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    Plaisir et émotion

    *****

     

              Nous nous sommes retrouvés sur le parking à 15 heures. Il ne nous restait plus qu’à trouver un endroit où aller pour discuter tranquillement. Il était hors de question d’aller à la Cafet car JD s’y trouverait.

              D’ailleurs il faudra que l’on y retourne avec Tess expliquer la situation à Christopher.

              Aller chez moi était impossible. Soren nous proposa d’aller chez eux, l’oncle de Maximilien s’était absenté pour la journée.

              Tess hésitait je sentais qu’elle avait peur de se retrouver dans une maison inconnue avec des personnes qu’elle ne connaissait que très peu. Mais de pouvoir se retrouver avec Edwald a fait pencher la balance.

              Hier, je n’avais pas pu faire attention à la maison, elle était magnifique, d’un style assez moderne. C’était d’ailleurs assez surprenant lorsque l’on savait qui ils étaient. Au printemps elle devait être splendide entourée de toutes ces fleurs.

               A l’intérieur cela ressemblait un peu à la chambre de Maximilien. Il y avait cependant plus de meubles et de style différent.

               Nous nous sommes installés au salon, Maximilien m’attira à lui pour que l’on s’assoit côte à côte. Bizarrement les autres prirent place sur d’autres canapés ou fauteuils, aucun d’eux  n’est venu avec nous. Tess préféra s’assoir sur le tapis non loin de moi.

               Le silence était pesant, nous ne savions pas par où commencer. Je me suis enfin décidée en demandant à Maximilien si je pouvais tout raconter à Tess. Il me fit un signe d’approbation en me souriant. Tess ne disait pas un mot ce qui était très surprenant quand on la connait.

              Il lui fallait digérer toutes ces informations.

     

    -          - Vous rigolez là ? Vous vous moquez de moi ? Des elfes ?

    -          - Tess, lui dis-je. Tu es celle qui devrait le plus y croire ça fait plusieurs années que tu me bassines avec tes créatures surnaturelles et là tu as l’air sceptique !

    -          - Des elfes ? J’avais pensé à tout sauf à des elfes. Enfin vous êtes tous des elfes ou bien il n’y a que Maximilien ?

    -          - Tous, s’empressa de lui répondre Soren. Nous sommes là pour protéger Max. Dans notre peuple il y a une hiérarchie comme dans tous les royaumes. Mais comment vous expliquez plus simplement ! Hummm…. Max est en haut de l’échelle c’est le fils de notre reine. Il sera à la tête de notre peuple lorsque sa mère le sentira assez mûr et capable de prendre sa place. Nous, nous sommes comme des chevaliers.

    -          - Des chevaliers comme pour le roi Arthur ? dit Tess.

    -          - Un peu, lui dit Maximilien en riant. Mais ils ne sont pas des serviteurs, ils sont libres de faire ce qu’ils veulent. Ils n’ont pas de compte à me rendre. Ils sont mes amis. Ils doivent seulement respecter leur rang par rapport au mien. Je n’aime pas le principe mais par notre éducation nous sommes obligés de nous y plier.

     

    Je compris que c’était pour cela que nous n'étions que tous les deux sur le canapé. Je leur demandais de nous dire ce que nous devions savoir sur eux. Edwald nous expliqua qu’ils sont très proches de la nature. Qu’ils ont la vue et l’ouïe super développées. Qu’ils ne craignent pas les maladies et qu’ils avaient quelques pouvoirs magiques. Après un moment d’hésitation, il rajouta que lorsqu’ils arrivaient à l’âge adulte ils ne vieillissaient plus qu’ils étaient immortels.

     

    -          - Oh la vache ! Immortels ! C’est le pied !

    -          - Tess, je t’en prie, calme toi.

     

              Ils nous expliquèrent qu’ils pouvaient cependant mourir d’une très grave blessure. La discussion s’est prolongée encore un peu, ils nous ont raconté comment était leur monde, ce qu’ils y faisaient.

     

    -          - Est-ce que l’on peut parler des ombres maintenant ? demandais-je.

     

              Tous repris leur sérieux. Maximilien me prit dans ses bras.

     

    -          - Qu’est-ce que tu veux savoir ma princesse ?

    -          - Tout.

     

              Il soupira. Je savais qu’il hésitait à parler de certaines choses. Il nous expliqua que ce sont en fait des elfes de la nuit, un peuple méchant et sanguinaire. Et qu’à force de monstruosité ils se transforment en démon. A la tête de ces elfes démons se trouve son père Delduwath. On lui a prédit que s’il avait un jour un fils avec une femme de la plus haute lignée de sa société, ce fils se lierait à ses côtés le jour de ses 18 ans, il deviendrait le plus puissant démon qu’il eut existé. Qu’il pourrait même prendre la place du dieu des enfers et de faire le mal sur toute la terre. Très ambitieux il se mit en quête de ce pouvoir. Il chercha la femme la plus exceptionnelle qui pourrait engendrer un fils. C’est pourquoi une nuit il se transforma en un être d’une immense beauté et qu’il séduisit la mère de Maximilien.

              Lorsqu’il est né, son peuple remarqua qu’il n’était pas tout à fait comme les autres nouveaux nés. Il avait une marque sur la poitrine , la marque du peuple de la nuit. Sa mère a compris ce qui lui était arrivée et appris la prémonition qui pesait sur son enfant. Avec l’aide de son peuple et afin de sauver le futur roi ils cherchèrent un moyen de la détourner. Il fallait qu’il tombe éperdument amoureux  d’une humaine qui le sauverait.

              Un silence se fit ressentir sur notre groupe. Je sentais qu’Evguénia me fixait avec autant de haine que JD il y a quelques jours.

     

    -          - Tess, ça te dérange si j’emmène Lize quelques instants ? Je voudrais que l’on parle tous les deux. Je te laisse en  bonne compagnie je te l’assure !

    -          - On va te faire visiter la maison et le jardin, lui dit Soren.

    -          - D’accord.

     

              Je sentais qu’elle n’était pas si ravie que ça de rester seule avec eux maintenant qu’elle savait la vérité. Mais elle me laissa partir avec Maximilien qui m’entraina dans sa chambre.

     

    -          - Qu’est-ce que tu veux me dire ?

    -          - Tout d’abord il y a une chose que je veux faire depuis un moment.

     

              Il m’enlaça, me caressa les cheveux. Il les dégagea pour descendre sa bouche dans mon cou afin d’y déposer de légers baisers. Je frissonnais comme à chaque fois. Puis ses lèvres cherchèrent les miennes qui ne demandaient que cela. Je mis mes doigts dans ses cheveux, ils étaient d’une telle douceur. Il me transporta sur le lit. Ses caresses étaient enivrantes. Sa main allait et venait délicatement le long de ma colonne vertébrale. Mes mains se faufilèrent sous son tee-shirt. Oh mon dieu ! Sa peau était douce et chaude. Mes caresses lui donnèrent également des frissons je le sentais sous mes doigts. Devant ma témérité nouvelle il laissa sa main se diriger sous mon pull. Je vibrais de désir devant tant de nouveautés. Plus il approchait de ma poitrine plus j’avais le souffle court et le cœur qui s’accélérait. Enfin il explora mes seins, les caressant avec délicatesse. Je ne pus m’empêcher de gémir doucement. Les fourmillements dans le bas de mon ventre étaient  plus nombreux et plus intenses. Il s’écarta le souffle court et me chuchota :

     

    -          - Je crois qu’il vaudrait mieux que l’on s’arrête là ma princesse.

     

              Je n’en avais pas envie. J’avais enfin goûté à ses caresses et à ses baisers, je ne voulais pas que ça s’arrête. Je continuais mes baisers mais je savais qu’il avait raison.

              Nous sommes restés blottis l’un contre l’autre le temps de retrouver notre calme. Il me caressait les cheveux ce qui m’apaisait.

     

    -          - Tu ne peux pas t’imaginer tout le bonheur que ça me donne d’être avec toi ma princesse.

    -          - Je n’aurai jamais pensé être amoureuse. Tu sais c’est tout nouveau pour moi. Je n’ai jamais été avec un garçon. Je n’ai jamais….

    -          - Chut ! Je le sais …


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    Se prendre en main

    *****

     

              Je me suis levée tôt. J’ouvris mon journal mais le fermais aussitôt. Je n’avais pas envie pour l’instant d’écrire ce qui s’était passé. Je le remis à sa place et descendit rejoindre ma mère à la cuisine.

     

    -          - Bonjour ma douce, tu es bien matinale. Tu vas bien ?

    -          - Oui maman je vais bien. Est-ce que je peux te parler d’hier ?

    -          - Bien sûr. Je me doutais que tu ne voulais pas parler de certaines choses devant ton père. Viens t’assoir et raconte-moi.

    -          - Tu sais je vous ai dit la vérité pour JD. Notre amitié est terminée. Il m’a dit des choses pleines de haine.

    -          - Pourquoi ? Je ne comprends pas vous vous entendiez depuis si longtemps.

     

    Un peu gênée je lui avouais que JD était amoureux de moi.

     

    -          - Et toi non ? Toi tu es amoureuse de cet autre garçon et il ne l’a pas supporté ? Oh ma douce, je suis désolée. Excuse-moi de te poser cette question mais est-ce que ce garçon est amoureux de toi ?

    -          - Maximilien. Il s’appelle Maximilien. Et oui il est amoureux de moi. J’ai 17 ans maman, je ne suis plus une petite fille. Je sais que c’est dur pour vous de me voir grandir. Je vous aime et vous n’allez pas me perdre parce que je suis amoureuse. Je voudrais te demander d’en parler à papa. Je voudrais que vous fassiez connaissance avec Maximilien. S’il te plait !

    -          - Je ne te promets rien, j’essaierai mais ça ne va pas être facile pour ton père. Je suis curieuse de connaitre celui qui a pris le cœur de ma petite fille.

    -          - Maman ! lui dis-je en souriant.

     

              J’étais soulagée d’avoir parlé à ma mère.

              J’attendais Tess à l’extérieur. Je savais qu’elle viendrait tôt. Je lui avais juste envoyé un message pour lui dire que ça allait.

              Tess me fit signe. J’attendis qu’elle arrive et lui parla de mon entretien avec JD. Elle était stupéfaite. Elle voulait lui parler pour lui passer un savon. Je lui expliquais que pour moi c’était terminé, je ne pourrais pas revenir en arrière, que je ne pourrais jamais lui pardonner ses mots pleins de haine.

              Je sentais qu’elle était déchirée entre nous deux, qu’elle ne savais pas comment se comporter avec chacun de nous.

     

    -          - Tess, tu peux continuer à parler à JD tu sais. Ça ne me dérange pas du tout. Et puis tu es libre de partir tout de suite si tu m’en veux de cette situation.

    -          - Je ne te laisserai pas Lize. JD est un con. Même s’il est amoureux de toi il n’avait pas le droit de te parler comme ça. La déception, la peine n’excuse pas tout. S’il veut me parler ce sera avec plaisir mais il faudra qu’il accepte que je reste ton amie avant tout.

    -          - Merci. Est-ce que je t’ai déjà dit que je t’adorai ? Au fait Maximilien vient nous prendre en voiture. J’ai encore eu affaire aux ombres hier et il ne veut plus que je prenne le risque de me faire tuer. Ça ne te dérange pas ?

    -          - Non mais j’aimerai bien que tu me racontes ce qui t’es arrivée hier.

    -          - Je te le promets mais tu devras attendre cet après-midi. C’est beaucoup trop long à expliquer.

    -          - Tu crois qu' Edwald l’accompagnera ? Parce qu’hier  nous étions tous trop inquiet pour toi et nous n’avons  pas beaucoup parlé. Je me suis doutée qu’il s’était passé quelque chose, hier midi, Maximilien est devenu blème et il est parti très rapidement. Ses amis n’étaient pas mieux mais ils sont restés au lycée.

     

              Une voiture apparut. C’était lui. J’avais hâte de le voir. Tess était déçue ce n’était pas Edwald qui se trouvait avec Maximilien mais Soren. Il descendit pour me laisser la place à côté du conducteur, tandis qu’il montait à l’arrière à côté de Tess.

     

    -          - Bonjour ma princesse, me dit Maximilien en m’embrassant.

     

              Oh ! Je ne m’en lasse pas. Et ses lèvres m’ont tellement manqué.

     

    -          - Edwald n’est pas avec vous ? demanda Tess.

    -          - Non il est parti au lycée avec Evguénia, lui dit Soren.

    -          - Ça va ? me demanda Maximilien en me caressant la main.

    -          - Oui. Je n’ai pas envie de me sauver si c’est ce que tu veux savoir. Par contre je voudrais que l’on se retrouve à la fin des cours. Je crois que nous avons tous à parler. Tess doit savoir et je veux que vous soyiez là. Maximilien tu peux voir ça s’il te plait ?

    -          - Tu as raison. Il y a encore trop de choses que tu ignores et c’est important pour votre sécurité que vous appreniez certaines choses.

     

              Nous arrivions au lycée. Evguénia et Edwald  nous attendaient sur le parking. Maximilien me prit par la taille. Il avait l’air heureux. La journée va être longue.


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    Fin d’une journée particulière

    *****

     

     

              Dans son salon il y avait Edwald, Soren et Evguénia. Ils me regardaient. Edwald et Soren avec un sourire, Evguénia me jetait son regard noir auquel  je n’arrivais pas à m’habituer.

              Soren s’approcha.

    -          - Je suis content que tu ailles mieux.

    -          - Merci c’est gentil.

    -          - Tiens tiens notre invitée s’est enfin réveillée.

     

              Je me suis retournée brusquement sur cette voix que je ne connaissais pas.

     

    -          - Et je vois que vous avez repris des couleurs. Je suis l’oncle de Maximilien. Bienvenue dans cette maison.

    -          - Merci, lui dis-je en essayant de prendre une voix assurée. Je suis désolée pour les problèmes que je vous occasionne.

    -          - Ne vous inquiétez pas pour ça ! Mais il serait plus judicieux que tu la raccompagnes avec la voiture.

     

              Maximilien lui fit un signe de tête et m’entraîna vers l’extérieur. Une fois dans la voiture, je  regardais par la fenêtre. Je me demandais ce qui allait m’arriver. Et cet homme, l’oncle de Maximilien, c’était lui qui était au camp, je l’avais tout de suite reconnu.

              C’était quand même bizarre toute cette histoire. Mon cœur voulait que ce soit vrai mais ma tête n’y croyait pas encore tout à fait.

     

    -          - Pourquoi est-il judicieux que tu prennes la voiture ?

    -          - J’ai quelques pouvoirs. Je peux te transporter où tu veux en un éclair. Cependant nous ne devons pas nous faire remarquer par les gens normaux.

    -          - Mais tu as utilisé ce moyen pour m’emmener chez toi ?

    -          - Le parc était désert et puis nous pouvons faire apparaître un épais brouillard. Ce qui nous facilite les choses.

     

              La voiture s’arrêta. Nous étions déjà devant chez moi.

              Il se pencha pour me donner un léger baiser et j’ouvris la portière.

    -          - Lize, me dit-il. Je te vois demain ?

    -          - Bien sûr, il faut bien que je retourne en cours.

    -          - Téléphone à Tess. Elle s'est inquiètée toute la journée. Et elle t’a envoyé une tonne de message. Je viendrai vous prendre ici même. Enfin si tu veux toujours me voir.

     

              Sa voix était tellement triste. Je lui déposais un baiser sur ses lèvres.

     

    -          - Bien sûr que je veux encore te voir. Je t’aime !

    -          - Je t’avais dit que la vérité pourrait t’éloigner de moi. Pour l’instant tu es encore en état de choc mais demain tu prendras conscience de ce que je suis et …

    -          - Et rien ! Je sais ce que tu es maintenant. Je ne vais pas te mentir ça me fait peur et j’ai encore beaucoup de questions à te poser mais mes sentiments sont réels et tu avais raison ils sont réels depuis un bon moment.

     

              Mes parents m’attendaient. Ça faisait une heure que j’aurais dû rentrer. Mon père était en colère, il avait vu la voiture devant la maison. Il croyait que j’étais partie faire je ne sais quoi avec ce garçon. Je réussis à leur expliquer que je m’étais fâchée avec JD et que j’étais tellement triste que je n’étais pas allée en cours, que je ne voulais pas rentrer tout de suite pour ne pas inquiéter ma mère. Que j’avais passé ma journée au cinéma histoire de réfléchir, que j’avais rencontré Maximilien sur le chemin du retour et qu’il avait insisté pour me raccompagner car il faisait déjà nuit. Je me sentais mal c’était la première fois que je mentais autant à mes parents. Ils m’avaient  pourtant dit que seule la confiance était payante. Et là en une journée j’ai tout détruit. Je savais qu’ils doutaient de mon histoire.

              Une fois seule, j’ai repensé à toute cette journée riche en émotion. J’ai décidé de ne plus parler de JD. J’ai conclu que je n’y étais pour rien. C’était lui qui avait un problème. J’espérais de tout mon cœur qu’il se ressaisisse, qu’il retrouve sa joie de vivre mais il m’a dit de me tenir loin de lui et bien c’est ce que je ferai. J’ai vidé toute la peine que j’avais en moi, elle s’en est allée et mon ami avec elle. Il faut que je parle à Tess de cette journée particulière. Je ne l’empêcherai pas de voir JD. Peut-être voudra-t-elle s’éloigner de moi elle aussi.

              Je ne l’obligerai pas à se mettre de mon côté. Je ne ferai pas la même erreur que JD. Je lui laisserai le libre arbitre. Et que dois-je penser de Maximilien ? Enfin de son histoire. Je suis sûre d’une chose, je suis littéralement amoureuse de lui. Mais est-ce que mon amour pour lui vaut le coup de perdre toutes les autres personnes que j’aime ?

              Je ne peux pas encore répondre à cette question. Tout ce que je sais c’est que je ne veux pas le perdre.

              Je voudrais tellement qu’il soit là ! Mais je sais que c’est impossible.

              La chaleur de ma couette me faisait du bien. J’allais mettre ma boîte à musique, il me fallait une bonne nuit de sommeil.

              Lorsque je l’ouvris j’ai regardé machinalement dans la trappe un petit papier s’y trouvait.

     

    Je suis toujours là avec toi, ma princesse.

     

              Je me suis endormie, en tenant encore dans ma main ce petit bout de lui, au son de ma musique.

     


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    Mon sauveur.

    *****

     

     

    -         - Lize ? Je t’en supplie réveille-toi ma princesse.

     

               J’entendais sa voix qui m’appelait  mais je n’arrivais pas encore à ouvrir les yeux. Je sentais cependant que j’étais maintenant en sécurité. Je m’étais réchauffée et j’étais dans une pièce. M’avait-il ramené chez  moi ?

               Je sentais une douce main chaude me caresser le visage et de doux baisers sur mon front.

     

    -          - Elle va bien, ne t’inquiètes pas pour elle, elle est plus forte que nous le pensions.

     

                C’était une voix que je ne connaissais pas. Je n’arrivais pas à réfléchir il me fallait dormir encore un peu.

                Combien de temps s’était écoulé depuis l’attaque des ombres, je ne pouvais le dire. On me tenait la main, j’ouvris les yeux et là je vis son doux regard fixé dans le mien. Son visage était rempli de tristesse, mais il réussit à me sourire.

     

    -          - Oh Lize ! Tu m’as fait une telle peur !

    -          - Où je suis ? Tu m’as ramenée chez moi ?

    -          - Non. Tu es dans ma maison, dans ma chambre.

    -          - Comment ? Ta chambre ?

    -          - Chut ! Ne t’énerve pas ! Je ne savais pas où t’emmener, il fallait te mettre rapidement en sécurité.

     

               Je réussis à m’assoir. J’étais sur un lit à baldaquin avec un rideau de mousseline blanc. Je jetais un rapide coup d’œil à la pièce. Elle était étonnamment claire et lumineuse. Le mobilier était simple et en bois naturel. La chambre n’était ni trop féminine, ni trop masculine. Juste ce qu’il fallait pour se sentir bien.

               Les larmes reprirent le chemin de mes joues. Il me caressa longuement les cheveux et descendit délicatement  le long de ma colonne vertébrale. Je frissonnais. Je relevais la tête et il m’embrassa avec encore plus de fougue que la première fois. Il m’embrassa dans le cou ce qui me provoqua quelques petits sursauts de plaisir.

                Puis dans un souffle il me dit à l’oreille.

     

    -          - Je t’aime ma princesse.

     

                Je m’écartais doucement de son étreinte, je voulais le regarder. J’avais peur d’avoir mal entendu.

                Il sentait que j’avais besoin de l’entendre encore.

     

    -          - Je t’aime Lize.

     

                Je continuais à le regarder, mon cœur ne savait plus s’il devait battre plus fort ou s’arrêter.

     

    -         - Je t’aime aussi.

     

                Son visage s’éclaira. Il avait l’air plus heureux que tout à l’heure.

     

    -          - Tu peux m’expliquer comment je suis arrivée ici ?

    -          - Tu t’es évanouie  dans mes bras et je t’ai transporté jusqu’ici. Nous sommes chez mon oncle Aldaron. J’habite ici avec Edwald, Soren et Evguénia.

    -          - Tes parents ?

    -          - Ma mère est restée chez nous, elle avait des obligations et mon père je ne l’ai jamais vu.

    -          - Je suis désolée.

    -         - Ce n’est rien.

     

                Maintenant que j’allais mieux je voulais qu’ils répondent à certaines de mes questions.

     

    -         - C’est toi la lumière qui fait disparaitre les ombres ?

    -          - Oui mais je ne suis pas arrivé asse vite, j’ai failli te perdre.

    -          - Comment pouvais-tu savoir que j’étais en danger ?

    -          - Je ressens tes humeurs, comme la joie, la tristesse, la peur. Mais je savais que tu avais besoin d’être un peu seul ce matin. Tu avais tellement mal, tu étais tellement triste. J’aurai voulu être à tes côtés, te réconforter. Mais tu devais surmonter la perte de ton ami seule.

    -          - Comment tu sais que j’ai perdu JD ?

    -          - J’entends très bien les conversations mais jusqu’à une certaine distance. Je suis désolé de t’avoir suivi.

    -          - On en reparlera plus tard. Continue.

    -          - Donc j’ai pensé que tu étais partie chez toi, que tu voulais être seule, tu étais tellement triste. Je n’arrivais pas à me concentrer. Lorsque j’ai ressenti ta peur je me suis précipité jusqu’ici en espérant qu’il ne soit pas trop tard.

    -          - Mais je suis là c’est ce qui compte. Est-ce que tu es un être magique comme ta boîte à musique ?

    -          - Oui on peut dire ça comme ça. Je suis plus exactement un elfe. On nous appelle aussi huldufolk ou peuple caché. Ma mère est la reine de ce peuple elle s’appelle Célébriane.

    -          - Un elfe ? Mais ce n’est pas possible. Tu te moques de moi ?

    -          - Tu sais que je te dis la vérité. Tu te le caches mais tu le sais depuis notre rencontre l’été dernier.

    -          - En parlant de l’été dernier est-ce que tu peux tout m’expliquer depuis le début ?

     

                Il s’allongea près de moi, me tendit les bras. Je me blottis contre lui.

     

    -          - Je t’ai dit tout à l’heure que je n’avais jamais vu mon père. C’est vrai cependant je sais ce qu’il est. C’est un démon qui a réussi à séduire ma mère pendant un moment de faiblesse. Je suis donc mi elfe mi démon. Mon père veut me forcer à devenir comme lui le jour de mes 18 ans. La seule chose qui peut empêcher cela c’est que je tombe éperdument amoureux d’une humaine. Ce qui est très rare pour notre peuple. Cela n’arrive qu’à quelques élus. Seulement je ne peux pas faire semblant, il faut que l’amour soit réel et dans les deux sens. Je sais que c’est elle car elle doit m’apparaître en rêve. Et le jour de mes 17 ans c’est toi qui m’es apparu nuit après nuit alors que nous n’avions aucun espoir que je sois l’un des élus. Il fallait que je te trouve, et voilà comme je suis arrivé dans ce camp de vacances. C’est également pour cela que les ombres veulent te tuer. Elles sont envoyées par mon père car tu es le seul obstacle entre lui et moi.

    -          - Est-ce que tu as utilisé la magie pour me séduire ?

    -          - Non ! Je te l’ai dit notre amour doit être sincère.

     

                Après quelques instants de silence il rajouta.

     

    -          - Il se fait tard et tes parents vont s’inquiéter de ne pas te voir rentrer.

     

                 Je ne voulais pas partir, je voulais rester dans ses bras, sentir la chaleur de son corps. Mais il avait raison je devais rentrer. Il faut que bien que je leur dise que je n’ai pas été au lycée aujourd’hui.


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    Peur de mourir.

    *****

     

     

              Je m’avançais vers la sortie, le parc était redevenu désert. J’avais très froid. J’ai commencé à accélérer mon pas ça devenait une évidence, c’était une question de survie.

              Le ciel s’assombrissait. La peur me gagnait.

              Je les vis descendre vers moi, les ombres.

              Je me mis à courir  mais une force m’empêchait de franchir la sortie du parc. C’est comme si on me poussait. A d’autres moments  on me tirait les cheveux. J’ai voulu crier mais impossible j’étais comme baillonnée. Encore une fois les larmes coulaient sur mes joues.  Il fallait que je cours vers l’autre sortie mais je trébuchais et me retrouvais coucher sur le sol. Je me suis relevée. J’avais l’impression de n’être qu’un jouet, qu’une marionnette pour ces ombres.

              Quelquefois ils prenaient apparence humaine d’autre fois ils n’étaient que fumée.

              Pourquoi me voulaient-elles du mal ?

              J’entendais leurs rires dans le vent. Elles s’amusaient de l’instant ! C’était devenu clair dans mon esprit j’allais mourir aujourd’hui.

              J’allais mourir sans revoir mes parents, ma grand-mère, Tess ….. Maximilien.

              Je me levais en essayant de rassembler le peu de courage qui me restait. J’avais décidé que si je devais mourir maintenant, je devais le faire en femme courageuse et non en petite fille pleurnicharde.

              Je pris une grande inspiration, regardait une dernière fois dans la direction de ma maison et commençait à fermer les yeux. Mais une grande lumière blanche apparut.

              J’entendis une voix crier dans une langue qui m’était inconnue, les ombres disparurent aussi vite qu’elles étaient apparues.

              Je regardais fixement la lumière. Une silhouette apparaissait. Maximilien. C’était bien lui. Je le distinguais de mieux en mieux.

              Je le vis me tendre les bras.

              Il me restait assez de force pour le rejoindre avant de m’évanouir.

     


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