nous nous sommes avancés afin de nous installer dans les premiers rangs. Tous ces discours étaient ennuyeux le temps ne passait pas aussi rapidement que je le désirais. Ça y est nous y étions, on nous appelait à tour de rôle pour monter sur l’estrade pour recevoir notre diplôme. Les familles de chacun se levaient au fur et à mesure afin d’applaudir leurs enfants. Lorsqu’est venu mon tour, j’ai regardé vers mes parents, on voyait de la fierté dans leurs yeux. Debout à côté d’eux Maminette, Célébrian, Aldaron, Christopher et Gus. Je n’y croyais pas de les voir ici. Ils ont recommencé au passage de Max, d’Edwald, de Tess et de Soren qui avait en plus son tout petit fan club, les petites sœurs de Tess.

    En allant rejoindre ma famille la main dans celle de Max, je me suis retrouvée nez à nez avec JD.

    Nous nous sommes regardés. Max m’a demandé si je voulais rester seule avec lui, je lui ai dit non.

    -          - Bonne chance Lize, me dit-il enfin.

    -          - Merci. Bonne chance à toi aussi. Tu as choisi ton université ?

    -          - Oui . Ma mère a trouvé un nouveau boulot. Nous déménageons pour la Géorgie, j’ai trouvé une université là-bas. Et toi ?

    -          - Moi j’ai choisi l’université qu’il y a à quelques kilomètres d’ici. J’y serais avec Max.

    -          - Très bien. Alors…….. adieu Lize.

    -          - Adieu JD.

    Et j’ai tiré Max afin de m’éloigner le plus vite possible pour aller rejoindre nos amis et notre famille.

    Lorsque nous sommes arrivés à la maison nous avons été surpris de voir qu’une grande table avait été préparée, la salle était magnifiquement décorée.

    La grande prêtresse nous a félicité bien que pour elle tout ça ne voulait pas dire grand-chose.

    J’ai eu la surprise de voir que la famille de Tess avait été invitée. J’ai eu un peu peur qu’ils n’en apprennent plus qu’il ne faudrait mais Max me certifia que des consignes avaient été données.

    Cette fois-ci ils ne manquaient personne toutes celles qui étaient importantes pour nous étaient présentes. Nous passions une excellente soirée. Je regardais tous ces visages heureux, ça me réchauffait le cœur. Je préférais oublier que demain il me faudra dire adieu à mes parents et à ma meilleure amie. Demain ils partaient dans une cachette sûre. Il avait été décidé que seul Aldaron saurait où ils allaient. Pour les parents de Tess elle devait rester avec nous pour le weekend.

    Max m’a pris la main, il savait que mes pensées dérivaient. Sa chaleur et son sourire m’ont aidé à reprendre mes esprits et de profiter de la soirée.


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  • Chapitre 76

    Soren

    Je sortais dans le jardin, je voulais profiter de la chaleur. Max dormait encore et je ne voulais pas le réveiller, je lui devais bien ça j’avais passé une si belle nuit.

    Au loin j’ai aperçu une silhouette, je ne savais pas si je devais m’approcher. Et pourtant c’est ce que j’étais en train de faire. C’était Soren qui était assis contre un arbre les yeux fermés.

    Je toussais légèrement pour lui faire remarquer ma présence.

    Il a ouvert les yeux et m'a souri.

    -          - Si tu veux je peux repartir ?

    -          - Non. Ce n’est rien. Alors déjà réveillée ? Où est ton prince charmant ?

    -          - Il dort et ta princesse indienne ?

    -          - Elle dort aussi.

    Ce qui nous a fait rire.

    Je me suis installée en face de lui.

    -          - Est-ce que l’on peut se parler comme le font des amis ? lui demandais-je.

    -          - Mais je te considère comme mon amie. Qu’est-ce que tu veux savoir ? Si Max a déjà eu des conquêtes avant toi ?

    -          - Non. Je sais que je suis la seule et unique fille dans son cœur, lui répondis-je avec mon plus beau sourire.

    -          - Des questions sur ton apprentissage ?

    -          - Non. Arrête ! Je sais que tu ne vas pas bien. Je le vois au regard que tu as tous les jours. Max et moi nous nous en sommes rendus compte. Est-ce que ça a un rapport avec Tess ? Tu sais c’est ma meilleure amie. Et puis j’ai vu que tu rendais visite à la grande prêtresse très souvent. Vous comptez beaucoup pour moi et je m’inquiète.

    -          - Ah ! Si tu l’as vu alors Tess doit l’avoir remarqué aussi.

    -          - Non ! Je ne crois pas. Mais je sais qu’elle a très peur de te perdre et elle le cache par son côté je blague et  je m’amuse.

    -          - J’ai très bien compris. Je commence à savoir comment elle fonctionne. Mais moi aussi j’ai peur de la perdre. J’essaie de m’occuper d’elle intensément mais je sais aussi que cela aura de lourdes conséquences si je ne revenais pas. Plus nous passons du temps ensemble et plus nous nous attachons.

    -          - Elle sait qu’il y a des risques, tout comme je sais que pour Max et moi les chances sont minimes pour que nous survivions au 21. Mais ça en vaut la peine. Et je sais aussi qu’il n’y aura jamais personne après lui, je suis prête à donner ma vie pour le sauver.

    -          - Ça t’es facile maintenant que tu sais que tu as certains pouvoirs mais Tess est une simple humaine fragile.

    -          - Tu sais très bien que j’étais prête à me sacrifier pour Max bien avant ça, lorsqu’Evguénia l’avait enfermé dans ce cachot.

    -          - Excuse-moi. Je n’ai pas le droit de te parler ainsi, tu es quelqu’un d’important et je devrais rester à ma place.

    -          - Arrête ! Pour moi tu es mon ami et tu es avec Tess. Le reste je m’en fous. Je te parle avec mon cœur Soren, alors dis-moi ce qui te tracasse.

    -          - Tout me tracasse. La peur de ne pas être encore en vie dans une semaine, la peur de perdre Tess, la peur de perdre Max aussi. Et puis si on s’en sort peur d’être obligé de repartir dans notre monde.

    -          - Il y a quelque chose que je ne m’explique pas. Dans votre monde les elfes aiment différemment, et là je trouve que tes émotions sont à peu près les mêmes que Max.

    -          - C’est un peu pour ça que je suis allé voir la prêtresse, disons une des raisons. Elle m’a expliqué que j’ai appris avec Max. Nous étions inséparables et la plupart du temps toutes les histoires que racontaient la reine je les écoutais avec beaucoup d’attention. Et puis Max nous a considéré tout de suite comme ses amis, enfin votre idée de l’amitié. Puisqu’il était élevé comme un humain forcément ça avait des conséquences sur son entourage.

    -          - Et qu’elle est l’autre raison pour laquelle tu as été voir la prêtresse ?

    -          - Si je m’en sors je lui ai demandé une faveur, de vieillir.

    -          - Quoi ?

    -          - Je sais que Tess ne sera jamais une immortelle, alors je veux vieillir au même rythme qu’elle. Si ma demande est acceptée je pourrais rester dans ce monde à la condition de rester discret.

    -          - Mais… tu auras ta réponse quand ?

    -          - Après l’anniversaire de Max. Mais s’il te plait ne dis rien à Tess.

    -          - Je te le promets.

    Il se leva et s’éloigna vers la maison. J’étais tellement triste pour lui. Je ne comprenais pas ses choix, du moins pas complètement. Je comprenais qu’il était prêt à ne plus être immortel par amour pour une humaine. Toute notre histoire a entrainé des conséquences autour de nous et une nouvelle ère dans l’autre monde.

    -          - Bonjour ma princesse.

    -          - Bonjour beau prince. Bien dormi ?

    -          - A merveille sauf que j’ai tout de suite senti ton absence. Et j’ai vu que tu te dirigeais vers Soren alors je vous ai laissé discuter. Drôle d’histoire hein ?

    -          - Tu as écouté ?

    -          - Non tes pensées étaient assez explicites.

    -          - Un elfe peut demander à vieillir ?

    -          - Oui. Mais jusqu’à présent ça n’était jamais arrivé.

    -          - Tu aurais pu le faire pour moi ?

    -          - Je l’avais déjà prévu, j’en avais parlé à ma mère. Dès que j’ai su pour nous, dès que je t’ai vu, cette idée m’ait paru comme une évidence. Je ne voulais plus jamais te quitter et puis tu as eu ces pensées. Ces rêves qui te perturbaient tu te voyais à 60 ans alors que moi je n’en avais l’apparence de 20 ans. Mais tu étais déjà à demi-humaine et à demi-elfe et j’espérais que l’on t’accorderait l’immortalité. Vivre à tes côtés pendant 70 ou 80 ans n’était pas grand-chose face à l’éternité mais j’étais prêt à faire le sacrifice. Alors je comprends Soren et j’espère qu’on lui accordera sa requête.

    Il m’a tendu la main, je l’ai prise pour m’aider à me lever. Il me tira à lui pour me prendre dans ses bras. J’ai levé la tête afin d’accrocher son regard avant de nous embrasser tendrement.

    Nous sommes rentrés afin de nous préparer il se faisait tard et nous serions en retard pour le repas.

    -          - J’oubliais ma princesse, tu es la seule et unique dans mon cœur, me dit-il de sa voix enjoleuse et ses yeux de braise.

    -          - A part ça tu n’as pas écouté la conversation.

    Il m’a souris, je ne pouvais pas lui en vouloir, nous nous comprenions tellement.


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  • Chapitre 75

    Très belle soirée.

    Nous sommes arrivés à la fin de la semaine. Plus que 6 jours avant la remise des diplômes et plus que 8 jours avant le 21 juin.

    Je ne voyais pas mes journées passées. Le lycée et les cours, les entrainements et mes nuits avec Maximilien. Depuis que j’avais emménagé avec eux je ne m’éclipsais plus. Je restais tranquille dans ses bras nuit après nuit.

    J’arrivais maintenant à maitriser mon halo de lumière et j’arrivais à faire ami ami avec le vent. A chaque fois que Maximilien faisait un exercice j’arrivais à le reproduire, pas encore à la perfection mais d’après les autres je me débrouillais plutôt bien.

    Cette semaine nous avons lu Max et moi le livre de Tess. Je me dis que j’ai bien fait de le lire maintenant plutôt qu’avant, lorsque je ne croyais pas au surnaturel. L’histoire de ce vampire et de cette simple humaine m’a touché, elle ressemblait un peu à mon histoire. Max a ris en le lisant. Les vampires ne sont pas très crédibles pour lui, beaucoup trop gentils par rapport à la réalité, mais il a eu l’air d’apprécier l’histoire. Il m’a dit qu’il comprenait mieux maintenant l’engouement des jeunes filles humaines pour les deux personnages mâles du livre et de la réaction de Tess envers Edwald. Ce qui nous a fait beaucoup rire en y repensant.

    Tess passait tous ses moments libres avec nous et surtout avec Soren. Ils sont souvent ensemble et je n’arrive toujours pas à parler à Soren. Quelque chose le tracasse, je le sens, il a eu plusieurs entretien avec la prêtresse. Tess va passer le weekend avec nous. Il faut que l’on passe du temps toutes les deux, j’ai des choses à lui dire. Et puis il va falloir qu’elle se mette à l’abri avec mes parents pendant la bataille, nous ne lui avons pas donné le choix. Ce qui m’inquiète c’est que Maminette ne veut pas les suivre, elle veut être à l’arrière avec Christopher. Elle est plus têtue qu’une mule.

    Je rentrais comme à chaque fin d’entrainement dans notre chambre afin de prendre une douche avant le repas. Repas qui ressemblait plus à un banquet vu le nombre de personne assis maintenant autour de la table.

    J’allais me diriger vers la salle de bain lorsque j’ai vu sur le lit la plus belle robe que je n’avais jamais vu. Elle était magnifique, des petites chaussures à lanières l’accompagnaient.

    J’étais stupéfaite. Max est sorti de nulle part et à soulever mes cheveux pour m’embrasser dans le cou. Il savait que je ne pouvais pas résister à ses baisers.

    -          - Max, qu’est-ce que….

    -          - Tu as oublié ma princesse ce soir c’est le bal de fin d’année et nous y allons.

    -          - Quoi ? Non ! Ce n’est pas possible, je déteste ce genre de fêtes.

    -          - Et moi je veux savoir ce que c’est. Fais-le pour moi. Je désire passer cette soirée avec toi et avec nos amis. C’est peut-être la dernière fois que l’on s’amusera avant mon anniversaire. Fais un effort, s’il te plait.

    Pendant toute son explication il avait pris sa voix enjoleuse et je n’ai pas eu la force de lui refuser.

    -          - Edwald, Soren et Tess viennent aussi ?

    -          - Evidemment. Il ne peut en être autrement. J’ai eu du mal à faire taire Tess. Il m’a fallu l’aide de Soren pour qu’elle puisse garder le secret.

    -          - Je sais elle est incorrigible.

    Nous nous sommes préparés. Mon dieu, Max était tellement beau dans son costume et tout à fait assorti à ma tenue. J’ai mis un peu de temps à me coiffer mais je crois que ça en valait la peine. Du moins je l’ai vu dans le regard brillant de Maximilien. Nous nous sommes dirigés vers le salon, tout le monde nous attendait. Ce qui voulait dire que tout le monde était au courant sauf moi ! Mon père n’arrêtait pas de prendre des photos. Tess était fabuleuse et elle aussi était tout à fait assortie à la tenue de Soren.

    La reine Célébrian s’est approchée de moi et m’a mis autour du cou un magnifique collier, je n’osais pas lui demander si c’était de véritables diamants.

    -          - Vous êtes magnifiques mes enfants. Lize tu feras une très belle altesse royale.

    Elle se retourna ensuite vers Tess et lui offrit une chaine avec un brillant en pendentif. Elle la remercia chaleureusement et elle était très émue du geste de la reine.

    Ma mère avait les larmes aux yeux.

    Je commençais à être nerveuse autant d’attention alors que nous allions seulement à un bal de fin d’année me gênait.

    L’ambiance, les décors, la musique, tout était magnifique. Je n’aurais jamais cru que cela me plairait autant. A notre arrivée tout le monde nous a regardé, ce qui nous a valu beaucoup de chuchotements et beaucoup de waouh. Heureusement avec toutes les lumières d’ambiance personne n’avait remarqué combien je rougissais.

    -          - Tu es magnifique. Tu ne peux pas imaginer à quel point je t’aime. Merci de m’avoir permis d’assister à cette soirée. Et puis je voulais aussi te dire que j’adore lorsque tu rougis. Même dans le noir je suis capable de le savoir ma tendre princesse.

    Tess s’amusait comme une folle, on aurait dit qu’elle se prenait pour la reine de la soirée. Soren la faisait danser musique après musique. Edwald réussissait à trouver des cavalières enfin je pense que les filles se bousculaient pour pouvoir danser avec lui. Moi je n’avais d’yeux que pour mon prince charmant car là je me prenais un peu pour Cendrillon. Max me demandait par la pensée qui était cette Cendrillon. Je lui ai expliqué que c’était un conte pour enfant. Ça lui disait quelque chose, sa mère lui avait tellement raconté d’histoires lorsqu’il était petit, qu’il ne se souvenait plus de toutes.

    Retrouver le calme de la voiture était apaisant. Tess s’était endormie dans les bras de Soren. Edwald conduisait. Max me caressait les cheveux, j’étais fatiguée mais je savourais chaque minute de cette soirée. Max me porta jusqu’à notre chambre, me déposa sur notre lit. Ses yeux étaient tellement brillants, tellement intenses. Je savais où se dirigeaient ses pensées. Il enleva les barrettes que j’avais dans les cheveux afin de les relâcher doucement  sur mon dos. Il me couvrit de baisers tendres et délicats. Mes sens étaient en alerte. Je frissonnais et des milliers de fourmillements s’étaient dirigés vers le bas de mon ventre. Nous nous sommes endormis à l’aube après avoir passé le reste de la nuit à nous aimer intensément.


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  • Chapitre 74

    L’âme d’Angurva

    Cela faisait déjà trois jours que tout le monde vivait sur la propriété. Mon père avait réussi à convaincre son patron de lui laisser prendre ses vacances. J’étais surprise de voir qu’il s’était aussi bien adapté. Il se passionnait pour toutes les plantes et les fleurs qui prospéraient autour de la demeure. Ma mère quant à elle n’était jamais très loin de Maminette et Célébrian. Je pense qu’elle cherchait à être au courant de tout ce qui se préparait afin de ne pas être mise à l’écart sur ce qui me concernait.

    Nous avions repris le chemin du lycée. Soren se chargeait d’aller chercher Tess. Il avait fait la connaissance de son père le dimanche d’avant et ses petites sœurs ne le lâchaient pas d’une semelle. Il leur avait appris pleins de nouveaux jeux. Tout le lycée était en effervescence. La fin des cours, la remise des diplômes et …. J’avais oublié le bal de fin d’année. Toute cette excitation me mettait mal à l’aise.

    Il faisait chaud. Nous étions allongés sur la pelouse histoire de prendre un peu de couleur.

    Soren était pensif depuis un moment. Max et moi nous nous demandions ce qui pouvait le tracasser. J’ai demandé à Max si ça ne le dérangerait pas si j’allais parler à son ami seul à seul lorsque nous serons rentrés. Pour toute réponse j’ai eu son sourire enjoleur.

    -          - Alors Lize. Ta nouvelle vie ?

    -          - Tu sais Tess je n’ai pas encore pris mes marques. Mais ça va.

    -          - Tu exagères ! Elle a déjà rangé toutes ses affaires et ses objets et souvenirs ont déjà leur place dans ma chambre. D’ailleurs j’en suis sûr maintenant ce n’est plus ma chambre c’est notre chambre. Même les meubles ont changé de place.

    -          - Tu n’as rien dit non plus ! Et puis ta chambre était déjà très belle mais elle manquait de petites touches colorées.

    -          - J’ai hâte de voir les changements, nous dit Tess. D’ailleurs je voulais passer après les cours histoire de voir comment tu t’en sors avec tes exercices.

    -          - Disons que j’ai de bons professeurs, lui répondis-je en regardant tour à tour les trois garçons assis avec nous.

    Il était 15 heures lorsque nous sommes rentrés. Il fallait que je me prépare pour mon premier entrainement avec Angurva l’épée elfique. Edwald m’attendrait à l’extérieur.

    -          - Tu trouves vraiment que j’ai pris mes marques ? demandais-je à Max en regardant la pièce.

    -          - Oui ma princesse. Mais ne t’inquiètes pas ça m’enchante. Elle est vraiment très belle et elle te ressemble. Il nous fallait quelque chose de nouveau, quelque chose qui n’est ni ta chambre ni la mienne, quelque chose à nous. Et c’est très réussi.

    -          - Il faut vraiment que je m’entraine avec une épée ? Je ne suis pas à l’aise. Et puis ce n’est pas juste Edwald ne veux pas que tu sois présent pour la première leçon.

    -          - Je ne pourrais pas m’empêcher de te guider par la pensée ma princesse. Edwald le sait et il veut que tu t’imprègnes de l’âme d’Angurva sans être influencée. De toute façon mon oncle m’a fait appeler. Je dois aller dans son bureau dès que possible.

    -          - Quelque chose de grave ?

    -          - Je ne crois pas mais je te raconterais c’est promis.

    -          - Même si on te l’interdit ?

    -          - Même si on me l’interdit.

    C’est en trainant les pieds que je suis allée rejoindre Edwald. Il avait dans les mains son épée et dans l’autre l’étui où reposait Angurva.

    -          - Tu n’as pas l’air ravie de cet entrainement Lize ?

    -          - Ce n’est pas ça mais tu crois vraiment que c’est nécessaire de savoir utiliser cette épée ?

    -          - Oui c’est nécessaire et la prochaine fois Max pourra assister à l’entrainement , me dit-il en souriant.

    -          - Edwald ?

    -          - Oui.

    -          - Je voulais profiter du fait que nous soyons seuls  pour te remercier de m’avoir sauvé la vie lorsque nous avons libéré Max. ça faisait longtemps que j’aurais dû le faire. Je suis impardonnable.

    -          - J’ai fait ce qui m’a semblé être le mieux. Evguénia était devenue à moitié démon et je peux te l’avouer la tuer m’a libéré d’un énorme poids.

    -          - Mais c’était votre amie et …… tu l’aimais.

    -          - Oui mais elle a fait ses choix et elle était devenue quelqu’un d’autre. Elle n’était plus celle que j’aimais, celle que l’on connaissait. Assez de bavardages, commençons car si je t’accapare trop longtemps j’aurai des comptes à rendre à ton époux , me dit-il avec un large sourire.

    J’ouvris l’étui. Angurva étincelait à mon approche. Je l’ai pris, elle n’était pas si lourde que ça et paraissait assez maniable. Edwald me demanda de visualiser dans mon esprit l’épée et de ressentir son énergie, son âme. Et j’ai vu, j’ai vu tous ces visages, les uns après les autres. Tout d’abord la reine Célébrian jusqu’à Frthjof le faiseur de paix. C’était extraordinaire. L’épée montrait tous les visages de ceux qui l’avaient eu en main. J’ai même vu l’arrière grand-père de Maximilien. Il lui ressemblait tellement à part pour la couleur des cheveux.

    Je me suis encore concentrée j’ai vu l’âme de celle d’Edwald, elle m’a montré la mort d’Evguénia. Ensuite j’ai senti celle de Max, de Soren, d’Aldaron. A ce moment là ils sont tous arrivés comme si je les avais appelés. J’avais une impression de grandeur et de force. Mais également la responsabilité et l’obligation de réussir ma destinée.

    -          - Maintenant tu sais comment faire pour nous appeler à l’aide. Ta leçon du jour est terminée.

    -          - Quoi ? C’était seulement ça !

    -          - Oui pour aujourd’hui. Il fallait que tu t’imprègnes de l’âme d’Angurva et elle de la tienne avant toute autre chose.


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  • Chapitre 73

    La fin de l’innocence.

    Nous étions allongés depuis un moment. Je regardais ma chambre. Serait-ce la dernière fois que je la verrais ? Je regardais les objets qui m’emmenaient vers des souvenirs. Je me suis levée et je suis allée chercher mon journal que j’avais lâchement abandonné depuis quelques temps. Max restait calme, il m’observait.

    J’ai pris un crayon et me suis installée confortablement contre lui.

    -          - Tu veux que je te laisse seule ma princesse ?

    -          - Non, je veux que restes comme ça. J’ai des choses à mettre par écrit, j’en ressens le besoin. Tu sais au cas où. Je veux raconter notre histoire pour ma famille du moins. Je veux qu’ils comprennent que même si cela n’a pas duré longtemps j’ai vécu quelque chose d’extraordinaire, de magique et que cela a été intense.

    -          - Tu te vois déjà morte, me dit-il tristement.

    -          - Non. C’est juste que j’ai besoin de savoir que je laisse une trace derrière moi. Et puis si nous survivons ça fera une formidable histoire à raconter à nos enfants.

    -          - Nos enfants ? Et bien je suis heureux d’apprendre que tu veux avoir des enfants ma princesse. Tu as enfin accepté que nous étions mariés.

    -          - Disons que je t’appartiens pour l’éternité et que lorsque l’on aime les enfants deviennent une évidence. Mais nous n’en aurons sans doute pas, je le sais très bien.

    -          - Pourquoi ? A cause du 21 juin ?

    -          - Non. A cause du fait que tu es un elfe et moi une humaine. Nous somme peut-être seulement fait pour nous aimer intensément toute notre vie.

    -          - Je ne sais pas ma princesse. C’est vrai que sur le moment toi seul ne comptait. Ce n’est que lorsque j’ai vu ton tatouage que j’ai senti le besoin de fonder ma propre famille avec toi. Et puis après tout s’est passé si vite. Je n’ai pas réfléchi à la question. Tu es à moitié elfe ne l’oublies pas. Je te promets nous tâcherons de répondre à cette question lorsque tout sera terminé.

    -          - Rien ne presse je n’ai que 17 ans.

    -          - Bientôt 18 ans ma princesse. Et puis dans mon monde il y en a quelques uns qui sont parents à nos âges.

    Je n’avais pas envie de discuter plus longuement sur le sujet. J’ai ouvert mon carnet et j’ai écrit. J’ai écrit pendant une bonne partie de l’après-midi. Max restait silencieux. De temps en temps il caressait mes cheveux, jouait avec quelques mèches. Il me caressait le visage. Il bloquait ses pensées. Etait-ce pour ne pas me perturber ou bien ne voulait-il pas que je sache ce qui lui trottait dans la tête ?

    Je savais qu’il lisait tout ce que je notais au fil de mes pages blanches. Toutes les questions que je m’étais posée sur lui. Mes sentiments, mes peurs, tout ce que j’avais ressenti pendant son absence, la crainte de le perdre à jamais.

    Lorsque j’ai refermé mon carnet, j’ai ressenti un grand soulagement. J’avais l’esprit plus léger. Maximilien aussi d’ailleurs car il avait soulevé mes cheveux afin de m’embrasser tendrement dans le cou. Son souffle me faisait vibrer.

    Mais il fallait que je prépare mes affaires. A partir de ce soir je ne le quitterais plus. Je me suis levée, Max faisait la moue. Je souriais, il était tellement adorable avec son air boudeur.

    J’ai emporté des vêtements, des objets qui étaient importants et dont je ne voulais pas me séparer. Ma boite à musique bien sûr, quelques bouquins.

    Je suis tombée sur celui que Lize m’avait offert à Noël. Je ne l’avais pas encore lu. Je l’ai mis dans mon sac, je trouverais le temps, je devais bien ça à ma meilleure amie. J’ai regardé le coffret que JD nous avait offert également mais je l’ai laissé à sa place. Ça me faisait encore mal de penser à lui, à son amitié perdu mais il a fait le choix de ne plus me parler, de faire une croix sur toutes ces années.

    J’étais enfin prête. J’ai remis mon journal dans sa boîte avec une photo de mes parents et moi. Puis j’ai remis le coffre de ma grand-mère dans sa cachette. J’ai regardé une dernière fois ma chambre avant de fermer définitivement la porte sur mes années d’insouciance.

    Maminette s’est proposée pour nous accompagner chez Max. Elle avait vu Christopher et voulait s’entretenir avec Célébrian. Mes parents arriveraient le lendemain afin de pouvoir s’installer le plus vite possible sur la propriété de la reine et sa famille.

    Sur le chemin qui m’emmenait vers une autre vie je regardais l’horizon et priait silencieusement pour que tout se passe bien.

    -          - Tu vas bien mon trésor ? s’inquiéta Maminette.

    -          - Oui je vais bien. J’ai juste l’impression de quitter ma vie de petite fille et ce n’est pas évident.

    -          - Mais c’est réellement ce que tu veux, n’est-ce pas ?

    -          - Oui. Je veux être avec Max, lui répondis-je en regardant tendrement le garçon qui se trouvait à côté de moi.

    -          - Et j’en suis très heureux, nous dit celui-ci.

    Maminette leva les yeux au ciel avant de rire de bon cœur.

    -          - Comment va Christopher ?  lui demandais-je.

    -          - Il va mieux. Il n’a pas réussi à sauver la compagne de Gus. Ça l’a beaucoup secoué c’est pour ça qu’il n’est pas rentré tout de suite. Il a préféré rester un moment avec la meute.

    -          - J’en suis désolée. Ça a dû être terrible pour Gus ?

    -          - Ce sont des créatures fortes et fières. Il va s’en sortir, j’en suis persuadée. Mais je vous parlerais de tout ça une autre fois. J’ai des choses à régler avec Célébrian avant de vous mettre au courant de certaines choses.

    Elle se dirigeait déjà vers le bureau d’Aldaron pendant que nous déchargions mes bagages. Soren et Edwald sont venus nous aider. Ils étaient déjà au courant de mon installation et avaient déjà fait le nécessaire pour préparer la dépendance prévue pour mes parents. Il va vraiment falloir que je les remercie de tout ce qu’ils font pour moi.


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