• Chapitre 74

    L’âme d’Angurva

    Cela faisait déjà trois jours que tout le monde vivait sur la propriété. Mon père avait réussi à convaincre son patron de lui laisser prendre ses vacances. J’étais surprise de voir qu’il s’était aussi bien adapté. Il se passionnait pour toutes les plantes et les fleurs qui prospéraient autour de la demeure. Ma mère quant à elle n’était jamais très loin de Maminette et Célébrian. Je pense qu’elle cherchait à être au courant de tout ce qui se préparait afin de ne pas être mise à l’écart sur ce qui me concernait.

    Nous avions repris le chemin du lycée. Soren se chargeait d’aller chercher Tess. Il avait fait la connaissance de son père le dimanche d’avant et ses petites sœurs ne le lâchaient pas d’une semelle. Il leur avait appris pleins de nouveaux jeux. Tout le lycée était en effervescence. La fin des cours, la remise des diplômes et …. J’avais oublié le bal de fin d’année. Toute cette excitation me mettait mal à l’aise.

    Il faisait chaud. Nous étions allongés sur la pelouse histoire de prendre un peu de couleur.

    Soren était pensif depuis un moment. Max et moi nous nous demandions ce qui pouvait le tracasser. J’ai demandé à Max si ça ne le dérangerait pas si j’allais parler à son ami seul à seul lorsque nous serons rentrés. Pour toute réponse j’ai eu son sourire enjoleur.

    -          - Alors Lize. Ta nouvelle vie ?

    -          - Tu sais Tess je n’ai pas encore pris mes marques. Mais ça va.

    -          - Tu exagères ! Elle a déjà rangé toutes ses affaires et ses objets et souvenirs ont déjà leur place dans ma chambre. D’ailleurs j’en suis sûr maintenant ce n’est plus ma chambre c’est notre chambre. Même les meubles ont changé de place.

    -          - Tu n’as rien dit non plus ! Et puis ta chambre était déjà très belle mais elle manquait de petites touches colorées.

    -          - J’ai hâte de voir les changements, nous dit Tess. D’ailleurs je voulais passer après les cours histoire de voir comment tu t’en sors avec tes exercices.

    -          - Disons que j’ai de bons professeurs, lui répondis-je en regardant tour à tour les trois garçons assis avec nous.

    Il était 15 heures lorsque nous sommes rentrés. Il fallait que je me prépare pour mon premier entrainement avec Angurva l’épée elfique. Edwald m’attendrait à l’extérieur.

    -          - Tu trouves vraiment que j’ai pris mes marques ? demandais-je à Max en regardant la pièce.

    -          - Oui ma princesse. Mais ne t’inquiètes pas ça m’enchante. Elle est vraiment très belle et elle te ressemble. Il nous fallait quelque chose de nouveau, quelque chose qui n’est ni ta chambre ni la mienne, quelque chose à nous. Et c’est très réussi.

    -          - Il faut vraiment que je m’entraine avec une épée ? Je ne suis pas à l’aise. Et puis ce n’est pas juste Edwald ne veux pas que tu sois présent pour la première leçon.

    -          - Je ne pourrais pas m’empêcher de te guider par la pensée ma princesse. Edwald le sait et il veut que tu t’imprègnes de l’âme d’Angurva sans être influencée. De toute façon mon oncle m’a fait appeler. Je dois aller dans son bureau dès que possible.

    -          - Quelque chose de grave ?

    -          - Je ne crois pas mais je te raconterais c’est promis.

    -          - Même si on te l’interdit ?

    -          - Même si on me l’interdit.

    C’est en trainant les pieds que je suis allée rejoindre Edwald. Il avait dans les mains son épée et dans l’autre l’étui où reposait Angurva.

    -          - Tu n’as pas l’air ravie de cet entrainement Lize ?

    -          - Ce n’est pas ça mais tu crois vraiment que c’est nécessaire de savoir utiliser cette épée ?

    -          - Oui c’est nécessaire et la prochaine fois Max pourra assister à l’entrainement , me dit-il en souriant.

    -          - Edwald ?

    -          - Oui.

    -          - Je voulais profiter du fait que nous soyons seuls  pour te remercier de m’avoir sauvé la vie lorsque nous avons libéré Max. ça faisait longtemps que j’aurais dû le faire. Je suis impardonnable.

    -          - J’ai fait ce qui m’a semblé être le mieux. Evguénia était devenue à moitié démon et je peux te l’avouer la tuer m’a libéré d’un énorme poids.

    -          - Mais c’était votre amie et …… tu l’aimais.

    -          - Oui mais elle a fait ses choix et elle était devenue quelqu’un d’autre. Elle n’était plus celle que j’aimais, celle que l’on connaissait. Assez de bavardages, commençons car si je t’accapare trop longtemps j’aurai des comptes à rendre à ton époux , me dit-il avec un large sourire.

    J’ouvris l’étui. Angurva étincelait à mon approche. Je l’ai pris, elle n’était pas si lourde que ça et paraissait assez maniable. Edwald me demanda de visualiser dans mon esprit l’épée et de ressentir son énergie, son âme. Et j’ai vu, j’ai vu tous ces visages, les uns après les autres. Tout d’abord la reine Célébrian jusqu’à Frthjof le faiseur de paix. C’était extraordinaire. L’épée montrait tous les visages de ceux qui l’avaient eu en main. J’ai même vu l’arrière grand-père de Maximilien. Il lui ressemblait tellement à part pour la couleur des cheveux.

    Je me suis encore concentrée j’ai vu l’âme de celle d’Edwald, elle m’a montré la mort d’Evguénia. Ensuite j’ai senti celle de Max, de Soren, d’Aldaron. A ce moment là ils sont tous arrivés comme si je les avais appelés. J’avais une impression de grandeur et de force. Mais également la responsabilité et l’obligation de réussir ma destinée.

    -          - Maintenant tu sais comment faire pour nous appeler à l’aide. Ta leçon du jour est terminée.

    -          - Quoi ? C’était seulement ça !

    -          - Oui pour aujourd’hui. Il fallait que tu t’imprègnes de l’âme d’Angurva et elle de la tienne avant toute autre chose.


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  • Chapitre 73

    La fin de l’innocence.

    Nous étions allongés depuis un moment. Je regardais ma chambre. Serait-ce la dernière fois que je la verrais ? Je regardais les objets qui m’emmenaient vers des souvenirs. Je me suis levée et je suis allée chercher mon journal que j’avais lâchement abandonné depuis quelques temps. Max restait calme, il m’observait.

    J’ai pris un crayon et me suis installée confortablement contre lui.

    -          - Tu veux que je te laisse seule ma princesse ?

    -          - Non, je veux que restes comme ça. J’ai des choses à mettre par écrit, j’en ressens le besoin. Tu sais au cas où. Je veux raconter notre histoire pour ma famille du moins. Je veux qu’ils comprennent que même si cela n’a pas duré longtemps j’ai vécu quelque chose d’extraordinaire, de magique et que cela a été intense.

    -          - Tu te vois déjà morte, me dit-il tristement.

    -          - Non. C’est juste que j’ai besoin de savoir que je laisse une trace derrière moi. Et puis si nous survivons ça fera une formidable histoire à raconter à nos enfants.

    -          - Nos enfants ? Et bien je suis heureux d’apprendre que tu veux avoir des enfants ma princesse. Tu as enfin accepté que nous étions mariés.

    -          - Disons que je t’appartiens pour l’éternité et que lorsque l’on aime les enfants deviennent une évidence. Mais nous n’en aurons sans doute pas, je le sais très bien.

    -          - Pourquoi ? A cause du 21 juin ?

    -          - Non. A cause du fait que tu es un elfe et moi une humaine. Nous somme peut-être seulement fait pour nous aimer intensément toute notre vie.

    -          - Je ne sais pas ma princesse. C’est vrai que sur le moment toi seul ne comptait. Ce n’est que lorsque j’ai vu ton tatouage que j’ai senti le besoin de fonder ma propre famille avec toi. Et puis après tout s’est passé si vite. Je n’ai pas réfléchi à la question. Tu es à moitié elfe ne l’oublies pas. Je te promets nous tâcherons de répondre à cette question lorsque tout sera terminé.

    -          - Rien ne presse je n’ai que 17 ans.

    -          - Bientôt 18 ans ma princesse. Et puis dans mon monde il y en a quelques uns qui sont parents à nos âges.

    Je n’avais pas envie de discuter plus longuement sur le sujet. J’ai ouvert mon carnet et j’ai écrit. J’ai écrit pendant une bonne partie de l’après-midi. Max restait silencieux. De temps en temps il caressait mes cheveux, jouait avec quelques mèches. Il me caressait le visage. Il bloquait ses pensées. Etait-ce pour ne pas me perturber ou bien ne voulait-il pas que je sache ce qui lui trottait dans la tête ?

    Je savais qu’il lisait tout ce que je notais au fil de mes pages blanches. Toutes les questions que je m’étais posée sur lui. Mes sentiments, mes peurs, tout ce que j’avais ressenti pendant son absence, la crainte de le perdre à jamais.

    Lorsque j’ai refermé mon carnet, j’ai ressenti un grand soulagement. J’avais l’esprit plus léger. Maximilien aussi d’ailleurs car il avait soulevé mes cheveux afin de m’embrasser tendrement dans le cou. Son souffle me faisait vibrer.

    Mais il fallait que je prépare mes affaires. A partir de ce soir je ne le quitterais plus. Je me suis levée, Max faisait la moue. Je souriais, il était tellement adorable avec son air boudeur.

    J’ai emporté des vêtements, des objets qui étaient importants et dont je ne voulais pas me séparer. Ma boite à musique bien sûr, quelques bouquins.

    Je suis tombée sur celui que Lize m’avait offert à Noël. Je ne l’avais pas encore lu. Je l’ai mis dans mon sac, je trouverais le temps, je devais bien ça à ma meilleure amie. J’ai regardé le coffret que JD nous avait offert également mais je l’ai laissé à sa place. Ça me faisait encore mal de penser à lui, à son amitié perdu mais il a fait le choix de ne plus me parler, de faire une croix sur toutes ces années.

    J’étais enfin prête. J’ai remis mon journal dans sa boîte avec une photo de mes parents et moi. Puis j’ai remis le coffre de ma grand-mère dans sa cachette. J’ai regardé une dernière fois ma chambre avant de fermer définitivement la porte sur mes années d’insouciance.

    Maminette s’est proposée pour nous accompagner chez Max. Elle avait vu Christopher et voulait s’entretenir avec Célébrian. Mes parents arriveraient le lendemain afin de pouvoir s’installer le plus vite possible sur la propriété de la reine et sa famille.

    Sur le chemin qui m’emmenait vers une autre vie je regardais l’horizon et priait silencieusement pour que tout se passe bien.

    -          - Tu vas bien mon trésor ? s’inquiéta Maminette.

    -          - Oui je vais bien. J’ai juste l’impression de quitter ma vie de petite fille et ce n’est pas évident.

    -          - Mais c’est réellement ce que tu veux, n’est-ce pas ?

    -          - Oui. Je veux être avec Max, lui répondis-je en regardant tendrement le garçon qui se trouvait à côté de moi.

    -          - Et j’en suis très heureux, nous dit celui-ci.

    Maminette leva les yeux au ciel avant de rire de bon cœur.

    -          - Comment va Christopher ?  lui demandais-je.

    -          - Il va mieux. Il n’a pas réussi à sauver la compagne de Gus. Ça l’a beaucoup secoué c’est pour ça qu’il n’est pas rentré tout de suite. Il a préféré rester un moment avec la meute.

    -          - J’en suis désolée. Ça a dû être terrible pour Gus ?

    -          - Ce sont des créatures fortes et fières. Il va s’en sortir, j’en suis persuadée. Mais je vous parlerais de tout ça une autre fois. J’ai des choses à régler avec Célébrian avant de vous mettre au courant de certaines choses.

    Elle se dirigeait déjà vers le bureau d’Aldaron pendant que nous déchargions mes bagages. Soren et Edwald sont venus nous aider. Ils étaient déjà au courant de mon installation et avaient déjà fait le nécessaire pour préparer la dépendance prévue pour mes parents. Il va vraiment falloir que je les remercie de tout ce qu’ils font pour moi.


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  • Chapitre 72

    Permission de partir

    Il était 11heures lorsque Maximilien est arrivé avec sa mère la reine Célébrian à mon domicile. C’est Maminette qui a tenu à aller ouvrir la porte.

    Lorsqu’elle a vu son amie, elle s’est approchée afin de l’enlacer. Elles devaient être très  proches il y a quelques années. Elle fit les présentations. Mon père était très impressionné de voir une personne comme elle, c’est vrai qu’elle était magnifique. Elle avait fait l’effort de s’habiller et se coiffer comme les humains. Max la suivait, nos regards se sont cherchés. Il m’a souri. Je me suis avancée pour dire bonjour à la reine qui m’embrassa chaleureusement. Ma mère les a conduit au salon alors que moi je cherchais la main rassurante de celui qui faisait battre mon cœur. Cette réunion était bizarre.

    Je me demandais pourquoi Célébrian avait voulu rencontrer mes parents. Max me dit par la pensée qu’il ne le savait pas non plus.

    Après avoir dit quelques mots avec Maminette, elle se tourna vers mes parents.

    -          - Je suis vraiment heureuse de rencontrer enfin les parents de Lize, mais aussi la famille de ma très chère amie Margareth.

    -          - Oh, je t’en prie, Célébrian, ne soit pas autant cérémonieuse ! lui dit Maminette en riant.

    -          - Excuse-moi, mais tu sais bien que j’ai toujours tendance à prendre mon rôle au sérieux.

    Je n’avais jamais entendu la reine parler comme ça. On aurait dit qu’elle était avec une bande d’amis à une soirée !

    -          - Mais c’est vrai je suis contente de vous rencontrer. Lize est une jeune fille ou plutôt devrais-je dire une jeune femme charmante. Elle a su prendre le cœur de mon garçon.

    J’ai regardé Maximilien il rougissait, c’était bien la première fois. D’habitude c’est plutôt moi qui avais ce problème.

    -          - Maximilien nous a dit que pour votre monde, Lize est mariée avec lui, lui demanda mon père.

    -          - Oui tout ce qu’il vous a dit est vrai. C’est un peu pour cela que je suis venue aujourd’hui. Lize a des pouvoirs qui sont très puissants. Ce qui nous pose un problème c’est que ces pouvoirs elle n’a pas eu le temps de les comprendre et de les gérer. D’où le problème de cette nuit. Elle pourrait encore s’éclipser et je pense même toutes les nuits. Mais elle doit contrôler cet aptitude car elle perd tellement d’énergie à chaque fois qu’elle l’utilise qu’elle pourrait comment vous expliquer être très gravement malade. La nature peut beaucoup mais pas pour une surcharge comme celle-là.

    -          - Mais ce n’est pas de ma faute. Je ne sais pas comment ne plus le faire. Je le fais inconsciemment lorsque je rêve.

    -          - Et tes rêves sont dirigés dans quelles directions ? me demanda Célébrian.

    -          - Euh….. vers Max, dis-je en rougissant.

    -          - Lize ! s’écria mon père.

    -          - Andrew elle est amoureuse, lui dit ma mère. Mais que peut-on faire pour qu’elle aille mieux ?

    -          - La seule solution c’est de la laisser venir s’installer chez nous jusqu’au jour de le l’anniversaire de Maximilien. Je sais que pour vous ça va être difficile mais je vous dis la vérité elle risquerait de tomber malade. Je pense aussi que si elle rêve aussi fort à mon fils c’est parce qu’ils s’aiment bien sûr mais également parce qu’elle a tellement peur de le perdre dans peu de temps que tout ses sentiments sont amplifiés. De plus il ne nous reste plus beaucoup de temps pour lui apprendre tout ce qu’elle doit savoir sur ses pouvoirs. D’après ce que m’a dit mon frère elle apprend vite et fait de gros progrès mais ce n’est pas encore suffisant.

    -          - Mais ma fille n’est pas un outil de guerre.

    -          - Andrew ! Est-ce que je peux vous appeler Andrew ? Je ne considère pas votre fille comme un outil de guerre, je l’aime comme ma fille et je me sacrifierais pour elle comme pour lui. Je sais aussi que si je perds votre fille je perds également mon fils.  Alors croyez-moi j’ai autant envie que vous de voir Lize réussir ce dont pourquoi elle est destinée. Vous oubliez aussi que je dois beaucoup à votre mère ainsi que mon peuple.

    J’étais mal à l’aise. J’avais du mal à suivre tout ce qui se disait dans ma maison. Max me caressait la main avec son pouce. Nous étions là tous les deux un peu  ahuris. Nous avions à cet instant l'impression d’être un peu considérés comme une marchandise que l’on devait se monnayer.

    -          - Très bien. Elle ira s’installer chez vous. Elle sera beaucoup plus protégée qu’ici mais je voudrais que l’on puisse aller la voir le plus souvent possible. Il faut nous comprendre, nous ne sommes pas prêt à perdre notre fille surtout si elle doit ….. être tuée, dit ma mère d’une voix tremblante.

    -          - Vous êtes chez vous dans notre demeure. Vous venez nous voir autant de fois que vous le désirez et même très chère Sarah si l’envie vous venait de vous installer chez nous il n’y aurait pas de problèmes. Je vous encourage même à venir voir les progrès de Lize.

    -          - Je vous emmènerais, leur dit Maminette. Je sais où se trouve la maison. Et puis il y a des choses que l’on doit voir tous ensemble. Beaucoup de choses à préparer.

    -          - Est-ce que Christopher a pris contact avec toi Margareth ?

    -          - Non pas encore mais je compte bien lui rendre visite cet après-midi.

    -          - J’ai besoin de savoir ce qu’il risque d’arriver si vous échouez, dit mon père.

    -          - Vous en êtes sûr ? Très bien. Alors Delduwath prendra le pouvoir sur les deux mondes. Vous ne connaitrez plus le bien. Il aura le pouvoir absolu sur les humains. Il vous prendra comme esclaves, il fera en sorte qu’un tas de catastrophes météorologiques s’abattent sur la terre comme des inondations, des incendies, des volcans qui rentreront en éruption et j’en passe. Pour notre monde, il prendra comme esclaves ceux qui peuvent lui servir  pour les autres il les massacrera. Et croyez-moi les premiers qu’il détruira seront les elfes, mon peuple.

    -          - Mais comment Max pourrait devenir quelqu’un comme ça ? lui demandait ma mère.

    -          - Il n’aura pas le choix. Il ne sera plus lui-même de toute façon. Son côté démon aura l’emprise sur lui. Il ne saura plus qui je suis, son père pourrait même exiger qu’il me tue, et il obéira. Ce ne sera plus le Max que l’on connait il sera  une marionnette. Juste celui qui aura permis à son père de s’élever au-dessus du dieu des enfers.

    -          - Mais pourquoi Lize ?

    -          - Parce que je suis persuadée que c’est l’amour qu’il a pour Lize qui peut le sauver. Je fais ce rêve depuis qu’il est né et je veux encore y croire. Surtout lorsque je les vois aussi épris l’un de l’autre. Vous savez ce n’est pas dans notre nature d’aimer à ce point. Nous sommes fidèles mais l’amour comme le connaissent les humains n’existent pas dans notre monde. Je suis moi-même surprise des sentiments qu’ils éprouvent.

    -          - Euh…. C’est un peu gênant là maman.

    -          - Excuse-moi.

    -          - Est-ce que l’on a notre mot à dire ? demanda Max.

    -          - Bien sûr. Tu voulais rajouter quelque chose ?

    -          - Et bien oui. Est-ce que vous avez pensé à demander à Lize si elle voulait s’installer avec nous ? Je trouve que c’est quand même à elle de décider ce qu’elle veut faire.

    -          - Lize, on t’écoute, dit mon père.

    -          - Je…. Je ne veux pas vous faire de peine mais oui je crois qu’il faut que j’aille m’installer chez Max avec sa mère et tous les autres. Mais je veux vous avoir auprès de moi aussi. J’ai besoin de ma famille plus que vous ne pouvez l’imaginer. Je sais que je vous demande beaucoup mais …. Vous savez…. Au cas où je ne serais plus là après….

    Mais je n’ai pas pu terminer, mes larmes coulaient sur mes joues et ma voix se voilait. Je me suis blottie dans les bras de Max mon oreille sur son cœur. Il m’enlaça tendrement. Et en pensée me dit combien il m’aimait.

    -          - Nous allons tous nous installer chez vous, dit mon père. Ma fille a besoin de nous, demain je préviens mon  patron que je prends mes vacances. Lize juste une petite question. Tu t’installes dans la chambre de Max ?

    -          - Oui papa. Il faut que tu comprennes que j’en ai besoin. Ne vois pas quelque chose d’incorrect juste que j’ai besoin de sa force et de sa présence auprès de moi.

    -          - Ne vous inquiétez pas pour ça. Nous avons une petite dépendance sur notre propriété. Elle sera parfaite pour vous, votre femme et Margareth. Vous serez près de nous en gardant votre indépendance. Et puis je ne vais pas vous le cacher j’ai un peu peur qu’on essaye de vous kidnapper pour avoir de l’emprise sur Lize. Delduwath est prêt à tout. Vous avoir sur notre propriété sera plus facile pour nous. Nous positionnerons des gardes autour de votre logement pour votre sécurité. Il faut aussi que vous trouviez un endroit sûr pour la bataille. Lize ne doit pas se déconcentrer, vous savoir à l’abri l’aidera. Je vais vous laisser vous préparer, nous vous attendons demain. Max, tu restes avec Lize je suppose ?

    -          - Oui, si tu me le permets.

    Elle sortit et c’est à ce moment là que j’ai vu la voiture avec Aldaron qui l’attendait à l’intérieur. Je ne m’étais pas rendu compte qu’il était resté dehors tout le temps de notre entretien. Mes parents se sont tout de suite mis à la tâche pour rassembler des affaires et tout ce qu’ils auront besoin pendant leur séjour. Maminette était partie se préparer car elle voulait aller voir Christopher dès le début de l’après-midi.

    Nous restions seuls Max et moi. Il m’a entrainé vers ma chambre. Maintenant je ne risquais plus les foudres de mon père.


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  • Chapitre 71

    Frayeur nocturne

     

    Cette semaine nous sommes en pleins dans nos examens. Maximilien m’apprend à gérer mon stress. Tous les matins, seule dans ma chambre, je fais les exercices qu’il m’a appris. Je respire profondément et je vide mon esprit. Contre toute attente mes examens se sont passés dans de très bonnes conditions.

    Pour ce qui est du lycée il n’y avait pas de problèmes mais pour mes aptitudes c’était une autre histoire. J’avais du mal à maitriser mes tous nouveaux pouvoirs. Je crois que le stress de cette semaine y était pour beaucoup. Un soir à table le vent s’est mis à tourbillonner autour de moi ce qui a provoqué une frayeur à mes parents. Lorsque je me concentrais j’arrivais de plus en plus  à entendre des conversations à plusieurs dizaines de mètres de moi. Mais le plus exceptionnel et le plus terrifiant pour moi s’est produit cette nuit. Alors que je rêvais de Max pour ne pas changer je me suis retrouvée couchée auprès de lui, dans sa chambre.

    Evidemment ni lui ni moi ne nous attendions à ce phénomène.

    -          - Et bien ma princesse, tu m’as fichu une de ces peurs.

    -          - Je suis désolée, je ne sais pas comment j’ai fait. J’ai rêvé de toi comme chaque nuit d’ailleurs mais cette fois-ci je désirais tellement te rejoindre. Je l’ai senti dans mon sommeil.

    -          - Il va falloir que je te ramène avant que tes parents ne s’inquiètent.

    -          - Attends encore un peu. Maintenant que je suis là, prends-moi dans tes bras.

    A ce moment là on a frappé doucement à la porte. C’était la reine Célébrian.

    -          - Je savais bien que tu étais là. J’ai senti ta présence et Angurva s’est éclairée. Maximilien est-ce bien raisonnable d’aller chercher Lize en pleine nuit ?

    -          - Maman, je n’ai pas été chercher Lize, c’est elle qui s’est éclipsée de son lit pour se retrouver dans mes bras. Je n’y suis pour rien.

    -          - Ah ! Nous y sommes. Il fallait bien que ça arrive un jour. Tu oublies les frayeurs que tu as fait à tes amis lorsque tu avais envie de me rejoindre dans ton sommeil.

    -          - Euh… si un peu. Mais maintenant que tu me le dis je me souviens de leur tête lorsque je réapparaissais avec toi.

    -          - Ce n’est pas drôle Max, et si ça  m’arrivait en pleine journée devant des passants, devant mes parents ou ma grand-mère.

    -          - En ce qui concerne ta grand-mère elle en sait suffisamment sur nous pour comprendre ce qui t’arrive. Par contre tu as raison s’éclipser dans ce monde serait un problème. Maximilien tu vas la ramener dans sa chambre. Lize dès demain matin tu expliques à tes parents ce qui s’est passé cette nuit et tu leur dis que je demande à avoir un entretien avec eux dans la matinée. Nous serons samedi, je sais qu’ils seront là. Ah ! j’oubliais de vous dire que Christopher était rentré chez lui hier soir.

    Et elle est sortie comme elle est apparue. Elle avait tellement de grâce.

    -          - Tu es prête ma princesse ?

    Je lui ai fait un signe de tête et me suis retrouvée sur mon lit. Je voulais tellement qu’il reste près de moi. Mais que diraient mes parents s’ils retrouvaient Max dans ma chambre à leur réveil. Après plusieurs baisers il a disparu me laissant là le cœur battant.

    Il me fallait descendre tout le monde m’attendait pour le petit déjeuner.

    Comme à son habitude Maminette m’accueillit avec le sourire. Ma mère me déposa un baiser sur le front tout en s’agitant dans la cuisine. Mon père prenait son café tout en lisant son journal.

    -          - Bonjour la future diplômée.

    -          - Bonjour papa, lui dis-je en allant l’embrasser sur la joue. Les nouvelles sont bonnes ?

    -          - Disons qu’on ne parle pas d’êtres surnaturels attaquant la ville.

    -          - Andrew !

    -          - Oh maman, ne fait pas celle qui est choquée c’est bien toi qui nous a mis dans ce pétrin.

    -          - Non papa ! Maminette n’y est pour rien c’est moi.

    -          - Mangez pendant que c’est chaud, vous n’allez pas remettre ça, nous dit ma mère.

    -          - Si on ne peut plus blaguer dans sa maison…

    -          - Papa ? Tu t’y es vraiment fait à la situation ?

    -          - J’essaie Lize. Ce qui est fait est fait. On ne peut pas revenir en arrière. Je ne vais pas te cacher ce qui va se passer dans quelques jours me fait très peur mais j’ai confiance.

    -          - Tu crois que l’on va s’en sortir ?

    -          - Tu as intérêt si tu ne veux pas que je vienne te chercher.

    -          - Oh papa ! lui dis-je en me lançant dans ses bras.

    Ma famille m’aimait plus que tout et ça aussi ça va m’aider lors de ma rencontre avec Delduwath j’en suis certaine. Ma force je la puise dans l’amour que je reçois jour après jour.

    Je leur ai parlé de ma petite disparition de la nuit, ce qui a bien fait rire Maminette, un peu moins mon père.

    -          - Mais ma chérie comment est-ce possible ? me demanda ma mère. Ça fait parti de tes aptitudes et de celles de Max ?

    -          - Euh… oui. Je savais que Max avait ce pouvoir mais nous n’en avons jamais parlé. Nous avons été surpris l’un et l’autre de ce qui se passait.

    J’ai ajouté que la reine Célébrian demandait à les rencontrer dans la matinée. Mes parents étaient un peu nerveux mais acceptèrent de voir enfin la mère de Maximilien. Maminette était enchantée de revoir son amie.

    Il fallait que je me prépare mais avant de sortir je me suis tournée vers ma grand-mère pour lui apprendre que Christopher était rentré chez lui.


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  • Chapitre 70

    Angurva.

     

    Nous étions au complet, la grande prêtresse et Soren nous avaient rejoints.

    Maximilien et la reine Célébrian m’entouraient. Aldaron s’est approché, il tenait de ses deux mains une épée. Il l’avança vers moi. Les inscriptions sur la lame ont brillées comme si le métal s’embrasait. Max me fit un signe rassurant et j’ai pris l’épée. Le vent soufflait dans mes cheveux et pourtant nous étions à l’intérieur de la maison. Une force entrait en moi. Quelque chose d’indescriptible qui m’a poussé à parler en langue elfique.

    A ce moment là toutes les épées présentes dans la pièce se sont mises à luire elles aussi. Je ressentais l’âme des épées et encore plus fortement celle de Maximilien ainsi que celle que je tenais dans ma main. C’est seulement lorsque j’ai abaissé mon arme que le vent a cessé et la lueur des épées s’est estompée.

    -          - Qu’est-ce que c’était ? demanda Tess.

    -          - Le pouvoir d’Angurva, lui répondit Soren.

    -          - Le pouvoir d’Angurva ? répétais-je étonnée.

    Il me fallait retrouver mon souffle. Je regardais l’épée puis Max qui avait les yeux brillants de fierté. Les gardes se sont agenouillés devant moi. Soren, Edwald et Aldaron se sont inclinés dans ma direction.

    -          - Qu’est-ce que ça veut dire ?

    -          - Ma princesse. C’est un merveilleux cadeau qui t’es donné là. Seuls les gouvernants de notre peuple peuvent brandir Angurva, et seulement lors de leur accession au trône. La seule personne qui peut également s’en servir est ma mère.

    -          - Je vais essayer de t’expliquer, me dit Célébrian. Cette épée ce nomme Angurva, elle était l’arme de Frthjof le faiseur de paix. Elle est exceptionnelle. Comme tu as pu le ressentir les épées ont une âme. Celle-ci t’a choisi. Je ne peux pas t’expliquer pourquoi mais elle doit avoir une bonne raison. Je ne vais pas te rappeler que tu es humaine et que nous ne comprenons pas toujours les changements qui s’opèrent sur toi. La seule chose qui me vient à l’esprit c’est qu’elle a compris que tu étais celle qui était destinée à sauver Maximilien mais également nos deux mondes. Saches que cette épée reflète les rayons du soleil et fait reculer les ténèbres qui ne peuvent résister. Elle seule peut détruire les démons sous leurs apparences d’ombres.

    -          - Mais je ne sais pas manier les épées, lui dis-je encore sous le choc de ce que je venais d’apprendre.

    -          - Edwald te donnera quelques leçons de base, me dit Aldaron.

    -          - Maximilien ce sera tout pour aujourd’hui, emmène Lize prendre l’aire je crois qu’elle en a besoin.

    J’ai déposé l’épée dans son étui et j’ai quitté la pièce. Seule la chaleur de sa main dans la mienne me disait que je ne rêvais pas.

    -          - Ce n’est pas facile pour toi ma princesse ?

    -          - Disons que depuis quelques mois j’ai l’impression de tout vivre en accélérer. J’ai beaucoup de choses à assimiler. Tout se bouscule dans ma tête.

    -          - Tu voudrais faire machine arrière ?

    -          - Non. Je t’interdis de croire cela. Ma vie s’est éclairée lorsque tu es apparu devant moi.

    -          - Je peux te demander si tu as eu tes réponses avec notre prêtresse ?

    -          - Oui. Du moins elle m’a rassuré. Mais je sais que tu as entendu.

    -          - Disons que je voulais te l’entendre dire. Qu’est-ce que tu veux faire pour te détendre ma princesse ? Tes désirs sont des ordres.

    -          - Hummm…. Attends je réfléchis…

    Je m’arrêtais devant lui et me plongeait dans son regard. Je passais mes doigts dans ses cheveux. Je déposais délicatement mes lèvres sur les siennes. Il avait le souffle court.

    -          - Et si nous reprenions notre petit déjeuner là où nous l’avons laissé, lui soufflais-je au creux de son oreille.

    Il me souleva du sol et je me suis retrouvée sur le lit en un instant. La dernière fois qu’il avait utilisé cette aptitude j’étais inconsciente.

    Jamais je n’aurais imaginé vivre une si belle histoire d’amour. Maximilien était très doux, tendre et sensible. Quelque part on se ressemblait. Je ne sais pas non plus comment expliquer nos moments intimes, notre lien apportait un plus comme si nous avions des sens supplémentaires sans compter sur le fait que nous savions ce que pensais l’autre. Pendant ces instants nous ne faisions réellement qu’un.

    -          - Tu as choisi une université ? me demanda-t-il alors que j’étais blottie dans ses bras.

    -          - Pourquoi cette question tout d’un coup ? Tu sais je n’y pense plus mais j’ai fait une demande pour celle qui se trouve à côté d’ici. Je ne voulais pas m’éloigner.

    -          - Seras-tu obligée de rester vivre sur le campus ?

    -          - Non je comptais rentrer tous les soirs, mes parents m’ont dit que je pourrais avoir ma voiture. Tu m’intrigues avec toutes tes questions. Fais-moi part de tes pensées.

    -          - Est-ce que tu es prête à quelques suggestions ?

    -          - Ça dépend lesquelles.

    -          - Je voudrais aller à la même université que toi et j’aimerais que nous trouvions un logement là-bas. Je veux vivre avec toi. Je veux dormir à tes côtés chaque soir. Je ne pourrais plus être loin de toi ma princesse.

    -          - Ça veut dire que tu ne repartiras pas chez toi ?

    -          - C’est dans tes bras que je suis chez moi.

    -          - Il faudra en parler à mes parents.

    -          - Ça veut dire que tu acceptes ?

    -          - Bien sûr mon amour. Comment en serait-il autrement ?

    J’ai su par ce qui a suivi qu’il était le plus heureux des hommes à cet instant.


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